Space Cowboys de Eastwood Clint
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Space cowboys
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
dÕauteur, sa rÈflexion sur le devenir de Ítres et leur volontÈ d'achËvement, leur sÈrÈnitÈ stoÔcienne ‡ lÕapproche de l mort. ¿ premiËre vue, le film s'appuie sur le thËme rebattu des vieux ´spÈcia-listesª ‡ qui sÕoffre une derniËre chanc de prouver leur savoir-faire. Le cinÈma amÈricain, et pas seulement amÈricain (que l'on pense ‡Luciano Serra pilota de Goffredo Alessandrini o˘ Amedeo Nazzari, aviateur trop vieux reversÈ dans l'infanterie, parvient ‡ sauver son fils blessÈ en reprenant les commandes d'un avion), a souvent utilisÈ le thËme de l'homme vieillissant qui peut encore en apprendre aux plus jeunes, en expÈ-rience de vie comme en connaissance du mÈtier. Ici, quatre anciens aviateurs d'exception, tous plus ou moins ‡ la retraite - l'un coule des jours tranquilles en se Iivrant aux joies du bricolage ; l'autre, devenu pasteur, peine ‡ trouver les sujets de ses sermons ; le troisiËme conÁoit dans les parcs dÕattractions de circuits de toboggans ; le dernier survit en donnant le baptÍme de l'air sur un vieil avion de looping -, vont reprendre du service en ajoutant le codicille nÈces-saire ‡ leurs aventures de jeunesse. Ainsi, ‡ partir d'une donnÈe initiale qui met en scËne l'aviation des annÈes 50, le film bascule dans la contemporanÈitÈ des vols spatiaux : les aviateurs sont remplacÈs par des cosmonautes, mais le schÈma humain demeure. Cow-boys ou cosmonautes, les hÈros sont desold-timersqui font la dÈmonstration, avec leur vue basse, leurs muscles dÈfaillants ou leurs maladies, qu'ils peuvent encore en remontrer ‡ de plus jeunes qu'eux. Le classicisme deSpace Cowboys, sous les dehors d'une actualisation qui fait appel aux effets spÈciaux et aux tru-cages numÈriques (ainsi qu'aux brico-lages artisanaux), a quelque chose de jubilatoire. Servi par une distribution exceptionnelle dont Eastwood n'est qu'un des ÈlÈments, le film provoque une attention soutenue avec des moyens dramaturgiques d'une grande Èconomie : bien que l'on n'imagin
aucun instant que la mission de l navette spatiale vers le satellite russ puisse Ítre un Èchec, la mise en scËn parvient ‡ maintenir un suspens constant. Le dÈpart de la fusÈe est ‡ ce Ègard exemplaire : un simple Èchang de regards entre les vieux cosmonaute et les amis ou les femmes restÈes terre - l'Èpouse lÈgitime pour l'un, mai aussi les rencontres toutes rÈcente pour les autres - suffit ‡ provoquer un Èmotion vraie que relaie le dÈpart vrom brissant de la navette, comme pour per mettre ‡ la justesse du sentiment de n pas basculer dans le pathos. De mÍme au retour de la mission, il nÕest n besoin d'une sÈquence triomphaliste grand renfort de retrouvailles Èmou vantes : Eastwood se contente d'un Èpi logue - comme il le faisait dansTru Crime, o˘ la partie finale Ètait dÈj‡ trai tÈe en ellipse comme pour mieux mettr en valeur une sorte de flash-forward. E pendant ‡ l'ouverture avec le flash-bac des annÈes 50, le chef de la mission revenu un peu plus tard ‡ sa vie quoti dienne, imagine que son ami repose su la lune, l‡ o˘ ses rÍves le portaien depuis quarante ans, et qu'il regarde extasiÈ, l'astre dans sa splendeur. (É) Jean A. Gili Positif n∞476 - Octobre 200
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Le Vaisseau FantÙme Eastwood s'est changÈ en Bateau Ivre. Le plaisir procurÈ par la transformation est infini. Jamais, peut-Ítre, la dÈlicieuse auto-complai-sance de Clint, son go˚t pour les rides, les rictus, les mains solennelles de sa splendide vieillesse, n'avaient trouvÈ pareil Ècrin.True Crime, son prÈcÈdent film, au moins en son dÈbut, laissait dÈj‡ pantois, comme si aprËs avoir tou-chÈ au rÍve dÕun fordisme lunaire avec Unforgiven, etUn monde parfait, ses lointains dÈbuts dans le western ‡ l'ita-lienne revenaient pour lui inspirer une alliance ironique.Space Cowboysse situe un peu l‡. Mais bien s˚r pas trËs simplement. Ce n'est pas un western, mais l'aventure de quatre vieillards en partance pour l'espace. Ce n'est pas une farce, quoiqu'il en ait l'allure, mais une quÍte du Graal. Ce n'est pas un film sombre, quoique la lumiËre y soit tou-jours un peu voilÈe, par la visiËre d'un casque, par des reflets sur une vitre, un nuage. C'est une cavalcade lente et aÈrÈe. Une histoire de dÈrangement insensÈ. Franck Torvin (Clint Eastwood), tirÈ de sa retraite, doit aider la NASA ‡ rÈparer un satellite russe en perdition. Lui seul en connaÓt les secrets. Il a conÁu, quarante ans auparavant, un modËle de navigation spatiale que l'URSS, pour des raisons inconnues, a installÈ sur l'engin. Sa condition : aller lui-mÍme dans l'espace accompagnÈ de son ancienne Èquipe, privÈe en son temps du plaisir de partir pour les cieux. Space Cowboysest donc une fiction du retour mÍlÈe ‡ un rÈcit clanique, la premiËre enclenchant le second. Un thËme classique poussÈ vers ses limites dans une premiËre partie terrienne qui couvre prËs des deux tiers du film. O˘ l'on doit s'amuser des pirouettes de quatre grands-pËres agitÈs. Les scËnes de retrouvailles entre Franck, Hawk (Tommy Lee Jones), Tank (James Garner) et Jerry (Donald Sutherland) n'ont rien de solennel. Elle sont d'Èmou-vants dÈcalques ou variations sur des '
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hommes) qu'il faut rejouer, faire tourne en vrille. Nouveau sujet d'Eastwood : l comique de rÈpÈtition ‡ tendance gÈron tophile. Fausse nostalgie, vraie rÈflexio sur le retour, l'amour de l'Ancien, que l seconde partie du film, dans les Ètoiles transformera en quÍte dÈsolÈe. La prÈparation des quatre papys avant l vol est l'expression la plus insouciant de ce dÈsir. Eastwood Èvite en y plon geant tÍte la premiËre les lourdeur qu'un tel comique suppose. Faire de films de vieux peut-Ítre une mode. Il pense ‡ Huston, il ressemble ‡ Oliveira. Son aÓnÈ de vingt ans, le pape du cin quiËme ‚ge du cinÈma, dansait a milieu d'une scËne de bal d'InquiÈtud (1998). Eastwood ‡ poil avec ses com pËres pour la visite mÈdicale de rigueur est l‚chÈ, ‡ l'image du maÓtre portugais comme un chat rieur dans le plan. A contraire de ce dernier, l'homme d Carmel ne se contente pas d'une appari tion. Il a encore les jambes. Mais il prÈ pare secrËtement sa disparition. Il sai que sa prÈsence tient ‡ presque rien. Il en fait un film. C'est donc trËs sÈrieux. Pendant plus d'une heure, blagues sur l mode des inadaptÈs dÈbarquÈs e milieu Ètranger, qui trËs vite ne le ser plus, se transformera, pliera devan leurs assauts. Les vieux draguent l infirmiËres, traÓnent pendant l sÈances de footing, connaissent cÏur les lettres du tableau de l'opht mo. Cela, et c'est ainsi que le fi touche derriËre ses maniËres de rust en dit beaucoup. Non seulement sur conception eastwoodienne du cinÈa en brillant artisan, dÈpositaire d' savoir qui ne se transmet qu'‡ ceux veulent bien l'aimer, c'est-‡-dire s semblables (lors d'une simulation, Ha parvient ‡ faire atterrir en mode man une navette qui n'est pas conÁue po ce que Franck reproduira in vivo dans scËne finale), mais aussi sur son am tion. (É) Olivier Joy Cahiers du CinÈma n∞549 - Sept. 20
Entretien avec le rÈalisateu
Votre dernier film est bouclÈ, vou paraissez trËs calme et dÈtenduÉ «a ne sert ‡ rien d'Ítre nerveux.Spac Cowboysest l'un de ces films qu'il fau faire par ÈtapesÉ Ce matin j'ai visionnÈ quelques plans. Demain, j'en visionnera d'autres. Ils arrivent par sÈriesÉ Vendredi, j'en visionnerai une soixantai ne d'autresÉ je peux vous montrer ce qu'on fait si vous voulezÉ Vous Ítes bien placÈs pour comprendre que c'es un travail en coursÉ
MÍme si vos films ne le montrent pas d faÁon Èclatante, vous Ítes passionn par la technique. Vous y intÈressiez-vou dÈj‡ quand vous Ètiez acteur ? Plus on fait de films, plus on peut s permettre de subtilitÈ. En d'autre termes, il n'est pas nÈcessaire de rÈali ser constamment des plans extraordi naires. Les plans les plus extraordinaire rÈalisÈs par John Ford correspondent des moments o˘ il ne faisait rien de par ticulier.
Il faut beaucoup d'assurance pour fair ÁaÉ sinon, il ne se passe rien. Don Siegel avait conscience qu'aucu
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Ma foi, je suis toujours stupÈfait de ren-contrer des gens qui travaillent dans le cinÈma sans y rien connaÓtre. On ren-contre les deux extrÍmes. Il y a des gens passionnÈs par l'histoire du cinÈma, comme Martin Scorsese, qui est capable de vous dire quel film a rÈalisÈ George Marshall en 1938. Et il y a des respon-sables de studios, ici, qui ne connaÓtront mÍme pas le nom de George Marshall. Pour ma part, j'ai toujours ÈtÈ fan de Destry Rides Again[1939].
Mais, ‡ la diffÈrence de Scorsese, vous n'Ítes pas obsÈdÈ par l'histoire du cinÈ-ma. Aimez-vous visionner d'autres films quand vous tournez ? Non, je ne le fais jamais. Je me rÈfËre ‡ mon imagination, pas ‡ un film existant. S'il m'arrive de piquer une idÈe, par exemple ‡ Hitchcock, comme ce fut le cas dansPlay Misty For me, c'est de faÁon inconsciente et non dÈlibÈrÈe. MÍme ‡ mes dÈbuts, je n'ai jamais voulu procÈder ainsi. Non parce que ce serait malhonnÍte, mais parce que je n'ai aucune envie de copier autrui. Du moins, pas consciemment. Il peut m'arri-ver de le faire inconsciemment. (É) Propos recueillis le 1er Mars 2000 par Nicolas Saada et Serge Toubiana ∞ -
D O C U M E N T
Le rÈalisateur
Inconnu en Europe avant le triomphe, en 1964, dePour une poignÈe de dollars, cegood guyde la sÈrie tÈlÈvi-sÈe westernienne ‡ succËsRawhide (1959-1966) Ètait dÈj‡ apprÈciÈ du public amÈricain. NÈ ‡ San Francisco le 31 mai 1930, Clint Eastwood, passionnÈ de country music et de jazz, a optÈ pour une carriËre dÕacteur. La trilogie d Sergio Leone (Pour une poignÈe de dollars,Et pour quelques dollars de plus...,Le Bon, la brute et le truand, 1964-66), faÁonne un nouveau hÈros, ÒLÕHomme sans nomÓ:laconique, il nÕexiste que par sa haute silhouette au dÈplacements dÕune lenteur mesurÈ masquant tension et fÈbrilitÈ, et par un regard inquisiteur, foudroyant, teintÈ de mÈpris. Son cynisme nÕest pas celui de bad guysdu western classique : il laisse percevoir un idÈalisme dÈÁu et se contente dÕappliquer les rËgles de fa de la sociÈtÈ. Devenu star internationale, Clint Eastwood fonde sa propre sociÈtÈ de production (Malpaso Company), qui lui permet dÕintervenir sur le scÈnario et l choix des comÈdiens et des rÈalisateurs (en particulier Donald Siegel). Il dÈvelop-pe alors un personnage dans lequel diverses tendances de la sociÈtÈ amÈri-caine peuvent se reconnaÓtre. Plus que les westerns commeHangÕem hig (Pendez-les haut et court, Ted Post 1968) ouTwo mules for sister Sara (Sierra Torride, Don Siegel, 1970), cÕest la sÈrie commencÈe avecDirty Harry(LÕinspecteur Harry, Don Siegel, 1972), o˘ Eastwood interprËte par cinq fois lÕinspecteur Harry Callahan, qui l vaut souvent une tenace rÈputation de symbole du machisme et du ´nÈo-fascis-me nixonienª. Face ‡ lÕincurie ou la co ruption, Harry agit seul, en marge de la loi, selon un principe quÕil Ènonce dan Magnum Force(Ted Post, 1973) : ´CÕest trËs bien de tirer quand cÕes ceux quÕil fautª. EastwoodcrÈe un p sonnage ambivalent, susceptible
plaire aussi bien ‡ lÕesprit contestatair hÈritÈ des annÈes 1960 quÕ‡ la majorit silencieuse soucieuse de retour au valeurs qui ont fondÈ lÕAmÈrique: ´S quelquÕun est contre le systËme, cÕ bien moi. Mais tant quÕon nÕen trouv pas de meilleur, je le dÈfendrai.ª (É) ParallËlement Clint Eastwood dÈvelopp des Ïuvres personnelles risquÈes, et dÕune grande force Èmotionnelle. On l sacra tardivement ´auteurª avecBir (1988), biographie nocturne et ÈclatÈ de Charlie Parker qui fonde sa structur sur la musique de celui-ci. Mais de films tels queBreezy(1973) e Honkytonk man(1982) annonÁaient le Ïuvres de maturitÈ que serontA per fect world(Un monde parfait, 1993 etThe bridge of Madison count (1995), fondÈs, commeLes pleins pou voirs, sur la relation de deux Ítres qu tout Èloigne et sur la question de la filia tion et de la paternitÈ. Clint Eastwoo fait ici preuve dÕun sens de la beaut plastique qui manquait ‡ ses premiËre Ïuvres, tandis queMidnight in th garden of Good and Evil(Minui dans le jardin du bien et du mal 1997), au style ´nÈo-classiqueª, appro fondit l'exploration des mythes fonda teurs amÈricains par une plongÈe fanto matique dans une ville lÈgendaire d Sud profond. EncyclopÊdia Universalis - 199
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Filmographie
Play misty for me1971 Un frisson dans la nuit High plains drifters1973 L'homme des hautes plaines The eiger sanction1975 La sanction The outlaw : Josey Wales1976 Josey Wales, hors-la-loi The gauntlet1977 L'Èpreuve de force Bronco Billy1980 Firefox1982 Firefox, l'arme absolue Honkytonk man Sudden impact1983 Le retour de l'inspecteur Harry Pale rider1985 Heartbreak ridge1986 Le maÓtre de guerre Bird1987 White hunter, black heart1989 Chasseur blanc, cÏur noir The rookie1990 La relËve Unforgiven1991 Impitoyable A perfect world1993 Un monde parfait The Bridges of Madison county1995 Sur la route de Madison Absolute power1996 Les pleins pouvoirs Midnight in the garden of Good and Evil1997 Minuit dans le jardin du bien et du mal True crime1999 JugÈ coupable
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Positif n∞476 - Octobre 2000 Cahiers du CinÈma n∞549 - Sept. 2000
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