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Extrait

Adrien RouquetteL’Antoniade Épilogue
Une seule âme est plus que l’univers entier : Si ce livre aide une âme, en son essor altier ; S’il l’aide en son attrait, l’éclairé et l’encourage ; S’il l’arrache du monde et sauve du naufrage ; Et si, dans son élan vers la perfection, Elle y trouve une échelle à son ascension : Ah ! béni soit l’Esprit qui l’a dicté, ce livre ; J’ai fait une œuvre sainte et qui doit me survivre ; J’ai fait une œuvre utile, en écrivant ces vers, Et je peux mépriser le blâme des pervers !  O Bonne Catherine, ô vierge d’Amérique, Accepte, en l’abritant, mon poème ascétique : — Je le sens, dans un siècle, où le grand nombre est roi, J’aurais dû m’asservir à la commune loi ; J’aurais dû proclamer l’éclat de la matière, Parler d’activité, de progrès, de lumière ; Et flattant les instincts de la majorité, Voiler toute splendeur dont reluit l’unité ; J’aurai dû publier, sans parler de Marie, Les fatigues de Marthe, admirable en sa vie : Mais je n’ai pu le faire, insensé que je suis ! C’est un rêve idéal que je chante et poursuis ; L’imagination, sur ses ailes de flamme, Au-dessus du désert a fait planer mon âme ; Immobile, inactif, aux pieds du Dieu Sauveur, L’amour n’a fait de moi qu’un poète rêveur ; Oui, lorsque j’ai voulu chanter, en mon délire, Au seul nom de Marie a pu vibrer ma lyre !  Ce livre, qu’en mes bois j’ai longuement rêvé, Tel qu’il est, je le donne, ouvrage inachevé. — Après moi, doit venir un barde plus robuste, Portant le sceau divin sur un front plus auguste ! La poésie aura de glorieux élus, S’isolant pour chanter sous nos bois chevelus ; Dans un saint tremblement, sous l’ombrage mystique, Ils viendront invoquer la Muse érémitique, Traduisant dans leurs chants les accords solennels, Qu’on entend ruisseler des luths universels, Tous ces accords divers ne formant qu’un seul fleuve, Où, dans sa soif du Beau, l’humanité s’abreuve !  Ce livre, qu’en mes bois j’ai longuement rêvé, Tel qu’il est, je le donne, — ouvrage inachevé ! Par les larmes du cœur, en secret répandues, Les cordes de ma harpe, hélas ! sont détendues ; Elles ne vibrent plus, dociles sous mes doigts, Comme au souffle du soir la harpe des grands bois — Allons, Muse divine ; allons dans la retraite, A genoux, écouter la voix du Grand Poète ! Dans le bruit des forêts, dans le chant des oiseaux, Dans le mugissement de la chute des eaux, Dans tout ce qui gémit, pleure, prie et soupire, Allons saisir l’accent de l’Eternelle Lyre ! Dans la Création, dans le Livre de Dieu, Ecrit en lettres d’or et syllabes de feu, Ecrit avec des fleurs, des étoiles sans nombre, — De la Beauté cachée allons saisir une ombre, Un reflet ravissant d’invisibles clartés : « C’est Dieu qui fit les bois et l’homme les cités ! » Allons, Muse divine : « Ainsi qu’à Saint Jérôme, Il nous faut à tous deux ou le désert ou Rome ! »
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