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GROUPE DE TRAVAIL II REPONSE NATIONALE AUX CRISES ECONOMIQUES
La crise internationale constitue un élément nouveau qui impacte le continent africain et ses relations au monde de manière spécifique. Si la contagion de la crise financière est limitée en Afrique du fait de la faiblesse de ces marchés bancaires et financiers, les conséquences économiques, sociales, politiques et environnementales sont néanmoins réelles. Affrontant déjà les crises politiques et le maldéveloppement, l’Afrique a vécu la crise dans sa dimension alimentaire avant les pays du Nord, de façon inattendue et soudaine avec la hausse du prix des produits agricoles et de première nécessité dès la deuxième moitié de l’année 2007. Ce qui a provoqué des troubles sociaux et politiques dansde nombreux pays. La crise alimentaire dont une des causes est la spéculation sur les matières premières agricoles, valeurs refuges sur lesquelles se sont précipités les capitaux menacés par l’effondrement des valeurs immobilières aux EtatsUnis (crise des subprimes), constitue une dimension fondamentale de la crise globale. L’Afrique, toujours caractérisée par la grande pauvreté de sa population, a été touchée de plein fouet. Ces développements sont le fruit d’un système capitaliste en recherche d’un profit toujours plus grand au détriment de la satisfaction des besoins humains et de l’environnement. Ce système apparaît d’autant plus injuste que le continent n’a aucune prise sur un tel système qui l’expose au pillage, à une faible représentation dans les négociations internationales et dans les institutions, alors même qu’à l’intérieur le continent est soumis à une gouvernance peu favorable au développement.
La crise a comme conséquences sur les pays africains, entre autres, la réduction de l’aide publique au développement, avec des conséquences néfastes surles programmes de développement. Elle risque de renforcer le comportement rentier des pays exportateurs de produits de base en les incitant à différer la mise en œuvre de politiques de diversification de leur économie en raison des gains considérables générés par l’envolée des prix des produits de base dont ils sont producteurs.Pour les pays exportateurs de matières premières, la crise pourrait avoir pour conséquence une plus grande attraction des investissements étrangers originaires des pays émergents. Cependant ceuxci vont continuer de se diriger vers les secteurs exploitant les ressources naturelles indispensables à leur industrie et au relèvement du niveau de vie de leur population. Une telle situation risque d’accentuer encore plus le caractère volatile de la croissance économique des pays exportateurs
de matières premières, l’asymétrie de leur structure économique, la dégradation de leur environnement, voire l’exacerbation des luttes politiques pour l’accès aux rentes et l’aggravation de la corruption des dirigeants politiques.Pour les pays non exportateurs de matières premières, les crédits accordés par les pays émergents pourraient avoir pour contrepartie, l’octroi des marchés publics aux sociétés des pays émergents et pour conséquence une aggravation de l’endettement qui risque de ruiner les efforts consentis à ces pays en vue d’alléger le fardeau de leur dette.
Toutefois, la crise pourrait avoir des retombées positives. Ainsi,les investisseurs africains seront moins enclins à regarder vers les marchés étrangers ; ce qui devrait se traduire par une diminution des évasions de capitaux et une augmentation des investissements locaux. La baisse de l'aide publique au développement pourrait par ailleurs accélérer la "marche vers l'Est" de l'Afrique, dont le commerce se tourne de plus en plus vers les géants asiatiques  Chine et Inde en tête . Mais pour mieux exploiter cette opportunité, l’Afrique doit prendre un certain nombre de mesures.
Au plan interne, les pays doivent tout d’abord :
 consoliderles réformes visant à améliorer le climat des affaires ;
la gouvernance et assainir les finances publiques ; améliorer
la stabilité macroéconomique ; renforcer
 mobiliserdavantage les ressources internes ;
 maintenirles dépenses d’investissement aux niveaux programmés avant la crise ;
 résorberles arriérés de paiement intérieur, en vue notamment de soutenir le secteur privé, abaisser les taux d’intérêt, afin de favoriser le recours au crédit et le financement des investissements, et assurer une bonne liquidité de l’économie ;
 renforcerle contrôle des banques et étoffer les plans d’intervention face aux imprévus, les autorités monétaires devant se prémunir contre les sources de vulnérabilité telles que la hausse du risque de crédit ;
 mettreen place des structures ad hoc pour une identification rapide des impacts sectoriels de la crise ;
des mesures contra cycliques, notamment des mesures capables de identifier limiter les effets néfastes de la crise sur lescouches sociales les plus vulnérables. Au plan régional ou continental,la crise offre à l’Afrique l’occasion d’accélérer le rythme de la réalisation d’une intégration plus poussée. Le commerce régional peut offrir des opportunités permettant de compenser en partie les pertes de gains et de
points de croissance liées à la contraction du commerce avec les pays occidentaux. Même si le commerce avec les pays développés représente une part prépondérante des échanges extérieurs des pays africains, les échanges sousrégionaux ou régionaux et plus généralement le commerce SudSud en constituent des composantes à ne pas négliger, notamment en ces temps de crise. L’intégration offre par ailleurs des opportunités de mutualisation des moyens d’atténuation des impacts de cette crise. Pour les pays africains déjà dotés de réelles bases institutionnelles communautaires, il conviendrait d’exploiter l’espace régional pour promouvoir des projets ambitieux d’infrastructures. Il s’agit de projets qui permettraient de réduire les coûts des facteurs (électricité, télécommunications, etc.), ceux des transports, mais également d’améliorer l’attractivité de la sous région pour les investissements étrangers, permettant ainsi de mieux exploiter les possibilités liées au partenariat public/privé. L’espace régional devrait également être exploité pour favoriser le commerce des denrées alimentaires, afin de mieux garantir la sécurité alimentaire et encourager l’expansion des productions vivrières nationales. Audelà d’un approfondissement de l’intégration régionale, la recherche d’une limitation des effets de la crise et celle d’une amélioration à plus long terme de la résistance des économies africaines, conduit à renforcer les partenariats SudSud, notamment avec les pays émergents d’Asie et d’Amérique du sud. Des pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et la Turquie, représentent aujourd’hui des acteurs importants du commerce et de l’économie mondiale. Visàvis de ces pays, les possibilités d’échanges et de coopération sont largement sousexploitées par les Etats africains. Pour mieux intégrer les nouveaux courants d’échanges potentiels, les pays africains doivent chercher à diversifier leurs productions et in fine leurs exportations. Enfin, compte tenu des restrictions apparues en matière de financement du commerce international, il y a aussi nécessité pour les pays africains de mettre en œuvre des mesures contra cycliques spécifiques, qui viseraient à soutenir le financement des échanges commerciaux.
Alors que la critique à l’égard des politiques libérales et d’ajustement structurel de la Banque mondiale et du FMI est vive depuis plus d’une dizaine d’années, la crise internationale et la façon dont elle est vécue en Afrique constituent une opportunité pour rompre avec les logiques dominantes antérieures. Dans ce contexte :
1.Quelle analyse de la crise économique et de ses conséquences en Afrique peuton établir ? Comment la crise se manifestetelle de manière spécifique en Afrique? Quelles sont ses conséquences pour le continent et sa relation au monde (G20, institutions financières internationales, OMC, Union européenne, Chine) ? 2.Les réponses nationales à la crise économique sontelles adéquates ? 3.Si non, quels rôles les CES peuventils jouer pour appuyer, organiser ou structurer les réponses nationales à la crise économique ?
4.Que peuvent faire les CES pour promouvoir les changements et les alternatives à mettre en œuvre au plan national pour faire face à la crise ? 5.Quelles solidarités nationales les CES peuventils promouvoir pour faire face à la crise économique et à ses conséquences néfastes ?
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