Les Beaux-Arts, à Strasbourg
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Les Beaux-Arts, à Strasbourg

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Bulletin de Mémoire et Vigilance, Association Serge Smulevic – N°3 – Novembre 2009
Prochaine assemblée de l'association : Samedi12 décembre2009 de 10 h. à 12 h. Salle rue de l'échelle du temple, à Soissons Les adhérents qui habitent loin sont invités à nous transmettre leurs idées, projets et suggestions.
Ordredujour: Mise en place du projet d'affiche Diffusion et informations Le site de Serge Smulevic Activités pour 2010 Financement et demande de subvention : mairies, conseils généraux, régions Questions diverses
Conter à propos de la Shoah ? Je viens de m'entendre accepter de conter à propos de la shoah, il me faut maintenant construire quelque chose de cohérent ... Des contes humanistes, j'en ai. Des contes à propos des différences et de la tolérance, aussi. Des contes juifs, ça doit bien se trouver (je viens de trouver des bouquins). Mais des contes qui évoqueraient la Shoah ? Merci de votre avis, merci pour vos pistes, voire pour des contes connus de vous. à bientôt
Jacques(conteur amateur) lestrat.jacques@orange.fr
PS : j'ai entendu il y a quelques années "Le peuple des rats" (très impressionnant) sans savoir d'où il vient ... je sais juste que c’est une femme, dans un camp, qui racontait des histoires pour tenter de calmer (un peu) les peurs et les angoisses.
FEUILLETON -3e EPISODE -Les Beaux-Arts, à Strasbourg L'association porte le nom de Serge Smulevic, ancien déporté d'Auschwitz. Dans ce bulletin, nous diffusons des écrits de notre président d'honneur, pour rappeler son parcours et évoquer la déportation. En septembre, nous avons évoqué ses rapports avec sa Pologne natale et en octobre, son arrivée à Thionville.
Après les quelques années d’études sans histoires, j’arrivai à l’âge de 15 ans. J’avais un ami en classe qui, tout comme moi, avait quelques problèmes à la maison. On allait tous les jours dans un parc pour discuter de nos petits malheurs et un jour nous avons décidé de quitter notre maison et de partir à Paris. Nous avons mis au point toute une stratégie et un dimanche matin, nous avons pris le train pour Paris. Nous avons loué une chambre dans un hôtel et on s’est promené dans les rues de Paris sans trop savoir quoi faire et en dépensant le peu d’argent qu’on avait sur nous. Après trois jours, nous avons décidé de rentrer chez nous et on a téléphoné à mes parents et on a appris que toutes les polices de France nous cherchaient… Bref un flic de Thionville est venu nous récupérer et nous sommes rentrés à Thionville vers minuit, attendus par nos parents. Ma mère avait piqué une crise, mon père voulait savoir pourquoi j’avais fugué. Je n’ai pas reçu la moindre correction alors que mon copain avait reçu la raclée de sa vie. Je l’ai appris le lendemain en me rendant au Lycée. Nous sommes passés devant le Conseil de Discipline et l’affaire a été clôturée. Cet ami avec lequel j'avais fugué s'appelait Louis Weltz, et ce qui est extraordinaire, c'est que 10 ans après notre fugue de Thionville à Paris,, je l'ai retrouvé le 30 avril 1945... à Dachau où il avait été déporté comme résistant. Il est donc rentré ,est devenu un pianiste assez connu en Lorraine. Il est enterré à Scy-Chazelles et repose à côté de la tombe de Robert Schuman, le père de l'Europe.
Puis mes parents et moi avons eu un long entretien et je leur ai dit que je referais une fugue si je ne pouvais pas faire les Beaux-Arts. Ils m’ont demandé de terminer d’abord mon année scolaire au Lycée. er Le 1septembre 1937, j’ai quitté Thionville pour entrer aux Beaux-Arts de Strasbourg, où je me suis plu dès le premier jour. Je me suis mis au travail avec passion étonnant mes professeurs par la qualité de mon travail. Je me suis fait plein d’amis et d’amies. Nous étions très libres et nous avions des professeurs très tolérants. Un problème : la plupart de ces professeurs ne parlaient pas un mot de français, mais l’alsacien qui est un dialecte, ou l’allemand… On
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Serge Smulevic vient d'ouvrir son propresite internet
Longtemps hébergé par le site Mémoire Juive & Education (www.memoire-juive.org) l'histoire de Serge Smulevic, ses récits, ses poèmes, ses dessins... sont désormais aussi accessibles sur son propre site : www.smulevic.com
La page d'accueil du site.
Dans ce travail, il est assisté par Émilie, cette lycéenne dont vous avez lu le texte à propos d'Anne Frank, dans le numéro 2 de « Mémoire & Vigilance ».
Extrait d'un des poèmes Si je devais mourir pendant mon sommeil, c'est que je serais mort à Auschwitz. Bien sûr, que j'en rêve souvent. Que je suis à nouveau à Auschwitz. Et pendant ce rêve, il y en a un deuxième qui se superpose, qui s'y incruste et qui me fait me demander comment il a été possible que je sois à nouveau dans ce maudit camp, après en être sorti, en avoir été libéré, avoir vécu en homme libre, marié, vécu toute une vie et m'être fait reprendre ! Et je me réveille en sursaut, étourdi un moment par ce cauchemar, et, reprenant mes esprits, je me rends compte qu'après chacun de ces rêves, j'en sors de plus en plus angoissé, de plus en plus accablé. Donc, si je ne devais ne plus me réveiller un jour, c'est que je serais mort pendant la nuit à Auschwitz. C'est certain. Pèlerinage maudit ! Moi qui n'ai jamais voulu retourner là-bas, mes rêves m'y ramènent de force. [...]
FEUILLETON (suite) Les Beaux-Arts, à Strasbourg était trop près de 1918… et les Alsaciens étaient assez autonomistes ou germanophiles. On s’en est vite rendu compte. Mais les élèves parlaient pratiquement tous le français. De mon côté je n’avais pas de problème ayant été élevé dans les deux langues, le français et l’allemand, donc parfaitement bilingue. J’étais heureux comme tout, je dessinais avec passion, mes professeurs étaient très contents et la première année passa à une vitesse folle. J’habitais chez ma tante, une sœur de ma mère, qui cuisinait admirablement. J’ai fait connaissance avec la merveilleuse cuisine alsacienne, la choucroute, les saucisses de Strasbourg, le fromage de Munster (qui puait très fort) et je menais une vie de rêve. Ma tante avait deux filles, mes cousines, âgées l’une de 16 ans et l’autre de 13 ans. Je m’entendais très bien avec elles.
Serge Smulevic (cercle) parmi les élèves de 2ème année de l'École des Beaux-Arts de Strasbourg. Il est à côté du professeur Pagnoul (moustaches) et tient l'épaule d'un jeune Alsacien qui finira dans l'armée nazie, tué sur le front russe.Puis en deuxième année j’ai été au cours du nu. Il y avait un modèle qui posait pour nous. C’était la première fois de ma vie que je voyais une femme toute nue et ça m’intimidait. Mais ça n’a pas duré très longtemps, on prend vite l’habitude. La deuxième année passée, j’avais fait de tels progrès qu’on m’a fait sauter une année. Je savais donc que j’allais finir les Beaux-Arts en 1939. Une chance, car j’ai pu terminer effectivement fin juin 1939 et la guerre a éclaté en septembre 1939. Entre temps il y avait eu la fausse alerte en 1938, mais c’était pendant la période des vacances et mes études n’en ont pas été affectées .15 jours avant la mobilisation générale, mon père, toujours très pessimiste mais prévoyant, nous a fait quitter Thionville et nous a installés dans la gueule du loup... à Vichy! Nous y avons vécu jusqu’en 1941, curieusement sans le moindre problème !!! Puis nous sommes partis pour la Dordogne dans un petit village, Terrasson, où nous avons été tranquilles un petit temps jusqu’au début 1942 et où la gendarmerie française a essayé de m'attraper, mais on m’avait prévenu et j’ai pu aller me cacher à Lallet chez les Dupuy, et en partant de chez eux, un mois plus tard, j’ai enfin pu entrer dans la Résistance... Serge Smulevic- 1-novembre 2009.
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DES LIVRES(le choix d'Isabelle Andriot)MANIFESTATIONS RACISTES A CHAUNY (02) : inquiétudes Robert Merle,La mort est mon métier,Folio er Un officier nazi devient commandant du camp 1 épisode: agression raciste par des d’Auschwitz. Dans ce roman, les mécanismes de la néonazis déshumanisation sont décrits avec une objectivité Le soir du 26 mars 2008 alors qu’il effectue son glaçante. Le zèle du protagoniste et sa foi jogging, deux jeunes individus, de type « européen », inébranlable dans la supériorité de la «race qui passent en voiture, l’apostrophe en ces termes: aryenne »en font, dans ce contexte historique « Salearabe, sale bougnoule, on va te faire la propre à tous les excès, un rouage majeur de la solution finale. peau ! » Anna Seghers,L’excursion des jeunes fillesLa victime dépose une plainte à la gendarmerie de qui ne sont plus,OmbresChauny pour insulte à caractère raciste, quelque temps après elle sera placée en garde à vue le 18 Les destins croisés et accolés de quinze jeunes avril 2008. Pourquoi ? Une bagarre avait éclaté en filles face aux cataclysmes de l’histoire. Chacune centre-ville le 5 avril 2008, soit une dizaine de jours est promise à la mort. Entrent en résonance un passé idéalisé et plein de promesses, et leaprès sa plainte. Les premières constatations de la « présent »impitoyable et brutal – l’ouvrage a été écrit en gendarmerie de Chauny faisaient état de violences 1943. Ode à une jeunesse insouciante, écrasée par la tragédiecommises par huit jeunes hommes de type allemande. «maghrébin »sur un groupe de cinq personnes de type « européen », adeptes de la mouvance néonazie. Stanislas Tomkiewicz,L’adolescence volée », Hachette Littératures Le célèbre psychiatre, spécialiste de l’enfance et de l’adolescence, revient pour la première fois en 1999 sur les traces de sa propre jeunesse dans le ghetto de Varsovie puis à Bergen-Belsen. C’est là qu’il situe les racines de ses engagement professionnels et politiques : « je travaille avec les adolescents parce qu'on m'a volé mon adolescence... L'expression peut paraître abusive. On a toujours une adolescence, bien sûr; disons que la mienne, entre les murs rouges du ghetto de Varsovie et les barbelés de Bergen-Belsen, n'a pas été tout à fait normale »… Michel Del Castillo,Tanguy,Presse PocketFethi Boutela n'a pas participé à la bagarre mais en qualité de témoin oculaire, il se verra placé en garde D’inspiration autobiographique, ce roman peut être à vue pendant plus de huit heures. mis entre toutes les mains, même les plus jeunes. 2ème épisode : le FN crée un mouvement Tanguy, un enfant, parcourt l’Europe depuis la antiraciste (sic !) guerre d’Espagne jusqu’à la fin des années Cela continue avec une provocation d'un militant quarante. De camp de concentration – prisonnier d'extrême-droite qui, en septembre 2009, crée dans la politique à dix ans!- en «orphelinats ».Sur fond petite ville de Chauny, un mouvement prétendument d’angoisse et de violence, le livre pose cette question : peut-on « contre le racisme anti-blanc ». un jour, ayant traversé ces horreurs, recommencer à vivre ? La ville de Chauny est fortement touchée par la menace du chômage, avec la fermeture annoncée de Anna Seghers,La Fin, Littératures-l'usine Nexans. Le FN surfe sur cette situation. Autrement 3ème épisode : manifestation provocatrice Un ancien kapo de camp de concentration croise Puis, début novembre 2009, des provocations et quelques années plus tard le regard de l’une de ses bagarres sont organisées contre des lycéens anciennes victimes. S’ouvre ainsi un court roman maghrébins, aux alentours de la gare routière. Les qui met à mal ce que l’on croyait savoir. Cet « nationalistes »,comme ils s'appellent, avertissent homme, transformé en brute bestiale par l’histoire, qu'ils vont en découdre avec les lycéens. devient à son tour la victime traquée et toujours sujette à la La gendarmerie devra déployer 40 gendarmes pour terreur d’être découverte. À chacun de voir où va alors sa protéger la sortie des lycéens, maghrébins ou non, et compassion… leur trajet vers la gare des cars. Primo Levi,Si c’est un homme, Pocket Pendant ce temps, selonL'Union: «Vers 17 h 20, Un ouvrage qui tient une position à ce point les choses ont commencé à chauffer un peu. Un centrale qu’on ne le présente plus. Dans ce récit groupe d'une trentaine d'individus, crâne rasé pour autobiographique, rien n’est épargné au lecteur de certains, vêtus de treillis militaire et rangers, se sont la vie dans le camp d’Auschwitz. Mais c’est le ton, approchés de l'établissement scolaire. Ils ont traversé froid et détaché, que l’on retiendra comme une le centre ville en chantant la Marseillaise. » expérience littéraire unique, portant aux vivants la DN d'après les articles del'Union mémoire des morts.
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Participez au projetd'AFFICHE del'ASSOCIATION
L'ASSOCIATIONMémoire et Vigilancese donne pour but de perpétuer la mémoire du génocide juif et tsigane. Elle veut agir dans la société actuelle, à l'heure où beaucoup de témoins ont disparu, pour rappeler ce qui s'est passé dans les camps d'extermination et porter sa vigilance contre tous les racismes.
LE PROJET estouvert aux élèves de collège et de lycée, et particulièrement aux classes de 3ème et de 1ère. Il n'est pas limité aux élèves français et peut comporter du texte dans toute langue. Il s'agit d'illustrer le thème de la mémoire et de la vigilance, dans une image, photo, dessin, création. La production doit tenir dans un carré de 21 cm de côté. Cette production viendra en position centrale dans des affiches éditées par l'association. Il est recommandé d'éviter d'utiliser de façon trop agressive des symboles nazis : l'association ne souhaite pas diffuser partout des croix gammées...
UN DESSINde Serge Smulevic, ancien déporté d'Auschwitz et président d'honneur de l'association, peut servir de point de départ de la réflexion des élèves. Vous pouvez les trouver sur son site internet :http://www.smulevic.com
LE RESULTAT 1)que plusieurs projets seront utilisés dans des affiches de l'association. 2) Ces affiches seront données aux élèves et classes participantes 3) Les projets feront l'objet d'expositions publiques.
Pour participer, envoyez votre réalisation avant le30 avril 2010à : Association Mémoire & Vigilance 21 rue de l'échelle du temple 02200 SOISSONS(France)
J'adhère à «Mémoire & Vigilance, association Serge Smulevic» : Prénom : ______________________ Nom : ________________________ Adresse : _______________________________________ Ville : __________ Code postal :____ Adresse e-mail : __________________@______________Téléphone : ____________________ Je verse ma cotisation annuelle (5 €,lycéens, étudiants, chômeurs, handicapés, précaires :2 €). Je verse un don de ______ €.Contact par e-mail :contact@memoire-juive.org A renvoyer àMémoire & Vigilance : 21 rue de l'échelle du temple02200 SOISSONS.
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