Chronique Tango Swing et Bretelles
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Description

Tango Swing et Bretelles Kill the young Ils sont déterminés, authentiques, jeunes et rock'n'roll ! La fratrie Gorman, née à Manchester, a bien grandi. La pop de leurs refrains et le rock des couplets sont servis par une énergie primaire et des mélodies nerveuses. Le tout est soumis à Tom et à sa voix nasillarde et éraillée. Un générique de Placebo ? Non, c'est une molécule tripartite originale. Tandis que le chanteur aux allures perchées colore son timbre d'une profondeur mélancolique, le petit dernier, batteur à l'état brut, se déchaîne sur ses caisses. Quant au bassiste, il incarne la rigueur du groupe, ses lignes de basses calées au poil. D'ailleurs l'ancien trio est devenu quatuor désormais et singularise l'ensemble, un peu classique, avec un chevelu alternant guitare et synthé. Ce qui marche, ce sont ces petits riffs qui martèlent le crâne, mais aussi cette montée en puissance qui emmène le groupe jusqu'au morceau final, où Tom monte sur la grosse caisse de son frère pour s'y jeter ! Pourquoi la tuer cette jeunesse, quand elle affiche une pêche pareille ? Archimède C’est toujours en famille que l’on retrouve les petits nouveaux de la scène du rock français, et ils font l’unanimité. Les deux frangins produits par Pyrprod (maison de production dijonnaise), sont à l’origine de ce groupe plein de potentiel mais qui demande à être maturé.

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Publié le 28 avril 2013
Nombre de lectures 132
Langue Français

Extrait

TangoSwingetBretelles


Killtheyoung
Ilssontdéterminés,authentiques,jeunesetrock'n'roll!LafratrieGorman,néeà
Manchester,abiengrandi.Lapopdeleursrefrainsetlerockdescoupletssontservispar
uneénergieprimaireetdesmélodiesnerveuses.LetoutestsoumisàTometàsavoix
nasillardeetéraillée.UngénériquedePlacebo?Non,c'estunemoléculetripartiteoriginale.
Tandisquelechanteurauxalluresperchéescoloresontimbred'uneprofondeur
mélancolique,lepetitdernier,batteuràl'étatbrut,sedéchaînesursescaisses.Quantau
bassiste,ilincarnelarigueurdugroupe,seslignesdebassescaléesaupoil.D'ailleurs
l'ancientrioestdevenuquatuordésormaisetsingularisel'ensemble,unpeuclassique,avec
unchevelualternantguitareetsynthé.Cequimarche,cesontcespetitsriffsquimartèlent
lecrâne,maisaussicettemontéeenpuissancequiemmènelegroupejusqu'aumorceau
final,oùTommontesurlagrossecaissedesonfrèrepours'yjeter!Pourquoilatuercette
jeunesse,quandelleafficheunepêchepareille?


Archimède
C’esttoujoursenfamillequel’onretrouvelespetitsnouveauxdelascènedurockfrançais,
etilsfontl’unanimité.LesdeuxfranginsproduitsparPyrprod(maisondeproduction
dijonnaise),sontàl’originedecegroupepleindepotentielmaisquidemandeàêtrematuré.
LejeunechanteurnousoffreunevoixtrèsprochedecelledeJean-LouisAubertetunlook
empruntéàAngusYoung.Savoureuxmélangepourrait-onpenser.Maislepetitendiablé
bourréd’énergie,qu’ilenvoievolontiersaupublic,peineàfairebougersongroupe,effacé
enarrièreplan.Ilfautdirequ’ilsnesontpasvraimentaidésparlesbalancesquimisenttout
surlabatterieetlabassetropfortesetétouffentlesondesdeuxguitares.Ledeuxième
guitaristetentebiend’introduireunsolotouteslesquatrechansonsmaisrienn’yfait,ça
demeuregnan-gnan.D’autantquelesmélodiesdéjàtrèspopsserventdestextesauxjeuxde
motscraignos.Pourneciterquequelquestitres,Nicolasentonnedesparolescomme«Fear
Facteur»et«ByeByeBailleur».Etneparlonspasdes«Nanana»etdes«Tututu»qui
sontleursexpressionsfavorites.Archimède,quiempruntebeaucoupàTéléphone,a
tellementréchauffécettemusiquequ’elleenvientàperdresasaveur.Maispourleur
défense,lessonsdusynthémêlésàlaguitareacoustiquesonnentpasmal.Onnepeutpas
nonplusenleveraujeunechanteursamotivationàchaufferlesadosetlesquadrasqui
connaissentlesparolesparcœur.Pourtant,leurmusiqueestassezlisseenréalité.Sauf
quandilsreprennentHygiaphone.Etoui,sitoutefoisquelqu’unn’avaitpascompris
l’analogie,mieuxvautl’expliciter.Etc’estlà,quandçaneleurappartientplus,qu’ils
donnentleplus.Legroupeseréveille,lefranginattaqueuntrèsbonsoloetArchimèdese
révèle.Bref,onauraitenviedelessoutenir.Alors,bienquemoyennementconvaincue,
déplacezvouspourenjugerparvous-même.


ThomasDutronc
Certainsenparlaientcommeunchanteurdevariétéquiavaitabandonnésaguitare.D’autresracontaient,qu’aucontraire,illagrattaitencoreplusqu’avant.Cesoirdevantla
scène,c’étaitàmoidetrancher.Aprèsdelonguesminutesd’attentesousunchapiteau
glacial,patientantungobeletdecaféinfâmeàlamain,lefilsprodigearriveenfin.Une
meutededemoiselleshurlepourl’accueillir,charméesparledandyparisien.Maisoùest
passéesamanouche?!Pourlepremiermorceau,auxrendusunpeu«soupe»,Dutronc
Juniorsecontentedumicroetdetextesmalgrétoutsubtilsetamusants.«ChapeauPointu.
Turlututu»dit-il,commedanssondernieralbum.Lesmusicienssontbons,le
toutfonctionnesansaccrocmaisonattendsagriffe.Etquandvoilàlabêteduviolonqui
entameunmorceaudetangotzigane,lasalledécolle.LamélancolieswinguantedeDutronc
estderetour.LessolosàlaRomaneentraînenttoutl’orchestrequiselaissevolontiers
guiderparcesaccordsdiminués.Pourfairesimple,ilyacommeunesortedebrassage
entretubesradiosetmorceauxtrèsmusicauxettravaillés.Pourtantdansunstyleplus
électroswing,lenouveauDutroncprivilégielarythmiquemarquée,sanspourautant
délaisserseshabituellesenvoléesmélodiques.Lessessionsinstrumentalessonttoujours
virevoltantesetnemanquentpasdenousfairedécocherdepetitspasdedanse.D’ailleurs,
uncoupleprèsdemoidanselebalboa,unswingdesannéescinquante,commedanslesbals
del’Ouestaméricain.
Pourleshow,lesmusicosfontleszouaves,lesguignols,poursatisfaireunpublicapathique,
carilfautlespousseràMontceau!MaisquandPierreBlanchardattaquesescordesde
violonàlamainetqueJérômeCiosi(guitaristeetamidelonguedatedeDutronc)enfileun
casquedeviking,çaenjette!Alorsoui,lestempsontchangédepuisquatreans:unpeu
moinsdeReinhardtmaistoujoursautantdeswingsurunfondtrèsrock.Etquandilsaisit
saguitarepourenchatouillerlemanchesurLesYeuxnoirs,Dutroncestassezgénial.
Le«titiparisien»désabuséestenformeetclôtlesbecsdesmédisants.

Mustang
Cegroupeclermontois,encompagniedeLaMarquise(leurvieuxsynthé),étonne.Le
crooneràlagominaetauxmocassinsvernisempruntelesgravesàElvisetlespousséesà
MikeBrant.Lesmorceauxsontmûrs,tantôtrockab’,tantôtélectro,maistoujoursunpeu
nostalgiquesd’uneépoquerévolue.Parfoispresquekitsch,onaccrochepourtant.Lesonest
excellent,lesmusiciensvivantsetlepetitdéhanchédubassistetrèsamusant.Dommageque
pourlelancementdelasoirée,legroupeneparviennepasàemmenerunpublicquireste
sceptique.Entouscas,cesmessieursdégagentuneattitudehumbletoutenalternantavec
succèslesinfluencesdurock’n’rollfrançais,delachansonàtexteàlaDutroncpèreetde
mélodiespoétiques.Ilssontélégantsetculottés,cesjeunots,surtoutlorsqu’ilsreprennent
«Jem’suisfaittoutpetit»deBrassens.Unerythmiquebienmenée,unjeucarré,desbreaks
glissésaubonmoment,j’enredemande.Dusonold-schoolmoderne,çasetrouve?Chez
Mustang,oui!


GrandSophie
PriméeauxVictoiresdelamusique,onpeuts’attendreàunenanabluffante.Erreur.Mais
pourtant,fautbienquequelqu’uns’ycolle.Unevoixordinairesurdesmélodiesdevariétés,
jenesaispasquiçatransportemaiscertainementpasmoi.Ahsi,lespercussursaguitare
donnaientleurpetiteffetmaisdommagequelorsquelaGrandeSophielèvelesbraspour
danser,lestapotementsnecessentpas.Pourrésumer,j’aieul’impressiond’écouterlavoixd’IsabelleBoulaysurdel’anti-rock.C’estamusantdevoircommel’écrituredeZazieneva
pasàtoutlemonde.OuquelavoixdeParadis,prêtéeàuneautredame,nemijotequ’un
bouillontiédasse.Surscène,ongesticule,onessayedepallierlemanqued’énergiemusicale.
Lesmorceaux,enstudioouenlive,sontdupareilaumême,dugenreàêtrediffuséssur
RadioIntermarché(si,si,jevousassure,sestubesypassent).Maislachoselaplus
étonnante,cen’estpaslaplatitudedesamusiquemaisplutôtlenombredepersonnesque
celaréjouit.Désarmée,j’entendsalorsplusd’applaudissementspourlaGrandeSophieque
pourMustang.Etcettepatatechaudequ’ellegardedanslemuseaupourchanter,çane
m’aideenrienàsupportercequ’ellefait.Soudain,commesiMontceauvoulaitmeredonner
lesourire,j’entendsunejeunefemmeconfieràsoncompagnonqu’ilenfallait«du
Courage»pourresterjusqu’aubout.
Voilàquinousmettaitd’accord.Maisn’enlevonspasaugroupeleursjoliessessions
musicalesteintéesdefolkaméricaineetd’influencesafricaines.
Enfin,aprèscinqfeintesdedépartannoncéavecunevoixpleinedesouffleetdemanièresà
laFannyArdant,ellecèdesaplaceetjepeuxsouffleràmontour.

Thiéfaine
Commentcritiquerl’incritiquable?Iln’estpasintouchable,non,maisThiéfaine,çafascine
ouçaagace.Etmetrouvantdanslapremièrecatégorie,j’appréhendececoncertavecun
avisdéjàbienorienté.Maistentonsd’arborerunecertaineobjectivité.Malgrédesmusiciens
quichangentd’unetournéeàl’autre,sondernieralbumestsublimésurscène.Moins
rythmés,lesmorceauxsontportéspardesmélodiesensorcelantes.Cevieuxbonhomme
afficheencoreettoujourssapetitemoued’hommeénervéoudefoupossédé.Ilvitses
textescomplètementbarrésmaispoétiquesetmélancoliques.Baudelairesedéclarait«faire
del’oravecdelaboue».C’estunpeulàdedansquesesitueThiéfaine,enenrobantla
laideurd’unefinecouchedecristal.C’estunpersonnageàlaclassedésinvolte,àquil’on
donnefacilementnotresympathie.Comme«desdinguesetdespaumés»àl’écoutedece
sonsiparticulier,legroupedefans,dontjefaispartie,enredemande.Enarpège,enpicking
ouenversionska,toutesseschansonsflanquentunebonnetorgnoleaupublicmollasson
desderniersrangs.PlusriendenoussurprenddelapartdeThiéfaine,pasmêmeledoigt
d’honneurqu’

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