Yoshihito Amemiya

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• Publié par: iwudawap
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• Langue: Français

Extrait

Yoshihito Amemiya Vigneron

La région montagneuse de Yamanashi, à quelques dizaines de kilomètres du Mont Fuji abrite le terroir du vin japonais. Les vins Marquis … une histoire de famille.   La viticulture, une tradition    "En 1877, Tatsunori Tsuchiya et Masanari Takano, furent envoyés en France par le gouvernement japonais pour y étudier la viticulture. Après un séjour de deux ans, ils se mirent à produire du vin à Katsanuma, dans l'actuelle ville de Koshu. Le raisin de Koshu, le cépage Yamabudo plus exactement, est un cépage indigène présent ici depuis treize siècles qui était surtout considéré comme un fruit. L'ensoleillement y est l'un des meilleurs du Japon, de même que la pluviométrie relativement basse.  Mais l'entreprise tourna court car le goût des Japonais était fondamentalement différent. Le saké, sucré, était dominant et le vin était considéré comme une boisson trop sèche, impropre à accompagner notre nourriture.    Il faut savoir qu'il y a une grande différence entre les vins français, qui restent notre référence, et les vins japonais. Cela tient avant tout à la cuisine : la vôtre est très riche, basée sur la viande, les sauces, les épices. Pour l'accompagner, vos vins doivent être forts et élaborés. Notre cuisine est raffinée mais simple et pour qu'elle ne perde pas sa saveur, nos vins sont par nature plus légers. Les vignes sont cultivées en treillages horizontaux avec des ceps très ramifiés et dont les grains sont gros.  Aujourd'hui, 80 domaines subsistent dans la région sur les 300 des débuts. Ils produisent plutôt du vin de table auquel du sucre était parfois ajouté, mais les choses changent car nous essayons de faire dans la qualité. En plus du cépage Yamabudo, nous cultivons le Chardonay et le Cabernet-Sauvignon afin d'être reconnus à un niveau international. Mais nous restons au niveau de l'apprentissage car il y a trente ans encore, le vin était considéré comme un alcool bas de gamme. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la vigne était surtout cultivée pour la fabrication des radars (on en extrayait les cristaux d'acide tartarique) … c'est dire !    Les vins Marquis représentent une petite exploitation qui produit 300 tonnes de raisin. Mais une règlementation nous impose d'acheter du raisin à d'autres agriculteurs afin de favoriser la production locale. Finalement la vinification concerne 300 000 bouteilles. Le vin blanc y est majoritaire".   De père en fils "J'ai 77 ans. Dans la famille, nous somme vignerons de père en fils depuis 1891. En 1964, lors des Jeux Olympiques, une date qui correspond à l'entrée du Japon dans les pays industrialisés, je suis allé étudier l'œnologie à l'Université de Yamanashi, la seule du Japon à avoir un centre de recherche sur la vinification. À cette époque, la viticulture utilisait du matériel de bois, spécifique à la production du saké. Je suis allé en France en 1979 pour parfaire mes connaissances.  À l'inverse du saké qui n'a de concurrence qu'au niveau national, nous devons pour le vin faire nos preuves à l'international face à des pays en pleine progression comme le Chili ou l'Argentine. Aujourd'hui, être vigneron n'est pas très rentable mais c'est un métier merveilleux dès lors qu'il est vécu comme une passion, ce que mon fils ne partage hélas pas avec moi. Mon but est d'arriver à créer un vin qui convienne à la fois au goût japonais et aux références internationales. La chance, et le paradoxe, est que la

cuisine japonaise est de plus en plus populaire à l'étranger, en même temps que la cuisine française est de plus en plus appréciée au Japon. C'est pour cela que nous produisons un vin mixte, alliant le cépage local au Cabernet-Sauvignon. Nous avons toutes nos chances et j'espère bien que nous arriverons un jour à vous surpasser". http://www.marukiwine.co.jp/