Autisme & Psychanalyse en République fédérale d’Allemagne en 2012
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Les raisons pour le retrait des psychanalystes des deux champs (autisme et psychoses) sont certainement multiples et complexes. Pour y remédier, il faudrait, vraisemblablement, procéder à une plus large diffusion de l’enseignement de Lacan pour commencer à sortir de cette impasse.
Alexandra Fehlauer
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Autisme & Psychanalyse en République fédérale d’Allemagne en 2012
René Saboural ,mardi 2 octobre 2012 Nous publions une contribution de notre collègue Alexandra Fehlauer qui nous donne un premier aperçu de la place faite à la psychanalyse en Allemagne dans le traitement de l’autisme. Autisme & Psychanalyse en République fédérale d’Allemagne en 2012 Un bref aperçu historique
Le terme autisme (Autismusen allemand) fut introduit en 1911, comme on le sait, par le psychiatre suisse-allemandEugen Bleuler, directeur de la première clinique psychiatrique s’appuyant sur la théorie freudienne (leBurghölzli à Zurich). Ce terme désignait pour lui le symptôme fondamental de la schizophrénie (enfermement du sujet dans un monde impénétrable, incommunicable, clos sur lui-même, constitué d’éléments délirants non organisés).
Cependant, on retrouve ce signifiant dès 1907 dans la correspondance entre Freud et Jung où l’on peut lire le commentaire suivant : « Il manque encore à Bleuler une définition claire de l’autoérotisme et de ses effets psychologiques spécifiques. Il a néanmoins accepté la notion pour sa présentation de ladémence précocedans le manuel d’Aschaffenburg. Il ne veut toutefois pas direautoérotisme, maisautisme ou ipsisme(lettre de Jung à Freud du 13 mai 1907). (1) Bleuler, bien qu’il se soit intéressé aux travaux de Freud depuis 1892, restait réfractaire à la théorie de la libido – d’où la transformation du motautoérotisme(Autoerotismus) enautisme(Autismus), dans le but d’en éliminer la signification libidinale.
Par la suite, le concept fut repris et conceptualisé par un certain nombre de psychiatres et de psychanalystes post-freudiens tels que Leo Kanner, Margaret Mahler, Bruno Bettelheim, Donald Meltzer, Frances Tustin. Quelques élèves de Jacques Lacan se sont à leur tour intéressés à l’autisme en s’appuyant sur la notion deforclusion(Piera Aulagnier, Maud Mannoni), sur la notion dejouissance(Eric Laurent) et sur latopologie du sujet(Rosine et Robert Lefort).La classification de l’autisme en Allemagne et les différentes formes thérapeutiques
A l’heure actuelle, la classification de l’autisme en Allemagne se base avant tout sur l’ICD-10 (International Statistical Classification of Diseases and Related Health Problems) publié par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et sur le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders).
Dans les pays de langue allemande (République Fédérale d’Allemagne et l’Autriche principalement), on rencontre habituellement trois types de diagnostiques :l’autisme précoce(syndrome de Kanner),l’autisme atypique et le syndrome d’Asperger. Toutes ces formes d’autisme sont considérées comme des troubles envahissants du développement, présentant une causalité génétique, entrainant des complications lors du développement cérébral ainsi que des anomalies neurophysiologiques.
Le plus souvent, on propose aux sujets atteints d’une de ces formes d’autisme des thérapies cognitivo-comportementales pour la simple raison que celles-ci passent pour scientifiquement assurées. En tête de liste figurent les fameuses méthodes ABA (Applied Behavior Analysis) et TEACCH (Treatment and Education of Autistic and related Communication-handicapped Children). Le but principal de ces prises en charges thérapeutiques d’enfants autistes serait d’améliorer lescapacités d’interaction sociale, lacapacité de communicationainsi quel’autonomie. Par ailleurs, lesobsessions-compulsions, lecomportement auto- et hétéro-agressif,l’hyperactivité, lesdéficits moteursetl’isolationdoivent, d’après ces approches, être réduits. (2) Par ailleurs, on propose également de l’ergothérapie, de la physiothérapie et des prises en charges orthophoniques aux patients.
Et la psychanalyse dans tout cela ?
Bien que le système de santé publique allemand soit régi avec une autonomie relativement importante par chaque Land de la République fédérale, laissant la place à une grande diversité des approches, nous constatons que parmi toutes ces propositions de prise en charge thérapeutique des sujets autistes la psychanalyse semble être aux abonnés absents.
Un récent échange sur un forum de discussion de psychologues/psychanalystes allemands (Berliner Blätter für Psychoanalyse und Psychotherapie -www.bbpp.de) me laissait entendre que des sujets autistes n’étaient plus guère traités par des psychanalystes. On m’expliquait que ni la psychose, ni l’autisme ne constituaient à l’heure actuelle un champ d’investigation significatif des psychanalystes en Allemagne. Ceci n’est sûrement pas entièrement vrai pour les quelques analystes freudo-lacaniens qui, pour beaucoup d’entre eux, n’ayant pas d’institut de formation propre, viennent se former en France et qui, grâce à l’enseignement de Lacan, ne reculent plus ni devant la psychose, ni devant l’autisme.
Or, la grande majorité des médecinspsychothérapeuteset des psychologuespsychothérapeutesd’orientation analytique, mais aussi des psychanalystes (freudiens, jungiens ou adlériens) en Allemagne semblent ne pas prendre en charge des sujets autistes. Pour quelle raison ? La question se pose.
Cet état de fait peut probablement en partie s’expliquer pour ceux d’entre eux qui pratiquent une psychanalyse appliquée à lathérapeutiqueet qui, pour ce faire, sont entrés dans le système des remboursements par les caisses d’assurance maladie. Pour ceux-ci, la loi de 1999 sur le statut du psychothérapeute stipule que la thérapie doit viser le diagnostic, le soulagement du symptôme et sa guérison. « Le psychothérapeute qui travaille ainsi avec les caisses d’assurance maladie accepte une commande et se situe indiscutablement dans une relation contractuelle » (3). La psychanalyse prise dans les rets de la psychothérapie mène ainsi à la nécessité de répondre à la demande de l’Autre social et à l’obligation de résultats.
Néanmoins, à partir du moment où l’on prend le parti de considérer que la psychanalyse pure n’est pas une thérapeutique et ne vise non pas la guérison, mais plutôt l’élaboration d’un savoir-faire avec son symptôme, la voie d’accès aux caisses d’assurance maladie reste certes fermée, mais n’empêche pas pour autant l’exercice de la psychanalyse (le titre peu protégé deHeilpraktiker, praticien de la guérison, le permet par exemple). Ce n’est indéniablement pas uniquement le système des caisses d’assurance maladie qui peut être tenu pour responsable du désinvestissement par les psychanalystes allemands du champ de l’autisme, et plus largement de la psychose. Et ceci d’autant plus que rien n’oblige un psychanalyste à travailler avec les caisses d’assurances maladie.
Les raisons pour le retrait des psychanalystes des deux champs (autisme et psychoses) sont certainement multiples et complexes. Pour y remédier, il faudrait, vraisemblablement, procéder à une plus large diffusion de l’enseignement de Lacan pour commencer à sortir de cette impasse.
Alexandra Fehlauer
(1) Dictionnaire international de la psychanalyse d’Alain de Mijolla, Hachette Littératures, 2005, p. 168
(2)Autismus –Diagnostik, Früherkennung und Therapie in Deutschland, Alice Herwig, GRIN – Verlag für akademische Texte, 2010, pp.12-13
(3) « La psychanalyse, exécute-t-elle une commande ? A propos de la loi concernant la profession de psychothérapeute en Allemagne », C.D. Rath, Topique, 2007/4 n° 101, pp. 67-79
Bonjour,
Je vais peut-être atterrir en Allemagne dans quelques temps et je me demandais comment les enfants autistes (et aussi pourquoi pas les adultes d'ailleurs) étaient considérés, aidés, si il existe des structures et quelles sont leurs méthodes, et quelles sont les aides de l'Etat, etc...
Merci d'avance à tous ceux qui me répondront!
khaina Invité
Posté le 22-01-2009 à 10:43:09 Bon je vois qu'il n'y a pas foule de germanistes par ici, mais si l'un d'entre eux pointe le bout de son nez et peut m'aider car je suis mauvaise en allemand et j'ai du mal à savoir quels sont les types de prises en charge qui sont privilégiés chez le cousin
allemand, voilà
Posté le 22-01-2009 à 10:39:03 Profil suppriméProfil :Doctinaute d'orJ'ai passe pas mal de temps en Allemagne mais moi et l'allemand ca fait deux. Je sais qu'il y a beaucoup d'ecoles Montessori dans le pays mais pour une veritable prise en charge, je n'en sais rien. J'ai vu un reportage sur un centre pour jeunes aspergers en Allemagne... pas tres riches comme renseignements, mais je voulais montrer que on ne s'en fiche pas, mais on n'est pas tres bien informes!
anonymous999 Invité
anonymous999 Invité
Posté le 22-01-2009 à 21:25:16 On ne s'en fiche pas mais franchement moi non plus je ne peux pas te donner d'info.
essaye de trouver des associations en tapotant sur google
Posté le 22-01-2009 à 21:33:31 Autismus Deutschland Bebelallee, 141D - 22297HAMBOURG Tél: +49.40.511.56.04 Fax:+ 49.40.511.08.13
Email: Autismus-BV-HAK@t-online.de Site Internet:www.autismus.deMembre du Conseil d’Administration: Maria Kaminski
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