Acquisitions et inédits du Musée du Louvre - article ; n°3 ; vol.34, pg 223-231
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Description

Syria - Année 1957 - Volume 34 - Numéro 3 - Pages 223-231
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Parrot
Acquisitions et inédits du Musée du Louvre
In: Syria. Tome 34 fascicule 3-4, 1957. pp. 223-231.
Citer ce document / Cite this document :
Parrot André. Acquisitions et inédits du Musée du Louvre. In: Syria. Tome 34 fascicule 3-4, 1957. pp. 223-231.
doi : 10.3406/syria.1957.5233
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1957_num_34_3_5233BIBLIOTHEQUE
IFAPO
Jnv. :
Cote: "70V
ACQUISITIONS ET INÉDITS DU MUSÉE DU LOUVRE
PAR
ANDRÉ PARROT
(PI. XIII-XVI)
6. Sculpture mésopotamienne.
En l'espace de quelques années, le musée du Louvre a fait l'acquisition
sur le marché des antiquités, d'un certain nombre de pièces importantes
qui sont venues compléter et enrichir nos collections. Ces documents se
rapportent à des périodes et à des régions différentes qui peuvent être
précisées malgré la totale absence de renseignements émanant des mar
chands. Il en résulte une certaine diversité qui favorise le comparatisme
et permet de mieux percevoir par quelles étapes l'art mésopotamien est
passé et comment il a pu affirmer sa personnalité, sa puissance et parfois
aussi, quoi qu'on en puisse penser, sa finesse sinon son charme.
Tête virile sumérienne (AO, 20217) (1) (pi. XIII). Taillée dans un bloc
de dolérite, cette sculpture est d'un abord rude. Sous un front très court
et fuyant, deux yeux en relief dans le creux retiennent immédiatement
l'attention. Le nez aujourd'hui endommagé, était du type habituel, crochu
et épaté. Les lèvres sont fermées mais esquissent un sourire qui se reflète
en deux légers plis qui rendent plus saillantes les pommettes des joues.
Le menton très court est bien en chair. Modelé avec soin, il vient rejoindre
en oblique un cou épais, qui annonçait une nuque puissante, que la cassure
ne permet que de deviner. Les oreilles sont aplaties et très sommairement
dessinées; le lobule est à peine plus large que le reste de l'hélix. Face
entièrement glabre, crâne ras, le personnage répond au type sumérien par
excellence.
P) H. 0 m. 161; larg. 0 m. 118; profond. 0 m. 142.
SYRIA. XXXIV. 15 224 SYRIA
Bien que la provenance n'ait
pu être précisée (1) elle ne saurait
faire de doute : il s'agit du pays
de Sumer. La date ne prête pas
non plus à hésitation : l'objet
est présargonique et remonte à
une époque contemporaine de la
première dynastie d'Ur (lre moitié
du IIIe millénaire av. J.-C). On
le croirait sorti d'Obeid, tellement
il rappelle le faciès de Kur-Lil (2)
(fig. 1). La cassure de la sculpture
du Louvre ne permet pas de dire
si la tête appartenait à une statue
assise, du genre de celle que l'on
connaît à quelques exemplaires (3) ;
mais cela est assez vraisemblable.
L'identification demeure incer
taine : il s'agit d'un grand per
sonnage (roi, prince, ou haut
fonctionnaire) qui s'était fait
Fig. i. — Statue de Kur-Lil. représenter en adorant.
Statuette de GIN-AK (AO, 20146) (4). De même époque, mais d'un tout
autre style (pi. XIV) (5), est cette statuette acquise à l'hôtel Drouot et ayant
(*) D'après le marchand, l'objet était dans (Découvertes en Chaldée, pi. 47, 2) ; anonyme
une collection privée depuis un peu plus de de la Ny Carlsberg Glyptothek de Copen
dix ans. Elle y était entrée à la suite d'une hague (Tillaeg til Billedtavler a f Antike Kunst-
succession. vaerker, 1915, XIV, 836 c) ; femme du musée
de Berlin (B. Meissner, Babylonien und (2) Hai.l-Wooli.ey, Al-Ubaid, p. 27 et
pi. IX. La lecture du nom est incertaine, Assyrien, I, fig. 171).
cf. Gadd, op. cit., p. 125. M. Lambert trans (4) H. 0 m. 260; larg. 0 m. 108.
crit E-kur, Sumer, VIII, p. 61. (5) Nous reprenons, avec modifications, la
(3) Kur-lil d'Obeid; Dada-ilum d'Ur (Ur présentation donnée dans Iraq, XIV (1952),
pp. 73-74. Excavations, IV, pi. 41, c) ; Lupad de Lagash ET INÉDITS DU MUSÉE DU LOUVRE 225 ACQUISITIONS
de même appartenu à une collection privée. Cassé aux chevilles et mutilé
au bras gauche, le personnage est du type des adorants de la Diyala (1).
Torse nu, mains jointes, jupon uni à épaisse ceinture et à un rang de kau-
nakès dans le bas, l'homme a la face mutilée. Les yeux autrefois incrustés
sont vidés ; le nez a été complètement martelé. Les lèvres épaisses émergent
au-dessus d'une barbe longue, taillée en carré, et encadrée par les extré
mités de la chevelure ondulée, séparée en deux parties par une raie médiane
et ramenées par-devant sur la poitrine. Les sourcils réunis à la racine,
autrefois incrustés, sont aujourd'hui, comme les yeux, vides des parcelles
de couleurs (lapis-lazuli, coquille, bitume) qui les animaient. Alors que
les épaules sont arrondies, le buste est traité plus géométriquement. Très
étroit au-dessus de la taille, il s'évase en dessous. La ceinture est placée plus
bas qu'elle ne devrait, ce qui raccourcit d'autant la longueur du jupon.
En arrière de l'épaule droite,
une inscription (fig. 2) avait été
gravée d'un trait malhabile et
presque négligé (2). On lit les
signes distribués en trois cases
verticales : GIN-AK PA-TE-SI
EDIN-E<3>. Le nom du chef, celui
de la ville qu'il contrôlait, sont
nouveaux. Il ne fait aucun doute,
étant donné le style de la
sculpture, qu'il s'agit d'un des
roitelets ou gouverneurs d'une
localité de la région de la Diyala,
proche d'Asmar, Khafadje ou
Agrab. Le personnage n'est plus FlG. 2> _ inscription de GIN-AK.
un sumérien mais devait appar
tenir à un des groupements de Sémites, fixés au IVe millénaire entre
(*) Cf. par exemple, certaines statuettes de l'inscription d'Urkisal de Khafadje (OIP,
Khafadje, temple de Sin (OIP, XLIV, pi. 29, XLIV, pi. 50, E).
(3) Lecture de mon collègue Jean Nougayrol. 31) ; temple de Nintu, V-VI {OIP, LX, pi. 11).
(2) Avec autant de maladresse fut gravée 226 SYRIA
Euphrate et Tigre. A l'imitation de la plupart des ex-voto de cette région,
la statuette avait été taillée dans une
x pierre tendre, un gypse de peu
rence.
Tête mutilée (AO, 20 113) <*>. De la
même région mésopotamienne, provient
une tête de plus grand module, sculptée
aussi dans le gypse. Il s'agit d'un adorant
barbu et chevelu, lèvre supérieure rase.
Le nez est arraché et la face très mutilée
(fig. 3). Seule a subsisté l'incrustation
en coquille et schiste noir de l'œil gauche.
Par son type, cette sculpture appartient
au même groupe de la Diyala. Comme
la précédente, elle provient vraisembla
blement des fouilles clandestines (avant
1929) qui précédèrent l'exploration scien
tifique par l'Oriental Institute de Chicago.
Entrée dans la collection d'Alphonse
Kahn, elle nous est parvenue par suite
Fig. 3. — Tête AO, 2on3. d'une donation.
Buste de femme (AO, 20145) (2). Cette pièce provient aussi d'une collec
tion privée, dispersée par suite d'un décès. Elle avait été signalée il y a
plus d'un quart de siècle, par François Thureau-Dangin (3). Nous reprenons
sa description en la modifiant sur quelques points (4). Une adorante, vêtue
H H. 0 m. 091 ; larg. 0 m. 064. rienne archaïque, dans RA, XXVII (1930),
(2) H. 0 m. 130; larg. 0 m. 094. L. du tenon pp. 57-60.
0 m. 015. (4) Voir aussi notre article dans Iraq, XIV
(3) F. Tiiureau-Dangin, Une statuette (1952), p. 75. ACQUISITIONS ET INÉDITS DU MUSÉE DU LOUVRE 227
d'une robe-kaunakès, laissant complètement dénudés épaule et sein droits (1),
était représentée debout, en station (pi. XV). De la main droite, elle tenait
un étroit gobelet, cependant que l'autre main sortait simplement de
l'emmanchure gauche (2).
Le visage ovale est bien en chair. Dans la ligne d'un front court et
fuyant, un nez droit s'avance très en avant, accentuant d'autant le retrait
de la partie inférieure du visage. Une chevelure lourde s'encadre de nattes
épaisses, qui recouvrent la nuque en formant chignon. Yeux et sourcils
étaient autrefois incrustés mais il ne reste aujourd'hui que des vides.
L'originalité de cette sculpture taillée dans une brèche gris bleuté,
avec mouchetures jaunâtres, é

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