Année sacerdotale

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Année sacerdotale

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Une Année sacerdotale

Le Pape Benoît XVI a ouvert, le vendredi 19 juin 2009 une « année sacerdotale ». Les paroisses, les

communautés, les séminaires, les hauts lieux spirituels s’en font l’écho. Mais pour l’ensemble des

baptisés, que signifie une telle initiative ?

Après l’ « Année de l’Eucharistie » (2004-2005) ou l’ « Année Saint Paul » (2008-2009), 2009-

2010 est

Année sacerdotale

1

.

Les mots, ici, sont lourds de sens. Et il est important de bien les

comprendre, pour mesurer l’importance du ministère des prêtres dans l’Eglise de ce temps.

Sacerdoce

La

Lettre

publiée au Vatican le 16 juin 2009 par le Pape, « pour l’indiction d’une année sacerdotale

à l’occasion du 150

ème

anniversaire du

dies natalis

du Saint Curé d’Ars » consacre une grande part

de sa présentation à la figure de saint Jean-Marie Vianney, « saint patron de tous les curés du

monde » (ainsi proclamé par Pie XI en 1929). Et cette Année s’est ouverte en la solennité du Sacré-

Coeur de Jésus, selon la parole du Saint : « Le Sacerdoce, c’est l’amour du coeur de Jésus ». On sait

l’importance que le curé d’Ars attachait à son ministère, et la manière dont il le vivait comme

véritable sacrifice. Le portrait de cet homme identifié à son ministère ne manque cependant pas de

souligner son souci de « la formation chrétienne du peuple qui lui était confié ».

Le qualificatif de « sacerdotale » donné à cette

Année

ne doit pas induire une compréhension trop

étriquée du mot. En toute rigueur de terme, le

« sacerdoce »

ne concerne pas les seuls prêtres, et

Benoît XVI rappelle à juste titre les enseignements du Concile Vatican II sur le sacerdoce du Peuple

de Dieu : la Constitution dogmatique

Lumen Gentium § 10

enseigne la nécessaire articulation entre

« le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique ». Par ailleurs, on ne

peut souligner le sacerdoce des prêtres sans affirmer d’abord l’importance du ministère de l’évêque

« revêtu de la plénitude du sacrement de l’Ordre » (

Lumen Gentium § 26

). Le Pape le dit bien : « Le

ministère ordonné a une «

forme communautaire

» radicale et ne peut être accompli que dans la

communion des prêtres avec leur Evêque ».

Prêtres

C’est en gardant présents à l’esprit ces liens du ministère du prêtre avec celui de l’Evêque, d’une

part, et en articulation avec la mission de tous les fidèles, d’autre part, que l’on peut entrer dans la

méditation du Pape sur la vie et le ministère des prêtres. Sans cacher les difficultés ( persécution,

pour certains, ou « scandale » de l’infidélité de quelques autres), Benoît XVI dit aux prêtres

l’importance du témoignage de vie qu’ils peuvent donner. Ils les invite à « remettre au centre de nos

préoccupations pastorales » le sacrement de la Pénitence et à pratiquer les « trois conseils

évangéliques » que sont la pauvreté, la chasteté, l’obéissance.

L’essentiel de la mission demeure l’annonce de la vérité de l’Amour : résonnent ici les titres de

deux Encycliques du Pape (

Deus caritas est

en 2005

et

Caritas in veritate

en 2009). Mais les

conditions pastorales d’exercice du ministère aujourd’hui sont assez peu évoquées. En France par

exemple, les conditions du ministère et de la vie des prêtres ont énormément changé en 150 ans…

Et la manière de vivre du Curé d’Ars n’est sans doute pas transposable dans nos « paroisses

nouvelles » au nombre grandissant de « clochers »… Mais quand le Pape rappelle, avec son

prédécesseur Paul VI, que « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les

maîtres, ou, s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins », on acquiesce volontiers, en

précisant qu’il n’est pas réservé aux seuls prêtres d’être témoins du Christ…

1

Du 19 juin 2009 au 11 juin 2010. Voir

www.vatican.va

ou

www.annussacerdotalis.org