Apothicaires membres de l Académie Royale des Sciences : XII. Antoine Baumé - article ; n°95 ; vol.24, pg 345-353
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1936 - Volume 24 - Numéro 95 - Pages 345-353
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Paul Dorveaux
Apothicaires membres de l'Académie Royale des Sciences : XII.
Antoine Baumé
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 24e année, N. 95, 1936. pp. 345-353.
Citer ce document / Cite this document :
Dorveaux Paul. Apothicaires membres de l'Académie Royale des Sciences : XII. Antoine Baumé. In: Revue d'histoire de la
pharmacie, 24e année, N. 95, 1936. pp. 345-353.
doi : 10.3406/pharm.1936.11046
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1936_num_24_95_110463^
D'HISTOIRE REVUE
DE LA PHARMACIE
N° 29 - Septembre 1936 E
Apothicaires membres de l'Académie Royale des Sciences
XII. Antoine BAUME <*>
Antoine Baume naquit à Senlis, le 26 février 1728. A treize ans, il
entra chez un apothicaire de Compiègne pour y faire l'apprentissage
de la pharmacie, puis il vint à Paris où il fut admis, comme compag
non, dans la grande pharmacie Geoffroy, qui était alors tenue par
Claude-Joseph Geoffroy, membre de l'Académie Royale des Sciences
et de la Royal Society. Là il travailla tellement bien qu'il obtint toute
la confiance de son maître et la direction du laboratoire de la maison.
Son stage terminé, il se présenta à la maîtrise d'apothicairerie et
fut reçu le 7 octobre 1752.
Baume était sans fortune et ne pouvait s'établir. Macquer, qui
était alors adjoint-chimiste à l'Académie des Sciences, l'avait connu
et apprécié chez Geoffroy. Désireux de se l'associer, il lui offrit son
concours pécuniaire pour l'ouverture d'une pharmacie dans la rue
Saint-Denis, en face de l'église Saint-Leu. Baume s'y installa confor
tablement : à l'officine il joignit un vaste laboratoire, suffisant pour
(1) En 1918, j'ai publié, dans le Bulletin de la Société d'Histoire de la Phar
macie (t. I, pp. 345 et 369) une biographie d'Antoine Baume, dans laquelle j'ai
reproduit ce qu'Ernest Maindron avait dit de la carrière académique de ce sa
vant. La présente notice a pour but de compléter et de corriger Maindron. (L'an
cienne Académie des Sciences, Les Académiciens : 1666-1793, Paris, Bernard
Tignol, 1895, p. 13.)
23 346 revue d'histoire de la pharmacie
les travaux des deux associés et pour l'organisation d'un cours de
chimie qu'ils projetèrent d'y fonder.
Tout en pratiquant son art avec ferveur, Baume s'adonnait à
l'étude de la physique et de la chimie, sciences pour lesquelles il
avait un goût prononcé.
Il porta ses premières recherches sur l'éther sulfurique, dit alors
« éther vitriolique », puis il en présenta le résultat à l'Académie
Royale des Sciences, dans la séance du 11 juin 1755. Hellot et Mac
quer, nommés commissaires, firent un rapport élogieux du travail
de Baume et le jugèrent digne d'être publié dans les Mémoires des
savants étrangers (2).
En 1757, Macquer et Baume ouvrent un cours de chimie qui a un
tel succès qu'il dure seize ans : en 1762, il devient « cours de chimie
et de pharmacie expérimentale et raisonnée ».
De nouveaux mémoires de Baume furent présentés à l'Académie
Royale des Sciences. En 1757, ce fut le grand « Mémoire sur le refro
idissement que les liqueurs produisent en s'évaporant »; en 1758,
1' < Analyse d'une eau minérale singulière qui se trouve à Douai en
Flandre »; en 1760, les « Observations sur la cristallisation des sels
neutres qui ont pour base un alkali fixe ou une terre absorbante > ;
puis les « Expériences sur la décomposition du tartre vitriolé par
l'acide nitreux seul ». Tous ces mémoires furent imprimés dans le
recueil de l'Académie, consacré aux savants étrangers (3).
Pour se délasser des travaux de l'officine et du laboratoire, Baume
écrivait des livres didactiques. En 1762, il publie ses Eléments de
pharmacie, et l'année suivante, son Manuel de chymie, dont la s
econde édition parait en 1766.
(2) L'Histoire de l'Académie Royale des Sciences ne publiait que les mémoires
des académiciens. Les travaux des savants qui ne faisaient point partie de la
Compagnie étaient insérés dans une publication spéciale, dite « Mémoires des
savants étrangers », dont le vrai titre est : Mémoires de mathématique et de
physique, présentés à l'Académie Royale des Sciences par divers sçavans et lus
dans ses assemblées.
(3) Mémoires de mathématique, etc., t. III, pp. 209-232; t. IV, pp. 490-498;
t. V, pp. 405-440; t. VI, pp. 45-47, 231-236. ANTOINE BAUME 347
Cette année 1766 apporta à Baume un espoir qui malheureusement
fut déçu. Hellot, pensionnaire-chimiste étant mort le 15 février,
l'Académie des Sciences élut pour lui succéder : Malouin, associé,
Macquer et Cadet, adjoints, et Louis XV, nomma pensionnaire Mal
ouin, dont la place d'associé devint vacante.
Appelée à la remplir, l'Académie vota pour Macquer, adjoint, et
Cadet, dit Cadet de Gassicourt, et le roi nomma associé chimiste
Cadet. De ce fait, il y eut une place d'adjoint vacante. Celle-ci fut
briguée par un certain nombre de candidats, dont les pensionnaires
et les associés chimistes choisirent les suivants : Cadet, Baume, La
voisier, Jars, Demachy, Sage, Valmont de Bomare et Monnet (4).
Pour appuyer sa candidature, Baume avait ses cours de chimie et
ses mémoires jugés favorablement par l'Académie, auxquels il avait
ajouté : une étude sur les substances terreuses qu'il avait lue dans
les séances des 5 et du 8 mars; puis le rapport sur son analyse du
charbon de terre de Séverac, fait par Duhamel du Monceau, Baron
et Macquer, élu à l'assemblée du 22 mars; enfin ses deux ouvrages :
le Manuel de chymie et les Eléments de pharmacie, qu'il avait offerts
à l'Académie le 16 avril.
L'élection se fit le 23 avril, et la pluralité des voix fut pour Cadet
et Jars. Trois jours après, le 26 avril, Cadet était nommé par le roi
adjoint-chimiste.
Baume fut très affecté de son échec, et il s'en plaignit amèrement
Il ne l'avait pas encore digéré en 1769, car à cette date il publia, dans
la deuxième édition de ses Eléments de pharmacie (p. 450), une note
ainsi conçue :
J'ai démontré toutes ces choses dans un Mémoire lu à l'Académie [des
Sciences] en 1766. Je demandais alors une place vacante par la mort de
M. Hellot.
Je croyais y avoir plus de droit que personne, étant le plus ancien en
date à l'Académie et ayant donné un plus grand nombre d'ouvrages;
néanmoins je n'ai pas eu la place, ce qui m'a fait prendre le parti d'y
renoncer pour toujours.
(4) Cadet, Baume, Demachy, Sage et Valmont de Bomare étaient apothicaires.
Monnet avait fait à Paris l'apprentissage de la pharmacie. 348 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Baume exagère, car, étranger à la Compagnie, il n'avait aucun
droit à la place de pensionnaire-chimiste vacante par suite de la
mort de Hellot.
Il pouvait prétendre, tout au plus, à une place d'adjoint, et c'est ce
qu'il avait fait.
Quant à sa renonciation perpétuelle, elle dura tout juste trois ans.
Baume vint à résipiscence en 1772, et même il fit amende hono
rable à l'occasion d'un nouveau mouvement qui se fit dans la classe
de chimie.
M. de la Condamine ayant été nommé vétéran le 23 juillet 1772,
Macquer lui succéda comme pensionnaire-chimiste, puis Lavoisier
fut promu associé-chimiste en remplacement de Macquer. De ce fait,
la place d'adjoint-chimiste occupée par Lavoisier devenait vacante;
elle fut convoitée par de nombreux candidats, dont Baume. Celui-ci,
pour se disculper des bruits fâcheux qui couraient sur son compte,
se décida, le 5 septembre, à écrire à Grandjean de Fouchy, secrétaire
perpétuel, la lettre suivante qui fut lue dans la séance du dit jour
(c'était la dernière assemblée avant les vacances) :
Paris, le 5 septembre 1772.
« Monsieur,
« J'ai appris, avec la plus vive peine, qu'on m'a prêté des propos,
aussi vains que ridicules, sur les motifs qui m'ont déterminé à solli
citer la place vacante dans la classe de chymie. Non content de cela,
on en a répandu des copies dans l'Académie. De pareilles imputat
ions, et aussi destituées de vraisemblance, ne méritent que du m

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