Caius Serenus proconsul Galliae Transalpinae - article ; n°1 ; vol.5, pg 338-357
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1885 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 338-357
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1885
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Camille Jullian
Caius Serenus proconsul Galliae Transalpinae
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 5, 1885. pp. 338-357.
Citer ce document / Cite this document :
Jullian Camille. Caius Serenus proconsul Galliae Transalpinae. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 5, 1885. pp. 338-357.
doi : 10.3406/mefr.1885.5918
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1885_num_5_1_5918CAIUS SERENUS
PROCONSUL GALLIAE TRANSALPINAE
Juste-Lipse, à la page 34 de son Auctarium inscriptionum
veterum, — dont la préface est datée de 1588, et qui parut la
même année, à Leyde, à la suite des Inscriptiones antiquae de
Smetius, — donne l'inscription suivante, avec ces indications que
nous transcrivons intégralement :
L
I. O M. -I- G · H Ο LOCI
IHVIVS . Q · CAECILI
VS · SECVNDVS
LEG C · SERENI
PROCOS· GALLIAE
TRANSALPINAE
V - S - L · M ·
Cliuis, in aedïbus Jo. Blessij, b minis castri antiqui Quaïhurgensis . CAIUS SERENUS 339
Cette inscription aurait été vue par van der Bruch à Clèves,
dans la maison d'un particulier, et serait provenue des ruines du
vieux château de Qualburg. Qualburg, dans la Prusse rhénane,
arrondissement de Düsseldorf, est une antique station romaine :
on y a trouvé, dans le premier quart du dix-septième siècle, une
inscription dédiée " aux déesses des carrefours et au génie du
lieu „ (1). A toutes les époques, le sol des environs de Qualburg
a fourni un grand nombre de débris antiques, monnaies, poteries,
briques, — une brique, entre autres, avec le cachet :
. . EX GER,
vexillatio exercitus Germaniae (2). — Tout porte à croire qu'il
y avait là en garnison un détachement de soldats romains : aussi,
la situation du lieu, les découvertes qui y ont été faites, la s
imilitude des noms, ont décidé beaucoup de géographes et d'a
rchéologues à placer près de Qualburg la forteresse de Quadri-
hurfjium, qui, au dire d'Arnmien Marcellin, fut, en 359, reprise
et fortifiée à nouveau par le césar Julien (3). Quoi qu'il en soit
de cette identification, la présence à Qualburg d'un monument
consacré par un légat romain n'a rien qui puisse étonner.
(1) Le texte exact de l'inscription :
////////////////////M'//
QYADRVMis
ET GENIO LOa, etc.
est donné pour la première fois, d'après un ms. de 1635 , par Brambach,
Corpus inscr. rhen., n° 166. — Le patriotisme des savants locaux avait
interpolé les premières lignes et dénaturé ainsi le commencement de l'in
scription (cf. Orelli, 2090) :
MATRIBVS
QVADRVBVRG
ET · GENIO · LOCI
(2) Brambach, 167.
(3) 18, 2, 4: Civita'es occnpatae sunt septem: Castra lier culis, Quadri-
burgiwn, Tricensimae, Novesium, Bonna, Antennacum et Bingio.
L CAIUS SERENUS 340
Aussi l'inscription a-t-elle été acceptée sans hésitation, sur
la foi du correspondant de Juste-Lipse, — la seule personne au
monde qui l'ait jamais vue. D'après le texte donné par Juste-
Lipse, elle a été publiée par Gruter, dans son Thesaurus, p. IX,
n° 1; par Orelli, dans son Amplissima Collectif), n° 186; enfin
deux fois par Steiner, d'abord dans son Codex inscriptionum Bo-
manarum Bheni, en 1837, n° 730, puis dans son Codex inscrip-
n° 1357. Le tionum Romanantm Ώαηιώίί et PJieni (1852-1864),
baron Bimard de la Bastie n'hésitait pas à accepter cette inscrip
tion comme authentique et en parlait en ces termes dans la lettre
célèbre qu'il écrivit sur l'inscription d'Albinus, lettre parue en
tête du Thesaurus de Muratori, t. I, col. 164: " On trouve dans
Gruter une inscription qui parle d^un C. S Ε REN V S qui y est
dit PROCOS. GALLIAE. TRANSALPINAE. Ce gui semble
marquer un gouverneur général des Gaules. Mais à l'égard de
ce dernier monument, je répondrois que suivant les apparences
il est plus ancien que la division des Gaules en quatre Provinc
es, et dans un temps, où par Gaule Transalpine, on n' entendoit
que la Narbonoise, la seule qui fut alors au pouvoir des Ro
mains, d'autant plus qu'il y a lieu de croire que c'est le même
C. Serenus dont il est fait mention dans un endroit de Gicéron
(Cic. Or. pro Plan. n. 5). „
M. Henzen, dans ses Supplementa à Orelli, page 28, a ré
voqué le premier en doute l'authenticité de cette inscription, et
cela, à cause surtout du titre insolite de " proconsul de Gaule
Transalpine „ : Spurius, vel certe interpolatus, dit le savant Di
recteur de l'Institut Archéologique : Bimard ad C. Serenum re-
fert a Cicerone laudatum (Plane. Y, 12); at f also ita pro Ser
rano legitur. Nota praeterea praenomen cum cognomine conjunc-
tum , Galliaeque fines lïberae rei publicae temporibus ad has
usque regiones prolatos. Quapropter Steinerus ad, id temporis
spatium refert, quo a Caesar e subjecta neque tarnen ab Augusta PROCONSUL GALLIAE TRANSALPINAE 341
in' at; at quum prior es post Cae- provincias divisa G-allia er
sarem praesides satis noli sunt, anni saltern restant 714-727,
quorum altero Octavianus G allia potitus er at, alt er ο novam pro-
vinciarum formant instituit. Accedit, quod Gallia a Caesare de-
victa nunquam Transalpina, sed Celtica vel Nova dicehatur, id
quod sciscitanti mihi JBorghesius adnotavit. Brambach , qui a
n° 17, souscrit complètedonné cette inscription, inter spurias,
ment à l'opinion de M. Henzen: Titulus quin spurius sit post
ILenzeni adnotationem diibitari nequit. Enfin, tout dernièrement,
dans le troisième volume de son magnifique ouvrage sur La Gaule
romaine, p. 43, M. Desjardins parle en ces termes de l'inscrip
tion de Qualburg et du proconsulat de C. Serenus: " L'illustre
épigrapliiste, — Borghesi, — a inséré dans ses schede ou fiches
provinciales un certain C. Serenus, qui aurait été proconsul Gal-
liae Transalpinae, soit à la fin de la .République, soit sous Au
guste: il faut retrancher ce nom de la liste, l'inscription, —
document isolé, qui fait connaître ce personnage et sa prétendue
fonction, — étant fausse . . . On pourrait s'étonner que Borghesi
l'eût mentionnée dans ses fiches inédites, mais il se réservait sans
cloute d'en démontrer la fausseté. „
Je ne sais ce qu'aurait dit Borghesi sur la question, quoique
il est assez probable, d'après la lettre qu'il écrivit à M. Henzen,
qu'il aurait abondé dans son sens. Mais je me demande si, en dépit
des condamnations portées par des juges aussi intègres et aussi
savants, le procès de l'inscription de Qualburg ne doit pas être
révisé.
Tout d'abord, le monument n'a rien en soi de bien anomal:
c'est un autel à couronnement surmonté de volutes, forme clas
sique des autels gallo-romains ; il est dédié à Jupiter optimus
k 342 CAIUS SERENUS
maximus, le génie des Romains, leur divinité nationale, — et au
génie local, au dieu protecteur de la contrée : Caecilius a voulu
associer dans un commun hommage les deux divinités, en donnant
la place d'honneur à celle de sa nation. Les lettres liées de la
première ligne, qu'il faut lire ainsi :
I · 0 · M ■ Έ G3Î0 LOCI,
n'ont rien d'étonnant : elles sont conformes aux règles usitées en
cette matière chez les lapicides de la Gaule ; même, jusqu'à un
certain point, elles sont une garantie d'authenticité : car les sa
vants de la Renaissance ne songeaient guère, dans leurs fraudes,
à imiter ces détails paléographiques. Les noms du légat, Q. Cae
cilius Secundus, n'offrent rien de bizarre : les deux derniers noms
sont ceux de Pline le Jeune et d'un personnage dont parle Martial
dans un de ses épigrammes (1). Restent, il est vrai, les trois
objections, infiniment plus graves, tirées du titre de proconsul
Galliae Transalpinae, de la date qu'il faudrait assigner à ce mo
nument, et des noms de Caius Serenus.
I.
Le titre de proconsul Galliae Transalpinae renferme à lui seul
deux difficultés: y a-t-il eu une province qui se soit appelée, dans
le langage officiel, Gallia Transalpina ? Cette province a-t-elle
été jamais été gouvernée par d'autres proconsuls que Jules César?
— Il va sans dire, en effet, que Caius Serenus, s'il a existé, n'a
jamais pu paraître en Gaule avant la fin du proconsulat de César
et le passage du Rubicon en 49.
(1) Dum mea Gaecilio formatur imago Secundo (7. 84).
i GALLIAE TRANSALPINAE 343 PROCONSUL
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