Chronique archéologique africaine - article ; n°1 ; vol.21, pg 181-241
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1901 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 181-241
61 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Stéphane Gsell
Chronique archéologique africaine
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 21, 1901. pp. 181-241.
Citer ce document / Cite this document :
Gsell Stéphane. Chronique archéologique africaine. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 21, 1901. pp. 181-241.
doi : 10.3406/mefr.1901.6243
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1901_num_21_1_6243Chronique archéologique africaine
SIXIÈME KAPPORT (1)
I.
Archéologie indigène.
On donne le nom de lac Karâr à une mare qui se trouve
près de Montagnac, dans le département d'Oran, au nord de
Tlemcen. M. Gentil y a recueilli des ossements et des instru
ments en pierre, mêlés ensemble dans le gravier qui constitue
le fond de la nappe d'eau. M. Boule a consacré une étude des
plus intéressantes à cette découverte (2). Les os se rapport
ent aux animaux suivants, qui vivaient dans le pays à l'époque
quaternaire : elephas atlanticus, rhinoceros mauritaniens, hippo
potame, équidé apparenté au zèbre, bubalus antiqiius (?), cervidé,
gnou (?). M. Boule note " le contraste qui règne entre la faune
„ quaternaire de l'Algérie et la faune quaternaire de l'Europe.
„ La première est essentiellement une faune africaine, c'est-à-
„ dire presque exclusivement composée de genres habitant actuel-
„ lement le continent noir et dont beaucoup lui appartiennent
„ en propre. A côté de quelques espèces éteintes, comme Ve-
„ lephas atlanticus, la plupart des quaternaires fossiles
., en Algérie sont encore vivantes dans le sud du continent : ce
, sont des espèces émigrées, au même titre que beaucoup de
„ formes boréales des dépôts quaternaires de nos pays [euro-
(1) Voir les chroniques précédentes dans les Mélanges , XV, 1895,
p. 301-350; XVI, 1896, p. 441-490; XVIII, 1898, p. 69-140; XIX, 1899,
p. 35-83; XX, 1900, p. 79-146.
(2) Dans L'Anthropologie, XI, 1900, p. 1-21.
Mélanges d'Ârch. et d'Ilist. 1901 . 13 CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE AFRICAINE. 182
„ péens], reléguées aujourd'hui dans l'extrême nord de l'Eurasie
„ et de l'Amérique „. — Les instruments de pierre peuvent être
répartis en deux séries : 1°) Les uns, en quartzite, de formes
amygdaloïde, lancéolée ou ovoïde, appartiennent au type dit de
Saint- Acheul et atteignent jusqu'à 0m 21 de longueur. Ils repro
duisent exactement les objets du môme type, trouvés en France,
en Angleterre et ailleurs. 2°) Les autres, fort nombreux, sont
des silex, tantôt sans forme intentionnelle manifeste, tantôt d'une
taille assez soignée; ces derniers ressemblent aux types du Mous-
tier : ce sont des pointes et des grattoirs. Il n'y a aucune raison
pour attribuer ces objets à une époque postérieure aux haches
en quartzite.
MM. Ficheur et Brive ont signalé la découverte, au lieu dit
les Bains Romains (à sept kilomètres au nord- ouest d'Alger),
d'une grotte habitée à l'époque quaternaire. Elle contenait des
ossements de rhinocéros, d'hippopotames, de bovidés (bus opistho-
nomus) (1), d'antilopes diverses, d'un grand buffle, d'un cerf, d'un
équidé, et, en outre, quelques silex taillés : j'ai vu deux pointes
et un râcloir grossièrement façonnés (types moustériens).
Plusieurs grottes de la région des Traras (département d'Oran,.
au nord de Tlemcen) ont été visitées par M. Pallary (2) : il y
a recueilli un petit nombre de silex, présentant des types néo
lithiques, avec des ossements humains et des fragments de
poteries.
M. Dubouloz a trouvé dix-huit stations primitives autour du-
djebel Sidi Rgheiss (près d'Ain Beïda, département de Cons-
tantine). Elles consistent en une épaisse couche de cendres, mêlées
de charbons, d'os de gazelles, de bovidés et d'équidés, enfin d'in
struments en silex qui se fabriquaient sur place : râcloirs, grat
toirs, lames, forets, pointes en triangle ou en virgule. Ces sta
tions paraissent dater des premiers temps de l'époque actuelle (3).
(1) Comptes- rendus des séances de l' Académie des Sciences, CXXXi
1900, p. 1485-1487.
(2) Association française pour l'avancement des sciences, Congrès
de Boulogne (1899), I, p. 279.
(Β) υ sell, Bulletin archéologique du Comité des travaux histori
ques, 1899, p. 437-438. CHEONIQUE ARCHÉOLOGIQUE AFRICAINE. 183
Au nord de Gabès, M. Vassel (1) a récolté une assez grande
quantité d'objets en silex, épars à la surface du sol dans diverses
stations. Les formes dites paléolithiques s'y mêlent aux formes
néolithiques : elles se sont donc maintenues fort longtemps dans
cette région. De menus débris de poteries et de nombreux frag
ments d'œufs d'autruche accompagnent les instruments en pierre.
Ces constatations ne sont pas nouvelles. — M. Vassel signale
en outre une hache en silex, polie seulement au tranchant. Les
haches polies sont, comme on le sait, fort rares en Tunisie (2).
Des armes et des outils en silex ou en jaspe, découverts par
M. Jacquin dans le Sahara algérien, au confluent de l'oued Mya
et de l'oued In-Esseki, ont été décrits par M. Haray (3). Ce sont
surtout des pointes de flèche, admirablement taillées, et des scies ;
les types sont identiques à ceux des stations des environs d'Ouar-
gla. A ces objets étaient mélangés des morceaux d'œufs d'au
truche travaillés, en particulier des rondelles percées d'un trou,
débris de colliers.
J'ai publié, dans le Bulletin archéologique du Comité (4), la
partie centrale d'un vaste tableau, gravé sur un rocher, au Kef
Messiouer (à une quarantaine de kilomètres au sud de Guelma) (5).
Les figures n'ont pas été juxtaposées au hasard et successive
ment, comme dans la plupart des autres gravures rupestres,
mais exécutées d'un seul coup. Le sujet représenté est une famille
de lions, s'apprêtant à dévorer un sanglier ; des chacals sem
blent attendre la fin du repas pour manger les restes. Le dessin
est ferme et correct.
On sait que M. Blanchet est mort à Dakar, en octobre 1900,
au retour d'une expédition saharienne. Les travaux qu'il laisse
montrent assez combien cette perte est grave pour les études
(1) Association fr. pour Vav. des sciences, Boulogne, I, p. 284
(conf. Vassel, Bévue Tunisienne, V, 1898, p. 406).
(2) Λ ma connaissance, on n'en a trouvé que trois, recueillies dans
le voisinage de Gabès.
(3) Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, V, 1899, p. 334-336.
(4) Année 1899, p. 438-440.
(5) Déjà signalé par Bernelle, Becueil de Constantine, XXVII,
1892, p. 99 et pi. 6. CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE AFEICAINE. 184
africaines. Dans le présent rapport, nous aurons à plusieurs re
prises à prononcer le nom de Blanchet; nous devons aussi rappeler
qu'il a été le véritable fondateur de l'Association historique de
l'Afrique du Nord (1): il faut espérer que cette œuvre intéressante
ne disparaîtra pas avec lui. — Dans un mémoire publié par la
Société archéologique de Constantine (2), Blanchet a décrit des
gravures rupestres qu'il a découvertes au Chaba Naïma, près
de l'oued Itel, au sud-ouest de Biskra. On trouve en cet endroit
des grottes artificielles, composées d'un couloir d'accès et d'une
ou plusieurs galeries, perpendiculaires au couloir. Blanchet sup
pose que c'étaient des sépultures : ce qui ne nous paraît pas
prouvé. Les parois offrent des dessins, où l'on distingue les espèces
animales suivantes: lion, âne, chèvre, antilope, bœuf. Les bœufs
portent partout une sorte de housse; sur le cou de l'un d'eux et
sur sa housse sont gravés des caractères libyques. Deux person
nages, dont l'un est certainement de sexe féminin, sont assis, les
jambes largement ouvertes (3). Trois autres, de grandes dimens
ions, se présentent debout dans une attitude symétrique: ils
lèvent la main gauche et deux d'entre eux tiennent un objet de
forme ovale, rayé de stries ; ces deux individus paraissent être
vêtus d'une peau de bête, couvrant le haut de la poitrine. Deux
hommes, plus petits, ont les bras ouverts et font le geste classique
de la prière. Enfin, un personnage, qui semble vêtu d'une tunique,
tient un bouclier elliptique, offrant deux échancrures latérales. —

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