Contribution à l étude du commerce vénitien dans l Empire Ottoman au milieu du XVIe siècle (1558-1560) - article ; n°2 ; vol.96, pg 973-1020
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Contribution à l'étude du commerce vénitien dans l'Empire Ottoman au milieu du XVIe siècle (1558-1560) - article ; n°2 ; vol.96, pg 973-1020

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1984 - Volume 96 - Numéro 2 - Pages 973-1020
Bruno Simon, ~~Contribution à l'étude du commerce vénitien dans l'Empire Ottoman au milieu du XVIe siècle (1558-1560)~~, p. 973-1020. Mise au point sur la situation commerciale des Vénitiens dans l'Empire Ottoman au milieu du XVIe siècle, en utilisant les informations fournies par les dépêches de Marin Cavalli, bayle à Constantinople de 1558 à 1560, et de nombreuses autres sources documentaires des archives vénitiennes. Sont successivement analysés les conditions de ce commerce à la fin du règne de Soliman le Magnifique, les difficultés que rencontrent les marchands vénitiens sur les places du Levant et les succès qu'ils y remportent, pour conclure au renforcement de l'hégémonie de la Sérénissime dans ces trafics et à la probable apogée de ce commerce entre les guerres vénéto-ottomanes de 1537-1540 et de 1570-1573.
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Bruno Simon
Contribution à l'étude du commerce vénitien dans l'Empire
Ottoman au milieu du XVIe siècle (1558-1560)
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 96, N°2. 1984. pp. 973-1020.
Résumé
Bruno Simon, Contribution à l'étude du commerce vénitien dans l'Empire Ottoman au milieu du XVIe siècle (1558-1560), p. 973-
1020.
Mise au point sur la situation commerciale des Vénitiens dans l'Empire Ottoman au milieu du XVIe siècle, en utilisant les
informations fournies par les dépêches de Marin Cavalli, bayle à Constantinople de 1558 à 1560, et de nombreuses autres
sources documentaires des archives vénitiennes. Sont successivement analysés les conditions de ce commerce à la fin du règne
de Soliman le Magnifique, les difficultés que rencontrent les marchands vénitiens sur les places du Levant et les succès qu'ils y
remportent, pour conclure au renforcement de l'hégémonie de la Sérénissime dans ces trafics et à la probable apogée de ce
commerce entre les guerres vénéto-ottomanes de 1537-1540 et de 1570-1573.
Citer ce document / Cite this document :
Simon Bruno. Contribution à l'étude du commerce vénitien dans l'Empire Ottoman au milieu du XVIe siècle (1558-1560). In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 96, N°2. 1984. pp. 973-1020.
doi : 10.3406/mefr.1984.2778
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1984_num_96_2_2778HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE
BRUNO SIMON
CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DU COMMERCE
VÉNITIEN DANS L'EMPIRE OTTOMAN
AU MILIEU DU XVIe SIÈCLE (1558-1560)
Alors que les relations économiques entre Venise et l'Empire Ott
oman ont attiré l'attention des historiens de la fin du Moyen Âge, auxquels
nous devons quelques ouvrages essentiels et un grand nombre d'articles
de valeur, le XVIe siècle est moins favorisé : nous ne disposons pas encore
de monographie à ce sujet, et, en dehors des publications diplomatiques
faites au XIXe siècle, la bibliographie ne traite que d'aspects bien précis
des activités des hommes d'affaires vénitiens, ou ne les aborde que d'une
manière relativement accessoire1. Répugnance inconsciente des histo
riens pour une période qui a trop longtemps été considérée, avant les tra
vaux de Frédéric Lane et de Fernand Braudel, comme celle d'un déclin
rapide de la Méditerranée après les grandes découvertes, pour un siècle
où le recul politique et militaire de la République devient tangible, part
iculièrement devant les armes ottomanes ? Il convient plutôt de relever
l'énormité, mais aussi et surtout la dispersion de la documentation archi-
vistique, et particulièrement de souligner les difficultés d'accès aux sour
ces ottomanes, aujourd'hui encore inédites pour la plupart.
Le présent article2 portera sur la courte période durant laquelle
Marin Cavalli (1500-1573) fut bayle en Turquie, de 1558 à 15603. Ses dépê-
1 La bibliographie est présentée à la suite de l'article.
2 II reprend et élargit une communication intitulée « Navires et marchands
vénitiens dans l'Empire Ottoman (1558-1560)», présentée au 3e Congrès internatio
nal d'histoire économique et sociale de la Turquie, Princeton, 24-27 août 1983.
3 Marin Cavalli appartenait à une famille récemment intégrée au patriciat vénit
ien, une casa curia (son aïeul Giacomo avait été admis au Grand Conseil en 1381,
bien que Véronnais, en raison des services qu'il avait rendus à la République sur
les champs de bataille de la guerre de Chioggia), et qui comptait fort peu de memb
res (son père Sigismondo fut le premier Cavalli élu à une magistrature depuis la
fin du XIVe siècle). Ceci ne l'empêcha pas de mener une carrière politique et diplo
matique extrêmement brillante, commencée sous la protection du doge Andrea
MEFRM - 96 - 1984 - 2, p. 973-1020. BRUNO SIMON 974
ches au Sénat et au Conseil des Dix ne peuvent être recoupées par les
registres, malheureusement perdus, du baylat de Constantinople et des
consulats vénitiens du Levant, notamment d'Alep et du Caire. Les regis
tres des délibérations des conseils vénitiens et quelques autres séries
documentaires éclairent les dépêches de Cavalli, elles-mêmes incomplète
ment parvenues jusqu'à nous4. D'une richesse exceptionnelle pour tout ce
qui concerne les relations internationales, pour la situation intérieure de
l'Empire Ottoman, ainsi que pour les relations vénéto-turques dans toute
leur complexité, elles tirent leur prix de la personnalité hors de pair de
Cavalli, qui occupait le poste de Constantinople, considéré (jusqu'à la
guerre de Chypre) comme le premier poste diplomatique de la Républi
que, à la suite d'une carrière déjà fort brillante5 et plus tard poursuivie
par une série d'ambassades extraordinaires et de hautes magistratures6.
On relèvera d'autre part que les années où Cavalli représente Venise à la
Gritti, qui le fit bientôt considérer comme «l'escole des affaires du monde» (sui
vant l'expression de François de Noailles, ambassadeur de Henri II à Venise).
4 Les dépêches que Cavalli envoya à la Seigneurie au cours de son baylat
s'échelonnent du 19 juillet 1558 au 15 septembre 1560. Elles sont conservées à l'Ar
chivio di Stato de Venise (ASV dans les notes), dans le fonds Senato Secreta (SS),
Archivio Proprio Costantinopoli. Nous les signalerons sous le titre de «dépêche».
Nous éditons actuellement, dans le cadre d'un diplôme de L'École pratique des
hautes études, sous la direction de M. Jean Aubin, les 95 dépêches de Cavalli qui
nous sont parvenues sous leur forme intégrale, et dont les originaux sont rassemb
lés dans la filza 2 Β de l'Archivio Proprio Costantinopoli. L'archiviste Pasini a
transcrit à la fin du siècle dernier la majeure partie des passages chiffrés de ces
dépêches, dans un registre du même fonds (sans cote). Les minutes de 38 autres
dépêches perdues de Cavalli sont conservées dans le registre Rubricario Costanti
nopoli 1,1558-1578 (Rub. CPU 1 dans les notes). On trouve des extraits de quatre de
ces dépêches perdues dans le registre Collegio Pandette 2, Esposizioni Principi,
1559-1562 : ils concernent l'incident de Durazzo (27 avril 1559) et la capture de la
galère florentine de course La Lupa par l'escadre de la garde de Chypre (4 août
1559). Les autres fonds d'archives utilisés pour cet article seront indiqués dans les
notes suivantes.
5 Auprès une ambassade annonaire en Bavière (1539-40), Cavalli représenta la
République auprès du Roi des Romains Ferdinand (octobre 1541 -novembre 1543),
de François Ier (mars 1544-février 1546), de Charles Quint à Bruxelles (mai 1548-
août 1550). Il est aussi successivement capitaine de Vicence (1536-38), de Brescia
(1533), et riformatore de l'université de Padoue de 1555 à 1558.
6 Au retour de son ambassade en Turquie, couronnée de succès à un moment
délicat des relations vénéto-ottomanes, il fut désormais élu à des ambassades
extraordinaires pour les accessions au trône de Charles IX (juillet-décembre 1561),
de Maximilien II (août 1564), de Pie V (janvier 1566) et Sélim II (octobre 1566 à juin
1 567) et à de hautes magistratures : de nouveau réformateur des études à Padoue
podestà' de cette ville (avril 1562-mars 1563), commissaire aux nègo- (1560-1562), CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DU COMMERCE VÉNITIEN DANS L'EMPIRE OTTOMAN 975
Porte sont ce grand tournant du siècle qui voit la fin du conflit direct
entre les Valois et les Habsbourg et un retour quasi général de la paix en
Europe7, un renouvellement notable des dirigeants politiques8 et, à Veni
se entre autres, un retour à la prospérité.
Venise faisait depuis longtemps figure de cas particulier : dès la fin
du XVe siècle, la montée des grands États - l'Empire Ottoman, l'Espagne
des Rois Catholiques et la France - avait relégué la Serenissime au rang
de puissance secondaire, ce dont la guerre de la Ligue de Cambrai témoi
gna avec éclat; dès lors, avec la paix de Bologne (1530), l'aristocratie véni
tienne opta résolument pour la neutralité dans le conflit qui opposait les
Hasbourg aux Valois, malgré les offres allé

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