Diagnostic économique des Pays de la Manche - Coup d envoi d une nouvelle Manche ?
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Mutations profondes de l'agriculture, crise de la construction navale, projets de l'industrie nucléaire en pause : la Manche, à l'image du Cotentin, traverse une période de transition économique. Le département a pourtant renoué avec les créations nettes d'emplois : 12 500 au total de 1997 à fin 2003. Dans le Saint-Lois, une timide reprise succèdera-t-elle à la lente et douce atonie de fin de siècle ? Quelques signes peuvent le laisser penser, dans un territoire fortement et de plus en plus tertiarisé. Le Sud-Manche profite à plein de son littoral pour attirer de nouveaux habitants et créer des emplois. Commerce, hôtellerie, santé, construction : autant de secteurs qui se développent le long de la côte. L'arrière-pays mortainais ne connaît pas le même entrain. Marquée par la place prépondérante de la production agricole (en particulier légumière) et sa transformation, l'économie du Coutançais ne se développe que lentement, notamment sur sa bande côtière.

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Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Diagnostic économique des
Pays de la Manche
Coup d'envoi
d'une nouvelle
Manche ?
repères
Les dernières décennies ont été mar- mation. Cette proportion est supé-
Mutations profondes de l’agri- quées pour la Manche par de profonds rieure à la moyenne bas-normande
culture, crise de la construction bouleversements économiques. En (12 %), et bien au-delà du niveau na-
navale, projets de l’industrie nu- premier lieu, les mutations de l’activité tional (7 %). La Manche n’a bien sûr
cléaire en pause : la Manche, à l’i- agricole ont particulièrement touché ce pas échappé à la chute de l’emploi
mage du Cotentin, traverse une département à vocation rurale. agricole. Le nombre de personnes em-
période de transition économique. ployées dans le secteur primaire a ainsi
Le département a pourtant renoué été divisé par trois dans le dernierL'emploi agricoleavec les créations nettes d’em- quart de siècle, malgré le développe-
plois : 12 500 au total de 1997 à ment du salariat, et donc le recours dese stabilise
fin 2003. plus en plus fréquent à une
Dans la Manche, près de 15 % des em- main-d’œuvre autre que familiale.
Dans le Saint-Lois, une timide Quant aux exploitations professionnel-plois étaient encore liés en 1999 à la
reprise succèdera-t-elle à la production agricole ou à sa transfor- les, la moitié a disparu en une ving-
lente et douce atonie de fin de
siècle ? Quelques signes peuvent le
laisser penser, dans un territoire for-
tement et de plus en plus tertiarisé.
Le Sud-Manche profite à plein
de son littoral pour attirer de
nouveaux habitants et créer des
emplois. Commerce, hôtellerie,
santé, construction : autant de sec-
teurs qui se développent le long de
la côte. L’arrière-pays mortainais
ne connaît pas le même entrain.
Marquée par la place prépondé-
rante de la production agricole
(en particulier légumière) et sa
transformation, l’économie du
Coutançais ne se développe que
lentement, notamment sur sa
bande côtière.
cent pour cent - BASSE-NORMANDIE n° 162taine d’années. Dans le même temps, Le département est bien sûr inégale- L’Avranchin et le Granvillais poursui-
les exploitations de plus de 50 hectares ment touché par cette reprise encore vent sur leur lancée et demeurent, en
se sont multipliées. Les nombreux dé- balbutiante. Bien qu’à l’origine de près rythme, les territoires les plus créa-
parts en retraite ont libéré des terres d’un tiers des nouveaux emplois man-
teurs d’emplois du département, voire
surtout destinées à agrandir les unités chois, le Cotentin reste à la recherche
de la région, alors que l’arrière-pays
existantes. Ce phénomène a favorisé la d’une nouvelle dynamique. Le
mortainais reste à la peine. Enfin, le lit-concentration des exploitations. Leur Saint-Lois, après une décennie
toral coutançais continue à se dévelop-taille moyenne est ainsi passée de 30 à quatre-vingt-dix morne, semble re-
50 hectares entre 1988 et 2000. Cette trouver du souffle. per à un rythme modéré.
restructuration du tissu productif agri-
cole a fortement grevé la croissance de
l’emploi total ces dernières décennies.
Elle produit maintenant des effets
moins massifs et le rythme de
disparition des emplois agricoles est
désormais nettement ralenti.
Une reprise économique
balbutiante
L’autre bouleversement majeur des
dernières décennies a plus particuliè-
rement touché le Cotentin qui a subi le
déclin massif de la construction navale
alors même que l’industrie nucléaire se
développait. Les grands chantiers, les
créations d’emplois directs, indirects et
induits, l’afflux massif puis le reflux de
main-d’œuvre suscités, ont eu une
incidence profonde sur le paysage éco-
nomique, mais également démogra-
phique de la presqu’île du Cotentin, et
ce faisant sur le département entier
puisque le Cotentin représente 40 %
de la population et des emplois man-
chois.
La filière du nucléaire a maintenant at-
teint sa vitesse de croisière et en dépit
des difficultés chroniques de la cons-
truction navale, «les grands mouve-
ments» appartiennent désormais au
passé. La population ne croît plus
guère (+ 4 000 habitants entre 1990 et
2002 contre + 28 000 1975 et
1990), les départs de jeunes adultes
sont nombreux et la population active
stagne autour de 207 000 personnes.
Elle pourrait même entamer une
décrue si les tendances se poursuivent.
Sur le front de l’emploi, le constat est
un peu plus positif. Les années
quatre-vingt-dix ont certes été défa-
vorables avec un recul de l’emploi jusqu’en
1996, mais à la faveur d’une embellie éco-
nomique nationale, la tendance s’est
inversée à partir de 1997. Le rythme de
création d’emplois (+ 2 % environ chaque
année en 1998, 1999 et 2000) est cepen-
dant demeuré timide, inférieur à la ca-
dence nationale ou calvadosienne. Le
retournement de conjoncture de 2001
n’a pas cassé complètement cette nou-
velle dynamique puisque la Manche a
continué de créer quelques emplois.
Fin 2003, elle comptait tout de même
12 500 emplois de plus que sept ans
plus tôt.
cent pour cent - BASSE-NORMANDIE n° 162perte de vitesse, comme l’illustre la en revanche dans une situation plus
Le Pays du Cotentin : à liquidation des Ateliers de Chaudron- délicate (un plan de relance avec allon-
nerie et Mécanique du Cotentin ou, gement du temps de travail et baissela recherche d’une
plus récemment, les difficultés rencon- des salaires a été signé par les salariés
trées par Simon Frères à Cherbourg. en 2005). Mais l’agroalimentaire co-nouvelle dynamique
En 1999, les effectifs des services aux tentinois ne se cantonne pas à l’in-
entreprises sont retombés au niveau dustrie laitière comme l’indique la
qu’ils atteignaient au début des années présence de Degussa Texturant à
Deux secteurs industriels pèsent ou
quatre-vingt-dix, alors qu’ils ont aug- Baupte dans les additifs alimentaires etont pesé fortement, de manière directe
menté dans la région comme dans le de Cuisimer à Carentan dans l’industrie
et indirecte, sur l’évolution de l’emploi
reste du département. Souvent ados- du poisson.
dans le Cotentin. Ce sont d’une part
sés aux grands donneurs d’ordre in-l’énergie, avec la centrale de produc- L’habillement, peu présent, traversedustriels, ces prestataires, à l’origine
tion d’électricité de Flamanville et l’u- comme ailleurs une passe difficile. So-d’un emploi sur dix dans le Cotentin,
sine de retraitement des combustibles coval et sa centaine de salariés à Cher-demeurent cependant davantage pré-nucléaires AREVA Nuclear Cycle bourg ont vécu des heuressents sur la presqu’île. Les entreprises
(ex-COGEMA), à La Hague, employeur tourmentées en début d’année 2006de conseil et d’assistance en sont un
le plus important de la presqu’île ; d’autre avec l’annonce dans un premier tempsbel exemple, en particulier à Equeur-part la construction navale, représentée d’un plan social, puis son annulation etdreville qui abrite ses plus gros établis-
principalement à Cherbourg par la Di- son remplacement par un plan de re-sements, dont EURIWARE, filiale
rection de la Construction Navale (DCN) lance de l’usine.d’AREVA dans le domaine du conseil etet les Constructions Mécaniques de
des services informatiques, fait partie.
Normandie (CMN). Tant que la filière nucléaire rayonnera,
L’industrie agroalimentaire quant à elle l’avenir du Cotentin sera solide, mais
Le nucléaire a été à l’origine de grands
n’est pas véritablement caractéristique un éventail plus large d’activités lui
chantiers successifs qui ont un temps
du Cotentin, mais elle se porte plutôt permettrait de ne pas en devenir tropdynamisé l’emploi dans la construc-
bien, à l’image des Maîtres Laitiers du dépendant. Le développement des ser-
tion, l’industrie et les services aux en-
Cotentin à Sottevast. La plus grosse vices marchands pourrait participer à
treprises, et provoqué un afflux massif
fromagerie industrielle de la région de- cette diversification. Mais en dépitde main-d’œuvre. Mais la fin des tra-
vrait ainsi doubler la capacité de son d’une amorce côté tourisme et loisirs,
vaux a entraîné un reflux inévitable
usine à l’horizon 2008 et recruter en cela reste timide, bien que le com-
dans les années quatre-vingt-dix, dont
co

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