Ellana Wasting
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Description

ELLANA WASTING Première partie. « Tu ne sais pas où est Ellana ? A ton avis ? » C’est vrai. Pourquoi posai-je la question ? Je sais évidemment où se trouve Ellana. Elle est assise, comme tous les jours, à la troisième table de la bibliothèque universitaire, entre le rayon de littérature allemande et le mur de fenêtre. Elle s’y place parce que la lumière solaire y est douce, à cause des volets qu’elle tire elle-même et parce qu’elle y est au calme. Personne ne lit de romans en allemand. Sauf les quelques allemands qui courent l’université. Elle s’entoure de tous ces livres, détache ses longs cheveux auburn, où le brun domine le roux tout de même. Ses lunettes sont posées sur un des livres poussiéreux qu’elle manie avec respect, comme s’ils étaient dotés d’une âme. Je suspecte d’ailleurs Ellana d’être une aministe. Ou tout du moins, une aministe littéraire. Tout ce qui se rapproche aux livres fait trait à une sorte de culte. Une réplique déplacée sur la littérature, les livres, l’écriture romanesque ou autre, et on est destiné au bûcher mental d’Ellana. Je m’y suis frotté, au début de notre amitié. J'ai eu du mal à entrer dans les grâces d'Elly suite à mon erreur monumental. En plus, j'avais attaqué l'un de ses coups de coeur ! Elle parlait de romance. Je m'en souviens comme si c'était hier. Nous étions assis en tailleur à même le sol du foyer de l'université.

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Publié le 21 avril 2012
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Langue Français

Extrait

ELLANA WASTING       Première partie.    « Tu ne sais pas où est Ellana ?  A ton avis ? »   C’est vrai. Pourquoi posai-je la question ? Je sais évidemment où se trouve Ellana. Elle est assise, comme tous les jours, à la troisième table de la bibliothèque universitaire, entre le rayon de littérature allemande et le mur de fenêtre. Elle s’y place parce que la lumière solaire y est douce, à -le y est au calm.it de romans en cause des volets quelle tire ellemême et parce quele Personne ne lallemand. Sauf les quelques allemands qui courent luniversité. Elle sentoure de tous ces livres, détache ses longs cheveux auburn, où le brun domine le roux tout de même. Ses lunettes sont posées sur un des livres poussiéreux quelle manie avec respect, comme sils étaient dotés dune âme. Je suspecte d’ailleurs Ellana d’être une aministe. Ou tout du moins, une aministe littéraire. Tout ce qui se rapproche aux livres fait trait à une sorte de culte. Une réplique déplacée sur la littérature, les livres, l’écriture romanesque ou autre, et on est destiné au bûcher mental d’Ellana. Je m’y suis frotté, au début de notre amitié. J'ai eu du mal à entrer dans les grâces d'Elly suite à mon erreur monumental. En plus, j'avais attaqué l'un de ses coups de coeur ! Elle parlait de romance. Je m'en souviens comme si c'était hier. Nous étions assis en tailleur à même le sol du foyer de l'université. Le portable de Chuck chargeait près de la grande baie vitrée, alors nous nous étions tous agglutinés devant cette vue que nous offrait la baie sur le parc Harvard. Ellana, de sa taille fine, avait relevé ses cheveux en un chignon assez désordonné au dessus de sa tête, lui donnant l'air d'une poupée avec sa peau laiteuse. Elle était vêtue d'un t-shirt blanc fluide, rentré dans son short vert bouteille. Elle ne portait pas de chaussures au foyer. Surtout lorsque nous nous trouvions sur la moquette. Derrière ses lunettes, ses yeux verts seulement maquillés d'un eye-liner discret brillaient d'un éclat que je n'avais encore jamais vu. Un sourire s'étirait sur ses fines lèvres recouvertes d'un rouge à lèvre discret. Elle qui était assez discrète se retenait difficilement de sauter dans tout le foyer. Chuck avait remarqué mon étonnement. Avec un sourire, il m'avait chuchoté, assez fort pour qu'Ellana l'entende aussi, que ce sourire signifiait qu'elle avait encore - en appuyant bien sur le 'encore' - déniché une perle rare dans la librairie du coin de rue. Ce qui avait valu un regard couroucé mais amusé de la part de la brune. Étant habitué à ce genre d'attitude, Chuck lui avait simplement adressé un regard, et elle s'était mise à étouffer un cri. Comme si elle avait attendu impatiemment d'avoir la parole. Et elle s'était mise à débiter à une vitesse que je ne lui connaissais pas le résumé du livre, "Le temps de l'amour". Elle était rapidement passé à la partie "Et pourquoi ce livre est une perle rare ?". Elisabeth, l'héroïne, était une jeune femme mariée à un homme qu'elle détestait et mère trop jeune de deux filles. Ellana disait se retrouvé dans le comportement d'une des filles d'Elisabeth, Nell. Elle n'avait pas développé. Après qu'elle ait terminé son exposé par un grand sourire, j'avais ri, et je lui avais dit que ce genre de roman n'était qu'un genre parmi tant d'autre, qu'il n'était écrit que pour faire rêver les adolescentes qui rêveraient de rencontrer leur Lee, amant d'Elisabeth. Sa réaction ne s'était pas faite attendre. Elle s'était levé tellement rapidement que j'en avais violemment sursauté, me répendant du café sur mon pantalon. Elle m'avait lancé un vrai regard noir, celui qui hérisse les poils des bras, qui vous fait baisser les yeux. Je reconnais avoir eu peur d'elle. Un mot. "Insensible." Prononcé d'une voix tellement froide, dure, que j'en étais blessé. Elle s'était dirigé vers la sortie, me disant avant de disparaître de laver mon pantalon rapidement si je ne voulais pas qu'il soit mort, toujours sur le même ton. Chuck avait ri, de ce cours échange. Sans lever le nez de son livre, il m'avait dit que j'avais une semaine à attendre, qu'elle reviendrait d'elle-même. Et il avait eu raison. Ce qu'il ne m'avait pas dit, c'est qu'elle était rancunière et savait faire regretté. Maintenant, je sais comment agir. Je ne dis rien de négatif, même si dans ma tête, ça hurle que le livre est comment dire, pour être poli.. A chier. On en discute, mais je ne dis rien qui pourrait la contrarier. C'est ce qu'on appelle entrer dans les grâces d'Ellana Wasting.   Comme je l'avais prédit, Elly se trouvait à sa table. Mes pas étant assourdis par la moquette rouge bordeaux de la bibliothèque universitaire, elle ne m'avait pas entendu. Elle était tellement dans son élément que rien ne pouvait la déranger. Rien. Pas même ma présence face à elle. Elle continuait
de gratter sur ses feuilles. Je me plaisais à l'observer. C'était l'un des rares moments où elle baissait complètement sa garde. Ses traits étaient tendu par sa concentration, mais, son insouciance n'en était pas entachée le moins du monde, au contraire. Quand elle écrivait, elle avait le nez sur la copie, ses cheveux retombant toujours sur son visage. Elle les relevait machinalement d'un coup de main, et gardait ses cheveux coincés entre son cou et sa main, se massant de temps à autre. Ses yeux se fronçaient légèrement sous la concentration, et se fronçaient encore plus quand elle cherchait ses mots. Quand elle se trompait, ses cheveux n'étaient plus retenu et retombaient naturellement autour de son visage. Quand elle effaçait, elle se mordait la lèvre inférieure. Quand elle était lancée dans une grande rédaction, elle charcutait l'intérieur de sa joue. Elle soupirait de temps à autre, mais, mis à part le grattement de sa plume sur ses copies et le maniement des livres, aucun son ne se faisait entendre. On entrait dans l'espace de travail d'Ellana, on entrait dans un temple. Je me perdais souvent dans sa contemplation, quand elle me le permettait. Aujourd'hui, elle paraissait moins concentrée. Ses traits étaient totalement détendu, ses cheveux attaché en couette haute, relevant en même temps sa mèche qui lui mangeait tout son front. Elle n'était pas avachie mais se tenait droite, une maine à ses lèvres que je devinais gercée, à cause du labello présent à côté de sa trousse. Son pull large bordeaux foncé rendait sa peau encore plus laiteuse, dénuée de tout bronzage, nous trouvant encore en hiver. Un fin collier d'argent pendait à son cou, était en ce moment torturé par sa main, signe qu'elle réfléchissait. Alors que je me perdais encore une fois dans sa contemplation, je sursautais en l'entendant parler.   « Joe, cesse donc de me fixer de la sorte et rend toi utile, va reposer ce livre le temps que je  termine ma réponse. »   Le tout, sans quitter sa feuille du regard, reprenant l'entreprise de ne la noircir de son écriture fine. Je souris en prenant le livre qu'elle m'avait au préalable désigné. "Britannicus", de Racine. En français, bien sûr. En revenant vers elle, je la trouvais en train d'enfiler son écharpe de laine, ses affaires déjà rangées. Elle était rapide là où je prenais mon temps. Pourtant, ses feuilles n'étaient jamais encornées tandis que les miennes se retrouvaient froissées. Je n'ai à ce jour toujours aucune explication. Elle arrivait à enfiler sa veste en jean et ses lunettes en même temps, tout en rangeant sa chaise. Oui, cette fille avait depuis longtemps acquis mon respect. Je la côtoyais depuis maintenant un et demi maintenant, mais, je la regardais toujours les yeux ébahis, ce qui la faisait toujours rire. Après avoir passé son sac sur son épaule, elle m'attrapa le bras, passant le sien autour du mien, et m'entraina vers la sortie.   « Aller, emmène moi au Starbucks, que je mange mon muffin pour oublier la tragédie  classique complètement déprimante de Jean. »   Ah oui, il faut préciser. Il n'y a qu'elle qui a le droit de critiquer les auteurs et leurs oeuvres, et à les appelé par leur prénom. Deuxième année d'étude littéraire oblige.   Quand est-ce que j'étais tombé sous son charme ? Je n'en sais rien. Ça m'est tombé dessus comme ça. Sans prévenir. Au début, quand je lui avais dit "Ellana, m'aurais-tu ensorcelé ?", ayant compris le sous-entendu, elle avait rougi, comme je ne l'avais jamais vu rougir, et avec une assurance surplombée de sa timidité qui l'empêchait de croiser mon regard, m'avait répondu que je ferais un bon personnage de tragédie. Et elle avait rougi à chacune de mes paroles durant toute la journée. Ce qui m'avait encore plus touché, attendri à son égard. Sommes nous ensemble aujourd'hui ? Je n'en sais rien, à vrai dire. Pas vraiment. Nous ne sommes pas meilleurs amis. Je laisse ce rôle à Chuck, qui l'occupe depuis des années maintenant. Mais, nous sommes proches. Il lui arrive de poser sa tête contre mon épaule, de me prendre la main, et d'enlacer ses doigts fins aux miens, beaucoup plus grands que les siens. Quand elle a du mal à dormir, elle vient me rejoindre dans mon lit, posant de son propre chef sa tête contre mon torse, au niveau de mon coeur, jouant avec mon t-shirt quand j'en porte un. Ou avec ma main droite qu'elle s'amuse à enlacer pour s'en échapper. "Ton battement de coeur m'appaise. Tes bras me réconfortent. Et tes lèvres ! Dieu les bénisse." C'est ce qu'elle me disait, dans ses moments là. Dans ses moments de folie, elle capturait d'elle-même mes lèvres. Nous étions un couple sans en être un. Non, ça ne me dérangeait pas. Je me trouvais d'ailleurs assez chanceux. J'étais un des seuls garçons qu'elle acceptait dans son entourage. Elle n'était pas solitaire, non. Mais elle n'avait aucune confiance en la gent masculine. Traumatisme familial qu'elle n'a jamais voulu m'expliquer. Que je n'ai pas cherché à comprendre, respectant son jardin secret, n'ayant pas dévoilé le mien non plus.  
 « A quoi tu pense ? Tu me parais soucieux.  - Soucieux ? Non, non. Je pensais à nous.  - Nous ? Je ne te connaitrai pas, je penserais que Joe le soit-disant dur serait en réalité un  grand romantique affreusement niais.  - Dixit la fille qui a comme livre de chevet Roméo et Juliette en français ?  - Hé, ne critique pas le français ! C'est la plus belle langue pour exprimer l'am... Ok, je suis  une romantique niaise, tu as gagné.  - Je gagne toujours, chérie.  - Joe !  - Pardon, je trouvais juste que ça correspondait bien à la conversation, aha ! »   Pour réponse, j'eus le droit à un grognement et à une tentative, et j'insiste sur la tentative, de coup de poing dans l'épaule. Elle s'était fait mal toute seule, secouant dans un fou rire ses doigts endoloris. Est-ce parce que mes bras étaient trop costauds ou ces doigts trop froid pour frapper correctement ? Je me plais à penser que je suis costaud, pour flater mon égo.  «Enlève ce sourire suffisant, Lewis ! » qu'elle me dit, en massant ses doigts endoloris. Elle   les replasse rapidement autour de sa tasse de capuccinno. Un silence, non gênant, pris place à notre table. Alors que je tendais la main pour picorer dans le muffin placé entre nous deux, elle l'attrape et commence à jouer avec, allant jusqu'à faire tourner inlassablement ma gourmette, la mélancolie ayant pris possession de son doux visage. Elle m'avait quitté mentalement. Je devais attendre qu'elle revienne d'elle-même, ce qui ne saurait tardé. Elle était lunatique. Je m'en étais rapidement habitué avec le temps. Surtout lorsqu'elle se retrouvait seule face à une personne en qui elle avait confiance. Elle soupire. C'est le signal, elle est de retour. De ma main libre, j'atteins sa joue, que je caresse, tout en prenant parole.   « Hé, Wasting, qu'est-ce qu'il y a ?  - Je.. Ma mère m'a appelé tout à l'heure, elle vient me chercher après mon cours d'histoire.  - Rien de grave ? »   Ne jamais demander ce qu'il s'est passé. Ellana ne rentre jamais chez elle, sauf cas d'urgence. Règle d'or : ne jamais chercher à comprendre.   « Non. Enfin, je te dirai à mon retour.  - Qui est ?  - Demain matin, avant ton cours de sociologie. »   Et elle se tait. J'aurais les explications à mon retour. Le ton détaché qu'elle avait pour me parler de son départ indique clairement qu'il s'est passé quelque chose au domicile familial, qui la touche assez. D'une légère pression sur sa main, je lui murmure un "Aller, viens". Elle ne se fait pas prier. Elle se dépêche de rejoindre l'espace que lui offre mon bras ouvert, calant son dos contre mes côtes, attrapant ma main de sa main gauche. Après lui avoir déposé un baiser sur ses cheveux qu'elle a détaché en sortant de l'université, je ris doucement dans ses cheveux.   « Je vais finir par croire que tu es fétichiste des mains en plus d'être une aministe littéraire  amour.  - Mais, ce n'est pas de ma faute si j'aime tes mains. Elles sont douces. On dirait que tu aimes  en prendre soin. Ça serait plutot toi le fétichiste, dis. Et.. Attend, aministe littéraire ? '-Jen prend soin parce que tu les prend souvent, aha. Ah, eum, oublie, tiens.     -Oh c'est trop mignon. »   J'ai gagné un baiser dans la paume de ma main, s'il vous plait !   « Non, mais sérieusement, Lewis. D'où sort cette connerie ?  - De moi. Reprise rapidement par Chuck.  - Rah, les hommes ! De grands...  - Insensibles à la littérature, je sais. Tu radote, tu radote.  - Parce que vous me poussez à me répéter !  - Bah voyons.  - Mauvaise foi. » 
  Elle boude, je le sens, elle s'est enfoncée contre mes cotes. Je ris de sa propre mauvaise foi à assumer que c'est une folle littéraire. Ma folle littéraire.       Seconde partie.   « Maman.  - Ellana. »   Comment aviez-vous imaginé nos retrouvailles après dix mois de séparation ? Pleines de larmes de joie, de câlins interminables, de bisous sur les joues et de fous rires parce que ci parce que ça ? Pardonnez moi, l'amour parental, ce n'est pas pour les Wasting. Tout n'est que de glace, d'apparence, et de mensonges. Les mensonges ont bercés ma vie à partir de la naissance de ma petite soeur, Juliet. Dès que j'ai eu 5 ans, en fait. Mes parents ont été incapables de me dire la vérité. Surtout ma mère. Mon père me glissait de gros sous-entendus pour que je comprenne ce qu'il se passait. Mais il était lâche. Il avait peur de ma mère. Un soumis, un peureux. Un sans-couilles. Mon père est beau. Mon père est intelligent. Mon père est adorable. Je ne dis pas ça parce que c'est mon père, mais parce que c'est ce qu'il est. Je ne sais pas comment était ma mère auparavant. Mais je me demande toujours comment ils ont pu se marier. Comment il a pu tomber amoureux d'elle. « Tu sais, l'amour ne se commande pas ma chérie. » Je suis peut-être trop raisonnable pour comprendre la belle erreur que tu as faite, Papa. Ma mère est tout le contraire. Il est vrai qu'elle est belle. Grande, élancée, un roux impeccable qui fait tourner la tête sur son passage. Le temps semble passer au dessus d'elle, malgré les nombreuses heures de travail d'affilées qu'elle effectue en tant que chercheuse de laboratoire. Mais, la beauté ne fait pas le caractère. Ma mère est aussi froide et austère que son laboratoire. J'ai rarement vu un vrai sourire sur ses lèvres fermées. Sauf bien sûr, quand je la retrouvais complètement bourrée avec ses amies. Ah oui, avec elles, elle rit, elle boit, elle fume ! une vraie gamine. A croire que se marier lui a arraché sa jeunesse. A croire que l'arrivée de sa première fille, moi, l'a empêchée de poursuivre sa jeunesse. Mais Juliet a eu le droit à toute son attention. Toute la tendresse que je n'avais pas eu, elle le lui a donné. Ma mère est ma génitrice et ça s'arrête là. Nous sommes deux êtres tous à fait différents. Elle est une scientifique, moi une littéraire. Juste ça a suffit à nous éloigner encore plus. Et même mon retour forcé pour la soirée à New-York ne nous rapprochera pas. Au contraire. Ils nous éloignera encore plus. Les vérités éclateront, je le sens. Et j'en ai besoin.   Le trajet de la gare au domicile familial se fait dans le silence. Pas même un fond sonore musical. Rien. J'en arriverais à compter les battements de son coeur. Calme. Elle est calme. Sa poitrine se soulève imperceptiblement au rythme de sa respiration qui ne fait que prouver son calme. Elle est calme. Et moi, je stresse. Mon coeur s'affole au fur et à mesure que nous approchons. Je ne sais toujours pas pourquoi je dois rentrer d'ailleurs. Quand elle m'a appelé, c'était un ton ferme qui me disait "Tu prendras le train de vingt-heures, je viendrai te chercher. Tâche de ne pas le rater Ellana." Bonjour maman, oui je vais bien et toi ? Comment vont Papa et Juliet ? Mes cours se passent très bien, et toi, tes recherches ? Non, ne poussons pas le bouchon trop loin. Elle m'a appelé et pas envoyé de message. Je m'en réjouis ! J'étais tellement plongée dans mes pensées que je n'avais pas remarqué nous étions arrivées. C'est la douce voix de ma mère qui m'a fait attérir.   « Ne cherche pas Juliet, elle n'est pas là. »   Juliet ? Où est-elle ? Je me hâte de sortir de la voiture et de pénétrer à mon tour dans notre maison. 10 mois que je n'y ai pas mis les pieds, et rien n'a changé. Rien n'a changé depuis les 3 ans de Juliet. Elle n'avait pas supporté que mon père change de place son fauteuil. Moi même je n'avais pas remarqué ce changement. Mais elle, si. Juliet est née avec un retardement. C'est une retardée. Non, je n'en ai pas honte. Je suis fière d'elle, au contraire. Malgré son handicap, elle a toujours su s'adapter au monde dans lequel elle vivait. Et le monde a su s'adapter à elle. Je quitte mes chaussures et pieds nus, me dirige directement dans le bureau de mon père. Ma mère a claqué la porte de son propre bureau. J'ai donc une heure. Je toque, et un "Entre" se fait entendre. J'ouvre lentement la porte et passe la tête dans l'entrebaillement.   « Papa ?  - Ellana, c'est toi. Entre donc. »  
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