Étude sur les sources successorales et notariales : la distribution patrimoniale à Bénévent entre 1876 et 1905 - article ; n°1 ; vol.97, pg 381-398
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Étude sur les sources successorales et notariales : la distribution patrimoniale à Bénévent entre 1876 et 1905 - article ; n°1 ; vol.97, pg 381-398

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1985 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 381-398
Antonio D'Argenio, ~~Étude sur les sources successorales et notariales : la distribution patrimoniale à Bénévent entre 1876 et 1905~~, p. 381-398. Étude, d'après les déclarations de succession, des structures patrimoniales d'un petit chef-lieu de l'Italie méridionale (Bénévent) de 1876 à 1905. L'essai tend à esquisser le profil économique de l'élite patrimoniale, sans négliger pour autant les fortunes mineures. Les fortunes les plus importantes pratiquent systématiquement l'investissement foncier tout en étant très attentives à soustraire celui-ci au régime emphythéotique. La proportion d'effets mobiliers dans les fortunes est donc en diminution au cours de cette période. L'élite possédante est constituée par deux groupes - l'un noble, l'autre bourgeois - qui procèdent de façon autonome, en différenciant leurs investissements et sans donner naissance à aucun phénomène d'osmose sociale.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Antonio D'Argenio
Étude sur les sources successorales et notariales : la
distribution patrimoniale à Bénévent entre 1876 et 1905
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 97, N°1. 1985. pp. 381-398.
Résumé
Antonio D'Argenio, Étude sur les sources successorales et notariales : la distribution patrimoniale à Bénévent entre 1876 et
1905, p. 381-398.
Étude, d'après les déclarations de succession, des structures patrimoniales d'un petit chef-lieu de l'Italie méridionale (Bénévent)
de 1876 à 1905. L'essai tend à esquisser le profil économique de l'élite patrimoniale, sans négliger pour autant les fortunes
mineures. Les fortunes les plus importantes pratiquent systématiquement l'investissement foncier tout en étant très attentives à
soustraire celui-ci au régime emphythéotique. La proportion d'effets mobiliers dans les fortunes est donc en diminution au cours
de cette période. L'élite possédante est constituée par deux groupes - l'un noble, l'autre bourgeois - qui procèdent de façon
autonome, en différenciant leurs investissements et sans donner naissance à aucun phénomène d'osmose sociale.
Citer ce document / Cite this document :
D'Argenio Antonio. Étude sur les sources successorales et notariales : la distribution patrimoniale à Bénévent entre 1876 et
1905. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 97, N°1. 1985. pp. 381-398.
doi : 10.3406/mefr.1985.2805
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1985_num_97_1_2805ANTONIO D'ARGENIO
ÉTUDE SUR LES SOURCES SUCCESSORALES ET
NOTARIALES : LA DISTRIBUTION PATRIMONIALE
À BÉNÉVENT ENTRE 1876 ET 1905
Introduction
Ce travail concerne un petit chef -lieu de province des régions inté
rieures de l'Italie méridionale après l'Unité. En 1861 la ville de Bénévent
comptait 19.222 habitants1 et en devenant chef -lieu de province du
Royaume d'Italie elle se dégageait des excès de l'État pontifical qui l'avait
gouvernée durant huit siècles environ, en mettant surtout en œuvre une
politique d'isolement vis-à-vis de son voisin, le «dangereux» Royaume de
Naples.
La nouvelle province était pauvre et géographiquement limitée, dé
munie d'infrastructures, économiquement très en retard. La principale
source de richesse était l'agriculture, mais ses possibilités étaient fort
ement limitées par des rapports de production pré-capitalistes2. Le terri
toire agricole bénéventin, sillonné par deux fleuves, était principalement
divisé en «latifundia» destinés aux emblavures, et dont la majeure partie
appartenait à l'Église. La production principale était celle du blé, la seule
qui alimentât un commerce extra-urbain, et c'est seulement tous les trois
ans que s'effectuait par assolement la mise en jachère. La culture des
légumes, des plantes textiles, de la vigne, de l'olivier, suffisait aux besoins
1 Au moment des recensements de 1881 et 1901, la ville de Bénévent comptait
respectivement 21.359 hab. et 24.137 hab. ce qui faisait d'elle la dernière ville de
Campanie; il suffit de penser qu'en 1881 Naples comptait 481.419 hab. et Caserte
33.422. Les deux plus grandes villes en 1901 étaient Naples avec 547.503 hab. et
Salerne avec 42.466. Les données sont tirées des Recensements de la population.
Istat. Chambre de Commerce de Bénévent.
2 F. Romano, Lotte e aspirazioni, premesse e realtà della rivoluzione beneventana,
dans Le vicende del Sannio storico e la provincia di Benevento nella rivoluzione
meridionale, 1953.
MEFRM - 97 - 1985 - 1, p. 381-398. 382 ANTONIO D'ARGENIO
locaux3. Dans les années 80 on ressentit à tel point la crise agraire qu'on
abandonna de vastes étendues de terrain.
Les colons furent obligés d'abandonner les cultures par manque de
moyens et la petite propriété, grevée de dettes, fut en grande partie absor
bée. On a constaté, en général, un appauvrissement des classes agricoles
et une tendance à l'émigration. Le Comité agraire de Bénévent et la pres
se locale découvrirent les causes de la crise dans la nature des contrats,
dans les systèmes de culture, dans le déséquilibre numérique entre pro
ducteurs et consommateurs, dans les contrats internationaux, dans l'a
bsence d'institutions de crédit agraire4. On essaya, alors, de réagir à la
conjoncture défavorable en proposant le développement de la métairie,
en formant les paysans à une «meilleure culture», en développant et en
améliorant les transports. De toute façon, la seule vraie restructuration
qui intéressa l'agriculture fut le développement de la métairie : dans le
recensement de 1881 il n'existait pas de métairies, tandis qu'en 1901 on
en comptait 241 5. En 1881 les travailleurs agricoles constituaient 23,7%
de la population active, contre 23,6 en 1901, mais, compte tenu d'un
accroissement de 12% de la population, ce chiffre révèle une stagnation
du secteur agricole.
Une autre conséquence de l'isolement de la ville, ex-duché pontifical,
était l'insuffisance de la structure manufacturière qui concernait des acti
vités artisanales, liées aux besoins locaux (alimentation, bâtiment). Après
l'Unité, il n'y a pas eu d'élan productif, les entreprises restèrent peu nom
breuses et incapables d'absorber la force de travail. En 1876 il n'existait
aucune chaudière à vapeur, il y en avait 21 en 1881, utilisées surtout pour
moudre des céréales6. En 1881, on dénombrait 41 «usines» avec 276
ouvriers : fabriques de pâtes, de pâtisseries, corderies, carrières et fours à
chaux. L'entreprise la plus importante qui comptait environ 62 ouvriers,
avait une chaudière d'une puissance de 1 6 chevaux- vapeur et une product
ion de 2.120.000 briques7; elle utilisait la matière première des carrières
locales et vendait le produit fini en ville et dans les communes limitro
phes. Les conditions de travail pesaient sur l'industrie bénéventine : il suf-
3 Agraria, dans La Gazzetta di Benevento du 15/6/1870, Relazione del segretario
del Comizio agrario di Benevento, Bollettino del marzo 1870.
4 La Quistione Agricola II, dans La Gazzetta di Benevento, 13/1/1885.
5 Censimenti della popolazione del 1881 e 1901.
6 M.A.I.C., Le industrie di Benevento e Avellino, Annali di Statistica, 1889, p. 82-
89.
7 Le industrie di Benevento. . ., op. cit., p. 89-90. LA DISTRIBUTION PATRIMONIALE À BÉNÉVENT ENTRE 1876 ET 1905 383
fit de rappeler que sur une superficie départementale de 2.168 km2, il
n'existait en 1888 que 116 km de voies ferrées et 563 km de routes natio
nales, départementales et communales8. L'activité principale était liée à
la construction, qui, grâce à la transformation urbaine des années 1880-
1890, entraîna de grands mouvements de spéculation qui réussissaient en
outre à absorber - d'une façon passagère - l'excédent de main-d'œuvre.
La crise dans l'agriculture, ne fut donc compensée ni par un dévelop
pement industriel ni par des activités propres à absorber le potentiel de
travail agricole excédentaire. Les activités industrielles et artisanales d
iminuèrent : elles absorbaient, en 1881, 17% de la population active contre
14,5% seulement en 1901. Ce fléchissement toucha surtout les activités
artisanales liées à la production des biens de consommation qui restèrent
à l'écart de l'économie de marché.
Même le secteur tertiaire dans son ensemble subit une réduction :
18,1% de la population active en 1881, et seulement 15,9% en 1901. Si la
diminution de la population active dans chaque secteur indiquait d'une
part une stagnation économique générale elle présageait, d'autre part, la
constitution d'une ville tertiaire et improductive : un processus d'urbani
sation sans industrialisation. La population, expulsée du secteur agricole,
ne trouva d'autre solution que l'émigration qui devait prendre par la suite
des proportions toujours plus importantes9.
Dans le cadre de cette petite ville, et pour la première fois dans le
Mezzogiorno, les structures patrimoniales ont été étudiées, en analysant
les déclarations de successions conservées dans les archives de l'Enregis
trement10. Ont été prises en considération

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