Fausses basiliques (et faux martyrs) : quelques bâtiments à auges d Afrique - article ; n°1 ; vol.84, pg 675-719
46 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fausses basiliques (et faux martyrs) : quelques bâtiments à auges d'Afrique - article ; n°1 ; vol.84, pg 675-719

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
46 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1972 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 675-719
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Noël Duval
Yvette Duval
Fausses basiliques (et faux martyrs) : quelques "bâtiments à
auges" d'Afrique
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 84, N°1. 1972. pp. 675-719.
Citer ce document / Cite this document :
Duval Noël, Duval Yvette. Fausses basiliques (et faux martyrs) : quelques "bâtiments à auges" d'Afrique. In: Mélanges de
l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 84, N°1. 1972. pp. 675-719.
doi : 10.3406/mefr.1972.931
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1972_num_84_1_931FAUSSES BASILIQUES (ET FAUX MARTYR):
QUELQUES «BÂTIMENTS À AUGES» D'AFRIQUE
PAR
ël Duval
Ancien membre de l'Ecole
ET
Yvette Duval
En 1907, le commandant Guénin publiait dans une première Notice
sur VUenchir el Begueur 1 une « basilique englobée dans le fort byzantin »
qu'il avait dégagée en 1906, et dont il donnait un plan. Dans l'important
« Inventaire archéologique du cercle de Tébessa », publié deux ans plus
tard 2, il consacrait à nouveau quelques lignes à cette même « basilique »,
en décrivant le site d'Hr el Begueur ou Hr Faraoun situé au Sud de Té
bessa (fig. 1).
Entre temps, Monceaux, dans son étude sur les Inscriptions chré
tiennes du cercle de Tébessa 3, concluait d'après deux inscriptions trouvées
dans la « basilique » que celle-ci était dédiée à un saint Félix 4.
1 Bull. Archéologique du Comité des Travaux historiques et scientifiques
(BAG), 1907, p. 336-353 et pi. 38-41; plan: p. 340. Cf. le rapport du Service
des Monuments historiques (Ballu), ibid., p. 232-236. Le monument avait été
déjà signalé par le capitaine Lac de Bosredon, Promenade dans les environs de
Tébessa, Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de Gonstantine,
XIX, 1878, p. 22.
2 Nouvelles archives des Missions scientifiques et littéraires (NAM), XVII,
1909, p. 75-234 (p. 183 et 185). Cf. H. Leclercq, DAGL, s.v. Henchir (Begueur),
col. 2220 et fig. 5653.
3 Dans Recueil Gonstantine, XLII, 1908, p. 193-236.
4 Op. cit., p. 232-233. L'auteur fit au même moment une communication
sur ces inscriptions à la Société Nationale des Antiquaires (Bulletin de la So
ciété des Antiquaires de France, 1909, p. 192-3). 676 NOEL ET YVETTE DUVAL
ALGERIE
1AGASTE «.'
SICCA VENERIA
Fig. 1 - Carte montrant la localisation des monuments à auges de la
SÉRIE ÉTUDIÉE (NOMS SOULIGNÉS) ET LE RÉSEAU DES ROUTES QUI RELIAIENT
LES DIFFÉRENTS SITES. FAUSSES BASILIQUES (ET FAUX MARTYR) 677
On pouvait douter, au seul vu du plan schématique de Guénin
(fig. 2), que le bâtiment à abside enfermé dans le fortin d'Henchir el Be-
gueur fût une basilique. Mais, si l'on a bien rectifié l'interprétation du
bâtiment par Guénin 1, l'étude des inscriptions par contre n'a pas été
reprise depuis Monceaux. Or les restitutions, développements et com
mentaires qu'il proposait n'ont plus aucun sens dès lors que le bâtiment
n'est pas une basilique.
La préparation du recueil des inscriptions martyrologiques d'Afrique
nous a amenés à reprendre l'édition des textes d'Hr Paraoun. Cette ré
vision — ne serait-ce que pour la datation — ne pouvait s'isoler de l'ex
amen du bâtiment: il se trouve qu'il s'inscrit dans une série de bâti
ments à auges, étudiée par ailleurs à propos d'Haïdra, et qui apporte
un début de solution au problème, tant débattu, de ces édifices à auges.
C'est pourquoi nous avons jugé utile de joindre à un nouveau relevé
d'Hr Faraoun un inventaire rapide des édifices qui lui sont comparables.
I. LE BÂTIMENT À AUGES ET LES ÉDIFICES SIMILAIRES
(par N\ Duval)
La publication ancienne d'Henchir el Begueur ou Henchir Faraoun
Tel qu'il se présentait en 1906, le bâtiment se signalait déjà par
sa conservation, assez rare en Afrique. C'est en particulier l'arc à l'entrée
de la salle à auges qui avait attiré le commandant Guénin (fig. 4-5), mais
le reste du monument, protégé par l'enceinte du fort et l'effondrement
des superstructures, était dans un état assez satisfaisant dont témoigne
la photographie d'ensemble publiée dans le Bulletin archéologique (fig. 4).
Il a fourni par ailleurs un grand nombre d'éléments sculptés fort curieux
que Guénin avait également photographiés et dont il relevait déjà la
parenté avec le décor de la basilique de Tébessa (voir infra et fig. 9-14).
Pour l'époque, le rapport de fouille de Guénin est d'ailleurs rel
ativement précis et le commandant a eu le mérite, en dix jours, avec peu
1 Cf. G. Picard, Civitas Mactaritana, dans Karthago, VIII, 1957, p. 140 et
fig. 14. St. Grsell, ILAlg, I, 3698-9 et Atlas archéologique de l'Algérie, fol. 40
(Feriana), n° 123, avait déjà accueilli avec prudence les interprétations de Guó-
nin et Monceaux, et ne les citait qu'au conditionnel. 678 NOËL ET YVETTE DUVAL
d'argent et une main-d'œuvre inexpérimentée, de déblayer soigneuse
ment un monument de faibles dimensions, mais complexe. Cependant le
rapport a l'inconvénient d'être la reproduction brute du journal de fouilles
et de se trouver vicié à la base par l'erreur d'interprétation qui était d'ail-
eurs partagée par Ballu et, malgré des restrictions, par Gsell. Le rapport
echelle:0.OI/urm.
Murs du fort byzantin Murs de la basilique
Fig. 2 - Plan G-uénin du monument
DE L'Hr FaraOUN OU Hr EL BeGUEUR.
de Ballu est complémentaire de celui de Guénin et apporte quelques
éléments de synthèse qui manquent si évidemment au texte du fouilleur.
L'état actuel (fig. 3, 5)
L'arc de l'entrée de la salle à auges est encore intact avec la colonne
d'angle n° 4 qui porte un corbeau en place. On distingue assez bien la
double porte du fort n° 1 avec l'arc de la porte intérieure, le couloir trans
versal, la salle à auges et les deux salles voisines. Tout le reste est en
combré de pierrailles, de ronces et de terres. C'est donc la seule partie
centrale qui a pu être mesurée à nouveau et décrite avec une certaine
rigueur. Cet examen n'a pas été inutile dans la mesure où il a permis
de préciser la disposition des auges, qui n'avaient pas été reproduites BASILIQUES (ET FAUX MARTYR) 679 FAUSSES
par Guénin ni figurées sur son plan (fig. 2), de réétudier le décor sculpté
et les inscriptions encore existantes, et de reconnaître un remanie
ment dans la salle à auges, avant l'époque « byzantine ».
PORTE DU FORT
BATIMENT ANTERIEUR REMANIEMENTS
Fig. 3 - Plan du monument à auges de L'Hr Faraoun.
Plan Guénin complété et retouché par N. D. Dessin Oolvin
Le plan général du monument (fig. 3)
Le bâtiment primitif comprend au N.-O. un vestibule d'environ
4 m de côté (extérieurement) avec deux portes au N.-E. et au S.-O. et
un rectangle de 13 χ 15 m environ partagé en deux parties par un grand
couloir transversal ou « transept » large de 2 m 80 à 2 m 90. Les murs,
épais de 50 cm en moyenne, sont en petit appareil avec des parties en
pierres de taille (base des murs, pilastres, angles, parois à auges, etc.).
De l'abside Ïf.-E., on ne distingue plus que l'entrée, large de
4 m 12 (4 m 30 Guénin). La profondeur atteignait 3 m 80 d'après Ballu. NOËL ET YVETTE DITVAL 680
La clef de l'arc de tête de l'abside est toujours à la place où Guénin l'avait
trouvée (fig. 4 et 23). La hauteur totale de l'arc atteignait 4 m 63 d'après
le commandant. Celui-ci signale aussi des débris du revêtement des murs
_ J
(D'après Guénin)
Fig. 4 - Vue du monument à auges D'Hr Faraoun loks de la fouille.
Kemarquer le monogramme sur la clef d'arc.
et d'une voûte en maçonnerie, extradossee (recouverte à l'extérieur d'ar
gile compacte). Les deux pièces qui encadrent l'abside, indistinctes ac
tuellement, étaient légèrement inégales: 3 m 43 χ 3 m 55 à gauche,
3 m 60 χ 3 m 55 à droite. Elles étaient accessibles par deux portes
d'1 m 15 de large à peu près symétriques. Le sol était dallé et les murs,
enduits. Gu

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents