Fontaine du rempart de l Oxus à Aï Khanoum (la) - article ; n°1 ; vol.56, pg 171-205
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Fontaine du rempart de l'Oxus à Aï Khanoum (la) - article ; n°1 ; vol.56, pg 171-205

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Description

Syria - Année 1979 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 171-205
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Pierre Leriche
Joël Thoraval
Fontaine du rempart de l'Oxus à Aï Khanoum (la)
In: Syria. Tome 56 fascicule 1-2, 1979. pp. 171-205.
Citer ce document / Cite this document :
Leriche Pierre, Thoraval Joël. Fontaine du rempart de l'Oxus à Aï Khanoum (la). In: Syria. Tome 56 fascicule 1-2, 1979. pp.
171-205.
doi : 10.3406/syria.1979.6658
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1979_num_56_1_6658LA FONTAINE DU REMPART DE L'OXUS
A AÏ KHANOUM
PAR
Pierre Leriche et Joël Thoraval
L'exploration des fortifications de la ville hellénistique d'Aï Khanoum
en Afghanistan, commencée au rempart nord de la ville basse (*), s'est
poursuivie au cours des campagnes de 1975 et 1976 dans le secteur des
rives de l'Amou Daria. Cet objectif était devenu prioritaire en raison de
l'apparition depuis le printemps de 1975, de nombreuses sources sur les
pentes abruptes dominant le fleuve, phénomène nouveau, apparemment dû
à l'extension à la zone proche du site de l'aire d'irrigation de la plaine.
L'eau, s'infîltrant dans la masse de sable et galets sur laquelle repose la
couche superficielle de loess a, en effet, amené la formation d'une série
de résurgences au contact des galets et de la roche marneuse sous-jacente.
Celles-ci imprègnent l'accumulation de décombres issus de la fortification
qui finissent par se décrocher et glisser sur la roche en place en une série
d'effondrement (2>, faisant disparaître progressivement tout ou partie d'un
grand nombre d'ouvrages défensifs qui couronnaient les berges. Il fallait
donc faire vite.
Le premier but poursuivi fut donc de faire apparaître la structure de
ces fortifications et d'en raccorder la chronologie à celle de la ville. C'est
(l) Pour le compte rendu provisoire de cette f2) L'un de ces effondrements a d'ailleurs
fouille voir P. Leriche : Aï Khanoum, un affecté une partie du premier chantier de 1975
rempart hellénistique en Asie Centrale. Bévue à la fin de la campagne, mais heureusement,
Archéologique, 1974, 2, p. 231-270. sans accident. 172 SYRIA [LVI
Fig. 1. — Vue générale de la fontaine et du rempart de l'Oxus vus vers le Nord.
pourquoi le secteur de la palestre, qui n'est séparée du rempart en question
que par la largeur d'une rue, fut choisi (1). Une tranchée stratigraphique
fut ainsi pratiquée jusqu'au sol vierge, du mur extérieur de la palestre
jusqu'à l'effondrement qui avait affecté la pente au pied de la muraille.
Parallèlement, un sondage fut ouvert à trente mètres environ plus au sud,
à l'endroit où le rempart paraissait former un ensellement, dans l'espoir,
d'ailleurs déçu, d'y découvrir une poterne. Cette seconde opération nous a
(x) Nous avions indiqué dans notre article la ville, la dégradation, enfin, des rives de
de la Revue Archéologique 1974, 2 que notre l'Oxus, nous ont amené à renoncer à cette
prochain objectif était le dégagement de la opération et à lui préférer une série de sondages
porte de la ville basse. Des impératifs d'ordre sur les points essentiels de la ville basse, de la
matériel, la nécessité d'aboutir rapidement ville haute et de la citadelle.
à une étude d'ensemble des fortifications de FONTAINE DU REMPART DE L'OXUS À AÏ KHANOUM 173 1979]
cependant permis de confirmer la chronologie établie dans la première
tranchée.
La deuxième tâche que nous nous étions fixée consistait à dégager
une série de blocs de pierre taillée de grandes dimensions apparus dans la
paroi d'un effondrement situé à une trentaine de mètres au nord de la
palestre. Notre surprise fut grande d'y découvrir, au lieu de la porte que
nous espérions y trouver, une grande fontaine de pierre de plus de sept
mètres de long construite contre le pied de la fortification, à l'extérieur
de la ville, et ornée de trois figures sculptées. Cette fontaine fut entièrement
dégagée dès cette première campagne, ainsi que la partie du rempart située
à l'arrière, et l'eau se remit à couler par l'un des déversoirs.
L'importance de cette découverte nous amena à lui consacrer la
presque totalité de la campagne de 1976 (1). Le rempart fut plus largement
dégagé pour mieux en comprendre la structure par rapport à la fontaine.
Une nouvelle tranchée à travers la muraille et deux sondages à l'arrière de
la fontaine permirent d'étudier le rapport des deux monuments et de dater
la construction de la fontaine. Enfin, celle-ci fut entièrement démontée
de peur qu'elle ne soit emportée par un nouvel effondrement, ce qui nous a
permis de l'étudier de la façon la plus complète.
Les résultats obtenus au cours de ces recherches le long de l'Amou
Daria doivent figurer dans la publication d'ensemble des fortifications
d'Aï Khanoum, à paraître dans les Mémoires de la D.A.F.A. Il nous a
cependant semblé que la fontaine, élément marginal par rapport aux
problèmes de la défense de la ville, pouvait faire l'objet d'une étude parti
culière que justifie aussi son caractère exceptionnel. Rappelons, en effet,
que ce monument, l'un des plus purement grec d'Aï Khanoum et même
de l'extrême-orient hellénistique, est, avec le caveau du mausolée situé
au nord des petits propylées du palais, la seule construction de pierre
connue jusqu'à ce jour à Aï Khanoum. C'est aussi le seul qui possède, au
moins partiellement, son décor sculpté encore en place, lequel constitue
(*) Les travaux ont été menés, dans le cadre occasionnelle et amicale de M. Rassouli et
des activités de la DAFA, dirigée par P. Bernard, Z. Payman.
par P. Leriche et J. Thoraval avec l'aide 174 SYRIA [LVI
Fig. 2. — Vue de face de la fontaine.
un apport non négligeable à l'ensemble, relativement peu fourni, de la
statuaire de la ville. Ajoutons enfin que, si de nombreuses fontaines sont
déjà connues dans le monde grec méditerranéen, c'est la première fois que
l'une d'entre elles est découverte dans le domaine iranien et centre asiatique.
Description.
Lorsque nous l'avons dégagée, la fontaine se trouvait ensevelie sous
un mélange de décombres de briques crues provenant du rempart, et de
blocs de pierre, mêlés d'éclats de taille, visiblement arrachés à l'édifice
lui-même après son abandon. Elle se présentait sous la forme d'un mur de
fond adossé au rempart, mais divergeant vers le sud-ouest par rapport
à la direction de celui-ci, et de deux ailes perpendiculaires nord et sud
faisant retour vers le fleuve. Elle reposait à 6,50 m au-dessous du niveau
supérieur de la rue qui longe le rempart à l'intérieur de la ville et à 2,30 m
du pied visible du rempart, sur la roche marneuse en place. Cette roche qui
porte la couche de sable et galets au travers de laquelle filtre la source, a ■
FONTAINE DU REMPART DE L'OXUS À AÏ KHANOUM 175 1979]
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 3. — Plan de la fontaine (relevé J.-C. Liger et F. Baert).
été entaillée sur une hauteur de 1,30 m environ. Les parties hautes, de
même que le dallage éventuel, avaient totalement disparu. Le mur de fond,
long de 5,85 m à l'intérieur, était le mieux préservé : quatre assises au nord,
cinq au sud demeuraient en situation, ce qui lui donnait une hauteur
maximale de 1,60 m au-dessus de l'assise de fondation débordante. L'aile
nord, conservée en fondation sur toute sa longueur, mesurait 4,40 m mais
ne possédait plus que quelques blocs des trois premières assises et même,
à son extrémité, n'existait plus que sous la forme de son assise de fondation.
L'aile sud, en revanche, était préservée en hauteur sur cinq assises mais ne 176 SYRIA [LVI
subsistait plus que sur 1,50 m de long, le reste ayant été emporté dans
l'effondrement qui nous a révélé la présence du monument.
Au pied du mur de fond et de l'aile nord, une rigole large de 40 cm
environ et s'élargissant en bassin dans l'angle nord-est, avait été creusée
dans la marne. Un petit muret fait de deux assises de petits blocs de remploi
biseautés lui servait de bordure (voir plus bas). Elle était destinée à recueillir
et évacuer l'eau provenant de deux figu

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