Fouilles de Ras Shamra - Ougarit 1984-1987 (44e-47e campagne) - article ; n°3 ; vol.64, pg 171-191

P. Lombard, J. Gachet, M. Yon

Description

Syria - Année 1987 - Volume 64 - Numéro 3 - Pages 171-191
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: SYRIA
• Publié le: 01 janvier 1987
• Nombre de lectures: 14
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

M. Yon
Jacqueline Gachet
Pierre Lombard
Fouilles de Ras Shamra - Ougarit 1984-1987 (44e-47e
campagne)
In: Syria. Tome 64 fascicule 3-4, 1987. pp. 171-191.
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Yon M., Gachet Jacqueline, Lombard Pierre. Fouilles de Ras Shamra - Ougarit 1984-1987 (44e-47e campagne). In: Syria.
Tome 64 fascicule 3-4, 1987. pp. 171-191.
doi : 10.3406/syria.1987.6998
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1987_num_64_3_6998DE RAS SHAMRA-OUGARIT 1984-1987* FOUILLES
(44e-47e campagnes)
PAR
M. Yon, J. Gachet et P. Lombard
De la 44e à la 47e campagne de Ras Shamra-Ougarit, des fouilles ont eu lieu en 1984
et 1986, les années 1985 et 1987 ayant été consacrées à la mise au net des documents et à
l'exploitation des résultats, ainsi qu'à la réalisation de publications archéologiques et
épigraphiques (voir le rapport sur les activités de la Mission de Ras Shamra de 1984 à
1987 dans la «Chronique archéologique» de Syria LXIV, 1987, infra, p. xxx-xxx). La
fouille a porté, d'une part, sur le chantier du «Centre de la ville», avec l'étude des
maisons situées au nord-est de l'îlot, et l'exploration de certains aménagements :
puisards, silos construits ... Une partie des résultats ainsi obtenus en 1984 (avec quelques
travaux de contrôles en 1986) ont permis de compléter l'information ou de préciser des
interprétations dans la rédaction du volume Ras Shamra-Ougarit III : Le centre de la ville,
publié par les membres de la mission en 1987 : nous nous contenterons donc d'y renvoyer
pour ceux des résultats de 1984-1986 qui ont pu y être intégrés.
* Ont participé à ces fouilles, sous la direction de Pendant cette période, T. Monloup a tenu les
M. Yon : A. Caubet, J. Gachet, P. Lombard et J. Mallet, archives et inventaires ; les dessins d'objets ont été
archéologues, avec la collaboration de P.-L. Gatier et assurés par J.-P. Lange (1984 et 1985), M. Renisio et
J.-C. Lemeunier; P. Bordreuil et D. Pardee, épigraphis- J.-P. Boulanger (1986 et 1987), l'ensemble des photogra
tes, ont apporté leur concours ; les plans et relevés ont été phies par A. Caubet. En 1987, E. Desroches a effectué
assurés par M. Renisio (1984 et 1986) et J.-P. Boulanger une mission de restauration pour traiter, en particulier,
(1986), architectes. Y. Calvet et J.-F. Salles, archéolo les nombreuses jarres de stockage et de transport
provenant de la fouille des maisons en 1986. gues, B. Geyer, géographe, et O. Callot, architecte, qui
menaient des recherches en d'autres points du tell (voir La Direction des Antiquités de Syrie était représen
«Chronique», dans ce volume de Syria 1987, p. 277), ont tée par W. Mella, responsable des antiquités de Lattaquié
pris part également aux discussions sur la fouille en cours. (1984-1987), et A. Tarakji (1986). SYRIA [LXIV 172
D'autre part, la fouille a été étendue dans cette zone au sud-ouest et surtout au sud
du Sanctuaire aux rhytons.
Enfin, en 1986, un nouveau chantier a été ouvert au sud du tell, à la fois pour des
raisons de topographie urbaine, et parce que des travaux non-archéologiques y avaient
fait découvrir fortuitement, il y a plusieurs années, des tablettes inscrites de grand
intérêt.
I. — ÎLOT DU CENTRE DE LA VILLE : [A-BJ a-c 1-2
Cet îlot, situé entre les rues 1038 au nord et 35 au sud (voir nos rapports de 1978-
1980 dans Syria LIX, 1982, et de 1981-1983 dans Syria LX, 1983), n'était pas encore
tout à fait dégagé dans son extension nord/sud, et l'on ne connaissait pas ses limites vers
l'est et vers l'ouest. Les opérations essentielles ont donc été de supprimer la berme
est/ouest qui le coupait encore, et de poursuivre vers l'est l'exploration des maisons dont
les précédentes campagnes avaient mis au jour une partie. En revanche, il a paru
préférable, pour le moment, de laisser dans l'état la partie ouest, puisqu'on avait atteint,
à défaut de la limite de l'îlot lui-même, la limite occidentale de la maison qui occupait le
nord-ouest du chantier (maison A).
a) Berme est /ouest et fosse 1237.
La berme qui avait été laissée en [A] a-b 1-2, à mi-hauteur du chantier (pour des
raisons de commodité et de sécurité), coupait l'ensemble F à l'ouest, la rue 1208-1228, et
séparait à l'est l'huilerie 86 du reste de l'îlot (voir le plan dans Syria LX, 1983, p. 203
fig. 1). Du côté oriental, elle constituait au reste la partie non encore fouillée d'une
profonde fosse (locus 1237), reconnue dès 1978 : elle a continué à livrer du matériel
fragmentaire mais de bonne qualité, de même type que celui que l'on connaissait (fig. 1) :
de petits vases en albâtre (RS 84.2, 3, 5, 8, 86), des objets d'ivoire (RS 84.6, boîte-
canard), des céramiques fines (vase à étrier mycénien RS 84.34; vases chypriotes), une
figurine (Astarté nue RS 84.1), ainsi que des objets de la vie domestique (rouleau de toit
en calcaire RS 84.49 ; mortier à piédestal en basalte RS 84.50 ; une petite hache en
diabase RS 84.52...).
Une fois démontée cette berme centrale, la rue 1208-1228, en pente assez marquée,
apparaît entièrement dégagée, reliant le cœur de l'îlot (cour 1050) à la rue 35 au sud. Elle
donne accès par là aux maisons situées à mi-hauteur de l'ensemble (maisons D et E) : ces
maisons n'ont aucune communication avec celles qui ouvrent au nord, placées à un
niveau d'altitude plus élevé de plus d'un mètre (voir M. Yon, P. Lombard et M. Renisio,
dans RSO III, 1987, p. 114-116, à propos de ces niveaux d'altitude). La suite de la fouille
montrera si elles ont, en plus de leurs accès par l'impasse 1208-1228, d'autres entrées à
l'est (voir plus loin pour la maison D) et à l'ouest (pour la maison E). 1987] FOUILLES DE RAS SHAMRA-OUGARIT 1984-1987 173
Fig. 1. — a : Fosse 1237 (avec rouleau RS 84.49). b : Figurine de terre cuite RS 84.1. c : Fragment de boîte en ivoire
d'hippopotame RS 84.6.
b) Maison B.
L'effort a porté surtout, en 1984 et 1986, sur les maisons situées au nord-est de ce
même îlot (fig. 2), maisons B, C et D, dans les quadrants [B] b-c 1 (voir schéma et plan
dans RSO III, 1987, p. 6, et pi. VI face à p. 128). On cherchait à déterminer en
particulier comment la maison B, qui comprenait déjà un ensemble très cohérent avec les
pièces 1042, 1045 + 1044 et 1062, et le vestibule 1067 avec son escalier, s'articulait avec
l'espace 1265 sur lequel elle s'ouvrait à l'est. Sans s'attarder ici à cette maison (voir 174 SYRIA [LXIV
publication dans BSO III, 1987, p. 61-88), on signalera seulement que la fouille a permis
de compléter la maison B dans son dernier état et d'analyser ses relations avec la maison
C, mitoyenne au sud. Dans la dernière phase des constructions (la porte 1278 dans le mur
sud de la cour 1088-1265 étant alors soigneusement bouchée), la maison B comprend
également cette cour-jardin, avec le bâtiment annexe 1282, apparemment réservé à des
activités domestiques. On voit ainsi comment l'étude stratigraphique et l'analyse des
éléments architecturaux laissent voir l'évolution des espaces au cours du xine s., et les
modifications dans le découpage de l'habitat.
c) Rue 1288.
La fouille de cette partie orientale de la maison B a permis également de découvrir
une nouvelle voie de circulation, là où précisément on cherchait à l'îlot une limite à l'est.
Cette rue 1288 prend sur la rue 1038, à l'angle de la maison B, et descend vers le sud-
sud-ouest. De l'autre côté, vers l'est, apparaît un autre bâtiment qui présente un angle
construit selon la même technique que la maison B, en assemblage soigné de moellons, et
blocs taillés à l'angle (fig. 2 et 3). La rue, large au nord de 1,40 m, a été fouillée vers le
sud sur une longueur de 9,50 m, jusqu'à un élargissement (1275) au fond duquel s'ouvre
une porte. Il semblait, d'autre part, pour autant que les restes bouleversés qui
commençaient à apparaître en fin de campagne 1986 permettent l'interprétation, qu'un
alignement de mur se prolongeait vers le sud, au-delà de cet élargissement 1275 qui serait
une placette donnant accès à la porte 1284 ; dans ce cas, depuis la rue 1038, on aurait
déjà le tracé de la rue 1288 sur plus de 16 m.
Seule la poursuite de la fouille dans cette direction perm