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u e r r e s d ’ a u j o u r d ’ h u i La guerre d’al Qaida
n’ont plus qu’un seul ennemi à qui faire la guerre, le terro-risme islamique international, représenté par al Qaida1. L’organisation salafiste n’en finit pas de sévir. En 200, quatre attentats d’importance lui ont été attribués, Londres et Sharm el-Sheikh en juillet, Bali en octobre, Amman en novembre. Analyser l’évolution d’al Qaida semble un préalable indis-pensable à son éventuelle neutralisation.
Formée hier d’un groupe structuré d’indi-vidus, al Qaida est aujourd’hui un mou-vement décentralisé à l’extrême. Les attentats du 11 septembre avaient été menés par la " base ", laquelle avait recruté et formé elle-même les candidats à l’action terroriste, assuré la direction des opérations, y compris l’appui logis-tique et le financement. Cette époque est révolue. Les évènements de 2005 en
témoignent. L’organisation terroriste n’est pas inter-venue directement dans les attentats de Londres, d’Indonésie, d’Egypte. Seuls des militants locaux ont agi. En Jordanie, les porteurs de bombes sont venus de l’Irak voisin. Certes, il existe toujours des connections entre " la base " et les cel-lules opérationnelles, au moins en Grande Bretagne et en Irak, comme sem-blent l’indiquer les messages interceptés et la vidéo de Londres livrant le dernier message de l’un des porteurs de bombes, Mohamed Siddick Khan. Toutefois, les termes de la lettre expé-diée fin novembre par Ayman Al-Zawahiri, second d’al Qaida, à Al Zarkaoui en Irak, démontrent que les liens entre al Qaida et ses affidés irakiens ne sont pas ceux d’une organisation hiérarchisée. Si Zawahiri flatte le Jordanien pour mieux lui suggérer de ne pas filmer la décapita-tion des otages ou de ne pas agresser les Chiites, il n’ordonne rien. Il fait bien, d’ailleurs, puisque les attentats anti-chiites en Irak n’ont pas cessé. Le recours d’al Qaida à des cellules auto-nomes date du début des années 1990. Cette manière de procéder est même ins-titutionnalisée en 1998 quand ben Laden
diffuse des fatwa conjointes avec les islamistes radicaux égyptiens, avec les "jihadistes " du Bengladesh ou avec leurs homologues pakistanais. Ainsi est-il enjoint à tout musulman d’attaquer partout les " Juifs et les Croisés ". Mais, au même moment, al Qaida s’estime assez puissante pour agir directement, sans l’aide de militants locaux. Et cela dure jusqu’à l’invasion de l’Afghanistan par les A mé r i cain s et la d ispe rs ion d e la " base " ! Probablement convaincu qu’il n’est plus en mesure de monter des opérations majeures comme celles du 11 septembre, ben Laden en revient aux errements précédents : il inspire l’action, diffuse la doctrine, suggère, conseille, félicite…, il ne commande plus. Pour autant, al Qaida n’a rien perdu de son efficacité meurtrière. Au contraire ! Durant les quatre années d’avant le 11 septembre 2001, le nombre des victimes dues à al Qaida est inférieur à 400, depuis les atten-tats de New York, en cinquante-deux mois, il est supérieur à 800. Plusieurs raisons expliquent cette progression. Un, le champ d’action d’al Qaida s’est consi-dérablement étendu. Deux, si les militants sont moins professionnels, les attaques sont plus fréquentes. Trois, les objectifs ont chan-gé. Trop surveillés, les symboles d’un pou-voir occidental comme la Maison blanche, le 10 Downing Street, ou les ambassades des Etats-Unis à Paris ou ailleurs, sont abandon-nés au profit de cibles plus faciles à atteindre ou soft targets (trains, hôtels, mos-quées…). Accès aisés, effets létaux ampli-fiés, moyens nécessaires plus limités, com-pétence requise modeste, tout milite en faveur de ce type d’objectif, à commencer
J e a n - L o u i s D u f o u r *
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par un rapport coût/efficacité en général excellent. Non sans paradoxe, une protection accrue des principaux points sensibles ins-taurée un peu partout dans le monde a conduit les islamistes à frapper ce qui est le plus accessible, le plus spectaculaire car le plus meurtrier, le plus gênant pour des gou-vernements vite soupçonnés d’incompéten-ce par les électeurs. Un tel mouvement se révèle plus efficace qu’une organisation structurée. Son domai-ne d’action est la Terre entière. Son centre quasi virtuel paraît décidément inacces-sible. L’arrestation d’un membre d’un grou-pe ne permet pas de détruire l’ensemble du réseau. Quand ils existent, les seuls liens entre les g r o u p e sL e s e n d e z - v o u s 7 r sont furtifs et numériqu6 nir les attentats et de punir leurs auteurs, à tout le moins d’essayer. Cela passe par la sensibilisation des citoyens à la veille, le renforcement incessant des services de Renseignement pour améliorer leurs perfor-mances, l’existence de formations armées souples, disponibles, bien équipées, y com-pris de missiles de croisière à longue por-tée, pour frapper dans l’instant et avec une très grande précision tout groupe dûment identifié et repéré où qu’il se trouve. Vaste tâche, en vérité, mais qui mérite de s’y consacrer tant le terrorisme salafiste international représente la seule menace actuelle de " vraie guerre " dont les citoyens des démocraties sont naturelle-ment l’enjeu !.  Al aida  la base
JANVIER-FEVRIER-Défense N° 119
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