Idoles en pierre provenant de l Asie Mineure - article ; n°3 ; vol.8, pg 193-200
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Idoles en pierre provenant de l'Asie Mineure - article ; n°3 ; vol.8, pg 193-200

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Description

Syria - Année 1927 - Volume 8 - Numéro 3 - Pages 193-200
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Dr G. Contenau
Idoles en pierre provenant de l'Asie Mineure
In: Syria. Tome 8 fascicule 3, 1927. pp. 193-200.
Citer ce document / Cite this document :
Contenau G. Idoles en pierre provenant de l'Asie Mineure. In: Syria. Tome 8 fascicule 3, 1927. pp. 193-200.
doi : 10.3406/syria.1927.3219
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1927_num_8_3_3219BIBLIOTHEQUE
IFAPO /
IDOLES EN PIERRE PROVENANT DE L'ASIE MINEURE
PAR
LE Dr G. CONTENAU
Les idoles, au nombre de six, que nous publions ici ont été acquises par le
Musée du Louvre, il y a quatre ans, par l'intermédiaire de M. Ch. Jean,
en même temps qu'un lot important de tablettes dites « Cappadociennes (1). »
On nomme ainsi des tablettes cunéiformes, qui proviennent de la région de
Kaisariyeh, l'ancienne Césarée de Cappadoce, auprès du mont Argée, et plus
particulièrement d'un endroit appelé le Kiïl-Tépé (la colline de cendres).
Nous savons par ces tablettes que, dans la seconde moitié du troisième millé
naire avant notre ère, une colonie sémitique était installée là. Son langage est
à peu de chose près l'ancien assyrien. Cette colonie, si l'on en juge par les
tablettes qui en proviennent, s'adonnait surtout au commerce. Nombre d'usages
et de noms propres cappadociens permettent de penser que cette enclave
sémitique en pleine Asie Mineure était plutôt en rapport avec l'Assyrie qu'avec
la Babylonie; il est notamment fait mention dans les documents cappadociens,
de « la Ville » sans autre précision, en qui certains savants voient Ja cité
d'Assur.
Pour une période plus ancienne, nous pourrions inférer la présence de ces
Sémites en Cappadoce, et cela dès le temps de Sargon d'Agadé, s'il ne s'agit
pas d'une légende. Un vieux texte, rapportant les exploits de ce monarque,
nous dit que les Cappadociens, pour se soustraire aux hostilités de leurs voisins,
vinrent le prier de les secourir: ils avaient, disaient-ils, d'autant plus besoin
d'aide qu'ils n'étaient « pas des guerriers, mais des marchands (2>. » II
(*) G. Cointknau, Trente tablettes cappado- brêux documents de cette provenance ; les
tiennes, P. (Geuthner), 1919, donne la biblio- fouille sdeM. Hrozny (Syria, 1927, \) ont con-
graphie du sujet jusqu'à cette époque. Alors firme les affirmations obtenues jusqu'ici des
les tablettes cappadociennes étaient rares, et vendeurs, sur le lieu exact de ces trouvailles,
cette publication doublait le chiffre de celles et plusieurs musées ont publié leur collection
qui avaient été éditées. Depuis, les fouilles de ces tablettes,
clandestines ont alimenté le marché de nom- . (•) Syria, IV (1923), p. 251.
Sïiua. — VIII. 26 194 SYRIA
semble même qu'ils avaient eu, durant la seconde moitié du troisième millé
naire, une forme de gouvernement démocratique ; les textes cappadociens ne
font jamais allusion à un monarque, mais au karum qui est, sans doute, le
« quai » où se tenait le marché, et par extension l'autorité qui présidait aux
transactions. Un autre fait souligne le caractère étranger de cette colonie
dans un milieu qui n'était pas sémitique : la présence, dans son onomastique de
nombreux noms nettement asianiques, plus spécialement de la variété dite
proto-hittite.
Cette indication sur le milieu où vivaient les Cappadociens n'est pas indif
férente pour expliquer les idoles du Louvre.
Il paraît bien que nous pouvons tenir pour exacte l'affirmation du vendeur
que tablettes et idoles ont la même provenance, car un
fragment d'objet semblable a été trouvé par H. Grothe au
Kiïl-Tépé en 1906-1907 (1), mais à ce moment, faute de
points de comparaison, aucune identification ne fut faite
et l'on pensa même que ce fragment pouvait être moderne
et avoir pénétré, par hasard, assez profondément dans la
terre (fig. 1).
Sur les six idoles que possède le Louvre, trois sont à
à'
Peu Pres mtactes, bien qu'une ou deux aient subi de mal
adroites restaurations de la part du vendeur ; il est facile
de reconstituer les autres, dont deux sont fort abîmées.
Toutes sont taillées dans un albâtre originairement translucide, mais modif
ié, pour plusieurs, sous l'influence du temps et de la nature du sol: la pierre
de ces dernières, d'un blanc crayeux, s'est recouverte d'une belle patine rous-
sâtre. Ce sont des plaques arrondies, épaisses en leur centre d'environ 0 m. 01 , à
bord aminci, dont le diamètre varie de 0 m. 21 pour la plus grande idole (d),
à 0 m. 05 pour la plus petite (pi. XLIV à XLV1I) (a). Le type le plus simple
est orné d'un appendice à peu près cylindrique, terminé par une protubé
rance triangulaire (à). D'autres disques sont munis de deux appendices
quelque peu éloignés l'un de l'autre, tandis que les protubérances terminales
sont soudées entre elles (b, c, f) ; le plus grand des disques (d), et le fragment e,
W H. Gkothe, Meine Vorderasienexpedition, 1906 und 1907. Leipzig (Hiersemann), 1911,
2 vol. 4°, pi. XX, fig. 6 et p. cglxxxi. 1927. PI. XLIV SYRIA,
Idole cappadocienne à deux personnages (b).
Idole cappadocienne (a). Fragment d'idole (f). IDOLES EN PIERRE PROVENANT DE L'ASIE MINEURE 195
devaient porter trois appendices dont les extrémités se trouvaient également
réunies.
L'intention de l'artiste est évidente ; il a prétendu représenter le cou et la
tête d'un personnage. Dans certains cas (a, c, d), des stries horizontales sur le
cou indiquent sommairement des colliers ; sur les tètes, deux cercles à point
central marquent les yeux ; pas de bouche, ce qui n'est pas pour nous sur
prendre, car il est habituel que les artistes archaïques dessinent des visages
sans bouche ; pas de nez non plus ; c'est une simplification extrême qui n'est
point de règle même aux hautes époques. iNous avons donc là des représentat
ions de personnages tout à fait simplifiées, plutôt des équivalents convent
ionnels que des images véritables, et compréhensibles seulement par les com
paraisons qu'on peut établir avec des objets de même ordre, sinon semblables,
qui sont répartis dans tout le inonde ancien.
Le corps est la partie peut-être la plus conventionnelle de l'idole ; une plaque
arrondie sans aucune saillie qui rappelle les bras ou les jambes, sans aucun
dessin qui les fasse deviner. La face postérieure de la plaque est d'ordinaire
lisse, sauf sur les plaquettes b, d, e, où l'artiste a voulu représenter la chevelure
des personnages, par des stries en arête de poisson qui garnissent la partie
postérieure de la tète et du cou ; elles vont se réunir en une large surface ideXé)
simulant les cheveux épandus sur les épaules, ou bien les chevelures, simple
ment indiquées par un léger relief, pendent en arrière et restent distinctes ;
en 6, l'une seulement est légèrement striée sur un de ses bords.
Nous avons un point de comparaison dans des petites plaquettes datant
d'environ 3000 avant notre ère, trouvées par M. F. Thureau-Dangin et le
P. Dhorme à 'Ashârah w. Ce sont des lamelles piriformes taillées dans de la
coquille d'autruche ; elles portent au sommet un trou de suspension ; au-
dessous, deux trous symétriques où l'on enchâssait des yeux rapportés; dans
l'un se voit encore un fragment de nacre ; il s'agit là aussi d'idoles rudimentaires.
Par conséquent, ces idoles sont l'image tantôt d'un personnage, tantôt la
réunion de deux ou de trois, un seul corps supportant alors de une à trois têtes.
La face antérieure est ornée le plus souvent de bandes en croix de Saint-
André chargées de stries simples (c, /), en arêtes de poissons (6, c, d, e) ou de
(*) Cinq jours de fouilles à Ashdrak : Syria, V (19*4), p. 289, et pi. LX, fig. 8. SYRIA 196
quadrillages (et). Une des plaques qui devait autrefois supporter deux têtes, est
ornée de bandes courbes à stries transversales (/") ; sur une autre (c), elles
entourent la naissance du cou et sont le point de départ, sur les côtés, d'autres
bandes en zigzags, tandis qu'une autre partage le milieu de la plaque, dont la
partie inférieure est recouverte de traits en zigzags. Sur tous nos spécimens,
dans les espaces laissés vides par les zones striées, se trouvent des cercles à
point central de nombre et de répartition variables. L'

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