Inscription de Cyrrhus relative à Q.Marcius Turbo - article ; n°3 ; vol.30, pg 247-278
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Inscription de Cyrrhus relative à Q.Marcius Turbo - article ; n°3 ; vol.30, pg 247-278

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Description

Syria - Année 1953 - Volume 30 - Numéro 3 - Pages 247-278
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

E. Frezouls
Inscription de Cyrrhus relative à Q.Marcius Turbo
In: Syria. Tome 30 fascicule 3-4, 1953. pp. 247-278.
Citer ce document / Cite this document :
Frezouls E. Inscription de Cyrrhus relative à Q.Marcius Turbo. In: Syria. Tome 30 fascicule 3-4, 1953. pp. 247-278.
doi : 10.3406/syria.1953.4904
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1953_num_30_3_4904INSCRIPTION DE CYRRHUS
RELATIVE À Q. MARCIUS TURBO
PAR
EDMOND FRÉZOULS
L'exploration préliminaire du site de Cyrrhus (1> effectuée en avril-mai 1952
par M. W. Forrer, architecte, et moi-même a donné lieu à quelques trouvailles
épigraphiques dont la plus importante fait l'objet du présent article. Il s'agit
d'une dédicace latine qui gisait, parfaitement visible, en bordure d'un ensemble
de bâtiments situé au centre de la ville basse, moins de 100 mètres au sud-
sud-est de la grande basilique (2). La pierre, épaisse d'une trentaine de centi
mètres, haute de 83, large de 48, a été assez maltraitée par les intempéries
mais les lettres, profondément gravées, sont néanmoins presque toutes lisibles.
A la partie supérieure, le bord droit est usé et mord parfois sur la dernière
lettre de chaque ligne. Le début de l'inscription manque, et notamment le
prénom et le gentilice du dédicataire, alors que le bord supérieur n'est pas plus
irrégulier que les autres : il ne s'agit évidemment pas d'une cassure fortuite
comme celle qui a creusé dans le tiers inférieur du texte un profond sillon,
mais le bloc a dû être réutilisé à l'époque byzantine et retaillé à cet effet.
Le texte comprend douze lignes soignées mais sans autre fioriture qu'une
hedera après le dernier mot; une seule ligature : B = I B, à la ligne 5 — à moins
qu'il ne faille lire un petit I entre R et B. Les lignes qui énoncent les noms
du dédicataire ou du dédicant ont des lettres de plus grandes dimensions : près
de 5 cm. 1/2 à la première, 4 à 4 1/2 à la deuxième et à la dixième, 4 à la tro
isième (3), 3 1/2 à la quatrième et à la onzième — pour 3 centimètres ou un peu
i1) A environ 70 kilomètres au nord-ouest pp. 340 et s. et F. Cumont, Études syriennes,
d'Alep, près du lieu dit Nebi Uri. Cf. Honig- pp. 221 et s.
mann, RE, s. v. Kûppoç, col. 199 et s. et (2) Cf. Honigmann, l. c, 204 (avec une
R. Dussaud, Topogr. hist., pp. 470 et s. mauvaise orientation).
Les ruines ont été très sommairement décrites (3) Sauf pour la dernière lettre, de moitié
par V. Chapot, La frontière de l'Euphrate, plus petite. 248 SYRIA
moins partout ailleurs; les intervalles entre les lignes sont proportionnels à
ces différences de dimensions. On lit (cf. fig. 1) :
... C(aii) f(ilio) Tro(mentina tribu) Fron-
toni Turboni
Publicio Severo,
domo Epidauro,
p(rimo) p(ilo) bis, praef(ecto) vehic{ulorum) , trib(uno)
coh(ortis) VII vigil{um), trib[uno) equ(itum) sin[g(ularium)]
Aug(usti), trib(uno) pr\ae\ t(oriano), proc(uratori)
ludi magni, praef(ecto)
class[is] pr(aetoriae) Misenensis,
P(ublius) Va[lé\rius P(ublii) f(ilius)
Qui[r(ina) (1) Va]lens
o[bm)eritis
L'identité du dédicataire.
Si la série des noms du dédicataire est incomplète sur la pierre, ses cogno-
mina suffisent à fournir une identification très probable. Fronto Turbo Publicius
Severus sont les quatre surnoms ordinaires (2) de Q. Marcius, haut fonction
naire équestre sous Trajan, ami et préfet du prétoire d'Hadrien, qui nous est
connu par plusieurs textes littéraires (3) et épigraphiques (4). Le rapproche-
t1) Ou Qui(rina) [Va]lens, plutôt que qui gusti p(atris) p(atriae) colon(ia) Ulp(ia)
[et Va] lens. Traian(a) Aug(usta) Dacica Sarmizege-
(2) Cf. n. 4. tus(a).
CIL, III, 14349 2 (et Boll, dell' associazione (3) Fronton, Ad Antoninum Pium, 3,
p. 165, Naber = I, 256, Haines; Dion Cas- degli studi mediterranei, 1932, p. 24, pi. VIII) :
sius, LXIX, 18, 1-2; Spartien, Vita Hadriani, C(aius) Castricius Co[ll(ina)] Victor Como,
4,3; 5,8; 6,7; 7,3; 9,4; 15,7; Vita Aelii Cae- mil(es) leg(ionis) II ad(iutricis) (centuria)
saris, 6,4 et s.; Eusèbe de Césarée, Hist, M(arcii) Turbonis...
eccl., IV, 2, 3-4. CIL, XIV, 4243 : ... Marcio... Turb[oni
(*) CIL, III, 1462 (Dessau, 1324; alt. ex., Fronjtoni Pub[licio militaribu]s donis
CIL, III, 1551) : Q(uinto) Marcio Turboni do [nato . . . part] hico...
CIL, XVI, 60 (diplôme militaire de Terra- Frontoni Publicio Severo, praef(ecto) praet(orio)
imp(eratoris) Caesaris Traiani Hadriani Au- nova en Sardaigne). INSCRIPTION DE CYRRHUS RELATIVE A Q. MARCIUS TURBO 249
ment avec l'une de ces inscriptions assure l'identification. Un diplôme mili
taire du Metropolitan Museum, publié en 1926 par H. McClees (1), atteste la
libération des marins d'un ou plusieurs navires appartenant à une flotte pré
torienne, et dont le chef était Q. Marcius Turbo :
... Us qui navig[averunt in qua-]
-driere Ope et [militaverunt iri\
classe praetor[ia. . .]
sub Q(uinto) Marcio Tu[rbone...]
Les éléments de la titulature impériale permettaient de situer ce diplôme
un peu après le milieu de l'année 114 (2). Cette date et l'importance du bât
iment mentionné (3) conduisaient H. McClees à rattacher cette honesta missio
au voyage de Trajan en Orient à la veille de la guerre parthique et à admettre,
avec beaucoup de vraisemblance, qu'il s'agissait là du navire ou de l'escadre
qui avait amené l'empereur à Séleucie (4). Quand donc nous trouvons à proxi-
Intérieur : mais à une date à peine plus ancienne, car c'est
Imp(erator) Caesar divi N\ervae f(ilius) en juillet ou en août qu'il devint Optimus.
Cf. J. Guey, Essai sur la guerre parthique Nerva] Traianus Optim[us German(icus) Da]
de Trajan, pp. 59 et s. L'auteur n'utilise cic(us) pontif(ex) ma[xim(us) tribunic(ia)
p]otestat(e) X[VIII... co[s...]. d'ailleurs pas le présent diplôme, qui lui eût
Extérieur : interdit d'envisager l'entrée simultanée des
Imp(erator) Caesar... Traianus O[ptimus] . . . deux titres dans la titulature impériale : il est
Dacicus pon[tifex maximus tribu]nic(ia) certain, comme M. Guey le suggère sans
finalement s'y arrêter, qu'Optimus est apparu potesta[t(e) XVIII] imp(erator) VI... Us
qui navig[averunt in qua]driere Ope et [mili- avant imp. VII.
taverunt in] classe praetor[ia] . . . sub Q(uinto) (3) De gros navires comme les quadrirèmes
Marcio Tu[rbone quorum] nomina subsc[ripta devaient être employés surtout à des missions
sunt] . . . spéciales; cf. H. McClees, l. c, p. 420.
(4) Non pas directement de Brindes : après A. Merlin, CRAI, 1913, p. 110 et AE,
1913, n° 164 : Q(uinto) M[a]rcio Turbon\i], un séjour à Athènes, Trajan s'était rendu
en Asie et y avait fait, d'Éphèse à Attaleia praefecto praetorii d(ecreto) d(ecurionum)
ou Patara — selon L. Robert ap. J. Guey, p(ecunia) p(ublica).
R AJA, XXX, 1926, pp. 418 et s.; repris op. cit., p. 44 — un long voyage terrestre
plus exactement dans CIL, XVI, 60. (cf. p. 248, avant de se réembarquer pour Séleucie.
n. 4). Cf. Dion, LXVIII, 17-18 : Le terme de ôpn^v,
(2) En effet, Trajan y est encore imp. VI employé par Malalas, XI (éd. Dindorf, p. 270)
et déjà Optimus, ce qui nous place avant le et qui désigne un navire rapide, n'interdit pas
début de l'automne 114, où il dut — au plus de penser qu'il ait pu s'agir d'une quadrirème.
tard — recevoir sa VIIe salutation impériale, SYRIA 250
mité d'Antioche — et dans la direction de la frontière parthe — un préfet de
la flotte de Misène portant les mêmes surnoms que Q. Marcius, nul doute
qu'il ne s'agisse de lui-même. La nouvelle dédicace éclaire du reste le diplôme
en fixant la fonction et le titre de Turbo, dont on pouvait jusqu'ici se demand
er s'il commandait la seule quadrirème Ops ou l'une des deux flottes préto
riennes. C'était bien celle de Misène, comme l'admettait plus récemment
Ch. J. Starr (1). Turbo exerçait encore très probablement le même comman
dement lorsqu'il fut, quelques années plus tard, chargé de réprimer les révoltes
juives en Cyrénaïque et en Egypte (2).
La première ligne du texte de Cyrrhus nous fait connaître la filiation de
Turbo, jusqu'ici ignorée : C(aii) f(ilio). A lui seul cet élément, que d'autres
viennent d'ailleurs corroborer, permettrait de distinguer le personnage de son
quasi-homonyme T(itus) Fl(a\ius) T(iti) f(ilius) Priscus Gallonius Fronto

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