Matériaux pour l'histoire de notre temps - Année 2004 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 29-36Pour Pétain, la défaite de 1940 devait être perçue comme la chance d’un redressement national. Le régime désigne celle qui incarne la relève dans la France de Vichy, nouvelle élite d’une Révolution nationale: la jeunesse. Jugée vierge de toute responsabilité, elle est enjeu et instrument de la politique à l’oeuvre à Vichy. Objet de l’attention et de tous les efforts du pouvoir, mais aussi de l’Église catholique qui voit en elle les croisés de Dieu envoyés en terre de mission, la jeunesse est aussi courtisée par les organisations collaborationnistes pour qui elle doit être le fer de lance d’une fascisation de la société. La question des jeunes est âprement disputée entre les différents «vainqueurs de la défaite» et ne fait pas l’objet de la même perception ni ne répond aux mêmes conceptions selon qu’on se situe du côté des tenants de la Révolution nationale, de la hiérarchie catholique ou des hérauts du collaborationnisme. La place et le rôle dévolus aux jeunes au sein de la société française sont en effet beaucoup plus variables que ne le laisserait croire une certaine identité de discours. 8 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.