La condition juridique de la Coelé-Syrie au temps de Ptolémée l  Epiphane  - article ; n°2 ; vol.8, pg 143-162
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La condition juridique de la Coelé-Syrie au temps de Ptolémée l' Epiphane - article ; n°2 ; vol.8, pg 143-162

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Description

Syria - Année 1927 - Volume 8 - Numéro 2 - Pages 143-162
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Edouard Cuq
La condition juridique de la Coelé-Syrie au temps de Ptolémée l'
Epiphane
In: Syria. Tome 8 fascicule 2, 1927. pp. 143-162.
Citer ce document / Cite this document :
Cuq Edouard. La condition juridique de la Coelé-Syrie au temps de Ptolémée l' Epiphane . In: Syria. Tome 8 fascicule 2, 1927.
pp. 143-162.
doi : 10.3406/syria.1927.3208
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1927_num_8_2_3208LA CONDITION JURIDIQUE DE LA CŒLÉ-SYRIE
AU TEMPS DE PTOLÉMÉE V ÉPIPHANE
PAR
EDOUARD GUQ
La Cœlé-Syrie, au temps de Ptolémée V Épiphane, au début du h» siècle
avant notre ère, est une région plus vaste que ne l'indique sa dénomination. Ce
n'est pas seulement la vallée creuse située entre le Liban et l'Anti-Liban ;
elle comprend aussi trois pays qu'on désigne ordinairement par des noms dis
tincts, la Phénicie, la Samarie et la Judée (1). Elle s'étend, dit Polybe (V, 80, 3)
jusqu'à Rbinocolura, à la frontière de l'Egypte. Longtemps disputée entre les
successeurs d'Alexandre, occupée tour à tour par les Lagides et par les Séleu-
cides, elle a, d'après Polybe (XXVIII, 1, 2), toujours appartenu au roi de
Syrie depuis la victoire remportée à Panion par Antiochus III sur les troupes
égyptiennes (199/8). Cependantpeude temps après, Antiochus, pour se défendre
contre les prétentions des Romains, conclut avec le jeune roi d'Egypte un traité
d'amitié et d'alliance, et lui donna en mariage une de ses filles, Cléopâtre. Il
lui constitua en dot la Cœlé-Syrie, la Phénicie, la Samarie et la Judée. Le
mariage eut lieu, dit Tite-Live (XXXVI, 13) pendant l'hiver 193/2 à Raphia, la
seconde ville qu'on rencontre en venant d'Egypte.
Quel a été l'effet de cette constitution de dot sur la condition juridique de
la Cœlé-Syrie? La question est depuis longtemps discutée. La controverse a
pour point de départ l'interprétation d'un passage des Antiquités Judaïques de
Flavius Josèphe (XII, 4, 154, éd. Niese), qui paraît contredire l'assertion de Po
lybe en déclarant que la Cœlé-Syrie a été cédée à Ptolémée à titre de dot.
La plupart des historiens modernes concilient les deux textes en supposant
que la cession a dû être faite sous des conditions qui n'ont pas été réalisées, et
(*) Polybe, III, 2, 28; V, 66, 6 ; 67, 40; nistique, Kahrstedt, Abh. d. Ges.d. Wiss.zu
VIII, 19, 11 ; XVI, 39, 3-4; 40,3. Cf. surl'éten- Gôttingen {Phil. Hist. KL), 1926, XIX, 2, p. 2;
due de la Cœlé-Syrie au temps d'Hérodote (III, 21, 3 ; 42.
91 : cinquième satrapie) et à l'époque hellé- 144 SYRIA
que par suite la Cœlé-Syrie est toujours restée sous la domination du roi de
Syrie. Mais nulle part il n'est fait allusion à ces conditions. La constitution de
dot comporte, il est vrai, une condition tacite, la réalisation du mariage ; mais
cette condition a été certainement accomplie. L'explication ne peut donc être
admise.
Écartant l'idée d'une cession territoriale, quelques auteurs ont fait remar
quer que Josèphe a précisé au paragraphe 155 le sens du paragraphe 154: la
dot aurait compris seulement le droit aux tributs des quatre pays syriens. Et, en
effet, la suite du chapitre iv et le chapitre v s'occupent uniquement de la per
ception des tributs. Cette solution cependant n'a pas semblé satisfaisante : le
droit aux tributs n'est-il pas une conséquence du droit de souveraineté ?
Les partisans d'opinions si divergentes et qui aboutissent à des résultats si
douteux ne sont d'accord que sur un point : dénier toute valeur au récit de Jo
sèphe. Ce récit est, dit-on, saturé d'invraisemblances historiques et autres (1).
Josèphe a reproduit les assertions contradictoires de chroniqueurs mal informés.
Pourtant, malgré la défaveur jetée sur le récit de Josèphe, on invoque fréquem
ment les chapitres iv et v pour décrire le régime de la perception des tributs en
Cœlé-Syrie ; on reconnaît ainsi que tout n'est pas à rejeter <2'. A côté de faits qui
paraissent inventés, il en est d'autres d'un caractère différent et d'une précision
assez troublante : ce sont des faits d'ordre juridique qui n'ont pu servir à en
joliver le récit. Il semble que l'étude critique du texte de Josèphe n'ait pas été
faite à ce point de vue. Peut-être ne sera-t-elle pas sans quelque résultat.
Les observations qui suivent tendent à montrer que, s'il y a des par
ties légendaires (3), des détails erronés (4), surtout quant à la chronolo-
(M BoucHÉ-LECLERCQ.ffisfoire des Lagides, I, une inscription. Elle est gravée sur la stèle du
383-387 ; Hist, des Séleucides, II, 575. Ed. Meyer temple de Jérusalem découverte par Clermont-
(Ursprung und Anfânge des Christentums, 1 921 , Ganneau en 1871 (Revue archéologique, XXIII,
II, 127_) est moins absolu. Bien qu'il pense- 254 et 290).
(p. 129, 2) que Josèphe a cherché à compléter et . (2) C'est l'avis exprimé par Wilcken (Grie-
à vivifier les notices rares et mal coordonnées chische Ostraka, I, 531) : « Trotz des legen-
qu'il avait recueillies sur cette époque par darischen Characters der Erzâhlung..., der
quelques épisodes empruntés à des contes Verfasser sich mit dem Detail der Steuerver-
populaires orientaux, il reconnaît qu'il y a pachtung als gut unterrichtet erwiesen hat. »
dans ses récits des éléments vraiment histo- (3> Par exemple la rencontre du Tobiade
riques. L'édit sur l'entrée dans le temple Joseph avec le roi et la reine d'Egypte, §172 ;
(Josèphe, XII, 3, 145) aurait, dit-il, été sûre- l'histoire d'Hyrcan, § 186 et suiv.
ment déclaré faux s'il n'était mentionné dans (4) Par exemple, la durée de 22 ans attribuée CONDITION JURIDIQUE DE LA CŒLÉ-SYRIE 145 LA
gie (1), le fond peut se justifier si l'on interprète le pacte dotal conclu entre An-
tiochus et Ptolémée conformément à sa nature, comme un acte de constitution
de dot.
I. — Le pacte dotal.
Josèphe atteste que la Cœlé-Syrie avec la Phénicie, la Samarie et la Judée,
ont été concédées à Ptolémée à titre de dot (<pep»fe ôvo/xon) lors de son mariage
avec Cléopâtre, l'une des filles du roi de Syrie. Cette clause du contrat de mar
iage a toujours paru si importante que les écrivains postérieurs ne manquent
pas de la mentionner. On la retrouve chez Appien et saint Jérôme aussi bien
que dans le Chronicon Pascale (p. 334, 18, éd. de Bonn).
On a dit, il est vrai, que ces écrivains ont tous puisé à des sources alexan
drines et que les Égyptiens avaient intérêt à invoquer un prétendu pacte
dotal pour justifier leur droit à la Cœlé-Syrie. Mais l'existence du pacte est con
firmée par un témoignage qu'on ne peut récuser, celui d'un adversaire : An-
tiochus IV, fils et successeur du roi de Syrie qui avait constitué la dot. Et ce
témoignage est rapporté par un historien dont l'impartialité n'est pas douteuse,
Polybe (XXVIII, 17,9). Lors du débat qui s'ouvrit en présence des députés
riage avec Cléopâtre. Puis la femme d'Éver- à la gestion de Joseph (paragraphes 184, 224)
alors qu'il n'a été adjudicataire des tributs gète s'appelait Arsinoé. D'autre part, le som
qu'un certain temps après le mariage célébré maire du livre XII des Antiquités judaïques
donne, à deux reprises, le surnom d'Épiphane en 193, et que Ptolémée, V est mort en 181-
— Le paragraphe 15S place sous le règne au roi d'Egypte. Il en est de même du Chroni
con Paschale (p. 334, 18). Enfin Saint Jkkomf. do Ptolémée III É vergeté (247-221) un inci
(in Dan., XI, 17)ditque le mariage d'Épiphane dent relatif à la perception des tributs en
avec Cléopâtre eut lieu la 13e année du règne Judée en exécution du pacte dotal de 193. Ce
de ce prince. L'erreur commise au paragraphe texte a été corrompu vraisemblablement par
158 par le copiste du manuscrit n'est pas sans l'insertion d'une glose marginale due à la mé
exemple : au paragraphe 223, il donne à Se- prise d'un lecteur. Josèphe raconte que le
leucus IV le surnom de Soter au lieu de Phi- grand-p

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