La construction neuve en Bretagne (Octant n° 77)
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Depuis le milieu des années 70, la construction de logements a connu plusieurs phases assez distinctes liées à la politique du logement et aux conditions économiques. Si la maison individuelle garde la préférence des ménages bretons, le logement en collectif se développe en particulier en zone rurale et dans les petites villes. Le marché de la résidence secondaire tient une place importante dans l'activité de ce secteur, puisqu'il représente 9 % de la construction bretonne.

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Langue Français
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Extrait

La construction neuve en Bretagne
Depuis le milieu des années 70, la construction de logements a connu
plusieurs phases assez distinctes liées à la politique du logement et
aux conditions économiques. Si la maison individuelle garde la préférence
des ménages bretons, le logement en collectif se développe en particulier
en zone rurale et dans les petites villes. Le marché de la résidence secondaire
tient une place importante dans l’activité de ce secteur, puisqu’il représente 9 %
de la construction bretonne.
e 1975 à 1997, il s’est construit dix ans plus tard et à 19 000 en 1995 1997. connait l’attachement du Breton à la pierre
en Bretagne environ 450 000 lo et à la maison individuelle ; le poids de cette’gements neufs, alors que le parc dernière atteignait à cette période 80 % duDes phases de construction
comptait à peine un million d’unités au re total de la construction.marquées
censement de 1975. Durant cette période, Mais l’impact de la réforme du finance-
le niveau de la construction a beaucoup La vague de construction de la fin des ment s’est réduit dès le début des années
fluctué, passant d’une moyenne annuelle années 70 est liée au développement de 1980 avec la forte croissance du chômage,
de 25 000 logements autorisés à la fin des l’accession à la propriété : création des la stagnation du pouvoir d’achat, le niveau
années 1970 à moins de 16 000 logements prêts PAP et de l’APL en janvier 1977. On élevé des taux d’intérêt réels et le désenga
24 OCTANT n° 77La construction neuve en Bretagne
Quelle que soit la période, la construction neuve s’est concentrée autour des pôles urbains et sur le littoral, en particulier au sud de la région.
Au cours de la période 1975-1982, la
construction se répartit sur l’ensemble du
territoire breton hormis une petite zone au
sud ouest des Côtes d’Armor.
Sur la période suivante, 1982-1990 qui
a connu un net ralentissement de la cons
truction, on voit une certaine concentration
s’opérer autour des villes et sur le littoral
sud.
Depuis 1990, le rythme de construction
reste élevé dans la couronne rennaise avec
une extension le long de la quatre-voies
Rennes Paris, mais aussi sur le Golfe du
Morbihan et autour de Vannes ; il s’agit,
dans cette zone, à la fois de résidences
principales et de résidences secondaires.
Taux de construction :
Rapport du nombre total de constructions
à la population en début de période.
OCTANT n° 77 25gement de l’État.
&RQVWUXFWLRQ GH ORJHPHQWV QHXIV HQ %UHWDJQH
De 1984 à 1990, la construction neuve
accompagne les mouvements conjoncturels
de l’économie comme la reprise de 1985. Le
phénomène nouveau est la montée en puis-
sance du collectif avec la création du dispo
sitif "Méhaignerie" en 1986, accordant des
avantages fiscaux aux acquéreurs de loge-
ments neufs destinés à la location. En 1991,
pour la première fois dans la région, la part
de la construction de logements en collectif
est supérieure à celle de logements indivi-
duels. On assiste ainsi, à Rennes en parti-
culier, au boom du logement étudiant qui
durera jusqu’en 1994.
La période récente est marquée par une
reprise, en particulier dans l’individuel, à la fa
veur d’un environnement économique et régle
mentaire particulièrement favorable : baisse
des taux d’intérêt, très faible inflation et créa
tion du prêt à taux zéro en octobre 1995 en
remplacement du prêt PAP.
L’analyse comparée des courbes du
nombre des logements autorisés en Breta
gne et France entière met en évidence quel-
&RQVWUXFWLRQ GH ORJHPHQWV QHXIV SDU GpSDUWHPHQW ques spécificités de la région : en particulier
une série régionale avec moins d’à-coups
qu’au plan national et un maintien à un ni-
veau plus élevé après 1990. La Bretagne se
caractérise aussi par l’importance de son
parc de maisons individuelles. Sur l’ensem-
ble de la période 1975-1997, la part de l’indi-
viduel varie entre 74 % et 49 %. Le collectif
ne rattrape l’individuel qu’en 1991 et 1993.
Au plan national, les parts collectif/individuel
sont assez proches, le collectif prépondé-
rant jusqu’en 1995 est désormais dépassé
par la maison individuelle.
Aujourd’hui, la construction en Bretagne
représente plus de 6 % de la construction
française, c’est un peu plus que le poids dé-
mographique de la région dans l’ensemble
national.
Des niveaux différents
par département,
mais une évolution proche
Si l’on rapporte pour chaque période ,
le volume total des constructions à la po
pulation en début de période, le "taux de
1998 : une année exceptionnelle en Bretagne
7DX[ GH FRQVWUXFWLRQ QHXYH
En 1998, le bâtiment breton a pleine- 1998 est la meilleure année observée de- DQQXHO SRXU KDELWDQWV
ment profité de la reprise constatée au puis le début des années 70. La hausse
plan national. La Bretagne se classe 3ème des autorisations atteint 48,5 % sur un an,
région en termes de logements autorisés celle des logements collectifs atteint même
Côtes d’Armor 8,1 4,7 5,1
derrière l’Île de France et Rhône-Alpes et 70 %. Les promoteurs immobiliers ont
Finistère 8,4 5,2 5,3
première en termes d’évolution annuelle. stocké des autorisations en anticipant la
Ille et Vilaine 9,0 4,9 8,4
Elle pèse 7,8 % de la production nationale fin de l’amortissement "Périssol", l’accélé-
Morbihan 11,7 8,3 8,1
Avec près de 28 000 logements autorisés ration s’étant produite au cours du dernier
sur le sol breton et 20 000 commencés, trimestre.
Source : DRE Bretagne
26 OCTANT n° 77
QH%UHWDJconstruction" obtenu est maximal au cours
de la période 1975 1982. Le Morbihan se
classe largement en tête sur l’ensemble de
la période ; les trois autres départements
bretons ont des ratios relativement proches
entre 1975 et 1990 ; depuis 1990, le nom
bre de constructions s’est accru en Ille et-
Vilaine qui devance désormais le
Morbihan ; le pic des années 93 94 est lié
au succès des logements pour étudiants
qui ont depuis fortement chuté, la de
mande étant jugée désormais satisfaite
par les professionnels.
Le marché de la maison
individuelle
Sur la période 1990 1997, 86 600 cons
tructions de maisons individuelles ont été "au
torisées" en Bretagne dont 76 900, soit près
de 90 %, au titre de résidences principales.
Rapporté au parc des résidences principales
bretonnes recensées en 1990, l’effort de cons
truction est en moyenne sur la période de près
de 10 nouvelles maisons pour 100 existantes
en 1990. Il est maximum en Ille et-Vilaine qui
5pVLGHQFHV SULQFLSDOHV LQGLYLGXHOOHVpèse près du tiers de la construction de mai
sons individuelles sur la période alors que ce
département représente moins du quart de
l’individuel breton.
Côtes-d’Armor 161 911 13 656 8,4 Durant cette période, la construction de
Finistère 221 746 19 942 9,0 maisons individuelles destinées à la rési
Ille et Vilaine 174 702 23 967 13,7 dence principale s’est principalement con
centrée autour du pôle urbain rennais et du Morbihan 167 691 19 321 11,5
littoral, en particulier dans le golfe du Morbi
han. Le pôle rennais reflète le phénomène
Source : DRE Bretagne
de péri-urbanisation. A titre d’exemple, cer
taines communes, comme Bruz au sud de
Rennes, ont accru leur parc de maisons in-
dividuelles de 60 % depuis 1990. Note méthodologique
Du fait de la pression démographique
Les statistiques de la construction neuve - l’autorisation de construire et de la pression foncière induite, la pénu
sont issues de la base de données SI- - l’ouverture de chantierrie de terrains et la hausse des prix re
CLONE (Système d’Information sur la Cons l’achèvement des travaux.poussent les candidats à la construction
truction des LOgements et LOcaux Neufs) Dans cet article toutes les données con en deuxième, voire en troisième cou
qui recense l’ensemble des autorisations cernent les logements autorisés, c’est à-ronne. L’urbanisation se développe le long
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