La langue comme marqueur d identité - article ; n°2 ; vol.1, pg 95-105
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1985 - Volume 1 - Numéro 2 - Pages 95-105
The mother tongue as an identity marker.
Jacqueline BILLIEZ
The pedagogical problems created by the children of migrant workers have stimulated linguistic and sociolinguistic research which aims at answering two basic questions :
1) Is the bilingualism of migrant children a cause of school failure ?
2) What place should the mother tongues occupy at primary school level ?
Analysis of the way Algerian, Portuguese and Spanish adolescents regard their own bilingualism reveals the particularly important role which the mother tongue plays as an identity marker.
La langue comme marqueur d'identité.
Jacqueline BILLIEZ
Les problèmes posés par les jeunes issus de l'immigration dans le cadre de l'intervention pédagogique sont à l'origine des recherches sociolinguistiques et linguistiques, qui tentent de répondre à deux questions centrales : le « bilinguisme » des enfants de migrants est-il un facteur d'échec scolaire ? Quelle place doit occuper l'enseignement de la langue d'origine à l'école primaire ? L'analyse des représentations que des adolescents (issus de l'immigration algérienne, portugaise et espagnole) se font de leur bilinguisme montre le rôle particulièrement important de la langue d'origine comme marqueur d'identité.
La lengua de origen como señal de identidad.
Jacqueline BILLIEZ
Los problemas planteados por los hijos jóvenes de los inmigrantes en el marco de la educación dieron origen a investigaciones de índole sociolingüística y lingüística que intentan dar respuesta a dos cuestiones fundamentales : ¿ Se deben achacar al bilingüismo las dificultades escolares de estos ninos ? ¿ Qué importancia se debe conceder a la enseñanza de la lengua del país de origen en la escuela primaria ? El análisis de los modos de representación del bilingüismo que tienen algunos adolescentes hijos de inmigrantes españoles, portugueses y argelinos pone de manifiesto el papel importantísimo de la lengua de origen como señal de identidad.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 55
Langue Français

Extrait

Madame Jacqueline Billiez
La langue comme marqueur d'identité
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 1 N°2. Décembre. Générations nouvelles. pp. 95-105.
Citer ce document / Cite this document :
Billiez Jacqueline. La langue comme marqueur d'identité. In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 1 N°2.
Décembre. Générations nouvelles. pp. 95-105.
doi : 10.3406/remi.1985.982
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1985_num_1_2_982Abstract
The mother tongue as an identity marker.
Jacqueline BILLIEZ
The pedagogical problems created by the children of migrant workers have stimulated linguistic and
sociolinguistic research which aims at answering two basic questions :
1) Is the bilingualism of migrant children a cause of school failure ?
2) What place should the mother tongues occupy at primary school level ?
Analysis of the way Algerian, Portuguese and Spanish adolescents regard their own bilingualism
reveals the particularly important role which the mother tongue plays as an identity marker.
Résumé
La langue comme marqueur d'identité.
Jacqueline BILLIEZ
Les problèmes posés par les jeunes issus de l'immigration dans le cadre de l'intervention pédagogique
sont à l'origine des recherches sociolinguistiques et linguistiques, qui tentent de répondre à deux
questions centrales : le « bilinguisme » des enfants de migrants est-il un facteur d'échec scolaire ?
Quelle place doit occuper l'enseignement de la langue d'origine à l'école primaire ? L'analyse des
représentations que des adolescents (issus de l'immigration algérienne, portugaise et espagnole) se
font de leur bilinguisme montre le rôle particulièrement important de la langue d'origine comme
marqueur d'identité.
Resumen
La lengua de origen como señal de identidad.
Jacqueline BILLIEZ
Los problemas planteados por los hijos jóvenes de los inmigrantes en el marco de la educación dieron
origen a investigaciones de índole sociolingüística y lingüística que intentan dar respuesta a dos
cuestiones fundamentales : ¿ Se deben achacar al bilingüismo las dificultades escolares de estos ninos
? ¿ Qué importancia se debe conceder a la enseñanza de la lengua del país de origen en la escuela
primaria ? El análisis de los modos de representación del bilingüismo que tienen algunos adolescentes
hijos de inmigrantes españoles, portugueses y argelinos pone de manifiesto el papel importantísimo de
la lengua de origen como señal de identidad.95
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 1 - N° 2
Décembre 1985
La langue
comme marqueur d'identité
Jacqueline BILLIEZ
«Ma langue c'est l'arabe, mais je la parle pas. »
Kamel
Linguistes et sociolinguistes ne se sont que tardivement inté
ressés aux populations immigrées installées en France. Les premières recherches ont
été suscitées par les actions d'alphabétisation en direction des travailleurs immigrés.
Bien que celles-ci ne semblent pas avoir donné lieu à des résultats théoriques très
poussés, et qu'elles aient laissé de côté une bonne partie des problèmes essentiels (Por
cher, 1978) — notamment dans le domaine de l'apprentissage de la lecture et de l'écri
ture, où beaucoup reste à faire en ce qui concerne les adultes faiblement alphabétisés
— elles ont cependant été à l'origine de certaines elaborations méthodologiques
(Catani, 1977). Plus récemment, les recherches se sont orientées vers les stratégies
d'acquisition spontanées de la langue du pays de résidence développées par des adult
es d'origine étrangère, ainsi que vers les échanges langagiers dans les relations
intercommunautaires (Noyau, 1984, Dabène, 1980, Py et Alber, 1984).
Il convient de signaler que les chercheurs s'intéressant aux langues d'origine
étaient fort peu nombreux à l'époque où tous les efforts portaient sur l'apprentis
sage du français aux immigrés, condition d'une meilleure insertion dans le pays. Ici
encore, c'est dans le cadre de l'intervention pédagogique que se sont amorcées en
France les premières réflexions sur l'enseignement des langues d'origine aux enfants
de travailleurs migrants. En effet, à travers tout le réseau associatif des étrangers
résidant en France et leurs propres institutions éducatives, s'est développé un ense
ignement des langues d'origine destiné aux enfants d'âge scolaire poursuivant essen
tiellement deux buts. Conserver les liens avec le pays d'origine — et dans cette
perspective l'enseignement purement linguistique est intégré à tout un ensemble d'acti
vités culturelles (célébration de fêtes traditionnelles, réunions diverses, etc.). Prépar
er l'enfant à une insertion éventuelle dans les cursus scolaires du pays d'origine,
ce qui conduit à fixer, comme objectif principal à l'enseignement, la préparation aux
examens. 96 Jacqueline Billiez
Parallèlement, l'Éducation Nationale a donné à partir de 1975 un cadre officiel
à l'enseignement des Langues et Cultures d'origine aux enfants de migrants (')• Ces
dispositions, inspirées ouvertement par la politique tendant à favoriser le retour des
travailleurs immigrés, ont néanmoins ouvert une voie intéressante, à la fois pour
l'action pédagogique et pour la recherche.
Il est difficile de porter un jugement sur des tentatives qui se sont manifeste
ment heurtées à de considérables problèmes institutionnels et matériels (Clévy, 1978)
mais qui auront eu au moins l'avantage de poser clairement les problèmes et de mont
rer d'une part à quel point l'institution scolaire française se prête mal à des activités
pluriculturelles, d'autre part combien peut être ambiguë la notion même de « langue
d'origine», lorsqu'on s'adresse à des enfants nés et scolarisés en majorité dans le
pays de résidence : quelle est réellement la langue maternelle de ces enfants ? Quelle
pratique en ont-ils ? De quelle langue s'agit-il ? A ces incertitudes d'ordre linguist
ique s'ajoutent des obstacles d'ordre psychologique liés aux phénomènes de rejet et
de blocage de toutes sortes — obstacles encore accentués par les difficultés d'ordre
institutionnel.
Une autre question, qui découle des précédentes, a provoqué une vive contro
verse : quel est le rôle du « bilinguisme » dans l'échec scolaire de ces enfants ? N'est-
il pas la source d'un handicap propre aux enfants de migrants dans l'apprentissage
du français qui expliquerait leurs difficultés scolaires?
Si, à la suite d'enquêtes comparatives, certaines équipes, comme le Groupe Aixois
de Recherche en Syntaxe (Delofeu, 1980 et Blanche-Benveniste, 1980) démontrent
que, du point de vue strictement linguistique, les différences entre enfants de migrants
et enfants français scolarisés dans les mêmes classes sont minimes (2) et qu'en tout
état de cause l'influence de la langue parlée dans la famille migrante est quasi inexis
tante, d'autres chercheurs répondent en invoquant des cas manifestes d'interféren
ces de la langue d'origine dans des énoncés en français (Lefranc et Sefta, 1982).
A partir de démarches plus intuitives, on retrouve le même clivage chez les ense
ignants de français ou de langues d'origine.
En effet, les productions langagières des enfants de migrants ne sont appréciées
que de façon très partielle car elles sont recueillies dans un seul contexte (le contexte
scolaire) et analysées en se référant aux deux monolinguismes correspondants. On
a ainsi tendance à oublier que l'enfant bilingue (même s'il comprend la langue d'ori
gine des parents et ne la parle pratiquement pas) est un être communiquant qui forme
un tout : « Le bilingue n'est pas deux monolingues mais un tout qui a sa propre
compétence linguistique et qui devrait donc avoir sa propre analyse » (Grosjean, 1984).
Le bilingue utilise une langue, puis l'autre, ou les deux à la fois selon les paramètres
de la situation de communication. Pour évaluer ce type de compétence, il faut étu
dier la communication du bilingue dans son ensemble et dans sa réalité.
Dans cette perspective, le Centre de Didactique des Langues a entrepris une
recherche sur la situation sociolinguistiq

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