La sixième campagne des fouilles de Byblos (mai-juillet 1927) - article ; n°3 ; vol.9, pg 173-186
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La sixième campagne des fouilles de Byblos (mai-juillet 1927) - article ; n°3 ; vol.9, pg 173-186

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Description

Syria - Année 1928 - Volume 9 - Numéro 3 - Pages 173-186
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1928
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Maurice Dunand
La sixième campagne des fouilles de Byblos (mai-juillet 1927)
In: Syria. Tome 9 fascicule 3, 1928. pp. 173-186.
Citer ce document / Cite this document :
Dunand Maurice. La sixième campagne des fouilles de Byblos (mai-juillet 1927). In: Syria. Tome 9 fascicule 3, 1928. pp. 173-
186.
doi : 10.3406/syria.1928.3303
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1928_num_9_3_3303BIBLIOTHEQUE
LA SIXIEME CAMPAGNE DES FOUILLES DE BYBLOS
(MAI-JUILLET 1927)
PAR
MAURICE DUNAND
(Second article.)
Commencés le 2 mai, les travaux de la sixième campagne des fouilles de
Byblos ont été terminés le samedi 23 juillet. Le recrutement des ouvriers- a
été difficile en raison de la rareté de la main-d'œuvre. Au printemps, les indi
gènes sont occupés par les travaux agricoles. On les remplace habituellement
par des réfugiés arméniens, qui fournissent des équipes d'un bon rendement
et parfois se contentent d'un salaire moins élevé. Cette année, les Travaux
publics de la République Libanaise ont poussé activement la construction d'une
route qui doit relier Gebeïl à Qartaba et Afqà. On dispose pour cela d'un puis
sant budget qui permet de payer les ouvriers 15 à 16 francs par jour en
moyenne. A ce taux ils affluent, d'autant plus que le travail dans la haute mon
tagne est moins pénible que sur la côte. Nous avons dû nous mettre à ce tarif, et
de ce fait nos équipes se sont trouvées moins fortes que l'an passé, car notre
budget est resté approximativement le même. Les dépenses de la dernière
campagne se sont élevées à 85.000 francs. Le Service des Antiquités nous en a
alloué 65.000 sur les fonds du Liban et le reste a été supporté moitié par le
Musée du Louvre, moitié par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Comme les années précédentes, l'État-Major de l'Armée du Levant a été
pour la Mission d'une bienveillance extrême. Un détachement de Tirailleurs
Sénégalais a collaboré à nos travaux et assuré pendant toute l'année la garde
du chantier ; il fait aussi quelques aménagements dans les parties qui sont en
tièrement fouillées. L'Aviation a pris de nombreuses photographies aériennes
du champ de fouilles et en a donné un plan photographique d'une grande
expression ; par le môme procédé, elle nous a aussi fourni un plan d'ensemble
Stria. — IX. 22 174 SYRIA
de tout le site de Byblos. Qu'il me soit permis de la remercier ici de cette im
portante collaboration à nos travaux.
Cette année, comme l'an passé, la fouille a porté sur deux points très voi
sins : la région des temples et la nécropole.
LA FOUILLE DANS LA REGION DES TEMPLES
Nous continuerons d'employer cette dénomination pour désigner le terrain
compris entre l'extrémité orientale du sanctuaire aux colosses et le prolonge
ment vers le Sud de la colonnade qui traverse la nécropole, la limite Sud du
chantier et les deux maisons modernes qui l'encombrent encore (cf. supra,
fasc. 1, pi. I). Cette dénomination reste vraie, la distinction de deux temples
qualifiés d'égyptien et de syrien étant plutôt une affaire de temps qu'une ques
tion d'espace comme le suggéraient les premiers travaux W.
La sixième campagne a confirmé l'idée à laquelle nous nous étions arrêtés,
que les deux éléments découverts par M. Montct ne forment qu'un seul et
môme sanctuaire W. D'importants morceaux de dallage» identique à celui qui
s'étend au-devant des colosses et situés dans le même plan. horizontal, ont
encore été découverts un peu au Nord du point d'intersection de l'axe de la
colonnade et de celui du sanctuaire aux colosses.
Certaines parties sont incontestablement de l'époque romaine, alors que
d'autres éléments, ordinairement d'un plus gros module, remontent à une
époque plus ancienne. Par places même, de gros blocs^de ramleh placés côte à
côte, à un niveau inférieur, paraissent avoir fait partie d'un dallage sous-jacent
servant de soubassement au premier. L'esplanade dont ces dalles sont les
restes, est indubitablement en relation avec les dépôts de fondation trouvés
soit à môme la terre, comme c'est le cas pour la grande jarre découverte par
M. Montet, soit à l'intérieur d'un massif de maçonnerie servant sans doute
de support à une colonne, comme les deux petites jarres garnies de bronzes
recueillies l'an dernier. Sa relation avec les colosses n'est pas, moins
évidente : leur base repose sur le plan de l'esplanade et leur alignement en
marque la limite orientale. Tout cet ensemble a donc une origine-que l'on
peut dater avec les dépôts de fondation du début du Moyen Empire égyptien.
l1) Cf. C. R. Acad., 1923, 'p. 81 s. (2) Syria, VIII (1327), p. 100. SIXIÈME CAMPAGNE DES FOUILLES DE I3YBLOS 175 LA
Les accointances de l'esplanade avec des vestiges d'une époque beaucoup
plus basse sont frappantes. C'est d'abord l'ensemble des constructions mises
au jour derrière les colosses et qui; comme nous le verrons plus .loin, sont
d'une époque plus récente que celle envisagée jusqu'ici. C'est surtout la colon
nade corinthienne qui enjambe la nécropole. Elle est parallèle à la ligne des
colosses, perpendiculaire par conséquent au côté Nord de l'esplanade, dans le
cas où celle-ci serait de plan rectangulaire ou carré. Or, tous les doutes à cet
égard sont levés par la découverte récente d'un, linteau de porte trouvé au
point d'intersection de ce côté supposé et de l'axe de la colonnade (cf. supra,
fasc. 1, pi. 1). Il est formé de trois blocs, trouvés au môme point, qui se raccor
dent parfaitement et forment un élément de 2 m. 50 de long. Réunis, ces blocs
présentent ensemble 16 uraeus figurés de face, la tête surmontée d'un disque.
L'emplacement de ce linteau marque donc la place de la porte Nord de
l'esplanade, celle sur laquelle la colonnade construite à l'époque romaine pre
nait son accès. Cela correspond très exactement à l'essai de restitution de ce
temple que l'on a tenté d'après la monnaie de Macrin (4>. Et si, comme on l'a
suggéré, l'entrée royale dont il est question dans l'inscription de Yehavmilk
doit être localisée entre le colosse debout et le plus grand des colosses
assis (2), il est à penser que nous avons dans la porte qui vient d'être repérée,
celle dont le roi restaura le disque ailé. Le linteau aux uraeus ne reposait sans
doute pas directement sur les pieds-droits qui encadraient cette entrée. Les
trois blocs forment un rectangle parfait et celui du centre ne pouvait pas être
soutenu par les latéraux à la façon d'un voussoir. Ils devaient tous trois repo
ser sur un linteau monolithe prenant appui sur les pieds-droits. Selon l'ordon
nance architecturale courante dans les temples égyptiens, et en Phénicie dans
les naos, cet élément est décoré du disque ailé flanqué d'uraeus. C'est donc
notre droit de le restituer ici. Peut-être est-ce celui-là môme qui fut réparé
sous le règne de Yehavmilk.
Les deux bases de colonnes dégagées par M. Montet pendant sa deuxième
campagne à Byblos (3) ont leur place toute marquée dans le plan du sanctuaire
peut" envisager d'après la monnaie de Macrin. Ce sont les bases tel qu'on le
de deux colonnes du péristyle, moitié orientale du côté Nord. L'une d'elles a
I1) Syria, VIII, 1927, p. 113 sq. l3) C. R. Acad.. 19.3 p. S7.
(2) lbid., p. 120. SYRIA 176
aujourd'hui disparu. M. Montet qui les a vues toutes deux in situ a pu en me
surer l'entre-colonnement, qui était de 4 m. 60. Ce chiffre, multiplié par le
nombre des entre-colonnements que présente la monnaie et ajouté au diamètre
des colonnes, nous donnerait 27 mètres pour la longueur des petits côtés et
32 m. 60 pour les grands, et cela sans tenir compte de la largeur du péristyle.
Mais on sait combien sont parfois fantaisistes les figurations des monnaies et
avec quelle circonspection il faut utiliser les données architecturales de la
numismatique.
De l'économie intérieure du sanctuaire, plusieurs points ont été fixés par
les travaux de cette année,
A 7 mètres en face du deuxième colosse assis,

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