La tradition directe des Antiquités romaines (Livre I) et la question de la traduction latine de Lapus Biragus - article ; n°1 ; vol.101, pg 37-62
27 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La tradition directe des Antiquités romaines (Livre I) et la question de la traduction latine de Lapus Biragus - article ; n°1 ; vol.101, pg 37-62

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
27 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1989 - Volume 101 - Numéro 1 - Pages 37-62
Valérie Fromentin, La tradition directe des Antiquités romaines (Livre I) et la question de la traduction latine de Lapus Biragus, p. 37-62. Dans son édition des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse (Teubner, Leipzig, 1885-1905), C. Jacoby avait fait une utilisation des deux manuscrits grecs les plus anciens, le Chisianus gr. R VIII 60 (A) et l'Urbinas gr. 105 (B), faute d'avoir pu les classer avec certitude. Or les rapports entre A et B semblent pouvoir être précisés, pour le livre I du moins, grâce à un manuscrit du XVe siècle, jusqu'à présent négligé, le Marcianus gr. 372 (S). A et B apparaissent alors comme deux témoins d'une même branche, distincte de celle de S. Ces deux branches se sont d'ailleurs croisées aux XVe et XVIe siècles, comme en témoignent plusieurs manuscrits de contamination. Enfin c'est le modèle (perdu) de ce même manuscrit S qu'a utilisé Lapus Biragus pour sa traduction latine des Antiquités romaines qui fut imprimée en 1480.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Valérie Fromentin
La tradition directe des Antiquités romaines (Livre I) et la
question de la traduction latine de Lapus Biragus
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 101, N°1. 1989. pp. 37-62.
Résumé
Valérie Fromentin, La tradition directe des Antiquités romaines (Livre I) et la question de la traduction latine de Lapus Biragus, p.
37-62.
Dans son édition des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse (Teubner, Leipzig, 1885-1905), C. Jacoby avait fait une
utilisation des deux manuscrits grecs les plus anciens, le Chisianus gr. R VIII 60 (A) et l'Urbinas gr. 105 (B), faute d'avoir pu les
classer avec certitude. Or les rapports entre A et B semblent pouvoir être précisés, pour le livre I du moins, grâce à un manuscrit
du XVe siècle, jusqu'à présent négligé, le Marcianus gr. 372 (S). A et B apparaissent alors comme deux témoins d'une même
branche, distincte de celle de S. Ces deux branches se sont d'ailleurs croisées aux XVe et XVIe siècles, comme en témoignent
plusieurs manuscrits de contamination. Enfin c'est le modèle (perdu) de ce même manuscrit S qu'a utilisé Lapus Biragus pour sa
traduction latine des Antiquités romaines qui fut imprimée en 1480.
Citer ce document / Cite this document :
Fromentin Valérie. La tradition directe des Antiquités romaines (Livre I) et la question de la traduction latine de Lapus Biragus.
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 101, N°1. 1989. pp. 37-62.
doi : 10.3406/mefr.1989.1623
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1989_num_101_1_1623VALÉRIE FROMENTIN
LA TRADITION DIRECTE DES ANTIQUITÉS ROMAINES
(LIVRE I) ET LA QUESTION DE LA TRADUCTION
LATINE DE LAPUS BIRAGUS
Le texte complet du livre I des Antiquités romaines de Denys d'Hali-
carnasse est aujourd'hui conservé dans 9 manuscrits, dont voici la liste
suivant l'ordre alphabétique de leurs sigles1.
Chisianus gr. R VIII 60 (cote ancienne 51). Livres I à X. Xe siècle. (A)
Urbinas gr. 105. Livres I à X. Xe siècle. (B)
Parisinus Coislinianus gr. 150. Livres I à XI. XVIe siècle. (C) gr. 1654. Livres I à V. XVIe siècle. (D)
Vaticanus gr. 133. I à XI. XVe (E)
Urbinas gr. 106. Livres I à V. XVe siècle. (F)
Marcianus suppl. gr. classis VII.6 (coll. 1096). Livres I à V. XVe siècle. (G)
Ambrosianus gr. A 159 sup. Livres I à V et livre XI. XVe siècle. (M)
Marcianus gr. 372 (coll. 853). I à X. XVe siècle. (S) gr. 373 (coll. 697). Livres I à XI. (T)
1 Les sigles A, C, D, E, F, M sont ceux de l'édition de C. Jacoby (Teubner, Leipz
ig, 1885-1905). C'est nous qui avons attribué aux trois codices Marciarli Graeci les
lettres G, S, Τ : le Marcianus suppl. gr. classis VII, 6 n'avait encore jamais été utilisé
pour une édition; quant au Marc. 372 et au Marc. 373, ils figuraient dans les édi
tions partielles du livre I de F. Ritschl {Dionysii Hal, proemium Antiquitatum
Romanarum e coda, manuscriptis de quorum indole et usu disputatur emendatum,
Breslau, 1838 et D.H. Antiquitatum Roman, libri I capita XXX priora ex optimis
codicibus emendata, Bonn, 1846) et de J. A. Ambrosch {D.H. Antiquitatum Roman,
capita undetringinta quae ad instituta et leges Romuli régis pertinent, Breslau, 1840
et Ex Dionysii Antiquitatibus historiae gentis Romanae particula prior e codd.
manuscriptis emendata, Breslau, 1846), sous les sigles respectifs Fc («chartaceum»)
et Fm («membranaceum»), qui signalaient leur parenté avec le manucrit Fs (le
mystérieux « Venetus » dont F. Sylburg affirme s'être servi pour son édition des A.R.
de 1586). Nous n'avons pu conserver ces appellations, la lettre F ayant été attribuée
par C. Jacoby à l'Urbinas gr. 106.
MEFRA - 101 - 1989 - 1, p. 37-62. 38 VALÉRIE FROMENTIN
Si l'editio princeps de Robert Estienne, en 1546, s'appuyait unique
ment sur des manuscrits tardifs2, les recentiores ont rapidement été négli
gés par les éditeurs de Denys, au profit des deux manuscrits les plus
anciens, le Chisianus gr. R VIII 60 (A) et ï'Urbinas gr. 105 (B), dont les
qualités respectives furent maintes fois comparées durant le XIXe siècle3.
L'édition de C. Jacoby (Teubner, Leipzig, 1885-1905) mit un terme à ce
débat en prônant l'utilisation éclectique de ces deux témoins4, considérés
comme les meilleurs représentants de deux traditions différentes. Mais ce
parti-pris n'était justifié que par un stemma partiel5 et l'on ignorait s'il y
avait eu une ou plusieurs translittérations.
La collation et l'examen matériel de tous les manuscrits conservés, et
notamment des Marciarti gr. 372 et 373, nous ont amenée à modifier les
données du problème, en ce qui concerne le livre I du moins. Nous tente
rons ici d'exposer et de justifier les conclusions auxquelles nous sommes
parvenue :
1. Les manuscrits A et Β sont deux témoins anciens d'une seule et
même branche de la tradition manuscrite. Une autre branche est repré
sentée par un manuscrit du XVe siècle, le Marcianus gr. 372 (S). Ces deux
branches remontent à un même modèle translittéré.
2. La plupart des recentiores appartiennent à la famille de A, mais
certains ont été contaminés par la branche de S.
3. La collation du Marcianus gr. 372 (S) nous a aussi permis d'ident
ifier les sources grecques utilisées par Lapus Biragus pour sa traduction
latine des Antiquités Romaines publiée en 1480. Cette traduction, nous le
verrons, s'avère être d'un intérêt non négligeable pour l'édition du
livre I.
2 Les Parisini graeci 1645 et 1655.
3 F. Ritschl, op. cit. note 1, et De codice Urbinate Dionysii Haiicarnassensis di
sputano, Bonn, 1847; C. Sintenis, Emendationum Dionysicarum specimen I-III,
Zerbst, 1856-65; C. Jacoby, Observationes criticae in D.H. Antiquitates Romanas,
Acta Societatis Philologae Lipsiensis, tome 1, fase. 1, Leipzig, 1871; H. Usener, De
Dionysii Haiicarnassensis libris manuscriptis, Bonn, 1878.
4 Jacoby reprend les conclusions de Ritschl et de Sintenis, qui : « promiscuam
esse virtutem Chisiani et Urbinatis codicum et ex coniuncto temperamento institu-
to rem agendam esse intellexerunt. » (édition Teubner, tome I, praefatio, p. V).
5 Celui de F. Ritschl, donné en conclusion à sa Disputano de codice Urbinat
e ... et sur lequel nous reviendrons plus loin. LA TRADITION DIRECTE DES « ANTIQUITÉS ROMAINES » 39
1 - Classement des manuscrits A, Β et S
A) Le cas particulier du livre I dans le manuscrit B.
L'Urbinas gr. 105 est un manuscrit de parchemin de 478 folios, qui
présente deux particularités remarquables affectant l'une et l'autre le tex
te du livre I :
1) Le troisième quaternion a été déplacé lors de la reliure et se
trouve intercalé entre le troisième et le quatrième folio du seizième
cahier. La numérotation étant postérieure à l'accident, les feuillets inter
polés portent les numéros 129 à 136.
2) Le manuscrit présente deux mains de copie différentes : la pre
mière, qui couvre les folios 1 à 55v et 129 à 136v, soit tout le livre I moins
deux folios, est selon Stornajolo6 postérieure d'un siècle environ à la
seconde, datable de la deuxième moitié du Xe siècle, (f. 56v à 128v et
f. 137 à 478v).
On peut en outre relever deux systèmes de signature des quater
nions : les folios 1 à 55v, auxquels il faut ajouter les folios déplacés 129 à
136v, se répartissent en 7 quaternions pleins suivis des 7 folios d'un hui
tième quaternion dont la dernière page a été volontairement coupée. Ces
cahiers sont numérotés de α à η. Au folio 56r commence un autre cahier
numéroté non pas 9 comme l'on s'y attendrait, mais 7 (ζ), ce qui signifie
qu'à l'origine le folio 56 était précédé non pas de 8 mais de 6 cahiers.
Enfin et surtout, il n'y a aucune solution de continuité dans le texte à
l'endroit du changement de main.
Tous ces faits tendent à prouver qu'un premier scribe (Ba) a d'abord
copié au Xe siècle les livres I à X dans leur intégralité. Puis les 63 pre
miers folios du manuscrit, c'est-à-dire presque tout le livre I, ont été arra
chés ou endommagés au point qu'il a fallu les remplacer un siècle plus
tard environ. Le deuxième scribe a eu besoin de deux cahiers de plus que
son prédécesseur dont l'écriture est nettement plus serrée, mais il n'a pas
rempli totalement

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents