Le comportement de la firme innovante : structure de gouvernance et mode de financement - article ; n°1 ; vol.84, pg 7-26
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Revue d'économie industrielle - Année 1998 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 7-26
The purpose of this paper is to develop a joint analysis of the organizational and financial flexibility of the innovative firm. In this way, we complete by determinants linked to financing factors the choice between integration and inter-firms co-operative agreements. We deduce the superiority of co-operation to resolve the specialization-adaptability dilemma which faced the innovative firm.
L'objet de ce texte est de développer une analyse conjointe des structures de gouvernance et de financement de l'entreprise innovante dans la perspective de compléter par des déterminants liés aux variables de financement le choix entre l'intégration et la coopération interentreprises. Nous en déduisons la supériorité de la coopération pour résoudre le dilemme de la spécialisation-adaptabilité auquel est confrontée l'entreprise innovante.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Allegret
Philippe Dulbecco
Le comportement de la firme innovante : structure de
gouvernance et mode de financement
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 84. 2e trimestre 1998. pp. 7-26.
Abstract
The purpose of this paper is to develop a joint analysis of the organizational and financial flexibility of the innovative firm. In this
way, we complete by determinants linked to financing factors the choice between integration and inter-firms co-operative
agreements. We deduce the superiority of co-operation to resolve the specialization-adaptability dilemma which faced the
innovative firm.
Résumé
L'objet de ce texte est de développer une analyse conjointe des structures de gouvernance et de financement de l'entreprise
innovante dans la perspective de compléter par des déterminants liés aux variables de financement le choix entre l'intégration et
la coopération interentreprises. Nous en déduisons la supériorité de la coopération pour résoudre le dilemme de la spécialisation-
adaptabilité auquel est confrontée l'entreprise innovante.
Citer ce document / Cite this document :
Allegret Jean-Pierre, Dulbecco Philippe. Le comportement de la firme innovante : structure de gouvernance et mode de
financement. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 84. 2e trimestre 1998. pp. 7-26.
doi : 10.3406/rei.1998.1713
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1998_num_84_1_1713Jean-Pierre ALLEGRET, Philippe DULBECCO
Maîtres de Conférence
GATE, université Lumière Lyon 2
LE COMPORTEMENT DE LA FIRME
INNOVANTE :
STRUCTURE DE GOUVERNANCE
ET MODE DE FINANCEMENT*
Mots-clés : Innovation, intégration, coopération, financement
Key words : Innovation, integration, cooperation, financing
INTRODUCTION
L'analyse du comportement des entreprises innovantes a fait l'objet ces der
nières années d'un regain d'intérêt en économie industrielle notamment à tra
vers toute une série de travaux visant à déterminer les formes de gouvernance
susceptibles de favoriser la conduite de projets innovants et la gestion du chan
gement économique. Mais outre le fait que des deux solutions alternatives
habituellement proposées - intégration et coopération inter-fïrmes - aucune ne
s'impose vraiment en théorie tout comme dans les faits (Robertson, Langlois,
1995) (1), il est troublant de constater le relatif désintérêt manifesté par la plu
part de ces travaux à l'égard du facteur financement.
Le renouveau des études sur les systèmes financiers ainsi que celles relatives
aux systèmes nationaux d'innovation ont remis en avant l'importance des fac
teurs de financement pour analyser le comportement innovateur des firmes (2)
(*) Les auteurs remercient les trois référés de la Revue pour leurs critiques et suggestions
ainsi que Patrice Geoffron qui a bien voulu lire une première version de ce texte et Jacques
De Bandt qui par ses remarques editoriales a contribué à préciser les objectifs visés par
cet article ; ils restent naturellement seuls responsables des erreurs qui pourraient demeur
er.
(1) Un auteur comme DJ.Teece (1996) par exemple explique aujourd'hui - après avoir défen
du la thèse de la coopération - que l'on a probablement surestimé les vertus de la désin
tégration comme stratégie d'innovation.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 84, 2e trimestre 1998 7 1994). En effet, la prise en compte des contraintes financières de l'i(OCDE,
nnovation est décisive à double titre. D'abord parce que ces dernières révèlent la
nature fondamentale de l'innovation conçue comme un processus temporel d'a
ccumulation et d'utilisation de ressources (Amendola, Gaffard, 1988). Ensuite
parce qu'une telle prise en compte n'est pas sans conséquences sur la nature des
choix organisationnels susceptibles d'accompagner, voire d'induire l'innovation
technologique. Il existe en particulier une relation étroite entre d'une part la
structure de gouvernance sous-jacente aux relations de financement et, d'autre
part, la nature - temporelle - des contraintes des processus innovants.
O. Williamson (1988) a apporté une contribution significative à l'analyse de
l'articulation « corporate governance » - « corporate finance ». En mettant en
avant le fait que les modalités contractuelles de financement des actifs recouvrent
à la fois les procédures d'incitation, de contrôle et les formes de coordination
entre les acteurs, cette analyse en termes de coûts de transaction identifie clair
ement le rôle déterminant de la nature des contrats pour comprendre les interac
tions entre les acteurs économiques. La pierre angulaire de l'analyse williamso-
nienne repose sur le concept d'actif spécifique. Un actif spécifique a, d'un point
de vue financier, deux caractéristiques fondamentales : (i) sa négociabilité est
faible dans la mesure où son marché secondaire est très peu liquide et (ii) il est
peu susceptible de servir de garantie en raison de sa liaison intrinsèque à la firme
considérée. Son degré de transférabilité est par nature limité. Sur cette base, la
conclusion de Williamson est bien connue : le contrat optimal de financement -
Le. celui qui minimise les coûts de transaction - repose sur un inter
ne ou par appel aux marchés des actions. Les intermédiaires financiers sont en
effet peu incités à s'engager dans le financement de tels actifs dans la mesure où
les contrats de dette sont incompatibles avec l'investissement innovant qui se
caractérise par une faible capacité de contrôle et des coûts élevés de coordination
des activités et des acteurs, ainsi que des coûts de faillite et de liquidation. W.
Lazonick (1992) a très justement reproché à Williamson de développer « a theo
ry of the adaptative business organization » dans la mesure où la dimension dyna
mique de l'innovation est absente. L'idée étant que la spécificité des actifs ne relè
ve pas de quelconques imperfections des marchés mais constitue au contraire l'e
ssence même de l'entreprise innovante qui cherche à développer des compétences
et capacités spécifiques porteuses de profits à long terme. Dans cette perspective,
la question du financement devient celle de l'engagement : l'institution financiè
re se voit assigner un rôle de bailleur de fonds qui rend possible le développement
et l'utilisation des ressources productives jusqu'à ce que ces dernières commenc
O' Sullivan, 1996). Dit autrement, la quesent à générer des profits (Lazonick,
tion du financement de la firme innovante se réduit ici à un arbitrage entre détende liquidités et engagement financier dans des activités innovantes.
(2) Dans ce travail, nous ne tenons pas compte de l'évolution historique des systèmes finan
ciers. Nous partons donc de leurs caractéristiques actuelles. Pour une analyse historique,
voire W. Lazonick et M. O' Sullivan (1996).
Q REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 84, 2' trimestre 1998 En fait, les analyses développées par les deux auteurs peuvent faire l'objet
d'une critique commune : l'absence de prise en compte de ce que nous avons
convenu d'appeler le dilemme de la spécialisation-adaptabilité qui cristallise,
comme nous le montrerons, la dimension temporelle des engagements de la
firme innovante et permet de mieux saisir l'importance de la nature de la coor
dination et du contrôle sous-jacente à chaque contrat. Une telle prise en compt
e implique de mettre l'accent sur l'idée que le comportement de la firme inno
vante est fondamentalement décrit à travers un processus d'engagement et de
coordination dans le temps d'investissements innovants qui posent à la fois un
problème de flexibilité organisationnelle et financière (I). Il devient alors pos
sible de proposer quelques éléments d'une analyse conjointe de la flexibilité
organisationnelle et financière de l'entreprise innovante dans la perspective de
compléter par des déterminants liés aux variables de financement le choix entre
l'intégration et la coopération inter-entreprises, conçues comme deux structures
de gouvernance réputées accompagner, voire induire l'innovation (II) (3).
I. — ENTREPRISE ET INNOVATION : LA NATURE DU DILEMME
DE LA SPÉCIALISATION-ADAPTABILITÉ (4)
L'entreprise innovante peut être définie comme celle qui choisit de dévelop
per ses ressources productives dans l'objectif de fab

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