Le participe, les formes en -ant : positions et propositions - article ; n°149 ; vol.37, pg 37-54
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Description

Langages - Année 2003 - Volume 37 - Numéro 149 - Pages 37-54
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 83
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Teddy Arnavielle
Le participe, les formes en -ant : positions et propositions
In: Langages, 37e année, n°149, 2003. pp. 37-54.
Citer ce document / Cite this document :
Arnavielle Teddy. Le participe, les formes en -ant : positions et propositions. In: Langages, 37e année, n°149, 2003. pp. 37-54.
doi : 10.3406/lgge.2003.2431
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_2003_num_37_149_2431Arnavielle Teddy
Université Montpellier Ill-Paul Valéry-EA 739
LE PARTICIPE, LES FORMES EN -ANT :
POSITIONS ET PROPOSITIONS
1. Introduction
Le terme même de « participe » (qui déborde le cadre des formes en -ant)
dit bien la difficulté éprouvée de tous temps par les grammairiens à définir et
à situer dans l'ensemble des parties de discours cet objet étrange, lié d'un côté
au domaine nominal, comme adjectif, pour un autre au verbe, dont il cons
titue un élément de la conjugaison. De « métochè » en « participium », de
celui-ci en « participe », c'est la même image d'une bivalence qui est reprise,
sur des modes différents. Le couplage trouble avec le « gérondif », l'associa
tion non moins obscure avec l'« adjectif verbal » contribuent à corser une
question qui pourrait bien être exemplaire des difficultés de marquer des
limites entre des entités morphosyntaxiques formellement apparentées et
dont les traits de fonctionnement ne ressortent pas toujours avec une claire
originalité. Si l'on ajoute que la distinction, nécessaire mais à effet quelque
peu déformant, d'un « participe présent » et d'un « participe passé », amène à
étirer l'écart entre le premier et ses proches morphologiques en -ant, on
conclura que tous les éléments sont réunis pour pousser, soit à éluder une
question décidément bien difficile, soit - ce qui revient à peu près au même -
à la simplifier, soit encore, et ce sera la justification de cet article, à tenter de
reprendre le problème à la base, sans succomber au mirage de la table rase,
dont le caractère fallacieux n'a d'égal que la négativité.
Ayant déjà ailleurs exposé en détail 1 la chronologie des débats auxquels
ont donné lieu, dans la tradition grammaticale, les formes en -ant, on se
bornera ici à en rappeler les points forts, en marquant bien que, constamment,
c'est de rien de moins que de toute l'architecture des parties du discours qu'il
est question, à partir de ce point stratégique, ou névralgique.
Si la morphologie sert tôt de point d'appui définitoire (XVIe siècle), c'est
évidemment la combinaison, fréquente, de traits de variabilité nominale-
adjectivale et de propriétés verbales, syntaxiques (la rection) ou sémantiques
(l'action, voire le temps), et le problème de leur conciliation, qui ne cessent
1. Voir Arnavielle 1997 (pp. 13-40).
37 d'occuper les différents analystes, avant et aussi après la décision de
l'Académie française (1679) prônant l'invariabilité de cet étrange « adjectif-
verbe » (Girard) ou « verbe au mode adjectif » (Harris) qui donne l'exemple
d'une mixité troublante, compliquée encore d'une relation au substantif,
marquée par la préposition.
Après le XVIIIe siècle, le recours douteux à la diachronie pousse à vouloir
trancher le nœud gordien pour découper l'ensemble en deux blocs : l'un inva
riable (gérondif, donc, croit-on, le regard fixé sur le latin), l'autre variable
(participe puis adjectif verbal), pour le plus grand dommage de la rigueur
syntaxique.
Une autre issue, moins légèrement soutenue mais aussi trompeuse, est de
détacher les formes en -ant (et, avec elles, toutes celles qui ne sont pas personn
elles) de l'ensemble verbal ; le semblant de cohérence qui en découle ne fait
que déplacer le problème : étrange adjectif que celui qui régit un complément
d'objet...2.
La conciliation fondée sur la dynamique de production, illustrée par la
chronogenèse, toujours stimulante, peine à intégrer sans artifice l'ensemble
des faits : ni la situation du gérondif, ni celle de l'adjectif verbal ne sont bien
claires, en « avant » ou en « après » du participe ; et, d'ailleurs, le modèle du
vecteur est-il bien le meilleur ? - question qui peut être étendue à l'ensemble
du paradigme verbal. D'autres, par bifurcation, ou par cycle, ou par rayonne
ment, ou encore de type prototypique, pourraient être proposés. Débat
prometteur, qui ne sera qu'effleuré ici. Le projet de cet article est beaucoup
plus modeste : embrassant l'ensemble des formes en -ant, on suppose entre
elles un principe unificateur ; sa réalité formelle ne fait pas de doute :
l'élément -ant sert à former des termes appartenant à des classes (on postul
era, sans hardiesse excessive, la validité de cette notion) ou à des parties de
classes différentes (autre postulat peu aventureux) dotées de fonctions
syntaxiques propres. Que cet élément soit un véritable morphème, c'est-à-dire
une unité de sens, largement conçue, est vraisemblable, mais il faudra
attendre pour établir ce point, en évitant à la fois la simplification un peu
niveleuse et la différenciation trop raide. Muni de ce bagage, et pour se
préserver de ces deux défauts, une revue véritablement complète des emplois
reconnus aux différentes formes, verbale, adjectivale, substantivale, entre
lesquelles morphologie et syntaxe poussent - nous continuons à le penser - à
la distinction, même si les termes dans lesquels elle est formulée sont inappro
priés (on les prendra comme de purs désignatifs). Si cette trilogie de départ
n'est pas assurée, on risque d'être confus ou partiel. On ne pourrait nous
objecter que la tripartition suppose faussement le problème réglé que si, d'une
part, on minimisait les critères morphologique (variabilité-invariabilité) et
2. C'est le choix de Bally, Tesnière, Martinet... (Arnavielle 1997, pp. 34-35).
38 syntaxique (rections adjectivale ou verbale), et, si, d'autre part, nous n'apport
ions pas quelques éléments nouveaux ou mis dans une perspective nouvelle.
2. Analyses : premier parcours
La démarche comportera deux orientations : d'abord des formes aux fonc
tions, puis, plus rapidement, des fonctions aux formes. Pour reconnaître
celles-ci, on s'appuiera sur les divisions traditionnelles, (qui, on l'a vu, font
l'objet d'un très large consensus à l'époque moderne) au moins au premier
niveau d'analyse, les dissensions n'apparaissant, rapidement, que pour
définir les principes commandant les rapports entre les emplois. On étudiera
donc successivement (sans respecter l'« ordre » de la chronogenèse) :
- Les deux formes verbales (en partie) :
Le participe présent
Le gérondif
- La forme purement adjectivale :
L'adjectif verbal
- La forme substantivale :
Le substantif en -ont
- Les formes « grammaticalisées » :
Préposition
Adverbe
Conjonction de subordination (locution, en fait)
Le deuxième parcours nous conduira à envisager les fonctions suivantes :
- Épithète
- Apposition (ou épithète détachée)
- Attribut : du sujet et de l'objet ; nucléaire et périphérique
- Circonstant
- Prédicat
- En bloc, l'ensemble des fonctions substantivales qui n'auront pas été enre
gistrées auparavant (sujet, objet...)
- Les fonctions de relation, propres aux mots grammaticalisés.
On poursuivra en s'attachant de plus près aux valeurs partagées par ces
formes ou par quelques-unes, ou spécifiques.
Appuyé sur une description plus complète et mieux argumentées que
celles proposées ailleurs, on pourra envisager d'expliquer de façon plus
convaincante propriétés communes et spécificités.
39 Le participe 2.1.
II se caractérise par son invariabilité, acquise depuis le XVIIe siècle. Que la
variabilité s'installe, et on obtient l'adjectif dit « verbal » du fait de son rapport de
dérivation avec le verbe. Le passage du participe à l'adjectif verbal n'a rien de
systématique : alléguer des attestations d'écrivains (ainsi Wilmet 1997) ne plaide
pas en faveur d'un effacement de l'opposition des deux formes : il

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