Le problème des fourrages en Union Soviétique - article ; n°4 ; vol.3, pg 29-49
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Description

Revue de l'Est - Année 1972 - Volume 3 - Numéro 4 - Pages 29-49
L'achat de 2,9 millions de tonnes métriques de céréales récemment effectué par l'Union Soviétique aux Etats-Unis a fait naître des suppositions sur les possibilités de poursuivre et d'étendre ce commerce. Le présent article est consacré à la situation céréalière interne de l'U.R.S.S. et au programme du parti destiné à améliorer la production des produits animaux. Il conclut que ce problème est semé de traquenards pour les dirigeants soviétiques mais que l'application du programme entraînera sans aucun doute des progrès. Alors qu'il peut être rationnel pour l'Union Soviétique d'importer des céréales à moyen terme, dans le futur elle deviendra probablement exportateur net de céréales. Il est sans doute prématuré de conclure que l'U.R.S.S. est en train de changer sa politique d'autarcie pour une politique de division internationale du travail entre l'est et l'Ouest.
Ces dernières années, la production alimentaire était inférieure à la demande en Union Soviétique. L'auteur tente de montrer la rationalité des mesures prises aujourd'hui par rapport à celles de l'administration précédente mais aussi de décrire certaines des faiblesses chroniques de ce secteur de l'économie soviétique et comment, en général, la réussite éventuelle du programme du parti ne justifie pas nécessairement les moyens employés.
The Soviet Feed Grain Problem.
The recent Soviet purchase of 2.9 millions metric tons of feed grains from the United States has prompted speculation about the possibilities for continuing and expanding this trade. This paper focuses upon the domestic feed grain situation in the U.S.S.R. and the ongoing party program to improve thep roduction of livestock products and concludes that the problem contains many pitfalls for Soviet leaders, but that progress under this program seems inevitable. While it may be rational for the Soviet Union to import feed grains on a medium-term basis, it will probably remain a net grain exporter in the future. It is certainly premature to conclude that the Soviet Union is changing from its policy of autarky to one of mutual division of labor between East and West. Feed productivity in the Soviet Union has lagged behind demands over the past few years. While attempting to point out the comparative rationality of present measures being taken to solve the crisis in contrast to those of the preceding administration, this paper also attemps to depict some of the chronic weakness in this sector of the Soviet economy and how, in general, the eventual success of the party program does not necessarily justify the means.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paige Bryan
Le problème des fourrages en Union Soviétique
In: Revue de l'Est. Volume 3, 1972, N°4. pp. 29-49.
Citer ce document / Cite this document :
Bryan Paige. Le problème des fourrages en Union Soviétique. In: Revue de l'Est. Volume 3, 1972, N°4. pp. 29-49.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0035-1415_1972_num_3_4_1117Résumé
L'achat de 2,9 millions de tonnes métriques de céréales récemment effectué par l'Union Soviétique aux
Etats-Unis a fait naître des suppositions sur les possibilités de poursuivre et d'étendre ce commerce. Le
présent article est consacré à la situation céréalière interne de l'U.R.S.S. et au programme du parti
destiné à améliorer la production des produits animaux. Il conclut que ce problème est semé de
traquenards pour les dirigeants soviétiques mais que l'application du programme entraînera sans aucun
doute des progrès. Alors qu'il peut être rationnel pour l'Union Soviétique d'importer des céréales à
moyen terme, dans le futur elle deviendra probablement exportateur net de céréales. Il est sans doute
prématuré de conclure que l'U.R.S.S. est en train de changer sa politique d'autarcie pour une politique
de division internationale du travail entre l'est et l'Ouest.
Ces dernières années, la production alimentaire était inférieure à la demande en Union Soviétique.
L'auteur tente de montrer la rationalité des mesures prises aujourd'hui par rapport à celles de
l'administration précédente mais aussi de décrire certaines des faiblesses chroniques de ce secteur de
l'économie soviétique et comment, en général, la réussite éventuelle du programme du parti ne justifie
pas nécessairement les moyens employés.
Abstract
The Soviet Feed Grain Problem.
The recent Soviet purchase of 2.9 millions metric tons of feed grains from the United States has
prompted speculation about the possibilities for continuing and expanding this trade. This paper focuses
upon the domestic feed grain situation in the U.S.S.R. and the ongoing party program to improve thep
roduction of livestock products and concludes that the problem contains many pitfalls for Soviet leaders,
but that progress under this program seems inevitable. While it may be rational for the Union to
import feed grains on a medium-term basis, it will probably remain a net grain exporter in the future. It is
certainly premature to conclude that the Soviet Union is changing from its policy of autarky to one of
mutual division of labor between East and West. Feed productivity in the Soviet Union has lagged
behind demands over the past few years. While attempting to point out the comparative rationality of
present measures being taken to solve the crisis in contrast to those of the preceding administration,
this paper also attemps to depict some of the chronic weakness in this sector of the Soviet economy
and how, in general, the eventual success of the party program does not necessarily justify the means.Le problème des fourrages
en Union Soviétique
Paige BRYAN*
Les dirigeants actuels de l'Union Soviétique orientent leurs efforts
vers l'intensification de la production agricole. Ils se rendent compte
qu'il est nécessaire, étant donné la crise actuelle des céréales en U.R.S.S.
d'améliorer non seulement la quantité, mais la qualité des denrées
alimentaires. Ils sont déterminés à prendre en main la situation d'une
manière plus « scientifique », plus rationnelle que leur prédécesseur,
Nikita Khruscev.
D'une certaine manière, le programme actuel du parti pour l'amélio
ration de l'élevage se rapproche des efforts gigantesques déployés par
Khruscev — surtout par les traits communs à toutes les grandes
campagnes et programmes lancés par le parti. Les directives sont larg
ement propagées et donnent l'impression d'avoir force de loi ; elles sont
souvent aveuglément suivies par le personnel dirigeant des fermes qui
s'attend à toucher des primes s'il réalise le plan et suit scrupuleusement
les directives.
Pour se prémunir contre une fidélité aussi aveugle, les dirigeants
de l'U.R.S.S. ont adopté un décret sur le développement à large échelle
de la formation économique et spécialisée dans les campagnes. Ainsi
le parti encourage une certaine rationalité mais contrecarre en même
temps cette tendance en allouant les ressources du pays selon des plans
généraux qui souvent ne tiennent pas compte des conditions régionales
ou locales.
C'est là que réside peut-être l'un des aspects les plus incertains,
inhérents à l'application du programme actuel du parti destiné à résou
dre le problème de la crise céréalière, à amener un « tournant » dans
* Diplômée de Middlebury College, Middlebury Vermont. Ancien collaborateur du
Economie Research Service du U.S. Department of Agriculture.
29 Paige Bryan
l'agriculture à partir duquel les stagnations et les récessions dont les
autres dirigeants soviétiques ont fait l'expérience en appliquant leurs
programmes agricoles au moyen du lourd appareil structurel du parti
ne devront plus se produire.
Les principes fondamentaux des nouvelles directives en matière de
céréales sont rationnels dans leur analyse détaillée des facteurs écono
miques et agronomiques liés à cet important problème. Il existe des
possibilités d'augmenter le rendement des surfaces ensemencées et
d'accroître l'approvisionnement en denrées alimentaires en Union Sovié
tique même. Le succès de cette entreprise permettrait d'élever le niveau
de consommation de protéines en Union Soviétique de manière à le
rapprocher des normes adoptées scientifiquement, et relève en outre de
l'effort général entrepris par les dirigeants soviétiques pour améliorer
dans leur pays le secteur de la consommation.
L'objectif de la politique agricole soviétique est précisément de conti
nuer à produire des produits alimentaires et des matières premières
agricoles destinés à la population. D'après la plupart des données
d'origine soviétique, le commerce extérieur avec les Etats-Unis et les
autres pays occidentaux se maintiendra dans les voies traditionnelles.
Les échanges ont probablement plus de chances de se développer à long
terme dans les domaines de la technologie et de l'industrie. Evidemment,
le problème consistant à trouver des produits dont les Etats-Unis auraient
besoin et qu'ils pourraient importer d'Union Soviétique, et l'aménage
ment des contrats et des conditions financières présentent un obstacle
certain au développement rapide du commerce entre ces deux pays.
L'Union Soviétique ne pourra cependant pas satisfaire à brève éché
ance, par ses propres moyens, l'accroissement nécessaire de son appro
visionnement en denrées alimentaires. H semble qu'il y ait une forte
possibilité d'accord à moyen terme entre les pavs d'Europe de l'Est,
l'Union Soviétique et les Etats-Unis en ce qui concerne le commerce
des céréales, accord fondé sur le principe actuellement en vigueur
d'avantage réciproque dans le domaine de la production.
La commande récente de céréales diffère des mesures d'urgence de
1964 et 1966. De nombreux obstacles politiques bloquant dans le passé
les possibilités de commerce entre l'Est et l'Ouest ont été levés à la
suite de la nouvelle politique menée en ce domaine par le gouvernement
actuel des Etats-Unis ; ainsi par exemple, le président Nixon a supprimé,
en juin 1971, la clause selon laquelle 50 % de tout chargement à
destination de l'U.R.S.S., la Chine et l'Europe de l'Est devaient être
transportés sur des navires américains.
Une raison immédiate et importante de l'achat de maïs aux Etats-
Unis cette année est que les prix du maïs américain sont nettement plus
bas que les années précédentes, ce qui est dû à un excédent de product
ion dans les régions agricoles du centre-ouest du pays. En outre, on a
mis davantage l'accent en Union Soviétique sur les priorités agricoles,
ce qui a facilité l'affectation de devises fortes aux importations de
céréales et éventuellement d'autres denrées agricoles produites à l'Ouest.
30 Le problème des fourrages en Union Soviétique

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