Le resserrement des revenus des ménages entre les régions sur la période 1982-19
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La période 1982-1996 a été marquée par un net resserrement des revenus disponibles bruts (RDB) des ménages entre Île-de-France et province, et dans une moindre mesure au sein de la province. En 1982, un francilien disposait en moyenne de 33 % de plus qu'un provincial ; en 1996, l'écart n'est plus que de 23 %. Au sein de la province, l'écart des revenus entre la plus riche et la plus pauvre des régions est passé de 22 % à 19 %. Ce rapprochement s'est principalement opéré au travers des retraites. Toutefois, l'Île-de-France reste la région disposant du revenu disponible annuel par habitant le plus élevé, soit 110 800 francs, contre 90 100 francs en province en 1996. Si les revenus du travail constituent la composante majoritaire du RDB sur l'ensemble du territoire métropolitain, les prestations sociales caractérisent les régions âgées ou en difficulté économique.

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Langue Français

Extrait

N°617 NOVEMBRE 1998
Prix : 15 F
Le resserrement
des revenus des ménages
entre les régions de 1982 à 1996
Chantal Brutel, Division des Statistiques et études régionales, Insee.
serrement a été important entre la provincea période 1982 1996 a été marquée
et l’Île de France ( carte 1). Le pouvoir
par un net resserrement des reve d’achat annuel du revenu moyen d’un pro
vincial a augmenté deux fois plus vite queLnus disponibles bruts (RDB) des
celui du francilien ( + 1,2 % contre + 0,6 %).
ménages entre Île de France et province,
Ainsi, l’écart relatif de revenu en faveur de
et dans une moindre mesure au sein de la ce dernier a baissé de dix points (33 % en
1982 contre 23 % en 1996). Au sein de laprovince. En 1982, un francilien disposait
province, cet écart entre la plus riche et la
en moyenne de 33 % de plus qu’un provin plus pauvre des régions était de 22 % en
cial ; en 1996, l’écart n’est plus que de 1982 ; il n’est plus que de 19 % en 1996.
Toutefois, ce rapprochement des revenus23 %. Au sein de la province, l’écart des
moyens ne s’est pas opéré de manière
revenus entre la plus riche et la plus pau constante au cours de la période. L’ampleur
des disparités a été liée à la conjoncturevre des régions est passé de 22 % à 19 %.
économique générale. Pendant la période
Ce rapprochement s’est principalement
de redémarrage de l’économie (années
opéré au travers des retraites. Toutefois, 1988 et 1989), les écarts de revenu entre
l’Île de France et la province ont retrouvé unl’Île de France reste la région disposant
niveau proche de celui des années 1982,
du revenu disponible annuel par habitantalors que la période 1982 1987 avait été
le plus élevé, soit 110 800 francs, contremarquée, au contraire, par une réduction
des disparités. Durant les années quatre 90 100 francs en province en 1996. Si les
revenus du travail constituent la compo
sante majoritaire du RDB sur l’ensemble
Évolution annuelle du pouvoir d’achat
du territoire métropolitain, les prestations
du revenu disponible brut par habitant
sociales caractérisent les régions âgées entre 1982 et 1996
ou en difficulté économique.
Le revenu disponible brut (RDB) mesure
ce que peuvent consommer ou épargner
les ménages, une fois payés les impôts et
les cotisations sociales. En 1996, il atteint
5 486 milliards de francs en France métro
politaine. Chaque habitant dispose donc
en moyenne de 94 000 francs. Entre 1982
et 1996, le revenu disponible brut par ha
bitant a augmenté au rythme annuel de
1,1 % en francs constants. Le pouvoir
d’achat des salaires net par habitant a Taux annuel :
France métropolitaine = 1,1 %augmenté de 0,2 % par an contre 2,1 %
province = 1,2 %
pour les prestations sociales.
de 1,5 % à 1,7 %
Pendant cette période, les revenus ré
de 1,3 % à 1,5 %
gionaux moyens par habitant se sont de 1 % à 1,3 %
de 0,6 % à 1 %rapprochés les uns des autres, et le res-
?
INSEE
PREMIEREvingt dix les revenus moyens se sont plantées dans les régions en même global sur le territoire ne s’est pas pro
de nouveau rapprochés. temps que l’emploi public, dont le tauxfondément modifiée. En 1996, l’Île de
de cadres est plus élevé qu’en France contribue pour un peu moins
moyenne, a pris de l’importance. La d’un quart (22,3 %) à la formation duLa forte augmentation des
structure par catégorie socioprofes RDB national, suivie par les régionsprestations s’est principalement
sionnelle des salariés s’est donc mo Rhône Alpes (9,3 %), Provence-Al-opérée en province au travers
difiée au profit de la province. En pes Côte d’Azur (7,6 %), Nord-Pas
des retraites
Midi Pyrénées, l’implantation du sec de Calais (5,9 %) et Pays de la Loire
teur aéronautique a eu un impact non (5,1 %) (tableau 1). Ces cinq régions,Entre 1982 et 1996, les prestations ont
négligeable. Les salaires nets y ont les plus peuplées de France, concen crû au rythme annuel de 2,2 % en
augmenté au rythme de 1,4 % par an trent à elles seules 50 % du revenu mé francs constants en province contre
en francs constants. D’autres régions tropolitain. En revanche, les onze2 % en Île de France ; cette hausse a
ont également connu une forte crois- régions les moins bien classées selonsurtout concerné les retraites. Au ni
sance des salaires nets par habi ce critère se partagent moins du quartveau national, les générations arrivant
tant : la Basse Normandie ( + 1,3 %), du revenu national. Le revenu disponi à l’âge de la retraite dans les années
la Bretagne (+ 1,2 %) et l’Aquitaine ble est toutefois moins concentré sur lequatre vingt dix ont été plus nombreu
(+ 0,9 %). Toutefois, certaines n’ont territoire que la richesse nationale pro ses ; elles ont bénéficié de salaires
pas bénéficié de cet effet, principale duite, mesurée à l’aide du produit inté plus élevés et de carrières plus lon
ment les régions industrielles situées rieur brut (PIB). L’Île de France produitgues que les générations plus ancien
dans le Nord Est de la France : Cham en effet 29,1 % de la richesse nationale.nes. L’accès aux retraites et le niveau
pagne Ardenne, Lorraine et Nord- Cet écart entre richesse produite et re moyen de leur montant se sont donc
Pas de Calais. venu dont disposent les ménages rési accrus. Or, cette évolution favorable a
dents est lié d’une part aux navettesdavantage profité à la province qu’à
domicile travail et d’autre part à un pro Décalage en Île de France entrel’Île de France. Ainsi, la part des per
cessus de redistribution. L’Île de sonnes de 65 ans ou plus a crû en pro richesse produite et revenu
France a reçu en 1996 18,5 % duvince (de 14 % à 16 %) alors qu’elle disponible en 1996
montant global des prestations verséesétait stable en Île de France (11 %).
Malgré ces évolutions et cet effet de res aux métropolitains et a payé près deDes personnes qui étaient actives en
serrement du revenu des ménages en 32 % de l’ensemble des impôts sur leÎle de France et qui bénéficiaient dans
tre les régions, la répartition du revenu revenu et le patrimoine.leur ensemble de salaires plus élevés
que les provinciaux sont devenues
des retraités à haut revenu en pro
vince au cours des années quatre Poids des régions dans la population, le revenu disponible et le produit
vingt dix. intérieur brut en 1996
Les principales régions de province Part de chaque région dansRDB (1) RDB
concernées ont été l’Auvergne, la Région (en millions par habitant la population le RDB le PIB (2)
Bourgogne, Midi Pyrénées et le Li- de francs) (en francs) (en %) (en %) (en %)
mousin. Dans cette dernière région, le
Île de France 1 224 200 110 800 18,9 22,3 29,1
pouvoir d’achat des nouveaux retrai Rhône Alpes 511 800 91 000 9,6 9,3 9,3
tés explique la forte augmentation des Provence - Alpes - Côte d’Azur 418 700 93 800 7,7 7,6 6,8
impôts dont le taux annuel d’évolution Nord Pas de Calais 325 400 81 300 6,9 5,9 5,6
en francs constants a été de 3,5 % Pays de la Loire 279 900 88 400 5,4 5,1 4,7
Aquitaine 274 200 95 100 4,9 5,0 4,4 contre 2,7 % au niveau national.
Bretagne 266 000 92 700 4,9 4,9 4,1
Midi Pyrénées 230 100 91 600 4,3 4,2 3,6 Les salaires nets ont moins
Centre 224 400 91 600 4,2 4,1 3,7
progressé en Île de France Lorraine 202 100 87 400 4,0 3,7 3,4
qu’en province Languedoc Roussillon 197 400 87 600 3,9 3,6 2,9
Alsace 165 800 97 100 2,9 3,0 3,0
Au cours de la période, le pouvoir Haute Normandie 160 200 89 900 3,1 2,9 3,1
d’achat des salaires nets, l’autre Picardie 156 000 83 600 3,2 2,9 2,6
grande composante du revenu dispo Bourgogne 149 900 92 300 2,8 2,7 2,4
Poitou Charentes 141 900 87 300 2,8 2,6 2,2 nible, a chuté de 0,5 % par an en Île
Basse Normandie 126 200 88 900 2,4 2,3 2,1 de France, alors qu’il a augmenté de
Champagne Ardenne 124 900 92 400 2,3 2,3 2,1 0,5 % en province. Le contexte natio
Auvergne 121 000 92 000 2,3 2,2 1,8 nal de croissance modérée des salai
Franche Comté 98 400 88 100 1,9 1,8 1,7
res nets a ainsi eu moins d’impact en
Limousin 65 100 90 600 1,2 1,2 1,0
province qu’en Île de France, même si
Corse 23 000 88 100 0,4 0,4 0,4
le salaire moyen des franciliens est
France métropolitaine 5 486 600 94 000 100,0 100,0 100,0
resté nettement supérieur à celui des
(1) Revenu disponible brut des ménages
provinciaux. Des activités du secteur
(2) Produit intérieur brut
privé très rémunératrices se so

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