Le royaume franc de Jérusalem d après un ouvrage récent . - article ; n°1 ; vol.17, pg 67-82
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le royaume franc de Jérusalem d'après un ouvrage récent . - article ; n°1 ; vol.17, pg 67-82

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Syria - Année 1936 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 67-82
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Deschamps
Le royaume franc de Jérusalem d'après un ouvrage récent .
In: Syria. Tome 17 fascicule 1, 1936. pp. 67-82.
Citer ce document / Cite this document :
Deschamps Paul. Le royaume franc de Jérusalem d'après un ouvrage récent . In: Syria. Tome 17 fascicule 1, 1936. pp. 67-82.
doi : 10.3406/syria.1936.3938
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1936_num_17_1_3938LE ROYAUME FRANC DE JÉRUSALEM
D'APRÈS UN OUVRAGE RÉCENT (1)
PAR
PAUL DESG1IAMPS
Si, depuis l'Histoire des Croisades, quelque peu romantique, de Michaud,
on voulait s'informer sur celte histoire et sur la grande colonie latine qui
s'installa à la suite de la première Croisade aux Pays du Levant et s'y main
tint pendant près de deux siècles, on ne pouvait consulter qu'un seul ouvrage,
la Geschichte des Kb'nigreichs Jerusalem de R. Rôhricht parue en 1898.
Cet ouvrage était un monument d'érudition et constituait un fort bon
instrument de travail pour tout historien voulant commenter quelque épisode
de cette singulière civilisation latine, qui s'était magnifiquement épanouie sur
les rives orientales de la Méditerranée en prenant le plus étroit contact
avec la civilisation musulmane. Mais, œuvre d'un savant rigoureusement
scrupuleux, le livre rédigé sous forme dannales se présentait avec l'apparence
aride d'un inventaire d'archives.
Pas de vues générales et peu de commentaires, des dates et des faits dont
la sécheresse ne laissait guère de place à la vie môme des événements, aux
circonstances qui les avaient fait naître, à la pensée de ceux qui en avaient
conçu la réalisation. Et, après la lecture des mille pages de ce livre, on était
incapable de retrouver la trame des événements, les raisons profondes qui en
avaient été les causes.
C'est sur le sol delà Terre sainte qu'aux xii* et xmc siècles la politique inter
nationale avait tissé sa toile aux fils enchevêtrés. Plusieurs races s'y étaient ren
contrées et tour à tour y avaient combattu ou avaient mêlé leurs alliances.
l1) René Ghousset, Histoire des Croisades et monarchie musulmane, 2 vol. gr. in-8°,
et du royaume franc de Jérusalem. Tome I, lxm-098 p. et 920 p. Paris, Pion, 1934-1935.
L'anarchie musulmane et la monarchie fran- A paraître : t. III, La Monarchie musulmane
que. Tome II, L'équilihre. Monarchie franque et l'anarchie franque. .
68 SYRIA
Ce n'est pas d'aujourd'hui que les cabinets diplomatiques cherchent à appuyer
leurs intérêts sur ceux d'un pays voisin, à constituer un équilibre des nations,
à conclure des traités secrets. Ici l'on vit agir la chancellerie pontificale, les
agents de l'Empereur byzantin, les ambassadeurs du roi de France et ceux du
roi de Sicile, les envoyés du calife de Bagdad et ceux du calife du Caire, et les
émissaires du Vieux de la montagne.
Quelles furent les causes lointaines de la croisade, comment ces armées
venues de si loin purent-elles, malgré d'innombrables adversaires, malgré les
marches forcées, les rigueurs d'un climat extrêmement changeant, les épidé
mies et les mille épreuves d'une campagne de trois années, triompher partout
et parcourir victorieuses un immense territoire? Comment, à la suite de la
prise de Jérusalem, le Royaume latin de Palestine et les grands Etats qui en
dépendaient s'organisèrent-ils ?
Quelles forces ennemies s'opposèrent aux Croisés?
Quelle fut la réaction des populations autochtones après l'occupation?
Toutes choses qui n'apparaissaient pas avec netteté dans l'œuvre de
Rohricht.
On pouvait encore consulter deux ouvrages de synthèse, mais qui n'abor
daient que deux aspects de cette grande affaire des croisades dont, pendant
plusieurs siècles, s'occupèrent l'univers chrétien et le monde musulman :
M. Louis Bréhier, laissant de côté les détails des expéditions militaires,
les faits de chaque règne des souverains de Jérusalem, présentait dans un
tableau général, de la fin de l'Antiquité au xve siècle, le rôle de la Papauté,
du clergé, des ordres religieux et de leurs missionnaires dans le Proche-
Orient i1).
M. Jean Longnon, dans son étude : La France d'outre-mer au moyen âge.
Essai sur ï expansion française dans le bassin de la Méditerranée (2). voulut examiner
les efforts de colonisation des Normands en Italie méridionale et en Sicile, de
la France entière, qu'elle fût provençale, picarde ou lorraine, en Syrie et en
Palestine, puis en Chypre et en Grèce, et montrer, dans un tableau d'ensemble,
que ces efforts réalisés en divers pays s'étaient manifestés par l'application de
principes absolument semblables, parce que inhérents à notre race même, prin-
(M L. Brehier, L'Église et r Orient au {*) 2e éd., 1929.
moyen âge, 5e édit., 1928. LE ROYAUME FRANC DE JÉRUSALEM 69
cipcs de pénétration pacifique et d'expansion civilisatrice qui se retrouvent
jusqu'à nos jours dans l'œuvre de Bugeaud, de Gallieni, de Lyautey.
Mais si l'auteur a présenté avec une clarté lumineuse les méthodes d'admin
istration pratiquées par les ancêtres de la colonisation française, s'il a
observé les curieuses analogies qui se retrouvent dans ces méthodes, malgré le
temps et les peuples fort différents auxquels elles s'adressaient, il ne pouvait,
dans cet ouvrage où une soixantaine de pages seulement sont consacrées à la
Syrie franque, aborder dans le détail l'étude des actes de gouvernement des
Princes latins.
Cette histoire du royaume de Jérusalem et des états francs de Syrie,
M. René Grousset vient de l'entreprendre, conservant à peu près le plan de
Rohricht, mais y apportant la largeur de vues qui avait fait défaut au savant
allemand.
L'ouvrage commence par une longue Introduction sur l'état de l'Asie
Mineure et la question d'Orient à la veille des Croisades. Pour cette part de
son travail, M. Grousset a analysé avec soin les travaux de J. Laurent
(Byzance et les Turcs seldjoucides), de Schlumberger (Epopée byzantine-, Nicéphore
Phocas) et do Clialandon ((Alexis Commène). Il aurait pu tirer aussi parti de
l'ouvrage si solide et si clair qu'est YHistoire de Vempire byzantin de Vasiliev
(1932).
Dans les dernières pages de l'Introduction, sa connaissance approfondie
du monde asiatique a permis à M. Grousset de montrer tous les conflits qui
troublèrent à la fin du xie siècle l'Asie Mineure, la Syrie et la Palestine, conf
lits grâce auxquels les premiers Croisés purent triompher.
Les Turcs seldjoucides, qui avaient conquis l'Anatolie et la Syrie, se divi
sèrent ; une rivalité farouche naquit entre les deux grandes familles seldjou
cides, celle de Sulaiman, qui dominait en Anatolie, et celle de Tutush, qui
régnait sur la Syrie. Quelques années avant l'arrivée des Francs, Tutush avait
divisé le territoire de la Syrie en Etats féodaux et confié la garde de Jérusa
lem à un chef lurcoman, Ortoq. Ce morcellement avait affaibli la puissance de
sa dynastie. Profitant de ce fléchissement, des émirs syriens s'étaient rendus
indépendants, tandis que, reprenant pied en Palestine et exploitant les embarras
causés aux Seldjoucides dans le Nord de la Syrie par l'arrivée des Francs, les
Fathnidesdu Caire enlevaient aux Turcs Jérusalem, en 1098. 70 SYRIA
La Croisade. — Si M. Grousset nous montre en Orient le terrain bien
préparé pour le succès de la Croisade, il nous paraît être trop bref sur les ci
rconstances qui la provoquèrent en Occident : l'empire chrétien de Byzance
pliait devant la puissance turque et subissait défaites sur défaites. A propos
de la lettre adressée par l'empereur Alexis Comnène au comte de Flandre
pour lui demander des secours, l'auteur ne cile ni M. Bréhier, ni les écrivains
russes Vasilievski, Ouspenski et Vasiliev ; la lettre serait de 1091, consécutive
à un grave échec subi par les Grecs, et non pas de 1088 ou 1089. Il ne faut
pas oublier qu'Anne Comnène nous dit qu'Alexis envoya en Occident des
lettres alarmantes ; la missive au comte de Flandre serait l'une de celles-ci.
M. Grousset ne fait qu'une allusion à l'appel de détresse envoyé par l'em
pereur au pape Urbain II et no parle pas-du concile de Plaisance (mars 1095),
où Ton vit des envoyés d&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents