Les apports à la recherche des sciences de l information et de la communication - article ; n°100 ; vol.18, pg 547-568
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Réseaux - Année 2000 - Volume 18 - Numéro 100 - Pages 547-568
Après avoir retracé les conditions de la naissance et du développement de la discipline, l'auteur cherche à déterminer les problématiques qui l'ont traversée depuis un quart de siècle. Enumérant les nombreux atouts des SIC, il plaide pour un approfondissement des recherches autour de questionnements encore négligés.
After considering the conditions of the birth and development of information and communication science, the author explores the issues it has dealt with for the past quarter of a century. He points out the assets of the discipline and argues for more in-depth research around questions that as yet have received no attention.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Miège
Les apports à la recherche des sciences de l'information et de la
communication
In: Réseaux, 2000, volume 18 n°100. pp. 547-568.
Résumé
Après avoir retracé les conditions de la naissance et du développement de la discipline, l'auteur cherche à déterminer les
problématiques qui l'ont traversée depuis un quart de siècle. Enumérant les nombreux atouts des SIC, il plaide pour un
approfondissement des recherches autour de questionnements encore négligés.
Abstract
After considering the conditions of the birth and development of information and communication science, the author explores the
issues it has dealt with for the past quarter of a century. He points out the assets of the discipline and argues for more in-depth
research around questions that as yet have received no attention.
Citer ce document / Cite this document :
Miège Bernard. Les apports à la recherche des sciences de l'information et de la communication. In: Réseaux, 2000, volume 18
n°100. pp. 547-568.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_2000_num_18_100_2237APPORTS A LA RECHERCHE LES
DES SCIENCES DE L'INFORMATION
ET DE LA COMMUNICATION
Bernard MIEGE
© Réseaux n° 100 - CNET/Hermès Science Publications - 2000 Au nom de quoi un chercheur est-il fondé à proposer une (esquisse)
du bilan de l'apport des sciences de l'information et de la
communication (désormais qualifiées de SIC) à la recherche en
information et communication, et des potentialités qu'elles offrent ? A
l'évidence, la question mérite d'être posée, et je ne saurais l'esquiver. En
fait, le présent texte est la réponse d'un chercheur qui, s'il a souvent occupé
des positions institutionnelles et assumé des responsabilités (telles la
présidence de la principale société scientifique ou celle de la section du
Conseil national des universités) est impliqué actuellement seulement dans
l'activité de son propre laboratoire de recherche ; c'est donc à ce titre, et à
ce titre uniquement, que j'ai engagé la réalisation de ce bilan. Ayant pris
part plus ou moins directement depuis vingt années à la construction des SIC
(faut-il préciser que j'ai «pris le train en marche», alors que les
problématiques qui sont miennes étaient alors au mieux ignorées, mais le
plus souvent rejetées, par la première génération ?), je dispose de
connaissances immédiates, mais dont je suis mal placé pour évaluer la
pertinence. Seul un travail collectif permet généralement de procéder à des
évaluations valides, et mes préférences vont à ce genre d'approche que je
pratique régulièrement ; mais l'intensification des enjeux, et une difficulté
certaine de la collectivité des enseignants - chercheurs concernés à
s'emparer des questions qui vont être abordées, m'ont conduit à répondre à
la demande du comité de rédaction de Réseaux et à prendre seul une
initiative dont je souhaite qu'elle aide à soutenir un débat, à l'intérieur et à
l'extérieur du groupe. J'ajoute que le cadre même de l'article qui m'est
proposé, ne me permet pas d'appuyer mon argumentation par une analyse
suffisamment développée ; j'ai été dans l'obligation de limiter les références
aux rares documents, expressément cités.
UNE CONSTRUCTION INSTITUTIONNELLE EN REPONSE
A UNE DEMANDE DE FORMATION
Les origines des SIC restent encore mal connues et ont donné lieu à de rares
travaux historiques. Toutefois, les témoignages de ceux qui ont été à Réseaux n° 100 550
l'initiative de la création d'une section spécialisée au sein des Universités, et
particulièrement ceux de Robert Escarpit et de Jean Meyriat1, concordent
largement. Leurs explications se rejoignent. Dès la fin des années soixante,
des départements d'IUT avaient été organisés dans les domaines du
journalisme et des métiers du livre, des cours de « techniques d'expression
et de communication » étaient au programme des filières secondaires et
tertiaires. D'autre part, des enseignements similaires avaient été mis au
programme des premiers cycles universitaires, ainsi que des filières
universitaires professionnalisées, et ce dès le début des années soixante-dix.
Confiés en général à des enseignants de lettres, ces cours ont longtemps
recouvert des approches et des pratiques pédagogiques variées : poursuite
des enseignements littéraires des lycées, réponse à des demandes
étroitement définies (rédaction de notes, de rapports de stages, etc.), prise en
compte des carences en matière d'expression écrite et, ce qui était plus
innovant, en matière d'expression orale, et déjà emploi des techniques
de communication alors disponibles (par exemple la vidéo pour des travaux
de groupe).
Si le flottement règne en matière pédagogique, les difficultés socio-
organisationnelles se manifestent rapidement, et parfois avec force : les
premiers enseignants ont en effet du mal à faire reconnaître la spécificité de
leurs interventions au-delà d'une vision instrumentale de la communication ;
leurs travaux de recherche (quand ils prennent le risque de les engager en
relation avec leur pratique pédagogique), ne sont pas reconnus et même
méprisés au sein de leurs disciplines d'origine, ce qui les laisse sans
perspective pour la suite de leur carrière professionnelle. Seuls ceux qui ont
une conception irénique de la construction des disciplines dans les instances
universitaires et scientifiques, trouveront ces motivations déplacées ou
insuffisantes.
En tout cas, elles apparurent suffisamment prégnantes aux deux initiateurs
précités ainsi qu'à Roland Barthes pour qu'une trentaine de personnes soient
conviés en février 1972, à la Maison des sciences de l'homme de Paris, à ce
que l'on doit aujourd'hui considérer comme la réunion fondatrice. La
décision y fut prise de créer une discipline (le terme est à retenir) pour
laquelle on choisit la dénomination de « sciences de l'information et de la
communication », après avoir envisagé d'autres dénominations, telles que :
1. ESCARPIT et MEYRAT, 1993, p. 9 et 18. Sciences de l'information et de la communication 55 1
« sciences de la représentation », « sciences de la signification ». Un Comité
fut mis en place qui se donna surtout pour objectif de mener campagne pour
obtenir la reconnaissance d'une discipline universitaire (ce qui sera fait en
1975), et d'une section au sein de Centre National de la Recherche
Scientifique (où à la fin de 1999, trois sections du comité national se
déclareront - timidement concernées par la communication, et où on fêtera
seulement, mais avec éclat, le dixième anniversaire d'un seul laboratoire, le
laboratoire Communication et Politique et d'une revue, « Hermès », en
prenant appui sur l'activité antérieure, comme si le grand organisme de
recherche et ses chercheurs y étaient pour quelque chose !). L'élément qui
nous apparaît en fait décisif fut le premier DEA, créé en 1975 à ГЕРНЕ.
(aujourd'hui Ecole des hautes études en sciences sociales) ; d'autres
suivront en 1976, notamment à Bordeaux III, à Grenoble Ш et à Paris IL
II n'est pas dans notre propos de poursuivre l'histoire des SIC, que le groupe
d'études TPS (Théories et pratiques scientifiques), placé au sein de la
société française des sciences de l'information et de la communication sous
la responsabilité de Robert Boure, a déjà entreprise. Les indications
précédentes nous semblaient cependant nécessaires pour mettre en évidence
un certain nombre de traits structurants (ou qui, en tout cas, apparaissent
ainsi aujourd'hui encore). Nous en relèverons quatre.
-Les spécialités des trois fondateurs (auxquels on pourrait ajouter un
quatrième, moins directement concerné par les luttes institutionnelles, à
savoir Abraham Moles) sont suffisamment diversifiées pour donner une
esquisse déjà précise des contours du champ disciplinaire. Certes, des
incohérences se révéleront et des quiproquos apparaîtront rapidement (par
exemple avec le « ralliement » de lexicographes, de dida

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