Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1984 - Volume 96 - Numéro 2 - Pages 1079-1103Michel Vovelle, ~~Les deux Italies dans l'imaginaire français de la fin du XVIII' siècle. Théodore Desorgues (1763-1808)~~, p. 1079-1103. Cet article tente de restituer, à partir des productions d'un poète révolutionnaire, Th. Desorgues (1763-1808) connu comme l'auteur de l'hymne à l'Être Suprême chanté en l'an II, les deux aspects d'un regard porté sur l'Italie de la fin du XVIIIe siècle par un amateur qui est aussi un jacobin. Imprégné de culture italienne, l'auteur se réfère à la péninsule évoquée à partir des grands auteurs de référence, Pétrarque et Dante, mais aussi à partir des milieux éclairés tant scientifiques (Spallanzani) que littéraires qu'il a fréquentés. En contrepoint de cette image d'une Italie, au même titre que la France, mère des lumières, l'accent est mis sur une évocation de Rome comme foyer de l'obscurantisme et de la superstition. C'est des sans-culottes du Tibre, les Transtévérins, que l'on attend la (v. au verso) régénération de ce monde, mais une étonnante pièce de théâtre ~~Le pape et le mufti ou la réconciliation des cultes~~, livre également au niveau du fantasme un autre rêve de régénération. Précurseur, dans une veine néoclassique, du Panizza du ~~Concile d'Amour~~, Desorgues y propose, dans une version élitiste des mascarades déchristianisatrices de l'an II, un projet d'un œcuménisme délirant. 25 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.