Les firmes multinationales dans la concurrence sectorielle - article ; n°1 ; vol.7, pg 46-62

Michel Rainelli

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1979 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 46-62
The analysis of foreign investments in a particular industry - in France, over a 5 years period (1971-1975), shows the modification induced by the multinationalization of enterprises. The competitive conditions have changed: the multinational firms have specific characteristics as compared to the other firms (size, wage bill, transformation of the product) but these differences are partially eliminated (in first place, concerning size) by the concentration process.
À partir de l'étude des implantations étrangères dans un secteur déterminé, celui de la Construction Electrique Grand Public, en France, sur 5 ans (1971-1975), il s'agit de mettre en évidence les modifications induites par la multinationalisation des firmes. Les conditions de la concurrence sectorielle se sont modifiées : les F.M. ont des caractéristiques originales par rapport aux autres firmes (taille, frais de personnel, transformation du produit), mais ces différences sont en partie remises en cause (surtout pour la taille) en raison de la concentration.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_D-ECONOMIE_INDUSTRIELLE
• Publié le: 01 janvier 1979
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Extrait

Michel Rainelli
Les firmes multinationales dans la concurrence sectorielle
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 7. 1er trimestre 1979. pp. 46-62.
Abstract
The analysis of foreign investments in a particular industry - in France, over a 5 years period (1971-1975), shows the modification
induced by the multinationalization of enterprises. The competitive conditions have changed: the multinational firms have specific
characteristics as compared to the other firms (size, wage bill, transformation of the product) but these differences are partially
eliminated (in first place, concerning size) by the concentration process.
Résumé
À partir de l'étude des implantations étrangères dans un secteur déterminé, celui de la Construction Electrique Grand Public, en
France, sur 5 ans (1971-1975), il s'agit de mettre en évidence les modifications induites par la multinationalisation des firmes.
Les conditions de la concurrence sectorielle se sont modifiées : les F.M. ont des caractéristiques originales par rapport aux
autres firmes (taille, frais de personnel, transformation du produit), mais ces différences sont en partie remises en cause (surtout
pour la taille) en raison de la concentration.
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Rainelli Michel. Les firmes multinationales dans la concurrence sectorielle. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 7. 1er
trimestre 1979. pp. 46-62.
doi : 10.3406/rei.1979.1918
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1979_num_7_1_1918Les firmes multinationales
dans la concurrence sectorielle
par Michel RAINELLI
Maître-Assistant
Université de Nice
Cet article poursuit un double but : d'une part prolonger des
recherches antérieures, d'autre part faire progresser la connaissance
des caractéristiques du fait multinational. Nous avons eu l'occasion,
dans d'autres travaux, de formuler un certain nombre d'hypothèses sur
les motifs de la multinationalisation des firmes (*). En bref, l'idée
fondamentale développée était la suivante : seule une prise en compte
simultanée du marché -d'origine des firmes et de la place occupée par le
pays d'origine dans la hiérarchie internationale permet de fournir une
explication de la délocalisation de la production. Les marchés d'origine
pouvant être décrits comme des marchés oligopolistiques, la distinction
entre stratégie commerciale et stratégie industrielle s'avère féconde.
Dans le premier cas, la multinationalisation a pour but 1 'acero j.ssement
du chiffre d'affaires, le marché national se révélant saturé ; l'expan
sion se fait vers des pays ayant un niveau de développement proche de
celui de la nation d'origine. Dans le second cas, l'implantation de fi
liales de production à l'étranger a pour but l'approvisionnement du mar
ché d'origine ; seuls les pays d'un niveau de inférieur à
celui de la "nation d'origine permettent de diminuer les coûts de produc
tion, particulièrement les coûts salariaux (2) .
* Qu'il me soit permis de remercier le commentateur anonyme de la
R.E.I. ; ses remarques ont contribué à améliorer une version préli
minaire. Bien entendu, les imperfections subsistantes doivent m1 être
imputées.
(1) Cf. ¿' oligopole, M. Rainelli, Thèse Mu¿t¿natlona¿¿iat¿on d'Etat, Nice, 1976. d<L6 A paraître d-LKm&í, e.t profondément dynamique, dz rema
niée sous le titre La multlnatlonall&atlon d<t¿ ^limut, , éd. Económica,
janv. 1979.
(2) Sur toutes ces questions, cf. La maltlnatlonall-iatlon dti
op. ait. , Ch IV et V.
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Pour élargir le champ d'analyse exploré, il est nécessaire de
considérer le fait multinational d'un point de vue complémentaire, en
essayant de replacer l'évolution du fait multinational dans son con
texte sectoriel. En effet, l'implantation de filiales de production
étrangères dans un secteur va entraîner des modifications de structure ;
il s'agit donc d'essayer de cerner les caractéristiques originales des
filiales de Firmes Multinationales (F. M.) et de tenter d'analyser leur
impact sur les conditions de la concurrence intrasectorielle .
En cela, cette démarche est originale même au point de vue
statistique. La plupart des travaux sont consacrés soit à la multinatio-
nalisation des firmes françaises, en général, soit aux implantations
étrangères en France, dans l'ensemble des secteurs ( D . Il n'existe pas,
à notre connaissance, d'examen d'un secteur sur une période suffisam
ment longue, et ce en raison des difficultés rencontrées dès que l'on
cherche à collecter des données par firme.
Nous avons pu mener cette tâche à bien grâce à des renseigne
ments obtenus pour une étude sur la concentration dans le secteur de la
Construction Electrique Grand Public en France, réalisée pour la C.E.E^),
Nous donnerons plus loin quelques indications sur le secteur, particu
lièrement sur le nombre de firmes composant l'échantillon représentatif
étudié. Ce qu'il nous faut préciser dès maintenant, c'est la relativité
des résultats présentés plus loin : le nombre de F. M. étudié est faible,
au regard de l'ensemble des implantations, la période moyenne (cinq
années), le secteur de peu de poids dans l'économie nationale (environ
170 firmes de plus de 5 salariés en 1975 ; le rapport Valeur Ajoutée du
secteur/P. I.B. est, en 1974, d'environ 0,4 %) . Néanmoins, outre la dis
position des données, ce secteur nous semble intéressant à étudier dans
la mesure où il est un de ceux où la place relative des firmes étran
gères est très significative. Ainsi, dans une classification sectorielle
différente de celle utilisée dans notre étude, on constate que, en 1973,
le secteur de la Construction Electrique et Electronique connaît une
pénétration étrangère de 57 % pour les investissements, de 42 % pour les
ventes et de 34 % pour les effectifs (3) .
Une dernière limite des résultats présentés ci-dessous tient
ä la nature des indicateurs employés : les documents disponibles (rap-
(1) Cf. notamment G. Bertin, L ' Indu&tnie fanancait>e {¡ace. aux multinatio -
nalei , La Documentation Française, Paris, 1975 ; M. Dela'pierre et
C.A. Michalet, Lei implantations ïtianaènes en France, éd. Calmann-
Lëvy, Paris, 1976 ; C.A. Michalet et II. Delapierre, La na-
lisation de-ó entreprise* françaises , éd. Gauthier-Villars, Paris,
1973.
(2) Etude sut la C o nst ludion ti2.ctn.lque. Guana Public et ¿a distribution
en f fiance, Vol. 1 Evolution de la concentration, Commission des
Communautés européennes, Collection Etudes, série Evolution de la
Concentration et de la Concurrence, n° 2, Bruxelles, mars 1978,
Etude sous la direction de Monsieur le Professeur J. Lebraty, 1ère
partie élaborée par A. Chiavelli et M. Rainelli (C.E.R.M.E. ) •
(3) Cf. C. Hernandez, B. Peskine et A. Saglio, "La pénétration étrangère
dans l'industrie française", Economie, et Statistique., n° 72, nov.
1975.
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copies des comptes déposés auprès des greffes des triports d'activité,
bunaux de commerce) fournissent des indications assez pauvres, dont les
imperfections sont bien connues. Mais il est également connu que les
autres sources d'informations sont d'un accès très difficile d) .
C'est donc en tenant compte de ces limites qu'il convient
d'apprécier les résultats présentés en trois étapes. Dans un premier
temps, nous procéderons à une description des données et nous présente
rons la démarche retenue ; dans un deuxième temps, nous mettrons en
évidence les principales caractéristiques du fait multinational dans le
secteur étudié ; dans un dernier temps, nous proposerons une interpréta
tion théorique des grandes tendances dégagées.
I. LA DESCRIPTION DES DONNEES.
Avant de présenter la manière dont est défini le secteur
étudié et les variables retenues, il nous faut apporter deux précisions
préliminaires. La première concerne la définition de la F. M. retenue :
contrairement aux définitions restrictives, du type de celle de R.
Vernon, nous appelons F. M. toute firme ayant des activités de produc
tion dans au moins deux pays (nous n'introduisons donc pas de seuil ni
en ce qui conce