Les fouilles de Mari. Première campagne.(suite) - article ; n°2 ; vol.16, pg 117-140
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Description

Syria - Année 1935 - Volume 16 - Numéro 2 - Pages 117-140
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

André Parrot
Les fouilles de Mari. Première campagne.(suite)
In: Syria. Tome 16 fascicule 2, 1935. pp. 117-140.
Citer ce document / Cite this document :
Parrot André. Les fouilles de Mari. Première campagne.(suite). In: Syria. Tome 16 fascicule 2, 1935. pp. 117-140.
doi : 10.3406/syria.1935.3820
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1935_num_16_2_3820BIBLIOJ^QUE
LES FOUILLES DE MARI
PREMIÈRE CAMPAGNE (HIVER 1933-1934)
RAPPORT PRÉLIMINAIRE
(Second article.)
PAR
ANDRÉ PARROT
M. 164. L'art est infiniment moins poussé dans cette statuette d'homme
(hauteur : 0 m. 33) qui annonce cette fois le travail en série W. Il s'agit cepen
dant d'une œuvre exécutée avec le plus grand soin, par un artiste ayant sans
doute plus de métier que de personnalité. L'homme est debout, pied gauche
en avant (pi. XX, 1). Crâne absolument rasé ; la barbe, s'attachant en mèches
bouclées à la hauteur des yeux et laissant bien dégagées les lèvres rasées, est
calamistrée, ondulée et taillée soigneusement en arrondi, les boucles termi
nales s'enroulant partie à gauche, partie à droite. Les sourcils, qui se rejoignent
à la base, étaient incrustés de lapis-lazuli incisé, fixé au bitume. Les yeux,
évidés en amande, étaient aussi incrustés de coquille et de bitume, mais tout a
disparu. Le nez est gros, spécialement allongé, et manque d'élégance. La bou
che est petite.
Le personnage a le torse nu, ayant comme vêtement le jupon kaunakès à
cinq rangs. Le modelé de la poitrine est très soigneusement indiqué, avec la
pointe des mamelons. Les épaules sont arrondies, les bras se détachant du buste
très aminci à la taille, les coudes moyennement anguleux ramenés vers le devant
du corps, mais les mains, jointes, ont été cassées. Le sculpteur a fait preuve de
hardiesse en isolant les bras du corps; cependant, de crainte d'accident, chaque
coude reste pourtant légèrement attaché à la hauteur de la ceinture. Le jupon-
l1) On songera tout naturellement à d'autres pi. 30), mais la comparaison est pourtant favo-
statuettes provenant de Bismya (Banks, Bis- rable à Mari.
mya, p. 191-193) ou d'Assur (Andrae, op. cit.,
Syria. — XVI. 15 .
118 SYRIA
kaunakès est traité très soigneusement, le premier rang étant un peu moins
long que les suivants. On n'y voit aucune trace, ni indication de fronces qui s
ignalent la ceinture. Le nœud dans le dos a été arraché dans l'antiquité.
L'homme est debout et en marche, et ici encore le sculpteur a innové et
s'est hasardé, dans le dessein louable de représenter son personnage les pieds
posés sur le socle, débarrassés de tout renfort. Mais il n'a pas osé aller jusqu'au
bout. Alors que le pied droit, en arrière, est complètement dégagé de tout
support, le pied gauche en avant, détaché pourtant, n'a pas paru assez fort au
sculpteur, qui a laissé derrière lui un petit cube de pierre, solidaire et du socle
et de la robe. Aussi, pieds et chevilles ont la finesse qui manque précisément
à ceux du roi Lamgi-Mari. Malgré tout, la technique était encore mal assurée
et le socle, abîmé, dut être réparé dans l'antiquité. La statuette fut recueillie
en six morceaux, sur le dallage delà cour (20).
Les trouvailles qu'il convient de décrire à présent ne manquent pas non
plus d'intérêt, car elles nous montrent avec quelle variété les artistes travail
laient à Mari. Nous ne pouvons d'ailleurs, dans ce rapport préliminaire, que
retenir ce qui présente un intérêt tout particulier, l'examen attentif de chaque
élément inventorié étant réservé pour la publication définitive. D'abord quel
ques documents assez curieux et qui nous changeront du style rituel et hiéra
tique des statuettes d'adorants.
M.; 303. Statuette d\un couple enlacé et assis (hauteur : 0 m. 126) (pi. XX, 2).
Les têtes manquent malheureusement et on ne peut que le déplorer, à en juger
par l'impression qui se dégage de ces deux corps acéphales. Un homme, le
torse nu, vêtu du jupon-kaunakès à nœud dans le dos, tient de sa main gauche,
le poignet droit d'une femme qu'il enlace du bras droit. La femme est drapée
dans la longue robe-kaunakès, qui laisse l'épaule et le bras droits nus, mais le
décolleté en biais est très discret. Ce vêtement se rabat sur le côté gauche en
un- pan vertical, bordé, d'où sort la main gauche. Robe et jupon tombent jus
qu'aux chevilles, qui manquent ainsi que les pieds et le socle. Ceux-ci étaient
d'ailleurs rapportés, et fixés au corps de la statuette par quatre tenons. Une
cheville attachait aussi la tête de la femme. Le siège rectangulaire sur lequel
sont assis nos deux personnages est d'un type spécial. Sans dossier, il est décoré
par derrière (fig. 9) d'une ligne en demi-lunes aplaties et fort irrégulières et 193 s. SYRIA,
PI. XX
1. Statuette d'homme avec jupon-kaunakès. 2. Couple enlacé.
MARI. .
FOUILLES DE MARI 119 LES
l'évidement, à la base, réserve entre les pieds du meuble, une petite bande
rectangulaire ornée de deux lignes chevronnées qui encadrent une suite de
douze disques évidés, aménagés pour une incrustation éventuelle. Il est diffi
cile de savoir comment interpréter ce siège. Était-il en pierre? Nous pensons
_'
plutôt à un petit banc en bois, __
découpé et orné d'une petite
bande de marqueterie.
La représentation d'un cou
ple enlacé est chose connue. On
n'ignore pas les nombreuses pe
tites figurines-plaquettes, con
temporaines de la IIIe dynastie
d'Ur, mais il s'agit habituelle
ment, dans ce cas, de deux per
sonnages debout, côte à côte
ou se faisant vis-à-vis (1). Cette
même année (1934), Frankfort
a trouvé à Tell Asmar un couple
en pierre, assis, mais la repré
sentation est à peine ébauchée
et elle a souffert de la mutilat
ion. On sent dans le relief de
Mari la perfection de la techni
que à laquelle on ne trouvera
guère à reprocher que l'allo Fig. 9. — Siège du couple enlacé, vu de dos.
ngement forcé du poignet droit
de la femme, auquel correspond le même défaut chez son compagnon, mais
cela est racheté par l'observation la plus fine. Rien de raide, rien de convent
ionnel dans l'attitude de ces deux êtres que rapproche un même sentiment.
L'homme se penche légèrement en avant, attirant sur sa poitrine et protégeant
pi. XL, fig. 192). Peut-être conviendrait-il de (l) On connaît aussi des couples divins assis
distinguer divinités et simples mortels, mais côte à côte, ainsi que le montre une figurine-
dans certains de ces couples, s'agit-il même plaquette d'Assur (E. van Buren, Clay Figu
rines of Babylonia and Assyria, n° 707 et de divinités ? ..... SYRIA- 120
en même temps la femme, qui s'est approchée- avec- cette flexion légère du
buste1 qui indique la confiance, mais souligne aussi une discrète réserve. Ce
monument est un parfait exemple de l'élégance et du réalisme dont les Sé
mites de Mari imprégnèrent l'art sumérien. Cette statuette fut recueillie dans
la cella (17), au pied du mur oriental de la chambre.
M. 262. D'un genre que nous appellerions volontiers « grotesque », une
petite statuette double (hauteur 0 m. 169) de deux hommes, debout, côte à
côte (pi. XXI, 1). La technique est plus que sommaire. Les deux personnages,
qui ne sont pas tout à fait de la même taille, sont vêtus d'une longue robë-
kaunakès qui tombe à terre, sauf par-devant, où elle s'arrête à la cheville des
pieds, dessinés dans un évidement, posés à plat et sur le même plan. Sans
doute avec une idée de symétrie, le vêtement couvre l'épaule droite de l'homme
de gauche et l'épaule gauche de l'homme de droite. Chacun d'eux tient de la
main gauche un instrument annelé et recourbé, qui doit être un cor- Le bras
droit est collé au corps, la main fermée, avec, entre le pouce et l'index, une
petite cavité. Une ligne verticale marque gauchement, par-devant, la sépa
ration entre les deux individus, mais par derrière, le kaunakès se confond,
partagé en deux, à la man

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