Les grandes villes françaises étendent leur influence
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Entre 1990 et 1999, les grandes aires urbaines ont fortement contribué à la croissance démographique du pays. A elles seules, onze d'entre elles totalisent la moitié de son accroissement. L'aire urbaine de Paris garde sa première place en termes de contribution, mais perd cependant de son dynamisme. En revanche, seize villes de province s'affirment avec une croissance démographique double de celle de la France métropolitaine. Les aires urbaines du Grand-Sud-Est et du Val de Loire font partie des plus dynamiques. La population continue donc à se concentrer autour d'un nombre de plus en plus réduit de villes. Parallèlement ces villes s'étalent de plus en plus, en profitant parfois du manque de dynamisme des territoires voisins.

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Langue Français

Extrait

N° 766 - AVRIL 2001
Prix : 15 F (2,29€)
Les grandes villes françaises
étendent leur influence
Philippe Julien, Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur
e entre 1990 et 1999, les grandes aires 7 de 1975 à 1982, se hisse à la 4 place. Sa
contribution est de plus en plus forte, commeurbaines ont fortement contribué à la
ecelle de Rennes, qui passe à la 7 place. AEcroissance démographique du el’inverse, Lille n’est que 12 par sa contribu-
pays. A elles seules, onze d’entre elles tion, comme dans la période précédente,
ealors que par sa taille, elle est la 4 aire ur-totalisent la moitié de son accroisse-
e ebaine du pays. Nice progresse de la 8 àla6
ment. L’aire urbaine de Paris garde sa pre- place dans le classement par taille des aires
mière place en termes de contribution, urbaines du fait de sa fusion avec
Grasse-Cannes-Antibes. Cependant ellemais perd cependant de son dynamisme.
continue à régresser en termes de contribu-
En revanche, seize villes de province s’af- tion : depuis les années soixante-dix, elle a
e efirment avec une croissance démogra- chuté de la 2 àla10 place. La moitié de la
croissance démographique française est lephique double de celle de la France métro-
fruit d’un nombre d’aires urbaines de plus en
politaine. Les aires urbaines du plus réduit. Sur la période 1990-1999, onze
Grand-Sud-Est et du Val de Loire font aires urbaines suffisent ; alors que sur la pé-
riode 1975-1982, il en fallait 19, en adoptantpartie des plus dynamiques. La population
la délimitation des aires urbaines définie à
continue donc à se concentrer autour d’un partir du recensement de 1999 (par la suite
nombre de plus en plus réduit de villes. Pa- on parlera de délimitation de 1999). Cette
baisse est encore plus considérable si l’onrallèlement ces villes s’étalent de plus en
considère les délimitations des précédents
plus, en profitant parfois du manque de dy-
Les 25 aires urbaines les plus contributives à lanamisme des territoires voisins.
croissance démographique entre 1990 et 1999 :
Grand-Sud-Est et Val de Loire se distinguent.
NLes limites des aires urbaines sont révisées à
Lille
INSEE
l’occasion de chaque recensement. En 1999,
la France métropolitaine compte 354 aires ur-
Caenbaines regroupant 77 % de la population. En
Paris Strasbourg
1990, 361 aires urbaines rassemblaient 73 %
Rennes
Orléansde la population. Ainsi, le nombre des aires ur-
Angers
Toursbaines a diminué, mais leur population totale a
Nantes
Genèveaugmenté. Cette évolution n’est contradic- Poitiers AnnemasseTaux de croissance
annuel La Rochelletoire qu’en apparence. Elle résulte de deux
Lyon Annecy+phénomènes simultanés : une polarisation et Contribution à la
Grenoble0,74 croissance
démographique Bordeauxun étalement urbain (encadré). –
Avignon
Nîmes Nice
Toulouse
Onze aires urbaines à l’origine de la Bayonne
Montpellier
Toulon
Marseille
Perpignanmoitié de la croissance Aix-en-Provence
démographique du pays
Onze aires urbaines, qui représentaient Lecture : Ces 25 aires urbaines se sont accrues de plus de 15 000 ha-
bitants entre 1990 et 1999 et ont contribué aux deux tiers de la crois-34 % de la population française en 1990, totali-
sance démographique de la France métropolitaine. Parmi elles, les
sent la moitié de l’accroissement démogra-
onze aires les plus contributives sont représentées par un rond de
phique du pays dans la dernière décennie plus grand diamètre (elles représentent la moitié de la croissance
française). Un rond noir représente un taux de croissance annuel su-(tableau 1). En 1999, Paris, Toulouse, Lyon
périeur à 0,74 % (c’est-à-dire double du taux de croissance de la
sont les trois aires urbaines qui progressent le
France métropolitaine).
plus, comme entre 1982 et 1990. Montpellier, Source : recensement de la population de 1999, Insee
INSEE
PREMIEREcroissance démographique urbaine est Les onze aires urbaines qui contribuent le plus à la croissance démogra-
la plus dynamique (carte).phique de la France au cours des deux dernières périodes intercensitaires
(délimitation de 1999)
L’extension d’une aire urbaineContributionà la Accroissement Accroissement
Aire urbaine croissance entre de 1990 à 1999 de1982 à 1990 est souvent un signe de1990 et 1999(délimitation de 1999)
absolu Taux annuel (%) absolu Taux annuel (%)(en %) périurbanisation …
Paris 16,6 315 084 0,32 628 291 0,75
6,5 1,53 103 704 1,66 La tendance est donc à la concentra-Toulouse 123 645
Lyon 5,1 97 083 0,68 101 814 0,85 tion croissante de la population dans
Montpellier 3,7 71 169 1,88 60 537 2,14 des villes. En même temps, ces villes
3,5 1,10 46 583 0,94Nantes 66 803 s’étalent de plus en plus : les aires ur-
Marseille-Aix-en-Provence 3,2 61 218 0,46 22 733 0,20
baines regroupent 13 908 communes
3,0 1,31 40 859 1,16Rennes 57 822
en 1999, contre 10 687 en 1990, etBordeaux 2,8 54 019 0,67 71 337 1,07
couvrent 176 000 km² au lieu deStrasbourg 2,3 43 140 0,81 27 971 0,63
2,2 0,51 84 544 1,25Nice 41 761 132 000. Cet étalement correspond à
1,8 33 752 0,69 40 731 1,00Toulon des phénomènes différents, que seule
1,2 22 900 1,28 32 181 2,35 l’analyse locale permet de préciserGenève-Annemasse
(Pour en savoir plus [2] et [3]).Très sou-100,0 1 903 240 0,37 2 280 284 0,51France métropolitaine
vent, l’extension des aires urbaines
Source : recensements de la population, Insee
entre 1990 et 1999 traduit une pour-
suite de la périurbanisation. Les actifsrecensements. Ainsi, sur la période 1982 et 1990, ces chiffres étaient de + 0,75
travaillent essentiellement dans les pô-1975-1982, 38 aires urbaines appor- % pour Paris et de + 0,51 % pour la France
les urbains mais vont habiter de plus entaient la moitié de la croissance démo- métropolitaine. La mesure de phénomènes
plus loin, dans une périphérie qui segraphique dans la délimitation de sur le long terme, à territoire constant, en
densifie ; c’est le plus souvent le fait1982 et 73 dans celle de 1975… soit minimise souvent l’importance. Cepen-
d’une population jeune, composée dequatre fois plus que dans la délimitation dant, la comparaison des taux de crois-
familles en quête d’espace. Ce phéno-de 1999 ! Désormais un petit nombre de sance de l’aire urbaine de Paris, telle que
mène concerne toutes les aires urbai-grandes villes, avec leur environne- délimitée en 1999, et de l’ensemble du
nes dynamiques citées plus haut.ment, suffit pour rendre compte de l’es- pays, suggère l’existence de phases d’al-
L’exemple le plus significatif est encoresentiel de la croissance démographique ternance dans les rôles contributifs de Pa-
celui de Paris. Entre 1990 et 1999, surdu pays. Depuis le début des années ris et de la province à la croissance
les 613 000 habitants dans la nouvellesoixante, la période 1975-1982 se dé- démographique depuis une trentaine
extension territoriale de l’aire urbainemarque comme étant la seule pendant d’années (+ 0,33 % par an pour Paris
de Paris, 106 000 sont des migrants enlaquelle la population a effectué un re- contre + 0,46 % pour la France métropoli-
provenance du territoire de l’aire ur-tour conséquent vers l’espace rural éloi- taine de 1975 à 1982 et + 0,96 % contre +
baine de Paris dans sa délimitation degné de la périphérie immédiate des 0,81 % de 1968 à 1975).
1990, ce qui correspond à un desserre-grandes villes.
ment important de population.Seize villes de province à la
L’essentiel de l’accroissement démo-La contribution de Paris à la croissance démographique
graphique d’une aire urbaine s’ef-croissance démographique remarquable
fectue en son cœur, cœur que l’on peut
diminue
appréhender par l’aire définie antérieu-Entre 1990 et 1999, seize aires urbai-
rement (1990). Cependant l’accrois-L’aire urbaine de Paris reste celle qui nes de plus de 150 000 habitants ont
sement de la population danscontribue le plus à la croissance démo- contribué pour plus de 30%àla crois-
l’extension de l’aire urbaine, entregraphique nationale (un sixième de sance démographique de la France mé-
1990 et 1999, joue également un rôlel’accroissement de la france métropoli- tropolitaine, alors qu’elles représentaient
non négligeable. Dans le cas de Nice iltaine). En effet, les nouveaux arrivants seulement 9,5 % de sa population en
est même prépondérant (tableau 2 età

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