Les recherches océanographiques dans l Arctique central - article ; n°2 ; vol.1, pg 360-372
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les recherches océanographiques dans l'Arctique central - article ; n°2 ; vol.1, pg 360-372

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1960 - Volume 1 - Numéro 2 - Pages 360-372
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

A. F. Laktionov
Les recherches océanographiques dans l'Arctique central
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 1 N°2. Janvier-mars 1960. pp. 360-372.
Citer ce document / Cite this document :
Laktionov A. F. Les recherches océanographiques dans l'Arctique central. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 1 N°2.
Janvier-mars 1960. pp. 360-372.
doi : 10.3406/cmr.1960.1429
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1960_num_1_2_1429LES RECHERCHES OCÉANOGRAPHIQUES
DANS L'ARCTIQUE CENTRAL*
L'Institut de recherches Arctiques et Antarctiques de l'U.R.S.S. poursuit
depuis dix ans des recherches systématiques dans les régions centrales de
l'Océan Glacial, — c'est-à-dire dans des zones dont certaines ne sont pas
accessibles aux navires océanographiques, même les plus modernes. L'Institut
a donc été amené à recourir aux services de l'aviation et à mettre au point
des techniques nouvelles d'investigation. Le présent exposé se propose de
dresser brièvement le bilan de ces recherches.
Les moyens utilisés.
Parallèlement à des expéditions aériennes organisées sur les régions à haute
latitude, des stations dérivantes ont été mises en fonctionnement. Les expédi
tions peuvent être entreprises d'avril à juin tandis que les stations dérivantes
sont en mesure de poursuivre leur travail durant toute l'année.
Jusqu'à présent, dix grandes expéditions aériennes d'observation océano
graphique à haute latitude ont été organisées. De 1937 à. I958> l'Union
Soviétique a, d'autre part, occupé huit stations dérivantes, dont deux
travaillaient simultanément en 1954 e* jusqu'à trois en 1955-1956.
Les stations dérivantes.
Ces stations, dont le personnel était périodiquement relevé, ont parcouru des
routes moyennes, longues de 640 à 2 050 km à des vitesses allant de 1,4 à
7,5 km par vingt-quatre heures ; la durée de la dérive variait de 335 à
1 106 jours.
Un matériel spécialement mis au point leur était confié : sondeurs acous
tiques, treuils portatifs allégés, bathymètres, filets et chaluts pour recherches
biologiques, dérivographes, appareils pour l'étude des échanges de chaleur
* Le Dr A. F. Laktionov, directeur du Département des glaces de mer, à
l'Institut de Recherches Arctiques et Antarctiques de l'U.R.S.S., a été l'hôte
de l'École Pratique des Hautes Études, VIe Section, du 14 au 22 juin 1959,
à la suite d'un protocole d'échange entre l'École Pratique des Hautes Études,
Division des Aires Culturelles (Centre d'Études Arctiques) et l'Institut de
Recherches Arctiques et Antarctiques de l'U.R.S.S. Le présent exposé a
été prononcé à l'occasion de ce séjour. RECHERCHES OCÉANOGRAPHIQUES DANS L'ARCTIQUE 361
entre la surface de l'eau et l'atmosphère, matériel spécial d'hydrologie pour
l'étude des masses d'eau, de leur taux de mélange et des courants de marée,
moulinets enregistreurs divers et appareils bifilaires de mesure des courants.
Les objectifs de recherches.
Expéditions aériennes et stations dérivantes assument des missions de
recherches extrêmement vastes : sondages des profondeurs de la mer, tempér
ature et salinité à différentes natures de fond, transparence, courants, taux
d'oxygène, alcalinité, concentration en ions H, analyse hydrochimique,
structure de la couche de glace, fonte, accroissement des glaces, influence des
conditions hydro-météorologiques, etc.
A ces objectifs viennent, par ailleurs, s'articuler des tâches complément
aires : recherches hydrobiologiques (zoo- et phytoplancton, benthos), météor
ologiques et actinométriques (bilan de radiation, observations thermiques,
etc.). Les expéditions sont d'autre part mises à profit pour essayer de
nouveaux appareils océanographiques.
Outre les aériennes à haute latitude et la mise en fonctionne
ment des stations dérivantes, l'Institut a également organisé des expéditions
océanographiques dites « complexes » (c'est-à-dire à objectifs multiples) dans
la partie septentrionale de la Mer du Groenland. Depuis 1955, les navires O b,
Lena et Toross ont ainsi parcouru les régions du seuil de Nansen et celles du
courant oriental groenlandais, au nord du 78e parallèle, — réalisant pour la
première fois des coupes océanographiques atteignant la côte du Groenland.
L'étude permanente de la couche de glaces.
L'observation aérienne de la couche de glaces dans l'Arctique central est
pratiquement poursuivie toute l'année. Elle vise à déterminer l'âge, l'aspect
et l'épaisseur de la glace, son entassement, sa concentration, les conditions
de formation de la glace hummoquée, les modes de désagrégation, d'enneige
ment, d'écrasement, les limites des glaces différentes, la disposition et la
dimension des plans d'eau libre, chenaux et clairières, ainsi que les caracté
ristiques de la dérive. Les résultats obtenus permettent de suivre sur plusieurs
années les variations saisonnières annuelles de la couche de glaces. D'autre
part, des radio-balises dérivantes et des stations météorologiques automat
iques assurent non seulement l'observation permanente des phénomènes de
dérive dans une zone déterminée, mais rendent également possible l'ét
ablissement d'un tableau d'ensemble des dérives sur une surface considérable.
Pour la période 1952-1958, plus de 100 radio-balises et 40 stations météorolo
giques automatiques étaient en fonctionnement.
Bilan des recherches.
Au total, le bilan des travaux effectués par les expéditions aériennes propre
ment dites, les équipes dérivantes et les expéditions océanographiques dans
le nord de la Mer du Groenland ressortit à plus de 50 000 observations sur les
courants, plus de 10 000 dont 20 sondages isolés, plus de 700 stations hydro
logiques profondes (dont 90 avec observation simultanée de la température
et de la salinité), et plus de 250 stations hydrobiologiques avec récolte de
plus de 800 échantillons de fond (carottes)1. En outre, de fréquentes observat
ions astronomiques ont permis de déterminer les trajets suivis par les
stations dérivantes.
1 La longueur maximum d'une carotte atteint 412 cm. Il en a été prélevé
par 830 9 N. et 530 31 E. à une profondeur de plus de 3 000 m.
11 362 A. F. LAKTIONOV
I. — Océanographie
Les objectifs principaux de la recherche océanographique dans l'Arctique
central sont les suivants :
i° Relief et dépôts du fond ; histoire géologique ;
2° Masses d'eau et leur dynamique ;
3° Caractéristiques chimiques des masses d'eau ;
4° Études des courants et dérive des glaces ;
5° Régime des glaces ;
6° Échanges de chaleur entre l'océan et l'atmosphère ;
7° Répartition et évolution des organismes marins.
Le relief du fond et l'histoire géologique.
L'analyse des résultats obtenus et des importantes découvertes qui ont été
faites, conduit à des conclusions de valeur qui modifient considérablement
les idées sur la structure du relief de fond de l'Arctique central.
Une longue surélévation sous-marine — qui a été dénommée la dorsale de
Lomonosov — a été, ainsi, découverte : elle s'étend sur près de i 8oo km des
îles Novosibirskie jusqu'au Groenland et à la Terre de Grant, elle s'élève en
moyenne à 2 500-3 000 m au-dessus du fond de l'océan et la profondeur
minimum est de 954 m. D'autres chaînes sous-marines, parallèles à la dorsale de
Lomonosov, mais moins élevées que celle-ci, ont été également repérées : elles
vont de l'île Wrangel à la Terre de Grant avec une profondeur minimum de
1 521 m. Par ailleurs, un sommet sous-marin à 730 m de profondeur a été
détecté au nord de la Terre François-Joseph par 85050 de latitude nord et
6i°55 de longitude est. En même temps, deux grandes dépressions étaient
découvertes : celle de l'Atlantique où la sonde atteint 5 449 m et celle du
Pacifique avec une profondeur de 3 836 m. D'autre part, il a été possible
d'établir que le seuil de Nans

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents