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Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°64, mars – avril 2011. 1. Lettre Santé-environnement mars – avril 2011, n°64. Édito ...

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Lettre Santé-environnement mars – avril 2011, n°64Édito Il y a importance et urgence à ce que les pouvoirs publics se bougent pour améliorer la politique de la qualité de l’air en France. Il y a des enjeux de santé publique que les récents résultats de recherche viennent confirmer et même conforter. Il y a, aussi, des informations qui confirment que ces effets sanitaires ont un coût certain pour la société et que des politiques publiques en la matière peuvent être positives. Il y a, enfin, le contentieux lancé par la Commission européenne contre la France pour le non-respect des valeurs limites PM10et qui peut nous coûter cher sans doute de l’ordre de 300.000 euros par jour si nous sommes condamnés. Le Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement communique sur le Plan particule et sa mise en œuvre concrète accompagnée d’une déclinaison locale, une nouvelle coordination du dispositif national de surveillance et un appui spécifique aux actions de réduction des émissions, parmi celles-ci la mise en œuvre de ZAPA (Zones d’actions prioritaires pour l’air), la réinstallation du Conseil national de 1 l’air et son renforcement, etc. Le présent numéro est entièrement consacré à la question de l’air ! Bonne lecture ! José Cambou Pilote du Réseau santé-environnement SommaireEdito P 1 Air intérieur, quoi de neuf ?2 P Des recherches européennes concernant l’air … P 3 La reconquête de la qualité de l’air : un chantier important et urgent !7 P Lettre du Réseau Santé-environnement – N°64 – mars – avril 2011 - Lettre externe du Réseau Santé-environnement de France Nature Environnement – Fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement fondée en 1968 et reconnue d’utilité publique en 1976. Site web:www.fne.asso.fr– siège social : 57, rue Cuvier 75231 Paris cedex 05 – Réseau Santé-environnement : 14 rue de Tivoli 31068 Toulouse cedex – Tél/Fax : 05 61 53 13 88 – mail :sante-env@fne.asso.frDirecteur de la publication: Bruno Genty –Rédacteur en chef: José Cambou
1 Attendue avant l’été.
Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°64, mars – avril 2011
1
Air intérieur, quoi de neuf ? Nous passons de l’ordre de 80 % de notre temps, et peut-être plus dans des espaces clos. Aussi quand on note la prévalence des allergies, de l’asthme et autres maladies respiratoires qui a augmentée au cours des dernières décennies on ne peut pas se 2 préoccuper que de l’air extérieur. En France, l’article 180 de la loi Grenelle2 fait enfin 3 figurer la qualité de l’air dans le code de l’environnement . Qu’y a-t-il de nouveau ? Premier axe : Caractériser la qualité de l’air dans les lieux accueillant du public et ce pour connaitre et agir. « Une surveillance de la qualité de l'air intérieur est obligatoire pour le propriétaire ou l'exploitant de certains établissements recevant du public ». C’est dans ce cadre qu’est mise en œuvre la surveillance d’établissements recevant des enfants (écoles, crèches, 4 …), considérant que les enfants sont des publics prioritaires . C’est au vu des résultats que des actions correctives peuvent être mises en œuvre. Deuxième axe : Donner aux citoyens des moyens de diminuer leur exposition et celles de leurs familles. « Les produits de construction et d'ameublement ainsi que les revêtements muraux et de sol, les peintures et vernis qui émettent des substances dans l'air ambiant sont soumis à une obligation d'étiquetage des polluants volatils à partir du 1er janvier 2012. » 5 Permettre de repérer des produits moins émissifs est important lors de l’acte d’achat . Il est évident aussi que rendre un tel étiquetage obligatoire c’est agir à moyen terme sur l’offre des produits mis en vente. (Ce qui s’est passé dans le cadre de l’électroménager à partir de l’obligation de l’étiquette énergétique est un très bon retour d’expérience.) Divers travaux ont été menés pour faire avancer la mise en œuvre de cette décision. 6 L’Ineris a rendu des rapports en 2009 et 2010 qui sont consultables en ligne . Un rapport sur la nécessité d’étendre l’étiquetage obligatoire des produits sur leurs émissions en polluants volatils à d’autres catégories de produits de grande consommation a été réalisé 7 par le Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement . 8 Le décret d’application de l’article de la loi Grenelle a été publié ce mois de mars . Le décret instaure l'obligation d'indiquer sur une étiquette, placée sur le produit ou son emballage, ses caractéristiques d'émission, une fois mis en œuvre, en substances volatiles polluantes. Il s'agit d'une autodéclaration. Le fabricant est responsable de l'exactitude des informations mentionnées sur l'étiquette, qu'il obtient par le moyen de son choix. Les modalités de présentation de l'étiquette et les substances polluantes concernées seront précisées dans un arrêté ; à notre connaissance celui-ci n’est pas encore publié.
2  Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement est publiée au JO du 13/07/2010. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022470434&dateTexte=&categorieLien=id3 L’article L. 220-10. 4 http://www.developpement-durable.gouv.fr/Surveillance-de-la-qualite-de-l,12027.htmlhttp://www.developpement-durable.gouv.fr/Premiers-resultats-de-la-campagne.html5 http://www.developpement-durable.gouv.fr/Etiquetage-des-principales-sources.html6 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Produits-consommation_Vfinale.pdfhttp://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_produits_conso_VF_avec_couverture.pdf7 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/tude_parlement_etiquetage_v3.pdf8 Décret n° 2011-321 du 23/03/2011 (JO du 25/03) relatif à l'étiquetage des produits de construction ou de revêtement de mur ou de sol et des peintures et vernis sur leurs émissions de polluants volatils. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023759679&dateTexte=&categorieLien=id
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Des recherches européennes concernant  l’air ! Aphekom un programme de recherche riche d’enseignements. 9 Les résultats du programme de recherche européen Aphekom , qui ont été présentés au 10 cours d’un séminaire le 2 mars 2011 qui s’est déroulé dans les locaux de l’InvS , apportent un nouvel éclairage sur les effets sanitaires et économiques de la pollution atmosphérique urbaine en Europe.
Aphekom est un projet de recherche, sur 3 ans, qui a associé de nombreuses équipes scientifiques et qui a été coordonné par Sylvia Medina de l’InVS.
Une soixantaine de scientifiques de 12 11 pays de l’UE se sont penchés sur l’air de 25 grandes villes européennes représentant un total de 39 millions d’habitants. 9 villes françaises sont directement impliquées.
Aphekom est dans une lignée de programmes précédents : Aphea 1994, Aphea 1998, 12 Apheis 2002.
Le but d’Aphekom est de fournir des renseignements sur les impacts sur la santé de la pollution atmosphérique afin d’aider les décideurs à mettre en œuvre des politiques européennes, nationales et locales plus efficaces ; il vise aussi à permettre de mieux conseiller les personnes vulnérables et le grand public afin de protéger leur santé.
La présentation des résultats voulait répondre à des questions telles que : Que sait-on aujourd’hui des impacts sur la santé de la pollution atmosphérique dans les villes européennes ? Quels sont les coûts monétaires associés ? Les politiques de réduction de la pollution de l’air sont-elles efficaces ?
9 Improving Knowledge and Communication for Decision Making on Air Pollution and Health in Europe. 10 Institut de veille sanitaire. 11 http://www.aphekom.org/web/aphekom.org/who-we-are12 http://apheis.net/http://www.apheis.org/
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Quels bénéfices économiques peut-on associer à une réduction de la pollution atmosphérique ? Comment améliorer la communication entre les scientifiques et les décideurs concernés par les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique ? Les scientifiques insistent sur le fait que les résultats disponibles ont été obtenus d'une manière standardisée et donnent une estimation robuste sur les effets sur la santé de la pollution de l'air dans chacune des 25 villes Aphekom. L’étude établit clairement le lien entre la pollution de l’air et le développement de l’asthme chez les enfants. Elle confirme également le rôle de cette pollution en ce qui concerne les maladies cardiaques et pulmonaires chez les adultes. Mais les auteurs signalent que ces conclusions sous-estiment probablement l’impact total de la pollution de l’air, car ils ne représentent que la pointe de l’iceberg (ne sont pas pris en compte par exemple les visites chez le docteur, la prise de médicaments, la diminution de performance, les effets sur le système cardiovasculaire, etc).
Les conclusions du programme scientifique européen Aphecom sont sans appel : la pollution de l’air dans les grandes villes a un impact direct sur l’espérance de vie. Pour la première fois, ce programme caractérise une morbidité induite importante.
En s’appuyant sur des méthodes classiques, l’évaluation de l’impact sanitaire dans 25 grandes villes européennes montre que l’espérance de vie pourrait augmenter jusqu’à 22 mois pour les personnes âgées de 30 ans et plus (en fonction de la ville et du niveau moyen de pollution), si les niveaux moyens annuels de particules fines PM2,5, étaient 3 ramenés à la valeur guide préconisée par l’OMS, c'est-à-dire 10µg/m . Pour les villes françaises, le chiffre de gain en espérance de vie serait de 3 à 6 mois. Sur l’ensemble des 25 villes, cela concerne 19.000 décès dont 15.000 pour cause cardiovasculaire. Cela permettrait aussi un bénéfice d’environ 31,5 milliards d’euros (diminution des dépenses de santé, de l'absentéisme, coûts intangibles tels que le bien-être, l’espérance de vie et la qualité de vie). «Diminuer davantage les niveaux de particules fines dans l’air (desdites villes) entraînerait un bénéfice non négligeable en termes d’augmentation de l’espérance de vie et de réduction des coûts pour la santéA titre d’exemple, cette ». étude montre que la perte d’espérance de vie associée à un niveau de concentrations de particules fines supérieur au seuil de l'OMS pour les personnes âgées de 30 ans et plus est estimée à 5,8 mois à Paris, 7,5 mois à Marseille, 5 mois à Bordeaux...
Habiter à proximité du trafic routier augmente sensiblement la morbidité attribuable à la pollution atmosphérique. Des polluants comme les particules ultrafines sont produites à des concentrations élevées le long des rues et des routes à forts volumes de trafic (plus de 10.000 véhicules jour). Il se confirme de plus en plus que vivre à proximité des rues et ces routes peut avoir des effets graves sur la santé, en particulier sur le développement des maladies chroniques maladies. Pour les 10 villes européennes plus particulièrement étudiées sur cette question, vivre près de ces routes pourrait être la cause, chez les enfants, de l’ordre de 13 15% à 30% de tous les nouveaux cas d'asthme et d’une aggravation aigue des BPCO et, chez les adultes de 65 ans et plus, de problèmes aigus de maladie coronarienne. Cette exposition à la pollution liée au trafic local de proximité très commun dans les grandes villes européennes pourrait créer un lourd fardeau de maladies chroniques, qui ne figurait pas dans les évaluations antérieures de risque. « Au total, pour ces villes, le coût associé à ces impacts s’élèverait à environ 300 millions d’euros chaque année ». La figure ci-après présente le pourcentage de la population vivant à proximité de grandes voies de circulation dans 10 villes du projet Aphekom.
13 bronchopneumopathie chronique, maladie pulmonaire obstructive chronique.
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Tenter d’évaluer les retombées d’une législation. Les scientifiques d’Aphekom, se sont intéressés aux effets, grâce à la législation européenne, de restriction des niveaux de soufre dans les carburants. La diminution marquée et pérenne des niveaux de dioxyde de soufre dans l’air ambiant a permis de prévenir près de 2.200 décès prématurés, dont le coût est estimé à 192 millions d’euros dans les 20 villes étudiées. On voit bien là l’effet positif d’une législation tant d’un point de vue sanitaire qu’économique. 14 La transcription (synthétique) du séminaire est en ligne de même que de 15 nombreuses vidéos d’interviews et une plaquette de synthèse des résultats. Actuellement tous ces documents sont en langue anglaise. Dans les mois qui viennent nous disposerons, sur le site Aphekom de la publication de la traduction du document de présentation des résultats en français, de même qu’une synthèse pour chacune des villes françaises.
En conclusion, agir ! La population est de plus en plus urbaine. Les résultats d’Aphekom légitiment notre action : vouloir diminuer le trafic routier, ce qui au passage n’est pas qu’une question uniquement urbaine, mais le contexte urbain amène à des solutions spécifiques. Il faut donc à la fois agir sur le transport des personnes mais aussi sur celui du fret. Depuis de nombreuses années, France Nature Environnement insiste sur la nécessité de développer les transports en commun pour réussir à diminuer le parc automobile en circulation dans les grandes agglomérations, mais ce n’est pas la seule mesure à mettre en œuvre. La réduction de la pollution passe également par une politique volontariste en ce qui concerne la place du fret. Celle-ci ne sera rendue possible que par le
14 http://www.aphekom.org/c/document_library/get_file?uuid=7a9508f4-c4e4-4840-878e-7504b29307d3&groupId=10347(en anglais) 15 http://www.aphekom.org/c/document_library/get_file?uuid=5532fafa-921f-4ab1-9ed9-c0148f7da36a&groupId=10347(en anglais)
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développement de plateformes de logistique urbaine améliorant considérablement la desserte des agglomérations, notamment par des véhicules de livraison électriques. Il est indispensable de tenir compte de cet enjeu économique aussi bien en ce qui concerne la révision prochaine de plans de déplacement urbain, des plans de protection de l’atmosphère, l’élaboration des schémas régionaux climat-air-énergie que dans le cadre des futurs projets d’infrastructures linéaires. Ces divers PPA sont à réviser ; l’occasion à ne pas manquer de les doper !
Les résultats du projet EPHECT sont attendus en 2013. 16 L’Anses participe au projet européen EPHECT. Ce projet a débuté le 1er juin 2010 et prendra fin le 30 juin 2013. L’organisme belge VITO en est le coordinateur ; les autres partenaires associés sont l’institut de sondage IPSOS (Belgique), l’université TUM (Allemagne), le centre de recherche NRCWE (Danemark), l’institut IDMEC (Portugal), l’université UOWM (Grèce) et l’université UMIL (Italie). EPHECT est une action collaborative européenne, financée par l’Union européenne dans le cadre du programme d’action communautaire dans le domaine de la santé. EPHECT s’intéresse aux produits de consommation et leurs scénarios d’utilisation, reconnus pour être des sources potentielles de danger pour la santé et autres polluants d’intérêt de l’air dans les logements. L’objectif principal d’EPHECT est d’identifier et de quantifier un ensemble de polluants clés de l’air intérieur et de polluants émergents émis par une sélection de classes de produits de consommation, dans les conditions d’utilisation classiques en Europe. Le but du projet EPHECT est de fournir des outils d’aide à la réduction du risque associé à l’utilisation des produits de consommation dans l’air intérieur, avec pour finalité l’amélioration de l’air dans les environnements intérieurs et ce pour préserver la santé des citoyens. Pour plus d’informations vous pourrez vous rendre sur le site internet du projet : https://sites.vito.be/sites/ephect/Pages/home.aspx. 16 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
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La reconquête de la qualité de l’air,  un chantier important et urgent ! L’importance du sujet La France compte aujourd’hui 3,5 millions d’asthmatiques. 50 000 personnes sont atteintes d’une insuffisance respiratoire grave. Les enfants sont particulièrement sensibles aux irritants car leur appareil respiratoire est immature. 30 % de la population présente une allergie respiratoire. Certaines personnes présentent une sensibilité bronchique accrue, voire une hyper réactivité bronchique.17 L’INERIS a établi que la population exposée en France à des dépassements de normes de particules dans l’air ambiant représentait : 15 millions de personnes en 2007, 1,3 millions en 2008, près de 6 millions en 2009. Les écarts s’expliquent très majoritairement par des conditions météo différentes (précipitations, vent, ensoleillement), infiniment plus que par les effets de politiques publiques sur cette période. La caractérisation de l’état des lieux de la qualité de l’air 18 Les polluants atmosphériques sont principalement liés aux activités des humains mais 19 proviennent aussi directement de la nature . En milieu urbain, ces polluants sont essentiellement d’origine humaine. Ils peuvent être regroupés au sein de deux familles bien distinctes les polluants primaires et les polluants secondaires. Les polluants primaires sont directement issus des sources de pollution. Parmi ces polluants, on trouve 20 21 les oxydes d’azote (NOx) , le dioxyde de soufre (SO2les particules fines de diamètre) , 22 inférieur à 10 et 2,5 micromètres (PM10et PM2,5Les polluants secondaires ne sont pas) . directement émis par une source de pollution donnée mais se forment par transformation chimique des polluants primaires dans l'air. On peut citer par exemple l’ozone (O3) qui se forme lorsque les hydrocarbures et les oxydes d’azote réagissent sous l’effet du rayonnement solaire. Les réels problèmes de pollution de l’air, à l’échelle de la France, portent sur les particules, le dioxyde d’azote et l’ozone. Voici un focus sur les données disponibles de 2010. Evolution des moyennes annuelles de PM10 Comparaison par source de contributions. On voit bien que c’est le trafic qui pèse le plus.
17 L’Institut national de l’environnement industriel et des risques. 18 Transports, activités industrielles, chauffage, agriculture, etc. 19 Pollens, éruptions volcaniques, zones humides ou forestières, érosion des sols, etc. 20 Contribution du trafic routier notamment. 21 Par exemple lié à la combustion du charbon. 22 Provenant des fumées des combustions, du trafic routier, des industries, du chauffage domestique et du brûlage.
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En 2010, 15 agglomérations de plus de 100.000 habitants dépassaient les valeurs limites en matière de PM10. Le contentieux lancé par la Commission européenne contre la France pour le non-respect des valeurs limites PM10s’accélère et 16 zones (sur 8 régions administratives) pourraient être envoyées prochainement devant la Cour Européenne de Justice. Parmi ces 16 zones, 5 n’enregistreraient plus de dépassement en 2010. Mais dans 4 nouvelles zones des dépassements ; ils seraient toutefois dus en grande partie à des pollutions naturelles (DOM-TOM). Ce n’est pas pour autant que les personnes concernées ne les respirent pas ! Les particules naturelles peuvent être toxiques et avoir des effets sur la santé. En ce qui concerne le dioxyde d’azote, la France enregistre en 2010, 24 agglomérations de plus de 100.000 habitants touchées par des dépassements de valeur limite. Les évolutions des moyennes annuelles pour le NO2 ne baissent pas alors que la valeur limite annuelle, elle diminue. Là aussi le poids du trafic est prépondérant.
La clé santé publique est fondamentale. Pour que des projets d’évolution de la ville, y compris des modes de déplacements au sein de la ville, soient coproduits par l’ensemble des acteurs et soient acceptables par tous il faut rentrer dans les questions de sens. Les pouvoirs publics se bougent mais avec retard. La convergence de la recherche sur la qualité de l’air, des données disponibles sur les effets sanitaires, des risques financiers encourus par la France si celle-ci est traduite devant la Cour européenne de justice, les engagements du Grenelle, etc. a débouché sur des volontés d’agir de la part des Pouvoirs publics. Ceci se traduit par des actions prévues dans le Plan national santé environnement 23 24 (PNSE2) , par le Plan particules, par des projets de mise en place de ZAPA , …
23 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/PNSE2.pdf
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25 Le plan particule rendu public le 30 juillet 2010 comporte 35 actions. Elles sont classées par secteurs contributifs comporte 8 Actions dans le secteur domestique, 5 Actions dans le secteur industriel et résidentiel tertiaire, 11 Actions dans le secteur des transports, 9 Actions dans le secteur agricole, 2 Actions transversales. 26 Nous avons déjà eu l’occasion de parler des ZAPA dans un précédent article , un dossier est à présent en ligne, dédié à cette question, sur le site du Ministère de l’écologie, du 27 développement durable, des transports et du logement , rappelons que la mise en 28 œuvre d’expérimentation de ZAPA provient de la loi Grenelle 2 . Depuis l’entrée en 29 vigueur des Low Emissions Zones , une diminution des émissions de particules PM10 ont pu être enregistrées de l’ordre de 19% à Londres, 25% à Berlin, 40% à Stockholm.
Bien évidemment il y a une nécessité de décliner le plan particules dans les territoires. Différents types de lien juridiques régissent les relations entre les différents plans existants ce qu’illustre le schéma. Les différents schémas et plans doivent participer à rendre tout cela opérant, efficace… Les orientations européennes La Stratégie thématique européenne sur la pollution atmosphérique définit des objectifs intermédiaires pour 2020 :- 59% de PM2.5primaires, - 60% NOx, - 82% SO2, - 51% COV, - 27% ammoniac.Il existe une réponse positive du Président et des autres Commissaires sur les points suivants : - un réexamen complet des politiques de la qualité de l’air au plus tard en 2013 ceci inclus la révision de la Directive NEC sur les plafonds d'émissions, - une action immédiate dans certains domaines spécifiques (teneur en soufre des carburants pour navires, véhicules et émissions du secteur non routier, négociations internationales « eg. Gothenburg Protocol » mais aussi les secteurs de l’énergie, la cohésion, l’agriculture, la recherche), - de la coopération avec les Etats membres afin de les aider à respecter la législation, - de travailler sur les synergies avec les politiques sur le changement climatique, Et de faire tout cela en lien avec les objectifs de la stratégie Europe 2020.
24 Zones d’actions prioritaires pour l’air. 25 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/plan_particules_complet.pdf26 N° 63 de la Lettre. 27 http://www.developpement-durable.gouv.fr/Qu-est-ce-qu-une-zone-d-actions.html28  Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement et tout particulièrement de son article 182. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022470434&dateTexte=&categorieLien=id29 Terme utilisé en international et dont la traduction en phrase est ZAPA.
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Les Assises nationales de la qualité de l’air Les premières Assises nationales de la qualité de l’air, à l’initiative de l’Etat, qui se sont déroulées les 6 et 7 avril 2011 ont été l’occasion de présentations et d’échanges sur l’état des lieux, sur les moyens d’actions, secteur par secteur de contributions à la pollution, et sur des retours d’expériences françaises et étrangères. Retrouvez en ligne … les interventions et les vidéos surwww.assisesdelair.ademe.fronglet "actes des journées" 30 Notons dans les messages de l’InVS :niveaux de particules actuellement« Les observés sont associés à des risques pour la santé (impact substantiel étant donné la taille de la population exposée). » « Il y a une relation continue entre niveaux d'exposition et niveaux de risque à l'échelle de la population. Il faut raisonner comme s'il n'y avait pas de seuil et ne pas se contenter de gérer les pics mais agir sur le pollution de fond et les sources (émissions de polluants et de précurseurs). »
La part respective des différents secteurs contributifs en PM2,5et NOx La présentation ci-contre démontre bien comment il peut y avoir des différences locales entre les données moyennées nationales et deux régions très contrastées, ici la Gironde et
Les parts respectives des contributions des différents secteurs évoluent au cours du temps que ce soit en poids sur une année ou au fil des heures au cours d’une journée. A noter que l’âge moyen des appareils de chauffage bois est encore de 15 ans ; nous avons donc à mobiliser pour faire remplacer ces vieux appareils par des appareils flamme verte de nouvelle génération qui ont un rendement beaucoup plus performants et diffusent beaucoup moins de polluants tant dans l’air intérieur qu’extérieur. Pour JL Jaffrezo, du CNRS, les particules dont nous parlons sont en fait composées d’un mélange d’une multitude d’espèces chimiques issues de très nombreuses sources d’émissions. Certaines de ces espèces chimiques sont très caractéristiques d’une source d’émission précise, par exemple : le NaCl pour les embruns marins, le lévoglucosan pour les émissions de combustion de biomasse. Il suffit donc de réaliser les analyses chimiques de ces « traceurs » dans les émissions des sources et dans l’air ambiant et d’exprimer les mesures d’air ambiant comme la combinaison des contributions de différentes sources. Les caractéristiques chimiques des particules sont très différentes selon les sites, les saisons, les épisodes, …. Les profils chimiques sont caractéristiques des sources d’émissions et des processus d’évolution.
30 Institut national de veille sanitaire.
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Les Assises ont été l’occasion aussi de rappeler de la nécessité des approches air climat énergie et les synergies possibles mais aussi qu’il peut y avoir des synergies et des antagonismes entre ce qui est bon pour le climat et ce qui est bon pour la qualité de l’air. Le dessin fourni par l’APPA est causant en la matière.
Cela ne saurait nous faire valider l’intérêt de développer le nucléaire parce que les seuls critères climat et air sont insuffisants.
Le schéma de Didier Hauglustaine (CNRS)illustre bien les synergies.
On l’a bien compris il faut faire évoluer les pratiques dans tous les secteurs transports, agriculture, chauffage, industries, pour améliorer la qualité de l’air. Les acteurs publics doivent être moteurs en la matière mais s’ouvrir aussi à des évolutions de conception et de gouvernance ; certains diraient il faut changer de paradigme. Deux exemples, en matière de transport des personnes : il ne faut pas seulement aborder les solutions pour abandonner l’usage de la voiture mais d’abord celles pour diminuer les mobilités contraintes ; dans une même zone urbaine il faut mieux articuler les décisions des autorités organisatrices de transport entre elles, …
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