Marteaux de bronze iraniens - article ; n°3 ; vol.35, pg 284-293
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Description

Syria - Année 1958 - Volume 35 - Numéro 3 - Pages 284-293
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Jean Deshayes
Marteaux de bronze iraniens
In: Syria. Tome 35 fascicule 3-4, 1958. pp. 284-293.
Citer ce document / Cite this document :
Deshayes Jean. Marteaux de bronze iraniens. In: Syria. Tome 35 fascicule 3-4, 1958. pp. 284-293.
doi : 10.3406/syria.1958.5331
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1958_num_35_3_5331MARTEAUX DE BRONZE IRANIENS
PAR
JEAN DESHAYES
Un curieux instrument de bronze est passé durant l'été 1957 entre les
mains d'antiquaires parisiens (pi. XXII, 1 et 2) (1). Il s'agit d'un marteau
long de 16 cm. 50, à trou d'emmanchement rectangulaire allongé selon
l'axe de l'objet et partageant ce dernier en deux parties de longueur à
peu près égale et bien équilibrées. L'axe du marteau proprement dit est,
en gros, perpendiculaire à celui du manche; d'abord dilaté au niveau du
trou d'emmanchement, le corps du marteau, de section ronde, s'amincit
quelque peu avant de s'épanouir en une large tête circulaire, légèrement
bombée, dont les bords montrent quelques traces de détérioration. A peu
près au niveau du diamètre minimum, une nervure ronde entoure le marteau
La partie postérieure de l'instrument pend obliquement par rapport
au marteau, donnant à l'ensemble un profil incurvé. Cette inclinaison
s'amorce déjà au niveau du trou d'emmanchement, dont les bords supérieur
et inférieur sont coupés en oblique par rapport à l'axe du manche. De sec
tion rhomboïdale à arêtes marquées, le talon se termine par une tête de
bélier en ronde-bosse, dont sont figurés les cornes semi-circulaires, rabattues
derrière les oreilles, ainsi que les gros yeux ronds et saillants, soulignés
d'une nervure annulaire. Derrière la nuque de l'animal, un masque humain
en relief prolonge l'arête du bord supérieur; le visage, de facture très gros
sière, est caractérisé surtout par un menton triangulaire très prononcé
et un front bas. Le crâne aplati se confond avec l'extrémité postérieure de
l'objet, au-dessus des cornes du bélier. Le nez, la bouche et les yeux sont à
peine indiqués, ou plutôt ont sans doute été effacés par l'usure du métal;
les oreilles n'ont probablement jamais été figurées.
(*) Nous sommes redevables à MM. J. Char- connaissance de cet objet et nous leur expri-
bonneaux et H. Seyrig d'avoir pu prendre nions ici toute notre reconnaissance. MARTEAUX DE BRONZE IRANIENS 285
Enfin, au niveau du trou d'emmanchement, un rivet, dont ne subsis
tent que les deux têtes rondes aplaties, assujettissait le manche dans le
collet. Le métal, dont il est difficile de préciser s'il s'agit de cuivre ou de
bronze — cette deuxième hypothèse étant la plus vraisemblable — , est
très bien conservé, et l'absence de lignes de suture à la surface de l'objet
aussi bien que la présence d'un décor en ronde-bosse, laissent supposer
que ce marteau fut moulé « à cire perdue ».
La provenance indiquée, « entre Delphes et Thermi » (?), est certain
ement erronée, aucune découverte de ce genre n'ayant jamais été faite dans
le monde égéen. En revanche, cet instrument s'insère très bien dans toute
une série de marteaux d'origine iranienne, dont aucune étude précise n'a
été jusqu'à ce jour entreprise; le plus grand nombre cependant en a déjà
été publié.
Ce sont d'abord trois marteaux de la région de Nihavand (1), à trou
d'emmanchement rectangulaire, axe curviligne et talon pendant très élargi,
terminé par un crochet ou percé d'un trou. Dans les deux cas un tel dispos
itif permettait d'assujettir au manche la partie postérieure de l'instrument
au moyen de liens de cuir ou de fibres tressées.
En outre la face antérieure du talon est creusée
d'une rigole où venait buter le manche. Un
rivet, conservé dans un seul cas, traversait le
trou d'emmanchement. Le marteau proprement Illustration non autorisée à la diffusion
dit, de section rectangulaire, se termine par une
tête légèrement bombée.
A ce premier groupe il faut joindre deux mar- ^*<snz=—i\ " ~"i
teaux du musée du Louvre, provenant de Suse, FlG t _ Marteau de Suse
et jusqu'ici non publiés (2). (Musée du Louvre) (%)
L'un, sans numéro, mesure environ 12 cm.
(fig. 1 et fig. 3, au milieu). Le trou rectangulaire s'élargit de haut en bas
(0 cm. 70 sur 1 cm. 80 et 0 cm. 80 sur 2 cm.). Le marteau, à peu près
perpendiculaire au manche, présente une section rectangulaire dont les
(*) Herzfeld, Iran in the Ancient East, (2) Nous voulons remercier ici M. A. Parrot,
p. 131, pi. XXVII, 1 et fîg. 248; S. Smith, qui a bien voulu nous autoriser à les publier.
BMQ, XI (1936-37), p. 60-61, pi. XXI, 2. 286 SYRIA
angles sont arrondis; l'axe en est légèrement curviligne et la tête, assez
bombée, s'incline légèrement. Le talon, très plat et disposé très oblique
ment par rapport au manche, constitue une butée à l'arrière de celui-ci;
il s'élargit progressivement, mais les deux angles qui le terminaient sont
brisés. Il est probable que le bord supérieur s'achevait par un crochet,
tandis qu'à l'extrémité inférieure subsistent les vestiges d'un trou. Enfin
deux rivets, aujourd'hui disparus, traversaient le manche. Le métal est
très bien conservé et la tête ne porte aucune trace d'écrasement.
L'autre marteau, dont le numéro est illisible, est long de 14 cm. (fig. 2
et fig. 3, en haut). Le trou rectangulaire mesure 1 cm. sur 2 cm. 20 à chaque
extrémité. Par ailleurs la configuration générale
est la même que précédemment; le crochet prolon
geant l'angle supérieur du talon est ici préservé,
ainsi que le trou du bord inférieur. Un seul trou
de rivet traverse chaque paroi du collet. Enfin le
Illustration non autorisée à la diffusion marteau est légèrement plus relevé et plus élargi
que dans l'autre exemplaire susien; mais le métal
étant très délité et fendillé, la forme primitive de
la tête n'apparaît plus que vaguement.
Ce groupe, dont aucun exemplaire n'est bien
daté, comporte un certain nombre de caractères Fig. 2. — Marteau de Suse
(Musée du Louvre) (%) communs avec notre marteau : courbure de l'axe,
inclinaison du talon très développé, trou rectan
gulaire (1), rivet traversant le manche. Il en diffère cependant par la
section rectangulaire de la tête, le collet étroit, non dilaté, la butée que
constitue derrière le manche le bord antérieur du talon, le trou qui perce
l'extrémité de celui-ci, enfin l'absence de tout décor en relief ou en
ronde-bosse.
(l) Que par ailleurs on ne retrouve à l'Age Il apparaît en outre en un marteau de Raaz
du Bronze qu'en quelques marteaux mycén Goour (Talyche), à bras également symét
iens, de forme au reste très différente, à riques (MSP, IV, 1896, p. 77, fig. 79); sans
deux bras symétriques : BSA, XLIX (1954), doute s'explique-t-il ici par des affinités ira
p. 294, n° 413, fig. 16 (de Mycènes) ; Copenhague niennes.
Nat. Museet, n° 1444 (des environs d'Athènes). DE BRONZE IRANIENS 287 MARTEAUX
Ce dernier apparaît en revanche dans un second groupe de marteaux
iraniens. Ces instruments sont eux aussi caractérisés par la section plus ou
moins rectangulaire de la tête, mais diffèrent des précédents par la forme
elliptique du trou d'emmanchement. Le plus significatif de ces marteaux
a été découvert à Suse, dans un
sarcophage de la Ville Royale, et
est conservé au Musée du Louvre
(fig. 3, en bas) (1). Le profil est le
même que dans le groupe précédent,
un rivet traverse le trou d'emman
chement elliptique, le talon forme
butée à l'arrière du manche et est
percé d'un trou près du bord infé
Illustration non autorisée à la diffusion rieur; enfin le marteau très court
présente une section grossièrement
trapézoïdale. Le talon est décoré de
trois faisceaux de trois nervures
longitudinales, terminés chacun par
un enroulement; l'ensemble affecte
l'allure d'une longue queue d'oiseau.
De plus le bord supérieur de l'objet
s'orne de deux

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