Neuropsychologie et neurolinguistique. Thèmes de recherche commune - article ; n°44 ; vol.10, pg 4-19
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Description

Langages - Année 1976 - Volume 10 - Numéro 44 - Pages 4-19
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

E Weigl
M Bierwisch
Neuropsychologie et neurolinguistique. Thèmes de recherche
commune
In: Langages, 10e année, n°44, 1976. pp. 4-19.
Citer ce document / Cite this document :
Weigl E, Bierwisch M. Neuropsychologie et neurolinguistique. Thèmes de recherche commune. In: Langages, 10e année, n°44,
1976. pp. 4-19.
doi : 10.3406/lgge.1976.2325
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1976_num_10_44_2325Egon Weigl et Manfred Bierwisch
Berlin (R. D. A.)
NEUROPSYGHOLOGIE ET NEUROLINGUISTIQUE
THÈMES DE RECHERCHE COMMUNE *
1. Remarques introductives.
L'évolution rapide de la psycholinguistique comme discipline scientif
ique spécifique x a conduit à une collaboration de plus en plus étroite entre
les psychologues et les linguistes. A l'intérieur de cette discipline, les
désordres du langage parlé ou écrit consécutifs des lésions corticales posent un
ensemble spécifique de problèmes. Les recherches en ce domaine exigent une
constante collaboration entre les neuropsychologues et les linguistes. Toutef
ois, jusqu'à présent, celle-ci s'est bornée en général à l'emprunt par les apha-
siologues de concepts linguistiques épars et à la réinterprétation linguis
tique de certaines données établies et analysées par des aphasiologues. Le
vrai travail d'équipe entre les représentants des deux disciplines, commenç
ant par la confrontation de certaines hypothèses, se poursuivant par des
observations et des expériences communes, et aboutissant à l'interprétation
et la généralisation des résultats obtenus, n'en est qu'à ses débuts. Cette
forme de collaboration, nous semble-t-il, devrait être approfondie en re
spectant les exigences propres de ces deux sciences 2. Cela signifie en parti
culier que des hypothèses suffisamment spécifiques émanant de la théorie
linguistique moderne devraient être reliées à des principes non moins spé
cifiques d'aphasiologie et qu'ils devraient, les uns et les autres, être mis à
l'épreuve par des expériences appropriées. Nous montrons ci-dessous à
l'aide de quelques résultats préliminaires obtenus par les membres de l'Arbei-
tsgruppe fur Sprach pathologie et ceux de l'Arbeitstalle fur Strukturelle
Grammatik, tous deux de l'Académie allemande des sciences (DDR),
comment on peut envisager une telle recherche neuropsycholinguistique.
Une étude précise des problèmes spécifiques de l'aphasie, si elle est
inscrite dans le cadre linguistique adéquat, donne des aperçus non seul
ement sur les phénomènes aphasiques et sur les performances normales dont
l'aphasie est une déviation spécifique et hautement instructive, mais aussi
sur la manière dont est mise en œuvre la connaissance implicite d'une
langue, telle qu'elle est décrite par les linguistes. De tels aperçus peuvent
à leur tour renseigner sur la réalité psychologique de certaines hypothèses
théoriques touchant la construction des descriptions linguistiques, c'est-à-
dire des grammaires d'une langue particulière. A ce propos, on peut se
poser des questions de ce type : soit un ensemble de niveaux linguistique-
ment justifiés pour la représentation de la structure linguistique, et les
composantes des grammaires, c'est-à-dire les règles sémantiques, syntaxiques,
* Article publié dans Foundations of Language 6 (1970), pp. 1-18.
1. Cf. Osgood et Sebeok (1965) pour une approche générale.
2. Il y a bien sûr d'importants efforts effectués dans ce sens, par exemple dans
Discorders of Language (1964), Osgood et Miron (1963), Kreindler et Fradis (1968),
Carterette (1966) ; des tentatives semblables ont été effectuées récemment par un
certain nombre de groupes de recherche dans différents pays. morphologiques et phonologiques, quelle est la raison d'être de ces niveaux
de représentation et de ces composantes grammaticales du point de vue de
leur accessibilité dans des conditions pathologiques ? Dans quelle mesure
sont-ils reliés à des aspects relativement autonomes des fonctions du lan
gage ou à des stratégies de performance ? Que peut-on déduire des obser
vations faites quant au statut psychologique de la compétence linguistique
telle qu'elle est décrite par les linguistes ? Ces hypothèses linguistiques
reçoivent-elles une justification supplémentaire de telles données neuro
psychologiques parce qu'elles peuvent expliquer des types particuliers de
désordres ? Est-ce que des preuves tirées de la pathologie pourraient révéler
des lacunes particulières dans le domaine de la compétence décrite par les
linguistes ? L'examen de questions de ce genre peut compléter le type de
recherche proposé par Miller (1964) sur la réalité psychologique des
concepts linguistiques.
2. Remarques méthodologiques.
Le profil général du raisonnement selon lequel nos recherches ont été
organisées est le suivant. Derrière tout comportement verbal ou perfo
rmance 3 linguistique, il y a la connaissance implicite d'une langue donnée
ou compétence. Cette compétence à parler et à comprendre une langue
spécifique est décrite par les linguistes dans les termes d'une grammaire
generative de cette langue (une telle description est bien sûr idéalisée sur
certains points). La performance consiste, d'autre part, en un système très
complexe de composantes complémentaires les unes des autres, telles que
la perception auditive et la labiolecture dans le traitement des signaux de
la langue parlée, ou encore telles que la perception auditive, la lecture, le
langage spontané, etc. Chacune de ces composantes est sans doute constituée
d'un ensemble d'étapes ou boucles, par exemple l'analyse auditive prélimi
naire, l'identification du pattern phonémique sous-jacent, la réalisation
du sens correspondant et l'organisation selon les règles syntaxiques, dans
la composante (ou stratégie) de perception auditive. Toutes ces composantes
et leurs sous-composantes, toutes ces étapes et toutes ces boucles sont
reliées d'une certaine façon à la compétence sous-jacente (nous fournirons
de plus amples détails là-dessus plus tard). Dans la performance normale,
il y a une interaction complexe de ces composantes et sous-composantes,
interdisant dans une large mesure un examen direct de la structure détaillée
des composantes de performance et de leur dépendance au regard de la
structure de compétence. Si on peut montrer assez clairement que, dans un
3. « Comportement verbal ou performance » doit être compris dans son sens le
plus large qui inclut l'écriture, la compréhension de l'écriture, la lecture à haute voix,
la dénomination d'objets et de situations, etc. Nous y inclurons, en particulier, toute
forme de communication écrite, à cause des témoignages extrêmement intéressants
fournis par plusieurs types d'alexie et d'agraphie. On peut remarquer en passant que le
concept de performance tel que nous l'entendons ne doit en aucun cas être identifié à
la notion d'« instrumentalité(s) » du langage de Goldstein. Goldstein (1960, p. 42)
distingue deux formes différentes de : le langage proprement dit dans lequel
les mots ont le caractère de symboles et le langage consistant en des performances
sensorielles et motrices apprises que nous appelons « instrumentantes du langage ».
Malgré une certaine ressemblance superficielle avec la distinction compétence/perfor
mance, la distinction de Goldstein est d'une tout autre nature ; nous n'en parlerons
pas plus longtemps ici. Pour un traitement de la distinction compétence/performance
en linguistique moderne telle que nous en parlons ici, voir par exemple Chomsky et
Miller (1963), Chomsky (1965) et Bierwisch (1966). pathologique donné, une (ou plusieurs) de ces composantes ou sous- cas
composantes a une perturbation que les autres n'ont pas, alors ces (sous-) doivent être considérées comme des unités fonctionnelles
relativement autonomes même dans la performance normale 4. Sans cela,
elles ne pourraient pas être sujettes à une perturbation isolée dans les cas
pathologiques. Une analyse détaillée des différents syndromes aphasiques
dans cette direction nous conduit progressivement à une meilleure compré
hension du système complexe des fonctions de la performance normale.
Comme la performance dépend de la compétence linguistique, l'analyse

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