Pour une re/présentation des connaissances a posteriori - article ; n°144 ; vol.35, pg 78-98
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Description

Langages - Année 2001 - Volume 35 - Numéro 144 - Pages 78-98
The present paper focussed on knowledge representation for (written) natural language processing systems built for man /machine communication. Why and how this type of verbal interaction may favour an alternative conception of the cognitive dimension of human verbal activity is discussed. According to the perspective adopted, the meaning of a message or of a discourse does not preexist in a mental representation. It is constructed by combinative relationship between the linguistic forms occurring. The cognitive dimension of discourse depends on its linguistic expression. To support this thesis a model of the semantics of predicative constructions is synthetically described. Several examples, stemming from an oral and a written corpora, give account of its psycholinguistics relevance.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

MME M.c. Manes Gallo
Pour une re/présentation des connaissances a posteriori
In: Langages, 35e année, n°144, 2001. pp. 78-98.
Abstract
The present paper focussed on knowledge representation for (written) natural language processing systems built for man
/machine communication. Why and how this type of verbal interaction may favour an alternative conception of the cognitive
dimension of human verbal activity is discussed. According to the perspective adopted, the meaning of a message or of a
discourse does not preexist in a mental representation. It is constructed by combinative relationship between the linguistic forms
occurring. The cognitive dimension of discourse depends on its linguistic expression. To support this thesis a model of the
semantics of predicative constructions is synthetically described. Several examples, stemming from an oral and a written corpora,
give account of its psycholinguistics relevance.
Citer ce document / Cite this document :
Manes Gallo M.c. Pour une re/présentation des connaissances a posteriori. In: Langages, 35e année, n°144, 2001. pp. 78-98.
doi : 10.3406/lgge.2001.900
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_2001_num_35_144_900M.C. Manes G allô
GRESEC, Équipe CRISTAL, Université Stendhal, Grenoble 3
& Praxiling, UMR 5476, Paul Valéry, Montpellier 3
POUR UNE RE/PRÉSENTATION DES
CONNAISSANCES A POSTERIORI
1 . Buts de l'article
Comme souligné par Jean Vivier dans l'introduction à ce numéro, si la
communication Homme /Machine (désormais H /M) en Langue Naturelle
(désormais LN) pouvait se contenter de langages formels et/ou de codes
élaborés pour cet usage, ce secteur de recherche transversal n'aurait pas
lieu d'être. Psycholinguistes, linguistes et informaticiens n'auraient
aucune problématique de recherche à partager. La préoccupation d'assu
rer un certain degré de convivialité des interfaces en Langue Naturelle
Ecrite (désormais LNE) ne serait plus de mise. Les utilisateurs n'auraient
qu'à s'adapter aux modalités d'interaction imposées par le mode de fon
ctionnement des systèmes automatiques de calcul du sens. Et tant pis pour
ceux qui n'y parviendraient pas. Mais si au contraire, en bon commerçant,
on vise à maintenir, voire à étendre le nombre d'éventuels d'utilisateurs
des systèmes automatiques, alors il devient impératif que ces systèmes
soient à même de jouer un rôle de partenaire co-opératif. Ce qui implique,
pour le système, de faire preuve d'un certain degré d'adaptabilité à l'util
isateur, Le. avoir l'air de comprendre les messages de ce dernier afin de pro
duire des séquences langagières qui soient adaptées et pertinentes.
Du point de vue d'un système de Traitement Automatique de la
Langue Naturelle Ecrite (désormais TALNE), s'adapter à l'utilisateur
signifie contribuer à la progression de l'interaction dans la phase d'ana
lyse et dans la phase de génération.
En analyse, il s'agit à la fois d'identifier ce qui est dit et d'interpréter
pourquoi il est dit, à partir des formes linguistiques occurrentes dans le
message de l'utilisateur, par exemple, reconnaître si le but sous-jacent à
un renvoie à une requête d'information pour obtenir un certain
état de choses. Peut-on être dispensé des valeurs de langue si on a un enseigne
ment équivalent dans l'école ? Ou bien si la requête concerne la mise en
78 œuvre d'une procédure, est-il possible de faire une dispense d'assiduité de
TD ? (Chanet, 1996).
Tandis qu'en génération, le système doit être capable à la fois de déte
rminer quoi dire en réponse, c'est-à-dire calculer le contenu conceptuel de
son message et choisir comment le dire, i.e. trouver une modalité linguis
tique correcte afin d'exprimer ce contenu.
Ces deux étapes du traitement, bien que contraintes par des critères de
conception différents, posent toutefois un problème de conception com
mun. Il s'agit de la modélisation et de la représentation des connaissances
nécessaires et suffisantes au système pour calculer le sens. La Représentat
ion des Connaissances (désormais RC) d'un côté guide le traitement pour
l'analyse du sens profond des messages de l'utilisateur, et, de l'autre,
détermine l'adéquation du contenu conceptuel de la réponse que le sys
tème va réaliser linguistiquement. D'où la nécessité de réfléchir à la ques
tion de savoir sur quelles bases fonder la convivialité du système, dans les
termes d'une RC qui lui permette de contribuer à construire du sens en
interaction avec l'utilisateur humain. Dans la suite de l'exposé, cette inter
action sera considérée surtout selon une perspective d'analyse.
La communication H/M en LN est (et sera pour longtemps) fon
cièrement dissymétrique. À la créativité langagière du sujet fait face la
répétitivité des procédures automatiques de calcul du sens. D'après
l'approche adoptée dans le travail que je présente, on considère que le
niveau de convivialité d'une interface dépend d'une représentation opérat
ionnelle des connaissances linguistiques nécessaires au système pour cal
culer les intentions communicationnelles du sujet à partir de ses dires.
Comme on le verra dans le §4, d'un point de vue psycholinguistique, le
fait d'ancrer la RC sur le fonctionnement du discours produit permet
d'approfondir une dimension de l'activité langagière, à partir du résultat
de cette dernière. Cette posture théorique implique un renversement à
180° de la conception des rapports entre cognition et langage. De ce fait
elle constitue une alternative intéressante par rapport au solipsisme
méthodologique (e.g. Fodor, 1983), implicitement admis ou explicitement
affirmé en psychologie cognitive ou en psycholinguistique.
L'activité de mise en discours n'est plus considérée comme une activité
intermédiaire qui permettrait d'expliciter un contenu de connaissance
construit et/ou donné a priori par la représentation mentale du sujet. Au
contraire, ce qui contribue à l'émergence intra et inter subjective d'une
cognition est la mise en forme discursive.
D'un point de vue méthodologique, en focalisant l'attention sur le résul
tat de l'activité langagière, on prend en compte une donnée empirique qui
79 permet de repérer la dynamique discursive qui accompagne la construction
d'une cognition. En ce sens, le repérage de cette dynamique présuppose
une conception a posteriori de la cognition. C'est le discours qui crée une
cognition intra et inter subjectivement partageable. L'hypothèse selon
laquelle il n'y aurait pas de compréhension sans une connaissance partagée
entre les deux interlocuteurs doit encore une fois être renversée de 180°.
Comme j'essayerai de le montrer par la suite, cette approche est
déterminante surtout pour la communication H/M en LNE.
2. Communication Homme/Machine :
les enjeux épistémologiques
Comme souligné auparavant, concevoir la communication H /M en
LNE comme similaire à la communication H/H semble parfaitement illu
soire. L'impossibilité d'une telle similitude est une thèse acquise par les
chercheurs travaillant sur cette problématique à partir de différentes pers
pectives disciplinaires qui vont du TALNE (Nicolle, 2000; Rouault, 1987;
Victorri, 1996) à la philosophie (Searle, 1984) et de la linguistique (Fuchs,
1993) à la psycholinguistique (Vivier, 1996). D'où la nécessité de formuler
une réponse nouvelle à une vieille question, i.e. que doit-on entendre par
RC pour une interface en LN conviviale. Dans ce paragraphe, je voudrais
montrer que pour répondre à cette on ne peut pas faire l'écono
mie de déterminer en quoi consiste la dimension transversale de la
recherche en RC, en l'affranchissant définitivement de l'opposition dans
laquelle l'avait inscrite l'Intelligence Artificielle (désormais IA).
2.1. La centralité de la Représentation des Connaissances
D'un point de vue historique, on peut faire remonter la naissance de la
problématique liée à la RC en IA à un article de Me Carthy et Hayes (1969)
qui distingue deux aspects conceptuellement distincts - heuristique et
épistémologique - de la conception de programmes de résolution de pro
blèmes. L 'aspect heuristique correspond à la d

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