Premiers résultats d une analyse des effets de la taille dans l industrie en France - article ; n°1 ; vol.1, pg 107-119
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1977 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 107-119
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 37
Langue Français

Extrait

Bernard Haudeville
Premiers résultats d'une analyse des effets de la taille dans
l'industrie en France
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 1. 3e trimestre 1977. pp. 107-119.
Citer ce document / Cite this document :
Haudeville Bernard. Premiers résultats d'une analyse des effets de la taille dans l'industrie en France. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 1. 3e trimestre 1977. pp. 107-119.
doi : 10.3406/rei.1977.1855
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1977_num_1_1_1855Premiers résultats
d'une analyse des effets de la taille
dans l'industrie en France
BERNARD HAUDEVILLE
Maître-Assistant à l'Université d'Orléans
INTRODUCTION
Les études récentes portant sur les structures industrielles
comparées ont fait apparaître de grandes différences dans la taille
moyenne des firmes. Celles-ci sont, en effet, nettement plus gran
des aux Etats-Unis qu'en Allemagne, et en Allemagne qu'en France.
Par contre, les grandes firmes sont de taille sensiblement égale (1)
On peut donc se demander si, en dehors du degré d'efficience
des grandes firmes, la taille des entreprises moyennes ne serait
pas un déterminant important des performances des différents pays
industrialisés. Cela revient à s ' interroger sur les effets de la
taille dans les divers secteurs industriels, et à repérer les ac
tivités dont les performances pourraient être améliorées par aug
mentation de la taille moyenne des firmes.
(1) Ainsi d'après l'INSEE, la taille moyenne des établissements de
plus de 1000 salariés est en France de 2.311 personnes et aux
U.S.A. de 2. 580.
— 107 — — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
On rejoint ainsi une des préoccupations majeures des responsa
bles de la politique industrielle qui est de déterminer la taille
optimum des entreprises dans chaque secteur, et de favoriser le pro
cessus permettant l'émergence de ce type d'entreprise. Jusqu'à pré
sent, l'action des pouvoirs publics a pu laisser croire à un certain
culte de la taille. La grande firme étant d'une certaine façon attri
but de souveraineté. La tendance montre, au contraire, un certain
abandon du gigantisme au profit d'une recherche plus fine devant
conduire à la définition de normes d'efficacité par type d'activité
industrielle. C'est dans cet esprit que nous avons commencé, en
janvier 1976, une recherche sur les effets de la taille sur les
performances économiques et financières des entreprises industriell
es. Les pages qui suivent présentent sommairement les premiers ré
sultats empiriques obtenus à ce jour. Elles montrent que la taille
est loin d'exercer une influence uniforme et générale. Ainsi, sur
53 secteurs et sous-secteurs, on en compte 19 pour lesquels la va
leur ajoutée par tête est plus élevée pour des entreprises de tail
le moyenne que pour les plus grandes entreprises du secteur.
Si maintenant on s'intéresse à la structure des coûts de pro
duction, qui peut être tenue pour une des variables cibles^des en
treprises, on s'aperçoit que dans 29 cas sur 53, soit 54% de l'échan
tillon, l'augmentation de la taille conduit à un accroissement de
la part des coûts en travail.
La comparaison entre les résultats concernant la VA/tête, et
ceux concernant la structure des coûts de production fait apparaître
des cas d'enrichissement des tâches, mais aussi d'appauvrissement
avec la taille.
Enfin, la comparaison des coûts en travail dans les 53 secteurs,
toutes classes de taille réunies, conduit à s'interroger sur la no
tion d'industrie capitalistique et ses relations avec l'organisation
à grande échelle.
1 - LA METHODE
Après avoir indiqué pourquoi une étude portant sur plusieurs
périodes est indispensable, nous présenterons rapidement les données
statistiques utilisées.
1 . 1 . Nécessité d'une étude sur plusieurs périodes
Elle se justifie par l'influence de la conjoncture, et plus
particulièrement des taux d'activité sur les performances des en
treprises. C'est évident si l'on pense que les entreprises de grande
taille tendent à utiliser des combinaisons productives plus intenses
en capital. On sait également qu'en raison de leur grand nombre d'em
ployés et de leur concentration géographique, elles se heurteront à
des résistances très sérieuses quand il s'agira d'adapter le volume
de l'emploi au volume de la demande. Il n'est sans doute pas exagéré
de dire que les entreprises se heurtent à des rigidités croissantes
avec leur taille. En raison de l'importance des immobilisations,
— 108 — — — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
d'une plus grande résistance aux réductions d'emploi, et également
du développement des tâches administratives sans lien direct avec
la production.
A côté du taux de croissance de la demande, il y a la stabilité
de la croissance qui joue un rôle important. Les grandes entreprises
sont sans doute les mieux armées pour suivre une croissance rapide
et stable. Leur avantage d'efficacité étant sans doute autant lié
à la stabilité de la croissance qu'à son rythme.
Ce sont ces différences qui expliquent les très grandes diver
gences entre performances d'une même classe d'entreprises, appar
tenant à un même secteur, pour deux années différentes.
Ainsi, en termes de productivité apparente du travail, mesurée
par la VA/tête , dans le secteur des métaux non ferreux, on constate
que c'est la classe des entreprises de 100 à 499 salariés qui est la
plus efficace en 1973. Mais pour 1972, ce serait la classe des en
treprises employant 1000 salariés et plus, et pour 1971, la strate
500-999 employés.
VA par Classe de taille tete
1971 1972 1973
100 - 499 42,3 41,8 69,3
500 - 999 76,4 41,8 59,3
1000 et plus 52,7 58,1 66,9
Fort heureusement, il s'agit ici d'un exemple extrême. Toutefois,
il n'est pas rare que d'une année sur l'autre, la classe d'entreprise
la plus efficace change (2). Les secteurs concernés représentent en
viron la moitié de l'échantillon.
Si maintenant on s'intéresse au partage de la valeur ajoutée
mesurée par la part des frais de personnel dans le VA, on constate
que ce partage évolue différemment d'une année sur l'autre. En
conséquence, les entreprises les plus grandes auront un ratio tan
tôt plus fort, tantôt plus faible que les autres, selon l'année
choisie.
Ainsi, pour le secteur de la sidérurgie, les entreprises de la
classe la plus grande, celles qui emploient 2000 salariés et plus,
ont les coûts salariaux les plus élevés en 1972, et les plus faibles
en 1973.
Classe de taille Frais de personnel/ VA
1972 1973
200 - 499 0 ,71 0 ,72
500 - 999 0 ,71 0 ,69
2000 et plus 0 ,76 0 ,65
(2) Une. autre raison à ces changements est le changement dans la conroo-
sition des classes elles-mêmes. Des entreprises entrent, d+autreV SOIT TIGli t. •
109 — — — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
II en résulte que les études portant sur une seule année, quelles
que soient les justifications du choix de l'année en question, sont
dénuées de valeur. Les phénomènes à étudier ne sont pas stables dans
le temps. Ce qu'il faut, c'est une période suffisamment longue et
variée du point de vue conjoncturel pour avoir des moyennes signi
ficatives. Nous avons la chance d'avoir en France une telle base
depuis quelques mois. L'enquête annuelle d'entreprise du Ministère
de l'Industrie couvre les années 1968-73 incluses. Elle est presque
complète depuis 1969, et exhaustive à partir de 1970. On dispose
donc d'au moins 4 années de référence et le plus souvent 5. De
plus, la période couverte 1969-71 présente la propriété d'aller
d'un pic 1969 à un autre pic 1973. Elle comprend donc deux demi-
cycles conjoncturels : une première phase de ralentissement de
1969 à 1973, suivie par une période de relance culminant en 1973.
Les taux de croissance de la production industrielle font bien
apparaître cette évolution :
1969 1970 1971 1972 1973 Moyenne
10,5% 5,9% 4,4% 5,7% 6,2% 5,7%
Sur cette période, on peut donc calculer des valeurs moyennes
et travailler sur ces moyennes.
1.2. Les données utilisées
Comme on l'a vu, il s'agit des résultats de l'e

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