Quelques problèmes soulevés par l analyse du comportement des firmes en matière d emploi - article ; n°1 ; vol.10, pg 29-39
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Quelques problèmes soulevés par l'analyse du comportement des firmes en matière d'emploi - article ; n°1 ; vol.10, pg 29-39

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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1979 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 29-39
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Daniel Baroin
Jean-Marc Ouazan
Quelques problèmes soulevés par l'analyse du comportement
des firmes en matière d'emploi
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 10. 4e trimestre 1979. pp. 29-39.
Citer ce document / Cite this document :
Baroin Daniel, Ouazan Jean-Marc. Quelques problèmes soulevés par l'analyse du comportement des firmes en matière
d'emploi. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 10. 4e trimestre 1979. pp. 29-39.
doi : 10.3406/rei.1979.1066
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1979_num_10_1_1066Quelques problèmes soulevés par
l'analyse du comportement des firmes
en matière d'emploi
par Daniel BAROIN
et Jean-Marc OUAZAN*
Du Centre de Recherche « Travail et Société »
de l'Université Paris IX-Dauphine (dirigé par Jacques DELORS)
La neutralité du comportement de l'offre de travail (les entreprises) postulée
dans le modèle de l'équilibre général n'a pas résisté à l'épreuve d'un certain nomb
re de faits qui remettent en cause les fondements même d'un schéma trop bien
régulé. Le marché, loin de produire la flexibilité qu'on lui prêtait, à savoir une
allocation et une rémunération optimale du facteur travail, semble engendrer, au
contraire, chômage et discrimination croissante. Dans la plupart des pays occi
dentaux, on assiste à une inégalité d'accès aux emplois, un fractionnement de la
main d'œuvre en catégories aux déterminations complexes, une disparité import
ante des salaires que les politiques des pouvoirs publics ont bien été incapables,
même en période de croissance, d'enrayer.
Un premier courant de pensée, d'inspiration néo-classique, tente d'expliquer
ces dysfonctionnements par de nouvelles représentations du comportement des
agents sur le marché du travail. Dans cette perspective, l'entreprise aurait sou
vent un comportement irrationnel vis-à-vis de la demande d'emploi, soit en rai
son d'une préférence subjective envers ou contre une catégorie particulière de tra
vailleurs (1) (théorie de la discrimination), soit parce qu'elle se trouve insérée sur
un marché imparfait (ex. de la théorie de la balkanisation (2) qui stipule un mar
ché du travail fortement cloisonné, peu propice à une mobilité volontaire des
salariés). Mais le raisonnement dominant dans ces nouvelles approches n'est en
aucun cas modifié : les principes généraux censés guider le comportement des
agents — en particulier leur confrontation sur le marché — restent valides, à con
dition toutefois d'introduire des variables supplémentaires (coût de l'informat
ion, préférence pour la discrimination, etc), considérées comme autant d'imperf
ections par rapport au modèle initial.
Les travaux de Piore et Doeringer (3) sur la segmentation du marché du travail
proposent un renversement de cette problématique en postulant que c'est le
il) G. S. BECKER : The economics of descrimination, U. Chicago Press, 1971.
(2) C. KERR, The Balkanisation of labour markets, 1974.
(3) Internal Labour Markets, Lexington Books, 1971.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 10, 4« trimestre 1979 29 portement même des firmes qui produit ces déséquilibres constatés sur le marché
du travail. « On met l'accent sur le fait que l'entreprise exerce une fonction active
en vue de segmenter, diviser le travail, en vue de produire des espaces techniques
qui déterminent, à l'égard des travailleurs qui s'y insèrent, des enchaînements
nécessaires » (4). D'agent neutre qui répond aux signaux, même imparfaits, du
marché, l'entreprise devient un agent éminemment actif qui structure les catégor
ies de main-d'œuvre et modèle les attitudes des travailleurs.
En faisant de l'entreprise, ce lieu spécifique d'allocation, de transformation et
d'évaluation de la main-d'œuvre, les économistes du travail rencontrent deux
interrogations qui nous apparaissent centrales pour aborder le thème de cette
revue sur les aspects humains et sociaux de l'économie industrielle :
— Le comportement d'emploi des entreprises ne saurait se réduire à un calcul
économique simple (combinaison optimale des facteurs de production) ; il
s'insère avant tout dans un rapport social de production dont l'enjeu est le con
trôle par les employeurs de l'utilisation de la main-d'œuvre.
— Le comportement d'emploi n'est pas autonome. La finalité des entreprises
n'est pas de créer ni de gérer des emplois, mais de valoriser, sous contrainte, leur
capital. D'où le problème du lien entre les politiques de gestion de la
main-d'œuvre observées et les autres variables économiques de l'entreprise : sa
politique d'investissement, d'innovation ou, plus généralement, sa stratégie éco
nomique.
Les travaux menés en France sur le comportement d'emploi des entreprises
fournissent quelques éléments de réponse à ces deux interrogations. Il ne s'agit
pas, dans le cadre de cet article, d'entreprendre un « survey » exhaustif (5) des
différentes recherches menées sur ce thème, mais plutôt de présenter, sur la base
des travaux réalisés au Centre « Travail et Société », sans ignorer les autres
recherches réalisées en France sur la question, comment le comportement
d'emploi des entreprises a été appréhendé :
— Quelle définition est-il possible de donner de ce comportement ?
— Quelles sont les variables qui le déterminent ?
LE COMPORTEMENT D'EMPLOI DES ENTREPRISES : SA DÉFINITION,
SON CONTENU, SA FRONTIÈRE
Les définitions du comportement des entreprises en matière d'emploi ont été
fortement influencées par une problématique de départ qui s'inscrivait à son tour
dans un cadre théorique de référence. Globalement, deux notions émergent pour
caractériser ce comportement : soit en terme de politique interne, soit en terme de
stratégie.
(4) F: SELLIER : Les nouvelles analyses de l'offre d'emploi, Revue d'Économie Politique,
janvier-février 1979.
(5) Cf. M. CARNOY : Segmented Labor Markets : a review of the theorical and empirical li
ttérature, WEP, Working Paper, 1978.
30 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 10, 4* trimestre 1979 la base de cette méthodologie en deux composantes — mode de gestion de Sur
la main-d'œuvre par l'identification de la fonction d'ouverture et d'allocation et
mode d'organisation de la fonction personnel — cette première étude (8) conclut
à l'existence de véritables politiques internes mises en œuvre par les entreprises.
Politique interne et non pas marché, trop connoté encore avec une vision de con
frontation et de régulation automatique impropre à traduire le côté discrétion
naire de ce comportement d'emploi. Ce dernier s'assimilerait plus à une politique
dont les principales caractéristiques sont les suivantes (9) :
— Sélection rigoureuse à l'entrée du fait de critères précis d'embauché et de
l'arbitrage que réalise l'entreprise entre mode d'accès interne et externe aux
emplois ;
— Constitution de filières de promotion et de réseaux de mobilité afin de
pourvoir une partie des emplois vacants et de répondre à la pression individuelle,
particulièrement forte pour la carrière ;
— Volonté manifeste de systématiser une partie ou la totalité de cette politique
interne (plan de recrutement, codification et réglementation des filières de pro
motion et de mobilité).
Cette première étude, qui se voulait au départ une vérification empirique de
l'existence et du mode de fonctionnement du marché interne, reste doublement
limitée. Elle ne concerne qu'une catégorie bien spécifique de personnel : les
cadres dont on sait, par ailleurs (cf. la littérature de gestion du personnel) que le
mode de gestion est plus formalisé que pour les autres salariés. De plus, le com
portement d'emploi se réduit à une politique interne plus ou moins élaborée, ce
qui ne tient pas compte des autres formes possibles d'utilisation de la
main-d'œuvre. D'autres recherches, effectuées cette fois-ci au niveau de groupes
industriels, avancent l'hypothèse d'une véritable stratégie pour caractériser le
comportement d'emploi.
Le d'emplo

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