Squillace (Prov. de Catanzaro) - article ; n°2 ; vol.98, pg 1195-1212
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1986 - Volume 98 - Numéro 2 - Pages 1195-1212
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François Bougard
Ghislaine Noyé
Squillace (Prov. de Catanzaro)
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 98, N°2. 1986. pp. 1195-1212.
Citer ce document / Cite this document :
Bougard François, Noyé Ghislaine. Squillace (Prov. de Catanzaro). In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age,
Temps modernes T. 98, N°2. 1986. pp. 1195-1212.
doi : 10.3406/mefr.1986.8608
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1986_num_98_2_8608SQUILLACE 1195
4 - SQUILLACE (PROV. DE CATANZARO)
C'est peu après 555 que Cassiodore fonde en Calabre le monasterium Vivariens
e sive Castellense, lorsque la fin de la guerre gréco-gothique dans la région rend
possible l'entreprise11. Il s'agit d'une communauté en deux rameaux, le second
(Castellense) offrant des ermitages à ceux qui, après avoir été formés à la vie céno-
bitique, aspirent à la solitude dans un lieu plus retiré 12.
Cassiodore a longuement parlé de ces établissements dans son œuvre, en four
nissant, surtout dans les Institutiones et dans les Variae u, des indications topogra
phiques à leur sujet. Le Vivariense s'élevait sur les domaines de l'auteur dans les
environs de Scolacium, près d'un fleuve aux eaux abondantes et régulières (Pelle-
na); il dominait la mer et les viviers (qui avaient inspiré son nom) aménagés par
Cassiodore dans des cavités rocheuses au pied du mont Moscius. Le Castellense
était situé à peu de distance sur le Mons Castellum, en un point plus élevé et moins
accessible qui devait son nom à la présence d'une enceinte de murs anciens.
Dans le golfe de Scolacium (l'établissement antique fait l'objet de fouilles à La
Roccelletta 14), le littoral qui s'étend de Catanzaro Lido à Soverato est fait d'une
plage de sable ; à mi-chemin cependant, celle-ci est interrompue sur un peu plus de
4 km par une côte rocheuse qui s'avance dans la mer. Ce promontoire n'est en fait
que la terminaison d'un massif qui monte vers l'intérieur des terres et sur lequel se
sont établis l'actuelle Squillace (à un peu plus de 5 km de la mer) et Staletti. Une
vallée d'orientation nord-ouest, sud-est, le divise en deux pointes. C'est à la premièr
e, au nord (Punta di Staletti), que correspond le site du Vivarium, dont l'identifi
cation avec San Martino di Copanello est unanimement acceptée depuis la démonst
ration de P. Courcelle 1S ; l'autre a accueilli, à 500 m à vol d'oiseau, l'emplacement
présumé du Castellense à côté duquel s'est sans doute développé le castrum où a
été transféré, au haut Moyen Âge, l'évêché de Squillace 16.
11 M. Cappuyns, 5.V. Cassiodore, dans Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésias
tiques, XI, Paris, 1939, col. 1357-1358; A. Van de Vyver, Les Institutiones de Cassiodore et
sa fondation à Vivarium, dans Revue bénédictine, 53, 1941, p. 80-88.
12 Sur le double monastère, voir notamment M. Cappuyns, loc. cit. ; P. Courcelle,
Nouvelles recherches sur le monastère de Cassiodore, dans Actes du Ve Congrès internatio
nal d'archéologie chrétienne (Aix-en-Provence 1954), Cité du Vatican-Paris, 1957, p. 522-
524 et n. 47 à 49 (avec bibliographie); R. Farioli, La «trichora» di San Martino e il
monastero « Vivariense sive Castellense » di Cassiodoro, dans AIJARXAI. Nuove ricerche e
studi sulla Magna Grecia e la Sicilia in onore di Paolo Enrico Arias, II, Pise, 1982, p. 669-
677 : p. 675-677.
13 P. Courcelle, Le site du monastère de Cassiodore, dans MEFR, 55, 1938, p. 259-
307 : p. 262-265 et n. 2 et 4 et Nouvelles recherches. . ., cit., p. 515-518.
14 E. A. Arslan, Recenti scavi a Botricello e Roccelletta (Catanzaro) , dans Atti del II
Congresso nazionale di archeologia cristiana (Matera 1969), Rome, 1971, p. 107-125 (avec
bibliographie).
15 P. Courcelle, Le site. . ., cit., et surtout Nouvelles recherches. . ., cit.; H. I. Marrou
s. ν. Vivarium, dans Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, col. 3139, n. 1;
B. Cappelli, Le chiese dell'alto Medioevo in Calabria, dans Almanacco calabrese, 1958, p. 8
sq.; A. Venduti, Architettura bizantina, II, 1969, p. 822-824, fig. 455-456.
16 Carte d'Italie IGM au 1/10.000, F 242 NO (Squillace), Sez. B; voir P. Courcelle, Le
site. . ., cit., fig. 7, p. 19. CHRONIQUE 1196
Les origines du monastère sont bien connues ; en revanche on a le plus souvent
oublié que les « lieux cassiodoriens » avaient subi, entre la fin du VIe siècle et le bas
Moyen Âge, de nombreuses vicissitudes dont les effets seuls permettent d'interpré
ter correctement les résultats de l'enquête archéologique. À partir du haut Moyen
Âge, les documents sont, comme souvent, absents. Mais à la fin du XIe siècle, le
monastère Vivariense, désormais sous le vocable de San Martino, appartient à La
Trinité de Mileto à qui il a été donné par le grand comte Roger 17 et figure ensuite
régulièrement jusqu'en 1181 dans les bulles de confirmation des biens de l'abbaye.
Il est cependant difficile de déterminer l'importance exacte de cet établissement :
lorsqu'il réapparaît en 1098 18, il est en effet, comme dans les bulles suivantes19,
qualifié d'église, mais en 1117 il est désigné monasterium20. On ne peut
exclure que l'établissement ait été réduit, vers la fin du XIe siècle, à une simple
église et à ses dépendances et que des moines y aient été réinstallés peu de temps
après, dans le cadre d'une politique normande et pontificale de latinisation larg
ement attestée par ailleurs21.
La seconde hypothèse, plus vraisemblable, est celle d'une survie du Vivariense
depuis la fin du VIe siècle, sous la forme d'un petit monastère basilien : si sa déca
dence a été rapide, rien ne permet en effet d'affirmer qu'il ait jamais complète
ment disparu, même au moment des incursions arabes22. Au cours de la période
d'affermissement du pouvoir normand en Calabre, les abbayes latines comme celle
de Milet ont en effet reçu des conquérants certains prieurés grecs23. Peut-être
n'est-il donc pas besoin de supposer, comme le fait E. Zinzi en se fondant sur l'étu
de stylistique des fragments sculptés retrouvés à Copanello24 une reprise de la vie
monastique grâce à des religieux venus de l'Orient chrétien.
L'établissement est sans doute abandonné après le XIIe siècle25 et la commun
auté transférée sur le Monte Castello26 où un monastère basilien du nom de Saint
e Marie du Vieux Squillace, attesté dès la première moitié du XIIIe siècle27, est
17 L.-R. Ménager, L'abbaye bénédictine de La Trinité de Mileto, en Calabre, à l'époque
normande, dans Bollettino dell' «Archivio paleografico italiano», n.s. 4-5, 1958-1959 (Istitu
to di paleografia dell'Università di Roma), p. 9-94 : p. 90, pour qui il n'existe pas de pro
blème d'identification ; E. Zinzi, Per una ricerca sulla scultura fra tardoantico ed altome-
dioevo in Calabria. I. Un primo gruppo di frammenti di decorazione architettonica
dall'area di Scolacium (Catanzaro), dans Klearchos, 21, 1979, p. 109-167 : p. 165.
18 F. Russo, Regesto Vaticano per le Calabrie, I, Rome, 1974, n° 220, p. 61-62.
19 En 1151 par exemple, ibid., n° 326, p. 75.
20 L.-R. Ménager, op. cit., p. 90.
21 Dans laquelle se situe notamment la création de l'abbaye de Mileto, A. Pratesi,
Carte latine di abbazie calabresi provenienti dall'archivio Aldobrandini, Cité du Vatican,
1958, (Studi e testi, 197), p. 14-15.
22 M. Cappuyns, loc. cit..
23 L.-R. Ménager, op. cit., p. 78.
24 E. Zinzi, Per una ricerca. . ., cit., p. 157.
25 II n'apparaît pas dans les listes de décimes, D. Vendola, Rationes decimarum Ita-
liae nei secoli XIII e XIV-Apulia-Lucania-Calabria, Cité du Vatican, 1939 (Studi e testi,
84).
26 Selon E. Zinzi (Per una ricerca. . ., cit., p. 164) qui se fonde sur une note marginale
du Liber visitationis d'Athanase Chalkéopoulos (1457-1458); voir également le comment
aire d'une bulle d'Honorius III par un érudit du XVIIe siècle (P. Courcelle, Le site. . .,
cit., p. 300-301 et M. Cappuyns, loc. cit.).
27 F. Russo, op. cit., n°630, p. 116 (en 1219); voir ensuite deux mentions de 1243 et
1248, dans F. Trincherà, Syllabus graecarum membranarum, Naples, 1865, p. 406 et 409. SQUILLACE 1 1 97
encore mentionné plusieurs fois au XIVe siècle28. Alors qu'une église (profondé<

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