Terminologie, traduction et rédaction spécialisées - article ; n°157 ; vol.39, pg 14-24
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Description

Langages - Année 2005 - Volume 39 - Numéro 157 - Pages 14-24
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Daniel Gouadec
Terminologie, traduction et rédaction spécialisées
In: Langages, 39e année, n°157, 2005. pp. 14-24.
Citer ce document / Cite this document :
Gouadec Daniel. Terminologie, traduction et rédaction spécialisées. In: Langages, 39e année, n°157, 2005. pp. 14-24.
doi : 10.3406/lgge.2005.971
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_2005_num_39_157_971Daniel Gouadec
Université de Rennes II
Terminologie, traduction et rédaction spécialisées
et on sujets 'terminologie'. traduction Traiter prend complémentaires, soin de », « « de terminologie préciser à savoir les et et valeurs traduction traductologie : « terminologies que » recouvre c'est, » dès et en lors traduction fait, la que, désignation être en amené bon », « terminographie terminographe, générique à traiter trois de
Les terminologies se définissent comme autant d'ensembles cohérents de dési
gnations ou représentations de valeurs de concepts d'extension réduite et à délimita
tion poussée. En d'autres termes, il s'agit d'ensembles de représentations se
rapportant à un même objet ou sujet et prises en compte selon un ensemble de filtres
emboîtés ou superposés construisant les circonscriptions fines d'application de ces
représentations .
La terminographie est l'ensemble des activités de collecte, traitement, organisat
ion, gestion, diffusion, et exploitations des terminologies et des collections termino
logiques vues comme des ensembles construits de données et d'informations. Les
informations sont terminologiques (lorsqu'elles se rapportent aux représentations et
à leurs valeurs) ou terminographiques se au traitement parti
culier appliqué aux termes considérés). La terminographie est nécessairement oppor
tuniste en ce sens qu'elle apporte toujours une réponse à un « problème de
terminologie » et, étant opportuniste, elle est fatalement arbitraire dans ses sélections
et délimitations d'objets, dans ses choix de données et informations pertinentes, et
dans l'organisation de tous ses découpages.
La terminologie, vue comme une discipline, s'intéresse aussi — bien entendu -
aux valeurs conceptuelles et aux désignations ou représentations, dont elle formule
et analyse les descriptions et propriétés, distributions, interrelations (bidirection
nelles) et conditions d'exploitation.
La terminologie, toujours vue comme une discipline, propose des modèles, des
règles, des standards, des normes, et des règles de procédure constituant autant
de guides prescriptifs et proscriptifs de l'activité terminographique. En même
temps, elle distribue pénalités et récompenses selon que les terminographes se
conforment ou non à ses préceptes. Elle tend ainsi à inclure la terminographie ou,
plus précisément, à annexer la partie ou composante applicative dans le champ, et
14 traduction et rédaction spécialisées Terminologie,
sous l'étiquette, de la discipline « pure ». D'où de très nombreuses et très fortes
confusions.
Les choses se compliquent lorsque l'on parle des opérateurs et non plus des
opérations. Autant on accepte de parler de terminographie, autant on rechigne à
parler de « terminographe », alors même que l'on dispose du modèle linguistique et
professionnel du « lexicographe ». Dans la langue courante et chez les professionnels
du service linguistique, l'étiquette de « terminologue » englobe absolument tout ce
qui a un rapport proche ou lointain avec les terminologies (collections d'items), la
terminologie (analyse des items, de leur formation, de leur cycle de vie, et de leurs
interrelations), ou la terminographie (constitution et traitement des items). On
comprend qu'une clarification terminologique soit nécessaire.
1. TERMINOLOGIE ET TRADUCTOLOGIE
On pourrait penser que les disciplines que sont la terminologie et la traducto-
logie entretiennent des relations étroites. Or, il n'en est rien. Les relations entre
l'une et l'autre sont totalement déséquilibrées. Elles relèvent, dans le meilleur des
cas, de la relation épisodique et, dans le pire des cas, du concubinage honteux.
Seuls de très rares ouvrages de traductologie (mais sait-on seulement ce que
recouvre ce terme ?) font référence à la terminologie vue comme une discipline
qui apporterait une contribution spécifique à la traductologie. Toute traduction
étant nécessairement, pour une part, traitement de termes, on pourrait supposer
que la traductologie (qui se cherche) soit allée quérir dans les apports de la termi
nologie quelques éléments constitutifs de sa propre définition. Dans les faits, les
références traductologiques à la terminologie sont des références aux terminolog
ies (ou à une terminologie donnée, qui serait « celle du document à traduire ») et
les considérations s'y rapportant sont d'ordre terminographique en ce sens
qu'elles se rapportent aux modalités de traitement des items terminologiques
présents dans le document à traiter.
Tout se passe comme si une discipline qui se cherche à travers des emprunts à
toute discipline connexe (psychologie, linguistique, sociologie, sémantique, sciences
de la cognition, etc.) n'avait rien à retirer d'une discipline qui, à ses yeux, n'existe pas
(la terminologie). Or, la terminologie fournit, à qui veut bien s'y arrêter, l'une des
meilleures clés de compréhension des mécanismes de transfert inter-culturel et inter
linguistique ou, plus précisément, des conditions de convergence /divergence entre
univers et systèmes de filtres instituant les représentations de ces univers. Tout se
passe comme si, dans ses revendications militantes, la traductologie devait phagoc
yter tout ce qui en est proche, au point d'en nier l'existence même.
Le rapport de forces joue toujours en défaveur de la terminologie, qui n'a pas
trouvé ses lettres de noblesse. La traductologie est bien plus valorisée et valorisante
que la terminologie et le traductologue vaut infiniment mieux que le terminologue,
ne serait-ce que parce que l'objet qu'il traite et analyse inclut celui que traite et
analyse le terminologue. On ne s'étonnera pas non plus, dans ces conditions, que ce
système de valeurs s'applique également, mutatis mutandis, à la relation entre le
« traducteur » et le « terminographe », le second étant généralement réduit au rôle
souvent ingrat d'auxiliaire du premier - un auxiliaire de moins en moins précieux et
« critique » à mesure que les corpus se développent sur le Web.
Langages 15? 15 La terminologie : nature et enjeux
2. TERMINOGRAPHIE ET TRADUCTION
Entre la terminographie et la traduction, il y a mariage de raison et, si la passion
n'a jamais été du jeu, la relation perdure.
La terminographie traductive - production et diffusion de ressources destinées à
faciliter l'accomplissement des tâches de traduction - est une réponse de nécessité
aux besoins des traducteurs. La nécessité de traduire, née de l'existence de déséquili
bres entre cultures et langues, s'est vite doublée de la nécessité de produire et de
diffuser l'une des matières premières vitales des traducteurs : les terminologies. Sans
traduction entendue comme toute forme de traitement d'un déséquilibre entre
langues et cultures, il n'y aurait pas de besoins massifs en terminologies ou, plus
précisément, pas de pression organisée au niveau de la demande de terminologies. Il
n'y aurait donc pas eu d'intérêt réel pour la terminographie et il n'y aurait, selon
toute vraisemblance, eu que peu d'intérêt pour la discipline dans laquelle l'ensemble
s'inscrit, au moins au-delà d'un intérêt « naturel » que des linguistes doivent témoi
gner à l'égard d'une composante « spécialisée » du lexique.
Le terminographe répond à un besoin confirmé des traducteurs - mais aussi,
dans d'autres perspectives, à un d'autres opérateurs comme les
rédacteurs, les formateurs, les spécialistes de diverses disciplines, les concepteurs de
produits, et autres. Pour ce qui est des traducteurs, il s'agit de leur fournir une
matière première décisive et cruciale et, de plus en plus, du matériau primaire l
validé. L'insistance sur l'assurance de qualité a en

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