Toutes les options pour gérer une crise bancaire systémique
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Livre Blanc
Toutes les options pour
gérer une crise bancaire
systémique
Bernard Lietaer (blietaer@earthlink.net)
Dr. Robert Ulanowicz (ulan@cbl.umces.edu)
Dr. Sally Goerner (sgoerner@mindspring.com)








Novembre 2008



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Table des matières
Ce document commence par une courte histoire métaphorique, suivie de sept sections, comme
suit:
0 Résumé .................................................................................................................... 3
1 Une histoire métaphorique....................................................................................... 4
2 La crise de 2008 ....................................................................................................... 5
3 Pourquoi sauver les banques?.................................................................................. 7
4 La re-régulation du secteur financier .............................................................................. 9
5 Les solutions conventionnelles : ............................................................................ 11
5.1 Les nationalisations ...................................................... Error! Bookmark not defined.
5.1.1 La nationalisation des actifs toxiques...................................................................11
5.1.2 La nationalisation des banques ...........................................................................11
5.1.3 Problèmes non résolus ............................ ...

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Livre Blanc
Toutesles options pour gérer une crise bancaire systémique
Bernard Lietaer (ar@eerta.nnklithtelbei) Dr. Robert Ulanowiczlunac@.edubl.umces) Dr. Sally Goernerc.moirgnmir@spndgosneer)
Novembre 2008
T a b l e d e s m a t i è r e s
Ce document commence par une courte histoire métaphorique, suivie de sept sections, comme suit:
2
0Résumé .................................................................................................................... 31Une histoire métaphorique....................................................................................... 42La crise de 2008 ....................................................................................................... 53Pourquoi sauver les banques?.................................................................................. 74La re-régulation du secteur financier.............................................................................. 95Les solutions conventionnelles : ............................................................................ 115.1 ......................................................Les nationalisationsError! Bookmark not defined.5.1.1La nationalisation des actifs toxiques...................................................................115.1.2La nationalisation des banques ...........................................................................115.1.3 .......................................................................................12Problèmes non résolus5.1.4La nationalisation du processus de création dargent ............................................136 15 .................................................Comprendre la stabilité et la viabilité systémique6.1Au - delà du jeu des reproches (du à qui la faute?) ...................................................166.2 ................................16La viabilité stable et durable dans les systèmes complexes de flux6.3Application à dautres systèmes complexes .................................................................216.4 ......................................................21Application à des systèmes financiers / monétaires6.5La solution systémique ..............................................................................................247 ................................................................................................... 26Notre proposition7.1Le secteur des affaires...............................................................................................267.2Les gouvernements nationaux....................................................................................287.3Les villes et les gouvernements locaux........................................................................297.4 .......................................................................30Quelques considérations pragmatiques7.5Réponse à quelques objections ..................................................................................307.6Quelques avantages de lapproche proposée ...............................................................318Conclusion: table synthétique des options ............................................................ 338.1Options pour gérer une crise bancaire systémique .......................................................339Biographie abrégée de lauteur principal.......................................................................... 3410Bibliographie succincte .......................................................................................... 35
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R é s u m é
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La crise bancaire en cours résulte non pas seulement dun problème cyclique ou dun échec de gestion, mais dun problème structurel. En effet, il y a eu plus de 96 autres crises bancaires majeures au cours des vingt dernières années, et que de pareilles crises sont apparues aussi bien dans le cadre de systèmes régulateurs très différents que dans des stades très différents de développement économique.
Il y a un besoin urgent de trouver de nouvelles solutions, car la dernière fois que nous avons été confrontés à un écroulement du système de cette ampleur, la Grande Dépression des années 30, nous lavons résolu avec une vague de fascisme et la deuxième guerre mondiale. Toutefois, jusquà présent seules des solutions conventionnelles sont considérées  la nationalisation des avoirs problématiques (comme dans le plan de sauvetage original de Paulson) ou la nationalisation des banques (comme en Europe)  ne sattaquent quaux symptômes, et non aux causes systémiques de la crise bancaire actuelle. De même, les régulations financières qui seront à lagenda politique ne pourront dans le meilleur des cas que réduire la fréquence de telles crises, mais ne pourront pas empêcher quelles ne se répètent pas dans le futur. Enfin, les divers plans de relance traitent cette crise seulement comme si cétait un problème purement cyclique.
La bonne nouvelle est quune compréhension systémique et une solution concrète sont disponibles actuellement, qui assurerait que de telles crises soient reléguées au passé. Une avancée conceptuelle récente, vérifiée quantitativement sur des écosystèmes réels durables fonctionnant à un haut niveau, prouve que tous les systèmes en réseaux complexes  y compris nos systèmes monétaires et financiers  deviennent structurellement instables chaque fois que lon donne une place exagérée à lefficacité aux dépens de la diversité et de linterconnectivité, et de la résiliance cruciale que ces deux variables structurelles fournissent. Linsight systémique surprenant est qu une viabilité durable requiert une diversification de nos monnaies et de nos institutions monétaires, cad que lon en introduise des nouvelles qui sont destinées spécifiquement à accroître la disponibilité de largent dans sa fonction première de moyen déchange, plutôt quen tant quobjet dépargne ou de spéculation. De plus, ces monnaies sont expressément destinées à établir des liens entre des ressources inutilisées et des besoins non satisfaits dans une communauté, région ou pays. Ces monnaies sont appeléescomplémentaires parce quelles ne remplacent pas les monnaies nationales conventionnelles, mais plutôt opèrent en parallèle avec celles - ci.
La manière la plus efficace pour les gouvernements de soutenir une stratégie dune écologie monétaire durable plus diversifiée serait daccepter une monnaie robuste complémentaire pour le paiement partiel de taxes pendant la période où les banques ne seront pas à même de financer entièrement léconomie réelle. Le choix de la monnaie complémentaire à accepter est en même temps une question technique (robustesse et résilience à la fraude) et politique (Quels types dactivités est il désirable dencourager?). Nous recommandons comme premier candidat pour ce rôle une monnaie complémentaire gérée professionnellement du style business-to-business (B2B) sur le modèle du système WIR, qui fonctionne avec succès en Suisse depuis 75 ans. Un quart de toutes les négoces de ce pays utilisent maintenant ce système. Il a été crédité par une analyse économétrique formelle dêtre un facteur stabilisateur anti-cyclique significatif, qui explique la plus grande stabilité de léconomie suisse, comparativement à ses voisines.
1 é t a p h o r eU n e M
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raegtneLunannestcommefeedaunoeqursuonsuimsnovanezsaunou.Ilensèm maintenantoùilleveut.Nousavonsoubliéquecestnousquilavonscréé.
MarkKinney
Au début des années 80 les citoyens les plus éminents dune petite ville dAllemagne de louest dînaient ensemble. Le groupe comprenait des hommes daffaires importants, le maire et le juge local. Ils avaient bu beaucoup de vin pendant le repas et le repas fut suivi de quelques schnaps. Si bien quen fin de soirée, ils étaient tous passablement éméchés . Sur la place à lextérieur du restaurant il y avait une kermesse avec un carrousel avec des balançoires suspendues. Quand le groupe quitta le restaurant il était largement au - delà de minuit et la place était vide. Lun dentre eux pensa quil serait amusant de sauter sur le carrousel, et tous limitèrent. Ils sassirent chacun dans une nacelle et un dentre eux mit le moteur en marche et bondit dans une nacelle au moment où le carrousel commença à tourner. Leurs rires se tarirent lun après lautre, quand ils se rendirent compte après quelques minutes, quils ne pouvaient arrêter la machine.
Le bouton de commande était hors datteinte et ils ne pouvaient descendre sans se blesser sérieusement. Il pouvaient mettre la machine en marche au départ, mais avaient perdu la capacité de la contrôler quand elle tournait à plein régime. Ils se mirent à crier à laide de plus en plus fort, mais personne ne les entendit. Ce ne fut quaprès six heures du matin le que quelquun finalement passa par là et appela les pompiers et la police, qui arrêtèrent la machine. En cours de route lun dentre eux était mort dun crise cardiaque et trois dentre eux furent amenés inconscients à lhôpital. Un dentre eux décida de changer de vie et devint membre dune obscure secte religieuse. Tous subirent un choc psychologique dont ils ne se remirent quaprès des années.
Ceci est une histoire vraie1. Cest aussi une métaphore de la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement avec le système monétaire mondial. Nous sommes tous embarqués dans une énorme machine planétaire qui fonctionne sur pilote automatique. Et nous semblons avoir perdu la capacité de la ralentir sans risquer que tout ne sécroule.
1Peter Sloterdijk: Herbstschrift 1,Steierischer Herbst1990
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L a c r i s e d e 2 0 0 8 Tout le monde sait à présent que nous sommes dans une crise financière globale. En effet, la fameusecrise des subprimes a frappé le système bancaire américain en 2007 sest qui propagée internationalement. Elle a atteint un nouveau niveau de contagion systémique du système bancaire global en automne 2008. La question dont on discute encore est de savoir quelle sera lampleur et la profondeur de la crise  de savoir si elle peut devenir aussi grave que pendant la dépression des années 1930. Par exemple, Alan Greenspan, lancien président de la Réserve Fédérale a déclaré publiquement:Reconnaissons que cest un événement tel quil en arrive une fois tous les cinquante ans, probablement une fois par siècle.2 On discutera des causes de cette crise pendant des années à venir. Certains attribueront la faute à la cupidité débridée, dautres à un problèmedapprenti sorcier dingénierie financière qui a créé des produits financiers trop complexes pour comprendre même pour ses créateurs. Dautres encore condamneront la dérégulation financière excessive, lincompétence de banquiers et/ou de régulateurs, ou même de la manipulation intentionnelle. Ce que personne ne conteste cest que le secteur financier a enregistré des pertes simultanées à une échelle sans précédents.
De plus, le problème des subprimes ne constitue que la pointe de liceberg, vu que les mêmes pratiques laxistes que pour les hypothèques régnaient pour les prêts de voiture ou les prêts détude, et en particulier pour les dettes de cartes de crédit aux USA.
Ceci signifie en pratique que nous sommes à présent entrés dans une période de convergence sans précédent de quatre problèmes planétaires  le changement climatique, linstabilité financière, un taux de chômage élevé et les conséquences financières dune société vieillissante  comme prédit dans le livreLe Futur de la Monnaie3.
Il est extrêmement probable que la crise qui en découle se déroulera selon le schéma classique de deux pas vers le bas pour chaque pas vers le haut. Il est prévisible que chaque petit pas vers le haut (cest - à - dire chaque amélioration temporaire) sera salué comme étantla fin de la criseest parfaitement compréhensible que les gouvernements, banques. Il et régulateurs feront de pareilles déclarations simplement parce que dire autre chose ne ferait quempirer la situation.
La phase logique suivante de cette crise systémique se déroule maintenant sur pilote automatique. Quoique les gouvernements fassent, les banques et autres institutions financières voudront faire des coupes drastiques dans leurs portefeuilles de prêts, partout où cest possible, afin de remettre leur bilan en équilibre après dénormes pertes financières. Ceci à son tour poussera léconomie mondiale dans une récession simultanée, ce qui à son tour, aura des effets sur les bilans des banques qui feront alors de nouvelles restrictions de crédit, et ainsi de suite, provoquant une spirale descendante vers une probable dépression. Alors que faire des coupes dans le portefeuilles de prêts est une réaction logique pour chaque banque individuelle, quand elles le font toutes simultanément, ceci approfondit
2 Interview dAlan Greenspan à la télévision ABC, interviewé par Stephanopoulos le 14 septembre 2008) http://blogs.abcnews.com/politicalradar/2008/09/greenspan-to-st.html3 Bernard: The Future of Money: Creating New Wealth, Work and a Wiser World (London; Lietaer, Random House/ Century, 2001
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encore le trou que lon creuse collectivement pour léconomie mondiale et en bout de compte pour le système financier lui - même.
Nous ne sommes plus les seuls à avoir cette vision des choses.LIndependent, journal basé à Londres a récolté les opinions à propos de la crise en cours chez une série de personnalités hors du commun4: ʺsera longue, dure , douloureuse et profonde.Cette récession ʺ(Nouriel Roubini -Professeur dʹéconomie et de commerce international, Université de New York.)
ʺOn entend souvent les experts débattre de la probabilité que ce ralentissement sera en forme de V (court et profond) ou en forme de U (long mais moins profond). Aujourdʹhui lʹéconomie peut fort bien entrer dans un ralentissement dont le graphique sera mieux décrit comme ayant une forme de L, très profond, et long. (Stiglitz, lauréat Nobel déconomie, ancien économiste en chef de la Banque Mondiale).
ʺLa seconde étape (de cette crise économique) sera une tentative par les banques de réduire leurs pertes et leurs effets et de réduire leurs prêts, aidant ainsi à conduire lʹéconomie en récession. (Charles Doodhart  Prof émérite, London School of Economics.)
ʺToute cette puissante construction financière sʹest construite sur des bases fausses. Pour la première fois le système financier mondial tout entier sest engagé dans cette criseʺ(George Soros  Financier global et philanthrope)
La revueThe Economistdans son éditorial du 11 octobre 2008 écrit queLa confiance est tout dans la finance ... Avec un diagnostic erroné sur les causes systémiques de la crise, on ne peut guère être surpris que beaucoup de décideurs naient pas réussi à comprendre sa progression5. Cet article montrera que cest effectivement le cas, bien que dune manière plus profonde queThe Economist lui - même ne semble le comprendre. La dernière fois que nous avons dû faire face à une crise de cette ampleur, dans les années 1930, il en résulta une vague de totalitarisme et en bout de compte la deuxième guerre mondiale. Les questions qui valent un trillion de dollars sont :
Comment faire mieux cette fois? Quelles sont les stratégies qui éviteront un effondrement économique? Quelles sont toutes les options disponible pour affronter les crises bancaires systémiques de grande ampleur?
Le but de ce texte est de répondre a ces questions.
4Toutes les notes qui suivent dans cette section viennent du journalThe Independent(Section Business) du 5 août 2008. 5The Economist, 11 octobre 2008, p 13
3
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P o u r q u o i s a u v e r l e s b a n q u e s ? Vu que la réponse initiale des gouvernements a été de renflouer la plupart des grandes banques, la première question doit être: Pour quelles raisons les gouvernements et les contribuables doivent ils être mis à contribution pour sauver des banques? Après tout, quand une entreprise privée sombre, ceci est considéré comme faisant partie de la destruction créativequi caractérise le système capitaliste. Mais quand une grande banque fait faillite, ce principe ne semble pas être dapplication.
La réponse brève à la question pourquoi les banques sont sauvées est la crainte que le cauchemar de la Grande Dépression des années 1930 ne redevienne une réalité. Comme le système bancaire jouit du monopole de la création dargent en fournissant des prêts, la banqueroute de banques entraîne un manque dargent pour le reste de léconomie. Sans accès au capital, les affaires et les moyens de production se contractent, ce qui amène le chômage de masse et une légion de problèmes sociaux collatéraux.
De plus, quand un groupe de banques sont dans le pétrin, elles peuvent déclencher ce qui est connu comme uneCrise de Seconde Vague un cercle vicieux dont léconomie dans réelle devient la victime: mauvais bilan des banques, doù restrictions de crédits qui entraînent une récession, ce qui entraîne à nouveau une nouvelle détérioration des bilans de banques et donc de nouvelles restrictions de crédit, etc. Nous nous retrouvons ainsi dans une spirale descendante ...Cest pour éviter une telle chute en vrille que les gouvernements ressentent le besoin de soutenir les bilans des banques. Cet exercice est toujours en cours.
Le prochain pas logique relève également du stéréotype. Quand une banque qui esttrop grande pour pouvoir sécrouler a des problèmes sérieux, la recette est toujours la même depuis les années 1930s: les contribuables finissent par payer la note pour les sauver, afin quelles puissent recommencer. Parmi les 96 crises bancaires majeures que la Banque Mondiale a recensées en 25 ans le sauvetage par les contribuables a été la réponse dans chaque cas6. Par exemple, le gouvernement des USA qui avait financé la Reconstruction Finance Corporation pendant la période 1932 - 53, répéta lexercice avec la Resolution Trust Corporation pour la crise de lépargne et des prêts dans la période 1989 - 1995, et à présent à nouveau avec le Troubled Assets Relief Program (TARP) de 2008. Dautres exemples récents comprennent la Swedish Bank Support Authority (lAdministration Suédoise de Soutien des Banques qui a fonctionné dans la période 1992-96), et la Japanese Resolution and Collection Corporation qui commença en 1996 et qui est encore toujours opérationnelle maintenant.
Ces sauvetages finissent par être chers pour les gouvernements et les contribuables. La Suède a été une exception, qui ne finit par coûterque % du PNB parce quau fil du 3,6 temps le gouvernement a pu se défaire dimportantes parties du portefeuille problématique à de meilleures conditions que celles rencontrées au moment de leur acquisition. De pareils issues sont toutefois rares. Voci quelques exemples du coût vertigineux du sauvetage de
6 & Klingebiel, CaprioLinsolvabilité des Banques, expérience dun pays à lautre, Policy Research Working Papers nDC: World Bank, Policy and Reseach Department, 19961620 (Washington
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banques exprimé en pourcentage du PNB des pays correspondants, selon les estimations de la Banque Mondiale7Suède 1992 - 96 % 3,6  3,7USA 1988 % Espagne 1977  85 16,8 %
 % 18Venezuela 1994 -5  19,3Mexique 1994 % Japon 1997 24 %  % 41,2Chili 1981 - 83 Thailande 1997 - 2000 % 45  45Malaisie 1997 - 2000 % Argentine 1980 - 82 55,3 % Corée du Sud 1997 - 2000 60 % Lillustration suivante illustre ce qui est inhabituel dans la crise bancaire actuelle.
7 voirThe Economist79 et voir aussi Caprio & Klingebiel, septembre 2008, p  27Linsolvabilité des Banques, expérience dun pays à lautre, Policy Research Working Papers n1620 (Washington DC: World
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La surface des cercles bleus représentent la valeur de capitalisation en dollars des plus grandes banques internationales a la fin du 2ieme trimestre de 2007; et la surface des cercles verts la même valeur au 20 Janvier 2009. Ce qui est frappant ici est lampleur, la nature internationale et la simultanéité du phénomène peau de chagrin du capital des banques les plus importantes dans le monde.
Lampleur des engagements pris par les gouvernements pour sauver les banques est également sans précédent. Par example, les engagements totaux pour le sauvetage des banques payé par le contribuable américain dépasse en fin 2008 4,616 trillions de dollars8! Lestimation de Bloomberg est encore plus élevée: 7,7 trillions, soit près de 50% du PNB américain, ce qui revient à 24.000 dollars pour chaque homme, femme et enfant du pays9. Le seul événement dans lhistoire américaine dont le coût sapproche des engagements décidésjusquà présent est la deuxième guerre mondiale: Coût original 288 milliards de dollars, ajusté en tenant compte de linflation à 3,6 trillions $. Cest difficile à croire, mais il est vrai, que l opération de sauvetage américaine coûtera plus que lasomme toutes les activités historiques de suivantes du gouvernement américain, ajustés pour linflation: prix de lachat de la Louisiane, le New Deal et le Plan Marshall, les guerres de Corée, du Vietnam, la débâcle de S&L, la NASA et la course à lune réunis, chacun ajusté pour tenir compte de linflation10 .
Le niveau des engagements décidés par les pays européens pour le sauvetage du système bancaire est également sans précédent, représentant potentiellement pour plusieurs pays un multiple de PIB annuel. Pour donner une idée de ce à quoi nous avons à faire, voici la proportion des actifs des trois plus grandes banques dans chaque pays qui ont à présents été garantis by leurs gouvernements respectifs. Ce quotient représente 130% du PIB pour lAllemagne, 142% pour lItalie, 147% pour le Portugal, 218% pour lEspagne, 257% pour la France, 253% pour lIrlande, 317% pour le Royaume Uni, 409% pour les Pays Bas (les deux plus grandes banques); 528% pour la Belgique et le Luxembourg, 773% pour la Suisse (les deux plus grandes banques) et 1079% pour lIslande (le premier pays qui a été déclaré en faillite)11. En bref, de par le monde, les gouvernements sont à présents exsangues à un point sans précédent, rien que pour sauver le système bancaire.  à tel point que leFinancial Timesse demande même si la panique mondiale en octobre 2008nest pas tellement dû a une perte de confiance dans les banques, mais dans un perte de confiance dans les gouvernements quant à leur capacité de sauver les banques.12
Que se passera - t - il lorsque le coût du sauvetage du système bancaire devient insupportable? Les gouvernements ont appris dans les années 1930s quils ne peuvent se permettre le laisser sombrer le système bancaire, car ceci entraîne tout le système économique. Ce quils pourraient apprendre à notre époque, cest quil ne peuvent se permettre de sauver le système bancaire.
Bank, Policy and Reseach Department, 1996 8 autre estimation détaillée par Uneylanalacgolb.sisbalo/g:/minocolethpt-/bailout2/00/811pstoc.mo pledgtes-hit-77trillion.html9h-thne.sigotleldrpil7tt--o7uiitlab/11/8002/mocl.mtgspo.bloysisanalcilanomolacelgbotth//p:10Voir les chiffres détaillés dansirhtww.wlo/b20g/tzolom.cab-guoli1/80ib/1r-bucks/ts-bigge11Times du 30 septembre 2008, p.3Tous ces pourcentages sont calculés à partir de la carte dans le Financial 12 Gillian Tett:Leaders at wits end as markets throw one tantrum after another Financial Times, 11/12 octobre 2008 p
4
L a r e - r é g u l a t i o n d u s e c t e u r f i n a n c i e r
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Il est prévisible que la première stratégie, à savoir la re - régulation du secteur financier, sera à lagenda politique partout, en particulier pour la nouvelle administration aux USA. Le débat portant sur ce quil faut soumettre à des règles et comment sera intense. Lhistoire montre , cependant, que cela fait plusieurs siècles que nous sommes engagés dans le même jeu du chat et de la souris entre les régulateurs et les banques, en fait depuis que lon a attribué aux banques privées le monopole de la fonction démission de monnaie. Pour être précis, alors que de nouvelles règles peuvent éviter la répétition de pièges et dabus identiques la prochaine fois, avec le temps de nouvelles échappatoires seront découvertes ou créées, ce qui amènera une nouvelle variation dune crise bancaire13.
Au point où nous en sommes, une certaine forme de re-régulation est politiquement inévitable, et nous nous joignons au consensus général que cest également techniquement nécessaire. Il apparaîtra toutefois ci - dessous pourquoi cette solution pourra, au mieux, seulement réduire la fréquence de pareils crashs, et non éviter leur répétition. De plus des régulations plus strictes peuvent aussi prolonger la période nécessaire aux banques pour améliorer leur bilan, ce qui approfondira et prolongera simplement ladeuxième vaguede la crise économique.
13 voyez les classiques dans ce domaine, par exemple: Charles KINDLEBERGER Manias, Panics and Crashes: A History of Financial Crises (New York: Basic Books, 1985
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L e s s o l u t i o n s c o n v e n t i o n n e l l e s : l e s n a t i o n a l i s a t i o n s Il y a deux manières conventionnelles pour les gouvernements de soutenir les bilans des banques, toutes deux comprenant une forme de nationalisation. La première, cest de nationaliser ce que Ben Bernanke a appelé dans sa présentation au Congrès américain les actifs toxiquesLe second est la nationalisation des banques elles - du système bancaire. mêmes. Explorons brièvement les avantages et inconvénients des deux.
La nationalisation des actifs toxiques Cest la solution invariablement préférée par les banques elles - mêmes. Ceci consiste en ce que soit le gouvernement (Dans le plan Paulson original, par exemple, cest le Département du Trésor Américain), ou une institution créée spécialement et financée par le gouvernement, qui achète des actifs des banques dont elles désirent se défaire à présent. Evidemment, il est compliqué et délicat de déterminer à quel prix ces avoirs seront achetés, en particulier quand un marché fluide pour de pareils avoirs sest totalement asséché, comme cest le cas actuellement. Si le gouvernement les achète à un prix trop élevé, ceci apparaîtra comme un subside direct pour un mauvais comportement précédent et accentuera le problème du risque moral tel que défini plus loin, ce qui est politiquement dur à avaler. Dautre part, si le gouvernement les achète au prix du marché, les bilans des banques ne seront pas vraiment améliorés.
Il est clair que lachat des actifs toxiques ne convainc pas tout le monde en tant que remède approprié14. Cest aussi, de loin, la solution la plus chère pour le contribuable, parce quelle ne profite pas du facteur de levier disponible dans le système bancaire. Par conséquent, linjection dargent par le gouvernement en terme de capital pour les banques est financièrement plus efficace.
5.2La nationalisation des banques La deuxième manière de soutenir les banques est que les gouvernements fournissent directement des capitaux aux banques elles - mêmes, soit en achetant des actions, soit en acquérant des actions nouvellement émises. Ceci est, par exemple, ce que Warren Buffet a fait aux USA pour Goldman Sachs en septembre 2008: il a injecté cinq milliards sous forme dactions préférentielles qui lui donneront non seulement 7% du capital, mais aussi un dividende garanti de 10% pour toujours.
En Europe les gouvernements se sont généralement engagés sur la voie de la nationalisation des banques, bien qu à des conditions bien moins exigeantes que celles obtenues par Warren Buffet. Cette approche présente deux avantages par comparaison avec la nationalisation des actifs toxiques. Tout dabord, grâce au système par lequel toute monnaie est créée quand les banques prêtent aux clients, elles peuvent créer de la monnaie à concurrence dun multiple du montant de capital delles ont effectivement. Par conséquent, si le facteur de levier dune banque est de 10, linjection dun milliard dans le
14 par exemple, James K. Galbraith Voyez,A Bailout we dont need Post, Thursday, Washington September 25, 2008, p A 19 et Ken SILVERSTEINSix questions for James Galbraith on the Financial Crisis and the Bailout, Harpers Magazine, November 2008
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