Transfert de technologie et interdépendance Europe-Afrique et Moyen-Orient. Cas des filières laitières - article ; n°1 ; vol.14, pg 103-112
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Transfert de technologie et interdépendance Europe-Afrique et Moyen-Orient. Cas des filières laitières - article ; n°1 ; vol.14, pg 103-112

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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1980 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 103-112
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Jean Louis Floriot
Transfert de technologie et interdépendance Europe-Afrique et
Moyen-Orient. Cas des filières laitières
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 14. 4e trimestre 1980. Vers une nouvelle division internationale du travail. pp.
103-112.
Citer ce document / Cite this document :
Floriot Jean Louis. Transfert de technologie et interdépendance Europe-Afrique et Moyen-Orient. Cas des filières laitières. In:
Revue d'économie industrielle. Vol. 14. 4e trimestre 1980. Vers une nouvelle division internationale du travail. pp. 103-112.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1980_num_14_1_953de technologie et interdépendance Transfert
Europe — Afrique et Moyen-Orient
Cas des filières laitières
Jean-Louis D.E.G.E.-I.N.P.L. FLORIOT
INTRODUTION
Depuis la crise de 1974, les ressorts internes de la croissance économique de la
plupart des pays industrialisés sont au bout de leur course. La plupart des mar
chés situés en aval des filières industrielles branchées sur des besoins humains pri
maires, matériellement exprimables sous forme : d'aliments, de logements,
d'habillement, de services de déplacement, etc., ont atteint leur niveau de satura
tion.
L'accumulation de compétence technologique ne trouvant plus, dans de nom
breux secteurs industriels des pays industrialisés, d'occasions d'investissements
de capacités pour se valoriser, l'élargissement de la demande en direction des
pays en cours d'industrialisation s'impose.
Cependant, pour que cet élargissement de la demande repose sur des bases éco
nomiques saines et durables, il doit dépasser l'exportation de produits et de biens
de consommations ; en effet, cet élargissement concerne des pays qui, étant en
cours d'industrialisation ou en voie de développement, n'ont généralement pas
les structures de revenus et donc de consommation des pays industrialisés. Cet
écart de revenu entre les pays les plus industrialisés et les pays en cours d'indust
rialisation, doublé d'une différence de structures socio-économiques, de mode
de vie, de mentalité, crée une barrière à la diffusion des styles de consommation
des pays industrialisés vers les PVD qui rend vaine toute tentative d'élargissement
de la demande par le simple jeu des exportations de produits de consommation.
C'est donc à partir de transferts de technologie réfléchis et concertés que peut,
en partie, se reconstruire un nouvel ordre économique mondial, image d'une
nouvelle Division Internationale du Travail (D.I. T.).
L'une des activités qui devrait tout naturellement servir de base à l'élargiss
ement de la demande en direction des pays en cours d'industrialisation est sans
aucun doute l'agro-alimentaire.
Nous prendrons l'exemple particulièrement éloquent de la contribution que
pourrait apporter le potentiel laitier européen au potentialité de la demande al
imentaire de ces pays. A partir de cet exemple des filières laitières, nous explore
rons les techno-logiques (logiques de développement technologique, industriel)
qui par leur cohérence pourraient contribuer à débloquer une situation apparem
ment paradoxale.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 14, 4' trimestre 1980 103 I.— BESOINS ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE ET DU MOYEN-ORIENT
ET EXCEDENTS LAITIERS EUROPEENS
Le déséquilibre nutritionnel des PVD provient principalement de carences en
protéines et vitamines. De plus, certaines zones géographiques comme la façade
Sud-méditerranéenne et le Moyen-Orient ne disposent pas des quantités minimal
es de matières grasses non liquides et animales nécessaires à leur alimentation.
Or, le lait, constitué à 90 % d'eau, renferme dans les 10 °7o d'extrait sec res
tant, les trois consituants de base de toute alimentation : des protéines, des
matières grasses et des sucres (lactose) ainsi que des sels minéraux et des vitami
nes.
C'est pourquoi, le lait, compte tenu de ses caractéristiques nutritionnelles,
apparaît aux yeux des nutritionnistes comme un aliment de base dans l'équilibre
alimentaire des hommes, au regard du contexte nutrionnel des PVD et du con
texte économique des industries laitières européennes.
L'analyse de la répartition de la production mondiale de lait montre clairement
un schéma de Division Internationale de Travail fondé sur l'avantage comparatif
que procure les conditions bioclimatiques des pays tempérés relativement aux
pays chauds.
Les trois grands espaces économiques suivants de l'émisphère Nord produi
saient en 1977 : 274 millions de tonnes de lait.
— C.E.E. 107 milions de tonnes,
— U.R. S. S. 95 millions de
— Amérique du Nord 72 de tonnes.
La production mondiale étant de 542 millions de tonnes (source : FAO), ils
représentent donc plus de 60 °/o de la production mondiale.
En 1977, les taux d'approvisionnement de la C.E.E. en matières grasses et en
protéines du lait s'établissaient respectivement à 107,4 % et 112,6 %. Le degré
d'autarcie de la Communauté en matière de lait et de produits laitiers est passé
d'environ 95 °/o en 1970 à presque 115 % en 1979, posant le problème de l'écou
lement des excédents laitiers : beurre et poudre.
Compte tenu que, dans le même temps, la moitié de la population mondiale
vivant dans les zones les plus déshéritées (hémisphère Sud principalement) ne
produit que 14 % de la production mondiale de lait, les standards de consommat
ion de lait et produits laitiers de la C.E.E. sont loin d'être atteints.
Une estimation à l'horizon 1985 des besoins physiologiques d'alimentation de
la population du groupe des consommateurs vulnérables (enfants, femmes alla
itantes, malades, personnes âgées et sous-alimentées) constituant entre 45 % et
65 % de la population de l'Afrique et du Moyen-Orient, permet selon différentes
hypothèses de relativiser les 12 millions de tonnes équivalent lait d'excédents
européens.
104 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 14, 4' trimestre 1980 Sur la base des hypothèses suivantes de consommation :
— en protéines laitières :
Hypothèse faible Hx : 45 % de la population consomme 250 ml/jour, moyenne H2 : 55 °7o de la 375 forte H3 : 65 % de la 500 ml/jour.
(à noter que la consommation française de produits laitiers exprimés en équi
valent lait dépasse 1 100 ml/jour).
— en matières grasses du lait :
une seule hypothèse (H3) 65 % de la population consomme par jour l'équiva
lent d'une tartine beurrée (soit 3,6 kg par an),
nous faisons apparaître dans le tableau I des déficits théoriques entre : les Pro
ductions Nationales Laitières (P.N.L.) des pays africains et du Moyen-Orient, et
les quantités physiologiques. Ces déficits théoriques tiennent compte :
— des prévisions de croissance des P.N.L. données par la F.A.O., et
— des taux de croissance démographique des pays d'Afrique et du Moyen-
Orient.
Face aux 12 millions de tonnes d'équivalent lait d'excédents européens, le
tableau I montre que dans l'hypothèse la plus faible H^ l'Afrique et le Moyen-
Orient pourraient pratiquement résorber les excédents, tandis que dans les hypot
hèses H2 et H3, les excédents ne représenteraient environ que la moitié ou le
quart de leurs déficits théoriques.
Dans le cas des matières grasses du lait exprimées en équivalent beurre, une
hypothèse de consommation de 10 g/jour/habitant à l'horizon 1985, fait appar
aître un déficit de 1 225 000 tonnes au niveau de l'Afrique et du Moyen-Orient ;
celui-ci est nettement supérieur aux excédents européens actuels de beurre :
740 000 tonnes.
Le cas d'un pays comme l'Algérie, à démographie galopante, dont les habi
tants ont hérité du goût français pour la consommation de fromage, est révéla
teur de ce déséquilibre.
Au taux actuel d'accroissement de sa population et compte tenu des efforts
réalisés par le passé dans ce domaine, le tableau II donne des projections de con
sommation à l'horizon 2000 ; il montre le chemin qu'il reste à parcourir à l'Algér
ie pour rattraper, à hauteur de 70 ou 80 %, selon les hypothèses, la consommat
ion en laits et dérivés ainsi qu'en matière grasse du lait des pays de la C.E.E.
Au-delà de ces constats et de ces prévisions, réalistes au plan nutritionnel, nous
nous proposons de concevoir des techno-

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