Trois mariages et deux enterrements au XVIIe siècle : Messance Montrouge et ses trois époux apothicaires : Jehan Gamare, Gilles Renoir et Pierre Guymier  - article ; n°326 ; vol.88, pg 237-252
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Trois mariages et deux enterrements au XVIIe siècle : Messance Montrouge et ses trois époux apothicaires : Jehan Gamare, Gilles Renoir et Pierre Guymier - article ; n°326 ; vol.88, pg 237-252

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Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2000 - Volume 88 - Numéro 326 - Pages 237-252
La famille Gamare, d'origine normande, a compté en un siècle, de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIe siècle, six apothicaires, dont un échevin, et deux docteurs-régents fils d'apothicaires. Trois petites-filles de Jehan Gamare et Messance Montrouge se marieront avec des apothicaires : Marie-Anne avec Claude Vadurel, Louise-Henriette avec Marc-Antoine Pellet et Anne-Claude avec Claude-François Péaget, dont la fille Marie-Charlotte épousera le poète dramatique Crébillon.
Messance Montrouge and her three husbands all apothecaries
The Gamare family, of Norman origin, had six apothecaries among its members, from the end of the XVIth to the end of the XVIIth centuries. Two professors at the Faculté de médecine de Paris were also members of the Gamare family. Three granddaugters of Jehan Gamare and Messance Montrouge married apothecaries : Marie-Anne got married to Claude Vadurel, Louise-Henriette to Marc-Antoine Pellet and Anne-Claude to Claude-François Péaget, whose daughter married the poet Crébillon
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Christian Warolin
Trois mariages et deux enterrements au XVIIe siècle :
Messance Montrouge et ses trois époux apothicaires : Jehan
Gamare, Gilles Renoir et Pierre Guymier
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 88e année, N. 326, 2000. pp. 237-252.
Résumé
La famille Gamare, d'origine normande, a compté en un siècle, de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIe siècle, six apothicaires,
dont un échevin, et deux docteurs-régents fils d'apothicaires. Trois petites-filles de Jehan Gamare et Messance Montrouge se
marieront avec des apothicaires : Marie-Anne avec Claude Vadurel, Louise-Henriette avec Marc-Antoine Pellet et Anne-Claude
avec Claude-François Péaget, dont la fille Marie-Charlotte épousera le poète dramatique Crébillon.
Abstract
Messance Montrouge and her three husbands all apothecaries
The Gamare family, of Norman origin, had six apothecaries among its members, from the end of the XVIth to the end of the
XVIIth centuries. Two professors at the Faculté de médecine de Paris were also members of the Gamare family. Three
granddaugters of Jehan Gamare and Messance Montrouge married apothecaries : Marie-Anne got married to Claude Vadurel,
Louise-Henriette to Marc-Antoine Pellet and Anne-Claude to Claude-François Péaget, whose daughter the poet Crébillon
Citer ce document / Cite this document :
Warolin Christian. Trois mariages et deux enterrements au XVIIe siècle : Messance Montrouge et ses trois époux apothicaires :
Jehan Gamare, Gilles Renoir et Pierre Guymier . In: Revue d'histoire de la pharmacie, 88e année, N. 326, 2000. pp. 237-252.
doi : 10.3406/pharm.2000.5087
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2000_num_88_326_5087237
Trois mariages et deux
enterrements au XVIIe siècle
Messance Montrouge et ses trois époux
apothicaires : Jehan Gamare,
Gilles Renoir et Pierre Guymier
par Christian Warolin *
En 1614, une jeune parisienne, Messance Montrouge, épousait un apothi
caire de la communauté des apothicaires-épiciers de Paris, Jehan
Gamare, âgé de 35 ans. Celui-ci devait décéder onze ans plus tard, en 1625.
La jeune veuve, chargée d'enfants, pouvait, selon les statuts communautaires,
continuer à exercer le métier, à condition de prendre « ung bon serviteur
expert et cognoissant au faict dud. art et marchandise examiné et approuvé »
(par les gardes). Veuve et serviteur devaient prêter serment, mais aucune autre
contrainte ne leur était imposée. Ce n'était pas le cas à Tours où les statuts,
fort pudibonds, interdisaient à la veuve de commettre un adultère sauf à être
« contraincte fermer sadicte bouticque incontinant que la chose sera sceue » !
La veuve pouvait aussi s'associer avec un apothicaire et nous verrons un
exemple d'association.
Une troisième possibilité s'offrait à la veuve, celle d'épouser un apothi
caire et Messance, en 1627, se maria avec Gilles Renoir. Quatre ans plus tard,
en 1631, Messance Montrouge porta de nouveau le deuil, ce qui devait lui
sembler insupportable. Dès 1632, notre insatiable veuve épousa un troisième
Communication présentée à la séance de la Société d'histoire de la pharmacie du 18 septembre 1999
* 51 rue Léon Boyer, 37000 Tours
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, XLVm, N° 326, 2e TRIM. 2000, 237-252. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 238
apothicaire Pierre Guymier. Nous ne savons pas quel membre du couple
décéda le premier. Messance a-t-elle eu un quatrième mari ?
Ces remariages n'étaient pas rares à l'époque en raison de la faible espé
rance de vie. À l'inverse, plus d'un apothicaire se remaria et, par exemple, le
célèbre Nicolas Houel se maria trois fois mais la troisième épouse oublia vite
son défunt mari. .
Le premier époux de Messance Montrouge fut donc Jehan Gamare, dont
la famille a une origine normande comme nous allons le montrer.
I - Les Gamare, une famille d'apothicaires d'origine normande
Le registre pour les arrêts du Parlement (1577-1645) l, qui a reçu la cote 7 à
la Bibliothèque interuniversitaire de pharmacie de Paris (BIUP), a enregistré les
immatriculations et les réceptions à la maîtrise d' apothicairerie de plusieurs
apothicaires-épiciers porteurs du même patronyme : Gamare. De même le
Catalogue des maîtres en pharmacie 2, registre 48 de la BIUP, cite six Gamare :
deux Michel, que nous distinguerons par un numéro d'ordre, Jehan, Charles,
Charles-Louis et Pierre (un second Pierre était épicier). Nous les étudierons sui
vant l'ordre de filiation, en commençant par Michel Gamare, oncle de Jehan.
Nos recherches n'ont pas permis d'identifier leurs ascendants normands
qui vivaient au XVIe siècle.
Michel I Gamare
Michel Gamare fut reçu à Paris maître épicier, par chef-d'uvre, le
20 mars 1577 3 puis maître apothicaire, également par le 28
août 1579 4, ce qui permet de situer sa date de naissance vers 1550.
Il épousa Catherine Constantin, vers 1580. Le couple habitait rue des Noyers,
dans une maison située dans l'allée conduisant à la principale porte de l'église
du couvent des Carmes, à l'angle de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève
près de la place Maubert. Cette rue a disparu, absorbée par le boulevard Saint-
Germain. Nous connaissons trois baux de location de cette maison consentis par
les vénérables religieux, prieurs et sous-prieurs du couvent des Carmes, fondé
en l'Université de Paris, à Michel Gamare, en 1595 5, 1603 6 et 1612 7.
Celui-ci avait au moins deux frères. Le premier, Marguerin Gamare, époux
de Jehanne Le Blond, était marchand à Vernon-sur-Seine avant de s'installer
à Paris. Il mit son fils Pierre en apprentissage chez son oncle Michel en
1588 8. Le second, Guillaume Gamare, qui avait épousé une demoiselle
Lembreul, était laboureur au « Soussy, pays de Normandie ». Il mit lui aussi
son fils Jehan en apprentissage chez Michel Gamare en 1597 9. TROIS MARIAGES ET DEUX ENTERREMENTS 239
D'autres actes confirment l'origine normande des Gamare. Ainsi, en 1612,
Jacques Gamare, laboureur à La Bernière, près de Vernon, et Pierre Gamare,
marchand apothicaire-épicier rue de La Harpe à Paris, son procureur, vendi
rent une rente de 16 l.t. à Michel Gamare, leur oncle 10. Ce même Jacques
Gamare, marchand à Vernon, constitua une rente à son frère Jehan en 1616 u.
D y avait effectivement un village appelé Le Soucy (ou Le Souci), proche de
Vernon aux XVIe et XVIIe siècles, dépendant de la paroisse de Bizy. Actuellement,
il existe une ferme dite « Le Souci » à l'extrémité ouest de la forêt de Bizy.
Le sondage que nous avons effectué aux archives départementales de
l'Eure, à Évreux, à partir des tables d'actes de baptême de la paroisse de
Bizy, entre 1550 et 1600, prouve qu'il y avait de nombreux Gamare, bien que
ces tables soient lacunaires. .
De même, la consultation des tables des actes de baptême de Notre-Dame
de Vernon, aux archives de l'État civil de la mairie de Vernon, a confirmé la
présence de nombreux membres de la vaste famille des Gamare, dans cette
cité au XVIe siècle. Des recherches plus approfondies pourraient être entre
prises car il y a des minutes depuis 1467 à l'étude du> notaire de
La Gombaude auquel les Gamare ont eu recours.
Quoi qu'il en soit, le berceau de cette famille est très probablement situé
dans la région de Vernon. «
Outre Pierre et Jehan Gamare, Michel Gamare eut d'autres apprentis :
- Daniel Le Coup, fils de feu Jacques Le Coup, chirurgien, en 1587 12 ;
- Michel Dujardin, fils d'Antoine Dujardin, marchand à Vernon-sur-Seine,
en 1593 13 ;
- Charles Chasteau, fils de feu Antoine Chasteau, apothicaire de feue la
duchesse Claude de Lorraine, en 1601 u ;
- François Pléau immatriculé, pour se présenter à la maîtrise, le 18 janvier
1610 15.
Catherine Constantin et Michel Gamare eurent de nombreux enfants, cinq
filles et deux fils sont connus :
- Catherine Gamare, épouse de Jehan Le Roy, fils d'un procureur en la
Chambre de Parlement. Le contrat de mariage fut passé le 1er décembre
1598 16 mais la vie conjugale du couple fut brève car la jeune femme décéda
avant février 1606 ;
- Jacques Gamare, avocat au Parlement de Paris ;
- Thomas docteur-régent à la Faculté de médecine de Paris ;
- Marie Gamare, épouse de Joseph Faure, procureur au Grand Conseil.
Leur contrat de mariage est daté du 13 avril 1603 17. Marguerin Gamare, oncle d

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